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Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]

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Posté dans Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 22 Oct 2012 - 11:50

Ainsi voilà qu'ils n'étaient pas seuls. Le cor avait sonné l'arrivée d'intrus au nord, et le peuple des neigesd'une seule marche, d'une seule volonté avait répondu à l'appel de celle que certain nommait déjà : la nouvelle guerre.

Ici, la neige était presque boueuse sous les pas piaffants des gens qui venaient, et repartaient. On attendait pourtant. Qui ? Quoi ? Hela ne le savait pas.
Elle aussi avait répondu. Non pour se battre évidement... Mais pour façonner, créer, et embellir. Chacun voulait à présent un arme digne de ce nom. Une arme pour tailler dans la chaire des intrus. On voulait du robuste, du personnel, et du grandiose. On voulait des armes qui rentreraient dans l'histoire, et qu'on léguerait à la marmaille !

Et Hela était là pour contenter cela. Elle s'était déplacée avec ses outils, et une bonne partie de son atelier, pour prendre et donner les commandes. On en avait presque oublié qu'elle était "la folle". Non cela n'avait plus d'importance, car les regards, les esprits, et la haine (sinon la curiosité) étaient bien tournés vers "là bas", vers "les autres" ...

Cela lui plaisait. Elle pouvait croiser des regards, et écouter les conversations. Elle pouvait imaginer l'allure des autres... On racontait que certains avait la peau sombre comme le bois...
Les verraient-elle un jour ? Honteuse, elle espérait que oui. Mais la petite voix la ramenait à sa glaciale raison ;

*Si ils passent la muraille, nous pourront les tuer.
Nous abreuver de leur sang impur.
Déchirer leur vie.
Les étranger Papa n'aimait pas ça...
Nous les tueront pour en mémoire de Papa. *

C'est un jour, l'un de ses clients qui lui fit remarquer qu'il allait commander une arme au forgeron, et qui lui demanda pourquoi ne s'était-elle pas installée avec lui( ou plutôt elle, car il s'agissait d'une femme) pour accélérer le travail ? Filer d'une boutique à l'autre n'était pas commode pour les acheteurs !

Voilà qui fit travailler l'esprit de Hela. Elle s'était installée à l'écart, comme toujours... Mais rencontrer la forgeronne était une bonne idée...

Ce jour là donc, elle marcha hésitante, le regard fuyant vers la forge.
Et si la petite voix se réveillait ? Et si la petite voix voulait qu'elle tue la forgeronne ?
Non ... Non se reprit-elle. la petite voix comme tous, avait soif du sang des intrus... Ainsi donc franchit-elle la porte de l'endroit, curieusement enhardie par la perspective qu'elle ne voudrait jamais tuer la personne qui se trouvait là.










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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mar 23 Oct 2012 - 9:42

Aurah poussa un profond soupir. Stain croassait gaiement, faisant échos au brouhaha extérieur. Agaçant, le corbeau ne cessait de faire des aller-retour entre la forge et l'extérieur. Chacun s'activait, donnait les dernières directives et rassemblait ses affaires. La guerre frappait aux remparts. Les hommes, assoiffés de sang et de combat, s'agitaient. Et la situation ne s'était pas améliorée ces derniers jours. Sous l'attente des premiers sangs, les Erfeydiens excités ne tenaient plus en place. Les promesses de rixes s'étaient multipliées, encouragée par l'attente insondable, insupportable.

Ces derniers jours avaient été éprouvants pour la jeune femme. Factionnaire et simples citoyens ne cessaient d'entrer dans sa forge et de lui commander de nouveaux ouvrages. Chacun souhaitait son arme, son bouclier ou sa pièce d'armure rutilante, parfaite, impressionnante et tout cela avant tout le monde, bien entendu. Aurah avait du faire appel à tout son sang froid et sa maîtrise pour ne pas rembarrer la moitié de ses clients. Leurs exigences étaient insupportables. Mais la jeune femme aimait les défis et s'acharnait coûte que coûte à les relever.

Et pourtant, elle soupirait, imaginant déjà ce qui l'attendait. Maintenant que les combats étaient entamés, les commandes redoubleraient. Les retardataires ne tarderaient pas à pointer le bout de leur nez et les épées amochées joncheraient bientôt la forge. Pour affronter tout le labeur des derniers jours, Aurah avait engagé un jeune homme qui lui servait de messager et de livreur. Aveugle de naissance et particulièrement peu encline à faire les larbins pour les autres, la jeune femme refusait de se charger de ce travail.

Et voilà que les factionnaires avaient insisté pour qu'elle installe son atelier près de leur campement, non loin des murailles assiégées. Le don de la jeune femme était précieux et les guerriers comptaient l'utiliser à leur avantage. Bien évidemment, Aurah n'avait pas refusé. Elle était consciente de tous les inconvénients que présentaient sa nouvelle place mais elle les acceptait allégrement. Au bas des remparts, elle pourrait suivre les combats, sentir l'atmosphère galvanisante, bourrée d'adrénaline et surtout, elle pourrait défier son frère. Elle lui prouverait son utilité, sa véritable valeur.

Aurah rassembla une partie de ses outils dans un baluchon qu'elle ferma avec soin. Son jeune aide avait déjà transporté la plupart de ses effets utiles et des factionnaires s'étaient chargés de monter une forge à ciel ouvert. La jeune femme fit une dernière fois le tour de sa forge, vérifiant qu'elle n'avait rien oublié. Elle ceignit son épée et enfila son lourd manteau de fourrure avant de prendre son baluchon. Stain voleta doucement vers elle et se posa sur son épaule, enfonçant ses serres dans le tissu épais.

Alertée par une présence, la jeune femme s'arrêta soudainement sur le pas de la porte. Quelqu'un venait. Elle entendait ses pas crissant dans la neige. Il devait s'agir d'une petite personne, d'une femme peut-être. Aurah se redressa, toisant le nouvel arrivant.

- La forge est fermée, elle a été déplacée à l'extrémité Est du campement factionnaire, au pied du rempart.

Comme à son habitude, Aurah ne s'encombrait de politesses inutiles. Franche, un poil bourrue, elle allait droit au but.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 25 Oct 2012 - 11:36

Hela se figea. Une femme se trouvait là, sur son chemin. Barrant résolument l'entrée. L' oiseau sombre, perché sur son épaule fixait la graveuse d'un regard perçant, mais pire encore était celui de la femme...

Ses prunelles étaient mortes, noires et brillantes comme des perles. De simples ornements pour un visage pâle aux courbures aussi gracieuses qu'austères, et la graveuse s'en retrouva troublé.

Envolée son assurance, retrouvée sa timidité. Elle recula simplement, prête à bafouiller des excuses quand jaillit un nouvel arrivant. Un homme cette fois, il était l'aide de la forgeronne. Ses yeux, valides eux se plantèrent sur Hela. Un instant, le silence fut roi. Visiblement, ils attendaient un mot de la graveuse, dont les lèvres refusaient de se dénouer...

Alors avec non-chalence, l'aide annonça à la forgeronne.

-C'est Lokegard la folle.

Sous ces mots, Hela se tassa un peu plus. Ils l'avaient blessés plus que de raison... Lui avaient rappelé ce qu'elle était... Au fond d'elle, la petite voix retint à rire.

*Si il savait ce petit... hein Hela si il s'avait...
Il contrôlerait sa langue, de peur qu'on ne lui bouffe toute crue
et toute juteuse !!*


Mais Hela n'en était pas si sûre... Si ils savaient, ils la tueraient sûrement. Mieux valait donc courber l'échine devant leur surnom. Ce n'était qu'un mot après tout. Sans actes de sa part, ils n'auraient pas de preuve... Ils n'apprendraient jamais...

-je ... je cherche la forgeronne. C'est elle, oui que je cherche.

Expliqua-t-elle, serrant ses mains l'une dans l'autre, cherchant à éviter de croiser, ses prunelles sans fond qui lui glaçaient le sang.

-Elle est là bas alors ? C'est là bas qu'elle est ? C'est là bas que je la trouverais ?

Demanda-t-elle, impatiente de se défaire des deux, qui résolument, la dominaient, l'écrasaient, et lui donnait l'envie de fuie comme une fillette.






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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 29 Oct 2012 - 6:26

Aurah fronça les sourcils, accueillant le silence du nouveau venu avec perplexité. Enfermé dans son mutisme, l’inconnu n’osait esquisser le moindre geste. Plissant les yeux, la jeune femme eu l’impression de faire tout à coup face à une proie consciente des dangers qu’elle encourait. Immobile, elle tentait de se fondre dans le décor, espérant que le prédateur l’oublierait. Aurah décida alors de se tenir tout aussi immobile, observant l’inconnu comme un loup jaugerait sa nouvelle proie.

- Grain ! Railla le corbeau.

Haussant les épaules, la jeune femme le chassa. Stain voleta mollement au-dessus d’elle avant de décrire des cercles de plus en large, prenant de l’altitude.

Un bruit de pas familier attira alors l’attention d’Aurah. Son aide revenait, se dirigeant à pas assurés vers eux. La jeune femme tourna légèrement la tête en sa direction et le salua sans ambage. Le jeune homme lui avait jusque-là rendu plus d’un service. Vif et intuitif, il se débrouillait toujours pour accomplir ses tâches et s’attelait parfois à prendre des initiatives pour aider la forgeronne. Aurah lui désigna du menton l’inconnu qu’elle n’avait pu identifier.

- C'est Lokegard la folle.

Aurah plissa les yeux. Elle pouvait sentir le regard pénétrant de la jeune femme posée sur elle. Nul doute qu’elle observait ses yeux. A présent, elle pouvait également percevoir le léger tremblement qui agitait les mains de la jeune femme, le souffle court.

- Je ... je cherche la forgeronne. C'est elle, oui que je cherche, fit la voix fluette, à peine plus lourde qu’une brise de printemps.

Un sourire étira les lèvres d’Aurah. Amusée, elle croisa les bras sur sa poitrine, les pieds solidement enfoncés dans le sol. Stain se rapprocha imperceptiblement, perdant un peu d’altitude. La jeune femme se frottait les mains l’une contre l’autre, dissimulant tant bien que mal leur tremblement. Aurah put alors sentir toute la détresse qui émanait de cette pauvre créature. Elle suintait la peur, la crainte et, dans une certaine mesure, la haine.

Hela, oui, c’était cela son prénom. Aurah n’avait guère entendue parlée de la jeune graveuse, malgré la proximité de leurs talents. Discrète et farouche, la jeune femme s’était toujours tenue à l’écart. Et, d’aussi loin qu’elle s’en souvenu, les habitants l’avaient toujours soigneusement évitées. La plupart requéraient de ses talents avec mépris ou crainte, de peur qu’une quelconque malédiction s’abatte sur eux. Aurah, quant à elle, rencontrait pour la première fois l’étrange jeune femme.

- Elle est là-bas alors ? C'est là-bas qu'elle est ? C'est là-bas que je la trouverais ?

Aurah se rendit alors compte qu’elle avait gardé le silence, plongeant la jeune fille dans l’attente. Le jeune aide, quant à lui, observait la scène avec avidité. Nul doute que l’on racontait dans quelques heures l’étrange rencontre de la forgeronne aveugle et de la graveuse folle. Aurah ignora cette dernière pensée avec dédain. Ce qu’on pensait d’elle, elle le méprisait depuis longtemps déjà. Relevant légèrement le menton, elle toisa la jeune graveuse.

- Oui, là-bas ou ici…

Elle sourit davantage, dévoilant ses dents en un sourire de loup. Elle se tourna à demi vers le jeune homme, figeant ses traits en un masque sévère. Elle savait que son regard aveugle le troublait. Plantant ses yeux morts dans les siens, elle gronda légèrement.

- N’as-tu pas mieux à faire ? Tiens, voilà le reste de mes outils, apporte-les au nouvel atelier.

Elle lui tendit sèchement ses effets empaquetés et le regarda s’éloigner. Du moins, elle tâcha à ce que ses yeux aveugles le suivent jusqu’à ce qu’il disparaisse au tournant d’une ruelle.

Jugeant la scène à son goût, Stain revint se poser sur l’épaule de la forgeronne. Silencieux comme la nuit, il observait, la tête légèrement penchée. Aurah revint alors à la jeune Hela et s’excusa d’un léger sourire. Elle décroisa les bras et lui présenta une main amicale.

- Je suis la forgeronne, Aurah Markin. Bienvenue.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mer 31 Oct 2012 - 3:31

Au sein de son propre corps, Hela se tasse. Elle fait petite, toute petite, espérant peut être qu'on ne la voit plus. Mais c'est impossible, les yeux, même ceux morts sont posés sur elle. Ils l'enveloppent et la retiennent.
Le minois timide de la graveuse cours d'un visage à l'autre, tendu et impatient à la fois.
Elle se balance, d'un pied sur l'autre, comme pour inciter le temps à s'écouler plus vite. Tic tac fait-il, toujours aussi lent, et pourtant affreusement pressant.

Le visage de la femme aux yeux morts s'ouvre dans un sourire. Ses dents blanches brillent d'un éclat rieur et peu rassurant. "Là bas ou ici" ? Qu'est ce que cela veut dire ? Ce moque-t-elle d'elle ?!

Le coeur d'Hela se presse contre sa poitrine, lui intime de partir. Mais la peur lui tient les jambes. Ainsi elle ne peut retenir un certain soupir de soulagement, lorsque que l'homme aux yeux valides et à la langue franche se fait sévèrement congédier. Mais la surprise, l'empêche de savourer pleinement la joie de ce départ. Cette femme, la forgeronne ? Cette femme aux yeux noirs comme le vide, et au sourire large comme la gueule d'un Lupien ? Si Hela s'était attendue à cela...

Et voilà que la main de l'étrangère se tend vers elle. L'incite au contact. Hela s'y répugne, et c'est d'un geste bref qu'elle la salut.

-Tu es la forgeronne. C'est toi. D'accord, d'accord. C'est toi que je veux voir alors.

Articule-t-elle à la hâte. Elle laisse un silence, rassemble ses idées, se rappelle de son texte ;

-je suis Hela Lokegard. Je suis graveuse. Je grave, et je voulais... Voulais m'installer proche de ta forge. Plus facile pour les clients. Parce que que il y a beaucoup de commande. Beaucoup beaucoup, doivent faire des allés-retour. Plus facile pour les clients si toi et moi on est proche.

Expose-t-elle, se frottant les mains pour se réchauffer, presque fière d'avoir réussit à tout dire.

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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Ven 9 Nov 2012 - 11:14

Aurah inclina doucement la tête, évitant soigneusement de poser son regard mort sur la jeune fille. Elle sentait son malaise, étouffant, épais, presque palpable. Il en devenait presque contagieux. La forgeronne oscilla d’un pied sur l’autre, conservant un moment le silence. Puis elle se reprit et se redressa.

- Hé bien enchantée Hela. Suis-moi, je vais te montrer la forge installée au pied des remparts.

Aussitôt, elle fit volte-face et prit la direction du campement factionnaire. Elle sentait Hela la suivre péniblement, sur ses talons. Ralentissant légèrement l’allure, Aurah se mit à sa hauteur.

- Le jeune homme que tu as rencontré se fera une joie de t’aider à t’installer.

Souriant intérieurement, la jeune femme se délectait à l’image de la mine déconfite du jeune aide. Hélas, ses yeux l’empêcheraient de la voir. Aurah chassa rapidement ses pensées et revint à Hela.

- Je n’ai malheureusement jamais pu contempler tes gravures, je suis contente que nous puissions travailler de concert.

Aurah repensa à la solitude qu’imposait la forge. L’arrivée des troupes inconnues l’avait égayée plus que d’ordinaire. Les clients ne cessaient d’y entrer et sortir, admirant tel outil ou tel œuvre posée dans un coin, posant des questions et donnant ses exigences. Même Stain s’était montré d’humeur plus maline que d’ordinaire.

- Mais dis-moi, ton Don est-il lié à ton art ?
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mar 13 Nov 2012 - 12:47

Bondissant à sa suite Hela se questionne... Quelle étrange femme que voilà... Elle dit être enchantée ? Est-ce là politesse ou sincérité ?
La graveuse hésite, surprise aussi de l'aisance avec laquelle la forgeronne s'élance en avant bien que privé de la vue. Comment cela est possible ? Car c'est péniblement que même doté du regard, Hela progresse dans la neige boueuse qui s’étale sous ses pieds. Et le froid, toujours plus mordant lui rougie les joues, et lui glisse un frisson sournois dans le creux du cou.

A l'idée que le jeune homme puise lui servir d'aide, la folle sursaute.

-Non, non ! lance-t-elle. Pas besoin d'aide. Je n'ai pas besoin d'aide. Je m’intaillerais seule. Très bien toute seule.

Elle ne veut pas de lui, ni de ses mains sur ses objets ou sur ses créations. Pas de son regard insistant se poser sur son monde. Sa petite bulle. Pas lui, et son corps d'homme, son odeur d'homme, son humeur d'homme.

*Ho si ... Fait le venir en nous ...
Qu'il n'en ressorte plus jamais !! Hihi *
Ricane la petit voix sournoise, et Hela en rentre la tête, s'en cache les oreilles sous l'épaisseur de sa capuche en poil d'Howok. Il ne lui faut pas céder. Ne pas penser à l'homme, car c'est pour la femme qu'elle est venue. Celle qui marche à ses côtés... Celle qui dit être contente de travailler avec elle... Tel compliment ne peut que colorer d'avantage les joues de la jeune Lokegard. On veut enfin d'elle. On ne l'a pas chassé ...
Elle qui une minute plutôt craignait la forgeronne, se sentit brusquement apaisé et tranquille de pouvoir marcher à ces côtés. Elle semble ... Si sûre d'elle !

"Mais dis-moi, ton Don est-il lié à ton art ?"

La question fait sursauter Hela, et l'arrache à sa mine contemplative.

-Je ... Oui, oui. Il est lié, pour le métal. C'est plus facile avec mes outils en ithylium pour le métal. Mais pas que. Non pas que. Pour le bois, je l'utilise pas. Pas besoin, c'est tendre déjà...

La gravure était l'art que lui avait enseigné si jeune son bon père... Son lien, sûrement s'était il développé en conséquence de cet enseignement précoce... Et Hela pourrait raconter comment cela lui est venu, comme papa était fière et content d'elle... Sa petite "poupée artiste" qu'il l'appelait ... Ha papa ... tendre papa qui manque tellement à sa vie...
Hela pourtant ne s’attendra pas en plus d'explication. Qui veut savoir quelle est sa vie ? Personne. Personne ne veut savoir.De toute façon, personne de doit savoir.

Les voilà arrivées à bon port. Mais comme Aurah peut elle le savoir ? Grand mystère... Et la graveuse, si elle sent germer la question sur le bout de ses lèvres, n'ose la poser.




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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 15 Nov 2012 - 13:19

Aurah fronça les sourcils. Intriguée. Ainsi, la jeune graveuse refusait l’aide du jeune homme. D’apparence réservée et pour le moins taciturne, Hela devait être sans aucun doute un personnage bien solitaire. Aurah n’avait encore jamais entendue parler d’elle, malgré les proximités de leur art. A dire vrai, elle ne savait pratiquement rien à propos de la jeune graveuse. Le cristal de sa voix, elle l’avait entendue pour la première fois aujourd’hui.

La jeune femme ralentit son allure. Hela, à ses côtés, l’imita. La neige s’épaississait, boueuse, et peinait leur avançait. Elles étaient arrivées à l’orée du campement factionnaire. Si les autres sens d’Aurah ne lui mentaient pas, la forge ne devait pas se trouver loin. Elle sentait l’odeur âcre et caractéristique de l’âtre qu’on attisait. Le bois crépitait frénétiquement pendant qu’on activait les soufflets. Bientôt, le métal serait prêt à être fondu. Aurah sentit son sang s’échauffer, son rythme s’emballait. Son art l’attendait. Se rappelant soudain des propos d’Hela, elle se tourna d’un bloc vers elle.

- Tiens donc ! Je pensais être une des rares personnes à maîtriser le métal, elle sourit. Voilà une nouvelle intéressante, j’aimerais pouvoir assister, un jour, à l’exercice de ton don.

Elle devinait ses grands yeux d’oiseaux, posés sur elle. A présent, la jeune graveuse semblait capable de la fixer sans trop de gêne, enfin, sans plus de gêne qu’avec un autre. Le malaise était moins perceptible. Toujours présent, pourtant.

Quel étrange personnage tout de même ! Aurah haussa vaguement les épaules. Qui était-elle pour en parler ainsi ? Soudain, dans un élan difficilement explicable, Aurah se pencha vers la frêle et menue Hela. D’une main douce, elle saisit l’avant-bras de la jeune femme, délicatement. Un frisson électrique la parcourut. Le contact physique avait toujours été une chose intime et pudique pour la forgeronne. Evitant soigneusement de planter ses yeux morts dans ceux d’Hela, elle lui sourit, timidement.

- Pourrais-tu m’aider, s’il te plait, à me montrer l’endroit exact de la forge ?

Les démonstrations de nos propres faiblesses sont parfois les meilleurs moyens d’abaisser les murailles des autres.

[ je rajouterai couleur et mise en forme plus tard, en espérant que la réponse de plaise =) ]
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 19 Nov 2012 - 11:25

La forgeronne se tourne vers elle si promptement qu'Hela se fige. Si Aurah avait pu voir à cet instant, elle se serait heurtée à l'expression interloquée de la graveuse.
Clignant deux fois des yeux, la jeune Lokegard esquisse un sourire hésitant. Elle partage apparemment beaucoup avec cette femme qui une heure plus tôt lui était étrangère, et cela la laisse étrangement perplexe mais aussi ... Excitée. Il y a là une perspective jamais imaginée : Celle de peut être pouvoir enfin partager quelque chose avec quelqu'un... Quelle séduisante idée ! Trop même... Songe tristement Hela.

Elle pense "un jour elle se fera comme les autres, elle m’oubliera.", en retenant un soupir de résignation. Mais alors qu'elle s’apprête à plonger dans le silence, un contact l'arrache à sa solitude. Une main se referme sans brusquerie sur son avant bras... Un geste d'une simplicité si douce qu'Hela s'en retrouve pétrifiée.
D'ordinaire, on ne la touche pas. Son corps ne connait que lui même. Mais voilà que l'habitude est brisée, et que la forgeronne, d'une voix hésitante sollicite son l'aide... La mâchoire lui en tombe presque alors que que coeur de Hela chavire de contentement et que l'émoi lui pique les yeux...

Aurah, ne se contente pas de la toucher, non ... Elle s'appuie sur elle. Lui ouvre sa faiblesse, lui confie sa confiance, et attend d'elle qu'elle la guide tout simplement...
Jamais on a eu telle attitude à l'égard de la graveuse. Elle en reste silencieuse, quasi terrifiée. Que doit faire la louve quand l'agneau cherche à se blottir contre elle ?

Sa main tremblante se pose sur celle de forgeronne, comme pour l'empêcher de fuir, comme pour l'intimer à renforcer son contacte...

-Oui ... Oui je peux.
Articule-t-elle timidement, alors que son coeur tambourine douloureusement dans sa poitrine. D'une marche lente, elle la guide vers la forge, craignant sans qu'elle ne sache pourquoi qu'Aurah ne finisse par la lâcher trop tôt, comme si elle avait sentit le danger. Mais elle ne la lâche pas. Et Hela profite timidement de cet moment unique, s'emparant de l'instant pour en faire un souvenir unique... Quand le doute la prendra, elle saura se raisonner en se disant : "On peut encore me toucher... Tout n'est pas perdu."

-On ... On est arrivé. Déclare-t-elle enfin, jugeant pourtant cette affirmation inutile, car déjà la chaleur de la forge les enveloppe... Bravant sa timidité, la graveuse se lance dans un compliment hésitant, mais sincère envers la forgeronne :

-J'ai vu ton travail... Oui je l'ai vu. La Hache de Gödhag, il est venu, pour le manche. Pour une inscription... Equilibrée, elle était très bien équilibrée. Quand je lui ai demandé, il a dit... Dit que c'était toi qui l'avait façonné. Elle était bien forgée.

A vrai dire l'arme forgée avait sublimée Hela autant que la petite voix... Équilibrée, tranchante, et légère, elle avait rêver en posséder une identique...

-Je ... me demandais... Peut être, oui peut être que ... Tu pourras me montrer. Me montrer ton lien, comment tu fais des haches comme celle de Gödhag?



mp: Je me disais, on pourra aussi faire une petite ellipse tempo, pour une rencontre encore plus "intime". Une fois qu'elles seront bien installé l'une à côté de l'autre ? Je sais pas si tu vois ce que je veux dire ^^'















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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mar 20 Nov 2012 - 9:52

Et le monde sembla basculer. Timide, tremblante, Hela posa sa main sur le bras de la forgeronne et la guida à pas lents. Aurah dut se courber légèrement, calquant son rythme sur celui de la jeune femme. Le visage fermé, elle souriait intérieurement. Elle était parvenue à tailler une brèche dans les murailles de la graveuse. Aurah su alors qu'elle avait réussie. Ce simple contact avait permis de créer un lien entre les deux jeunes femmes, un fil à peine perceptible mais bien présent. Pour la première fois depuis bien longtemps, Aurah s'ouvrait, acceptait ses faiblesses et les remettait dans les mains d'une parfaite inconnue.

Quelques heures plus tôt, elle n'avait jamais entendu parler de la graveuse du bourg, la jeune Hela. Le nom Lokegard n'avait trouvé aucun échos à son oreille. Pourtant, elle s'était presque immédiatement prise d'empathie pour cette jeune fille frêle et timide. Dans sa faiblesse, elle percevait ses propres craintes, ses propres peurs. Elle semblait voir son propre reflet, qui la contemplait, et lui rappelait ce qu'elle avait été.

Alors qu'elle arrivait enfin à la forge, Aurah se fit une promesse. Elle aiderait cette graveuse, elle lui apporterait ce que son frère lui avait offert : un bras secourable. Lentement, Hela retira sa main du bras d'Aurah, presque à regret. La forgeronne, les yeux fixés vers la forge fumante, semblait pensive. Un sourire léger éclairait son visage.

-Merci, souffla-t-elle.

Aurah ne put s'empêcher d'avoir un pincement lorsqu'elle pensa à l'image qu'elle offrait aux siens. La forgeronne aveugle au caractère bien trempé, pendue au bras d'une jeune fille étrange et solitaire. Le tableau devait être presque comique pour eux, oui, presque. Mais Aurah dressait fièrement la tête, défiant quiconque de s'en gausser. Hela, de sa voix timide, brisa le silence.Aurah l'écouta attentivement, son sourire s'agrandissant sensiblement. Voilà qu'elle la complimentait maintenant ! La jeune forgeronne ne s'était pas attendue à un tel changement de comportement.

- Merci, c'est mon travail, Hela, contente que tu l'honores. Je te montrerais mon don mais pas avant que tu en ais fais de même. Et surtout, pas avant que tu ne te sois installée à côté de ma forge. Si tu ne veux pas de l'aide d'Eyr, je peux te proposer la mienne, si tu veux.

Sincère, Aurah observait de biais la jeune graveuse, attendant sa réponse.

[Oh oui, ca serait plus logique et plus sympa. Disons qu'on explique rapidement qu'Hela installe son atelier près de celui d'Aurah et on fait une petite ellipse de quelques jours, okay ? Wink ]
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mer 21 Nov 2012 - 11:00

D'un pas en retrait, Hela s'écarte de la forgeronne. Ses yeux ne la quittent pourtant pas, et elle se surprend bientôt à répondre à son sourire, par un réflexe de mimétisme. Ses mains s'entortillent timidement alors qu'elle écoute la proposition d'Aurah...

-Ca ira, ca ira. Assure-t-elle.

-Tu dois avoir beaucoup, de travail. Oui beaucoup. Et je peux bouger mes affaires seule. J'en ai pas beaucoup.

Explique-t-elle d'une voix fluette. Son coeur dans sa poitrine chavire encore cet étrange sentiment de ... Confiance, que la forgeronne a éveillé en elle. Mais tout l'incite alors à la prudence. Le petite voix n'aime pas qu'on touche à ses affaires... Et Hela dit vrai, elle a peu à transporter. Ses affaires les plus personnelles sont restées à sa boutique d'origine, chez elle. En sécurité.

Un voyage, son traîneau chargé devrait suffire à tout lui amener. Et un peu de solitude l'aidera à apaiser ses idées qui tourbillonnent trop dangereusement.

D'un mouvement fluide, elle secoue la tête.

- Je saurais faire seule. Toute seule. , ajoute-t-elle avec plus de conviction.

Un mouvement lui fait pourtant perdre un peu de sa confiance. L'aide de Aurah vient d'arriver. Immédiatement, Hela se tasse, et évite son regard.

- Je svais y aller. Oui y aller. M'installer. Au revoir. Clôture-t-elle presque abruptement, impatiente de fuir comme une souris venant d'apercevoir le chat. Elle n'attend d'ailleurs pas l'autorisation d'Aurah, pour sortir à grandes enjambées craintives ...


******
Des jours plus tard.

En effet, un seul voyage avait suffit à Hela pour se délocaliser dans l'établit près de la forge où elle avait eu l'autorisation de s'installer... Nuits et jours, elle s'y cloîtra sans pointer une seul fois le nez dehors. Il y avait encore plus de monde ici ! Des factionnaires par centaines ! Elle n'était pas habituée à ces mouvements permanents de masses humaines, et elle se sentait bien mieux renfermée chez elle, le dos courbé au dessus d'une de ses commandes.

Elle brûlait de revoir la forgeronne, mais la seule fois où le courage lui était venu d'aller la saluer, l'homme était rentré avant elle dans la forge, et cela avait suffit à Hela pour remettre sa visite à plus tard ...
Pourtant elle y pensait souvent, même tout le temps, et parfois, elle caressait rêveuse et nostalgique le bras sur lequel la jeune femme s'était appuyée...

Ce soir, alors que sa boutique était fermée, que ses yeux étaient usés du travail minutieux qu'elle avait dût effectué, et qu'elle s'était renfermée dans l'arrière boutique qui lui servait à la fois de cuisine et de chambre, un bruit de pas faisant crisser la neige, la fit relever la tête...
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Ven 23 Nov 2012 - 2:54

Timidement, Hela avait refusé son offre. La forgeronne avait haussé les épaules, peu surprise. Après tout, l'aide d'un aveugle n'avait jamais été précieuse. Et puis, la jeune graveuse paraissait encore trop farouche, trop sauvage pour accepter une telle offre. Aurah s'était donc contentée de sourire, acceptant ses excuses d'un hochement de tête. Et la graveuse s'était volatilisée, fondant ses pas dans la neige épaisse. Stain était alors revenu sur l'épaule de la jeune femme, réclamant une nouvelle fois sa pitance. Aurah lui tendit quelques grains en soupirant puis pénétra dans son nouvel atelier. Le jeune aide l'attendait, le regard fixe. Il avait certainement assisté à la scène entre la graveuse et la forgeronne. Aurah grogna doucement, réempruntant ses airs taciturnes et croisa les bras sur sa poitrine.

Ca y est, tu as tout apporté ? Bien, je n'aurais plus besoin de toi pour la journée, j'activerai les soufflets seule. Tu as ton après-midi.

Et le jeune homme oublia alors tous ces doutes, ses questions sans réponses et ses remarques acides. Il la remercia à outrance et s'éclipsa presque aussi vite que la graveuse. Une fois seule, Aurah se détendit et soupira de nouveau. Stain alla se poser non loin de l'enclume. La jeune femme l'écouta un moment. Elle rangea rapidement ses outils puis finit par se diriger vers l'âtre. Le travail reprenait.

*
**
Malgré les va et vient continus des factionnaires dans la forge, Aurah était restée seule pendant la plus grande partie de ces derniers jours. Son aide ne cessait d'apporter telle ou telle commande aux clients. Stain, quant à lui, avait déserté la forge pour rôder du côté du campement factionnaire. Fort de sa ruse, il aimait à mener en bateau les soldats. Peu à peu, le corbeau s'était créé une véritable réputation chez les factionnaires. Ses tours ne cessaient d'étonner...et de faire râler. Et lorsqu'on venait se plaindre à Aurah, la jeune femme se contentait simplement d'hausser les épaules en souriant. Stain était libre. Elle aussi.

Nilvik n'était pas venu lui rendre visite ces derniers jours. Trop affairés, sûrement, aux préparatifs du siège, il l'avait passablement oublié. Si Aurah n'en montrait rien en surface, elle souffrait intérieurement du silence de son frère. Jamais, bien sûr, elle n'aurait pu l'accepter. Elle était indépendant, la tête haute, le dos droit, elle affrontait chaque nouvel événement avec dignitié et fierté, défiant son frère de douter d'elle. Mais la solitude commençait à peser. En s'installant non loin du campement factionnaire, Aurah avait espéré vaincre un moment la solitude qui la berçait depuis sa plus jeune enfance. Hélas, Stain avait lui même déserté la forge, trop attiré par l'agitation extérieure. Quant aux clients, pressés et peu soucieux de l'artisan, se contentaient de donner leurs exigences, de recevoir leur produit et de le payer au plus vide.

En bref, Aurah en avait assez. La journée touchait à sa fin. L'activité de la forge décroissait à vue d'oeil. Sur un coup de tête, la jeune femme posa son marteau, jeta le métal chaud dans un bain et désactiva les soufflets. Elle détacha son tablier, s'essuya les mains rapidement et poussa un soupir. Sans même prendre le temps de ranger ses affaires, Aurah ceignit le ceinturon qui supportait son poignard et une bourse et quitta la forge. Sur le pas de celle-ci, elle hésita. Une odeur, un bruit peu familier attira son attention.

Aurah avait presque finit par oublier la présence de la graveuse. Trop affairée à ses propres commandes, elle n'avait guère eu de contact avec Hela. La jeune femme oublia alors ses projets pour la soirée et se dirigea d'un pas décidé vers l'atelier de la graveuse. Elle toqua poliment puis repoussa la porte entrebaillée. Hela devait se tenir non loin de l'entrée, penchée sur son atelier. Elle semblait absorbée par sa tâche. Pourtant, lorsque la forgeronne fit son entrée, Hela releva la tête. Aurah sourit doucement.

- Bonsoir. Il se fait tard. Tu voudrais partager ton repas avec moi ?
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mer 28 Nov 2012 - 11:24

Le bruit alerte Hela. Sa main se referme sur le manche du couteau qui lui avait servit à découper sa viande d'Howok. Ses pupilles se dilatent, le souffle brusquement court. Qui peut venir si tard, alors même que la boutique est fermée ? Furtivement, la graveuse se glisse derrière son atelier, fait mine de travailler sur un objet, alors que repose doucement sur ses genoux la longue lame ...
La petite voix dans sa tête, ouvre son attention ...

*Chasse ?*

Glisse-t-elle à Hela dont la sueur commence à inonder la nuque. La graveuse respire, elle guette la forme qui s'approche, et la porte qui s'ouvre... Pourtant lorsque l'intrus se glisse à l'intérieur, la surprise lui fait pendre la mâchoire, et clignoter des paupières...
La petite voix déçue s'éclipse alors qu'Hela entre ouvre les lèvres sans pouvoir prononcer un mot. Sur ses genoux, le couteau est toujours là. Il ne sera apparemment pas utile.

-Tu ... Tu es venu ?Finit-elle enfin par articuler presque incrédule. C'est Aurah, la forgeronne qui vient d'entrer. Les joues de la graveuse se colorent, alors qu'elle repousse l'arme, le coeur ému par cette visite.
Un silence plane, le temps que ses pensée s'organisent. Puis elle répond entre timidité et empressement:

-Oui ... partager mon repas je veux bien ... Je suis seule. Seule, mais j'ai une autre chaise ... Si tu veux.

Elle se lève alors et dans sa hâte bute dans une ou deux choses trainant dans le coin.

-Ragoût d'howok... J'ai fais un ragoût d'howok tu aimes ? Je peux partager, il y en a assez, oui assez... Viens t'asseoir.

Un moment d'arrête, d'hésitation.

-Tu ... Tu veux peut être que je te guide jusqu'à la chaise. Oui jusqu'à la chaise. Pour partager le repas ?
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mar 11 Déc 2012 - 8:20

A son grand soulagement, la graveuse accepta. Aurah retint un léger soupic, soulagée. Elle n'aurait certainement pas été d'humeur à manger avec pour seule compagnie son corbeau grincheux et lunatique. La jeune femme sourit légèrement et avança d'un pas. Aussitôt; Hela se leva et lui proposa son aide. Aurah fronça les sourcils, silencieuse. Depuis longtemps déjà, la forgeronne s'était promise de ne plus accepter les regards compatissants de son entourage. Tentée de refusée d'un bloc l'aide de la graveuse, Aurah du faire appel à ses réserves pour garder son calme.

- Non, merci, souffla-t-elle.

Les poings serrés, la machoire crispés, elle avança à pas légers, une main légèrement tendue vers elle. Son esprit vibrait à l'unisson avec les métaux qui l'entourait. Encore sous l'effet de l'ithylium qu'elle avait utilisé toute la journée, elle pouvait sentir les moindres détails qui l'entouraient. Son pas se faisant plus sûr, Aurah se redressa légèrement, sourit à la graveuse et vint se placer à coté d'elle. Elle haussa un sourcil et fouilla rapidement dans sa besace.

- J'oubliais, j'ai emmené une spécialité dont les factionnaires raffolent.

Un sourire dansait sur son visage tandis qu'elle présentait à Hela une petite flasque, à peine assez grande pour remplir deux verres. Cette dernière contenait un alcool fort, bien apprécié des soldats voulant affronter la faim et le froid. Nilvik le lui avait offert quelques temps avant que les ennemis s'installent sous les remparts de la ville.

Aurah posa la flasque sur la table, et, du bout des doigts, elle suivit le contour du dossier de la chaise. La tirant vers elle, elle s'assit, invitant la graveuse à en faire de même. Elle sentait encore la tension qui l'animait. Son refus avait sans doute plus la perturber qu'elle ne le pensait. Aurah jura intérieurement.

- Au fait, fit-elle vivement, brisant le silence, j'aimerais te demander un ouvrage tout à fait particulier si tu le veux bien.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 17 Déc 2012 - 13:17

"Non merci".
Le refus est bref, mais bien assez clair pour qu'Hela se fige dans son geste. Elle reste en suspend, la bouche entre-ouverte, et le coeur meurtrit.
Un pas en arrière, elle détourne le regard. Aurah ne voulait pas de son aide. Aurah ne voulait pas d'elle. Elle ne voulait pas qu'elle l'aide. Tout cela, Hela le comprit, et sentit la déception se rependre dans son corps comme une goutte d'encre se disperse dans un verre d'eau.

Elle aussi sert les mâchoires, et prend place à la table. Et si Aurah ne peut pas le voir, les yeux de la graveuse se sont recouvert d'un voile de froideur. Même la flasque ne suffisait pas à dissiper sa déception de c'être fait tenu à l'écart. Elle n'aurait pas dût imaginer que la forgeronne venait pour elle, pour passer du temps avec elle. C'était faux. Elle s'en persuade... Sans espoir, pas de déception.

La tension gagne l'atmosphère... Hela n'ouvre pas la bouche. Elle attend. Alors, la forgeronne brise le silence, pour une requête tout à fait singulière. Et si la graveuse avait eu des amis, elle aurait su qu'il s'agissait là d'une demande toute particulière, et une certaine marque de confiance... Mais Hela n'avait pas d'ami, et dans le geste d'Aurah, elle ne vit qu'une attitude intéressée, que la la petite voix lui soufflait:

*Pour toi ? Tu crois qu'elle venait pour toi ?
Pauvre petite poupée ... Tu sais bien que personne ne veut de toi.
C'est ton talent qu'elle veut, donne le lui, et elle se débarrassera de toi.
tu n'es utile à personne ... *

-Un ouvrage ?
Demanda-t-elle d'une voix guindée.

-J'ai beaucoup d'ouvrage. beaucoup de travail tout le temps. Du retard. Il faut venir pendant que la boutique est ouverte pour les ouvrages.
Ajouta-t-elle de dissimulant pas son agacement.

-Montre moi quand même. Mais je peux pas promettre. Trop de travail.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 24 Déc 2012 - 4:04

Aurah sentit sa peau se hérisser. Un frisson glacé circula entre les deux jeunes femmes. Elle avait fait une erreur. La confiance si durement acquise s’était envolée. Intérieurement, la forgeronne se maudit davantage tandis que son léger sourire s’effaça. Figé dans le marbre, son visage n’exprimait plus rien. Son maudit amour-propre, son insatiable orgueil l’avait poussée à refuser d’un bloc la sollicitude de la graveuse. Et par la même, elle avait balayé le peu d’amitié qu’elles avaient construites. Aurah avait toujours su qu’elle jouait un numéro de funambule à vouloir gagner la confiance de cette étrange Hela. Seulement, elle aurait préféré ne pas tomber à cause de sa maudite fierté. Ce même orgueil qui la poussait à avancer la tête droite, le front haut et à refuser tous les regards compatissants qui se posaient sur elle. Elle refusait sa faiblesse. Cette même faiblesse qui avait su conquérir un pan d’intérêt chez la graveuse. Secouant gravement la tête, Aurah finit par s’assoir. Elle soupira puis posa ses deux mains à plats sur ses cuisses. Les yeux baissés, elle contemplait ce qui semblait être ses jambes. Mais que pouvait-elle en savoir, elle, pauvre infirme ?

- Je sais que tu as beaucoup de travail, je t’en demande certainement trop, entama-t-elle d'une voix basse.

Elle ouvrit les mains devant elle en un geste impuissant.

- Je n’ai aucun plan, rien, juste une idée.

Elle releva ses yeux morts vers la graveuse. Le regard légèrement sur le côté pour lui éviter tout malaise. Sa voix se fit plus ferme.

- Le fait d’avoir déménagé ma forge, d’avoir quitté mes habitudes et les lieux dans lesquels j’erre inlassablement m’a fait prendre conscience d’une chose que j’ai préféré ignoré jusque-là : je suis complètement incapable d’évoluer dans un environnement qui m’est étranger. Avant je comptais sur Stain, sur ma connaissance des lieux, sur mes autres sens moins traîtres et sur mon frère aussi, Nilvik.

Elle abattit doucement son poing sur sa cuisse, le visage crispé.

- Mais je ne peux compter infiniment sur les autres. Je ne peux pas continue à évoluer seule dans un monde que je crois connaître, ignorant le reste qui m’entoure.

Aurah secoua la tête, un maigre sourire dansant sur les lèvres.

- Bref, je voudrais te demander un bâton. Une canne d’aveugle, une béquille pour mon infirmité. Il est temps que je l’accepte. Les Erfeydiens sont fiers et n’acceptent pas la faiblesse. Je dois faire de cette faiblesse une force, une fierté.

Les mâchoires crispées, la jeune femme contemplait un point mort au-dessus de l’épaule de la graveuse. Qu’est-ce que ses yeux auraient pu voir ? Un atelier, des ouvrages, du bois et des outils ? Peu à peu sa sensibilité aux métaux environnant s’amenuisait, l’ythilium s’échappait, lui arrachant ses dernières facultés.

- Un bâton qui m’arriverait jusqu’à l’épaule environ, pas trop lourd et si possible assez fin avec une des extrémités plus fine encore. Il serait à la fois une aide et une arme. En fait je fais appel à toi car je voudrais que l’ouvrage soit gravé sur toute sa longueur. Je te laisse le soin des motifs puisque je ne pourrais que les sentir, pas les voir. Je compte ensuite emplir les sillons que tu auras tracé d’un métal de ma conception, un alliage d’acier et d’ythilium…

Le ton de la jeune femme s’était fait plus vif, plus vivant, à mesure qu’elle évoluait dans ses explications. Ce projet, elle l’avait élaboré il y a bien longtemps, prise d’une étrange fièvre. Pendant presque un an, cependant, elle l’avait soigneusement rangé de côté, prétextant des affaires plus urgentes et moins affriolantes. A présent, elle réalisait l’ampleur d’un tel ouvrage et ne cessait d’y songer. Le confier ainsi à la graveuse semblait l’avoir libérée d’un poids immense. Aurah inspira un grand coup, attendant les réactions d’Hela.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mer 2 Jan 2013 - 10:25

Un silence s'étire entre elles. Les sourcils d'Hela se froncent. Elle penche la tête, étudie la forgeronne d'un regard méfiant.

-Un bâton ...

Répète-elle pensive. Sa langue passe sur ses lèvres. Elle sent la détresse d'Aurah, et l'importance de la demande.

*Tu peux lui faire du mal comme elle t'en a fait.
Refuse petite poupée.*

Ses poings se serrent. Elle s'en va remuer le ragoût, laissant l'infirme toujours dans l'indécision... Mais ses petits yeux bleus ne cessent d'aller du plat à Aurah.

*Ho je vois à quoi tu penses ... Ho oui petite poupée,
c'est une bonne, une très bonne idée.*

Elle s'empare du plat pour le mettre à table.

-Je peux le faire.

Annonce-t-elle, brusquement.

-Je peux te faire ce bâton. Mais en échange tu dois forger quelque chose pour moi...

Négocie-t-elle, en servant son invitée.

-Je veux une arme pour moi. Une hachette légère.

Son coeur cogne dans sa poitrine. Une arme, rien qu'à elle, façonnée pour elle, accordée à sa taille, moulée pour sa main ...
Une lame pour palier à l'infirmité de son petit gabarit. Une lame pour prolonger sa main, et pour donner la mort avec plus d'intimité, de personnalité ... Pour tuer toujours mieux. Pour se protéger. L'avidité lui fait cogner le coeur. Mais elle maîtrise sa voix, en se servant à son tour.

-Si tu acceptes, je peux faire ce que tu veux. J'ai déjà le matériel pour...

Ajoute-t-elle alors que déjà dans sa tête se dessine les plats de la commande. Généralement, elle ne façonne pas un objet complet. On lui demande simplement de graver dans le matériel. Mais à plusieurs reprise il est arrivé de devoir remplacer un manche trop abîmé, pour une gravure plus aisé. Elle a apprit à appréhender le bois, et les contraintes qu'il faut respecter pour que l'ouvrage soit solide et agréable à la prise en main.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 17 Jan 2013 - 12:35

Quel étrange personnage tout de même. Quelques secondes plus tôt, elle se montrait renfrognée, blessée, aussi, par le refus d’Aurah. Et voilà qu’elle trépignait presque, retrouvant une joie enfantine à l’idée de posséder sa propre arme. Une arme qu’elle agiterait comme un jouet. Un jouet mortel cependant. Un frisson parcourut l’échine de la jeune femme. Elle voyait, non, elle sentait les détails qui clochaient. Cette graveuse était un personnage étrange et troublant. Mais Aurah s’était mise en tête d’apprivoiser l’animal. Et tous savaient qu’il était difficile de détourner la forgeronne de ses objectifs. Une volonté qui pouvait se transformer en obstination, hélas.

Après un court silence, Aurah hocha gravement la tête. Tout sourire avait disparu. Le visage tourné vers l’odeur du souper, elle s’exprimait d’une voix douce, plus légère qu’une brise d’été.

- Une hache. C’est dans mes cordes, oui. Je peux t’en forger une avec l’Ithylium. Une arme qui ne répondra qu’à toi. Une arme pour toi.

Laconique, elle l’appâtait doucement.

- Je pourrais commencer demain soir, après la fermeture de la forge. Il me faudra te toucher avec l’Ithylium, par contre, afin de te voir.

A présent, elle souriait doucement, comme amusée par une idée qui n’appartenait qu’à elle. Puis, elle haussa les épaules et chassa ses pensées.

- Mais le diner semble prêt.

Elle se leva lentement, silencieuse comme une ombre.

- Je peux t’aider pour quelque chose ?
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mar 22 Jan 2013 - 12:29

Spoiler:

Elle avait accepté. Hela aurait sa hachette. Et la petite voix aussi. Et la petite voix surtout.
La graveuse sent presque honteuse. Elle sait ce qu'elle vient de faire. Elle sait ce que cette hache fera. Elle sait le sang qu'elle fera couler, et comme la petite voix s'en abreuvera... Mais elle n'a pas eu le choix. Il le fallait.
Pour écarter la forgeronne de la fureur de la petite voix... Elle était toujours si cruelle ! Si rancunière !
Elle voulait tellement toujours plus de chaire ! Plus de cris, et plus d'agonie... Aurah n'aurait pas échappé à la règle de ceux qui la faisaient souffrir. La petite voix lui aurait commandé sa mort, et Hela aurait dû lui donner.

Mais voilà que la petit voix est trop joyeuse à la perspective de son nouveau jouet pour s'inquiéter des vrais raison de cette commande. Et la forgeronne a accepté... Elle lui a même préciser qu'il lui faudrait la "toucher" avec l'Ithylium . La graveuse se demande quelque peu, ce que cela signifie. Cela sera-t-il douloureux ? Ou ... Agréable ?
Étrangement, l'une comme l'autre perspective ne l’effraie pas. Est ce parce qu'elle veut croire que la forgeronne ne sera jamais "méchante" avec elle ?
Car oui c'est vrai, cette femme là est la seule à ne pas sembler avoir peur... Et Hela en est touchée. Serait-il possible qu'elles deviennent amie ? Sans que la petite voix s'en mêle cette fois ? La graveuse le souhaite.

-Alors je ferais ton bâton. Conclu-t-elle. Il faudra que je prenne tes mesures. C'est important, pour qu'il soit pour toi. Qu'il soit adapté. Il faut que je connaisse tes mesures.
Pense-t-elle tout haut, en hochant la tête d'un mouvement entendu en se saisissant de la marmite pour la mettre sur la table.

-Faire quelque chose pour m'aider ? Goûter ! Goutte. Dis moi si c'est bon ! Lance Hela presque joyeuse et impatiente en pressant la forgeronne de s'assoir tout en lui fourrant une assiette pleine entre les mains.
Puis, elle prend place elle aussi, les yeux rivés sur son invitée, anxieuse de son verdict. Voilà longtemps qu'elle n'a pas eut de compagnie pour manger avec elle ...








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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 24 Jan 2013 - 13:04

Spoiler:

Aurah sourit doucement. La jeune graveuse rayonnait presque. Elle pouvait sentir l’infime chaleur que dégageait son corps et qui réchauffait l’atmosphère. Mais sa joie, hélas, émanait une aura presque terrifiante. Il y avait quelque chose de malsain dans ses sourires et ses yeux qui furetaient partout. La jeune femme en avait conscience mais elle demeurait aveugle aux signaux de méfiance que lui envoyaient ses sens.

Une assiette fut posée devant ses yeux. Aurah se rassit, Hela se tint à ses côtés, attendant le verdict. Un sourire dansant sur son visage, la jeune femme porta une cuillerée à ses lèvres. Elle huma le doux parfum qui en exaltait avant de goûter. Un moment silencieux, Aurah savourait le plat cuisiné. Faisant durer davantage le suspens, elle prit le luxe de fermer les yeux et de se remémorer chacun des arômes, les décortiquant un à un. Et elle sentait la curiosité de la petite graveuse bouillonner, ses yeux allant sans cesse de l’assiette vers le visage de la jeune femme. Finalement, elle reposa la cuillère et rouvrit les yeux, un sourire énigmatique aux lèvres.

- Excellent. J’avais oublié ce que c’était de manger un plat cuisiné !

Et pour cause ! Aurah était très mauvaise cuisinière. C’était sa fierté, son orgueil, qui l’avait toujours empêchée de faire appel au talent d’une tierce personne. Parce qu’elle était infirme, elle voulait se débrouiller seule. Et parce qu’elle n’était pas doué en cuisine, elle mangeait des plats bien peu ragoûtants. Même Stain, parfois, n’osait pas toucher à ce qu’elle cuisinait. Pas tant qu’elle ne l’avait fait elle, du moins.

Rassurée, Hela poussa un profond soupir. La jeune femme lui répondit par un sourire, l’invitant à goûter elle-même à son propre plat. Et le repas fut entamé ; chacune appréciant les arômes subtils de celui-ci. Ponctué de parole, le repas fut convivial et réchauffa une étincelle chez les deux jeunes femmes. Depuis longtemps toutes les deux fuyaient la compagnie. Combien de repas avaient-elles passées seules ?

Pour la première fois depuis longtemps, Aurah savourait la compagnie d’une véritable amie. Etrange certes, mais une amie tout de même.

Spoiler:
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Mer 30 Jan 2013 - 14:07

Spoiler:

Elles passèrent à table, et le temps passa comme jamais Hela ne l'avait sentit s'écouler. Il semblait ne plus avoir prise, tout en précipitant les choses. Les amenant au moment redouté des "au revoir".
La graveuse n'y pense pas. Elle ne veut pas. Car la forgeronne est un sujet tellement plus intéressant que ces angoissantes préoccupations !
Cette dame au coeur fière, Hela l'a compris, qui pourtant se joint de bonne volonté à sa table. Cette dame aux yeux noirs et au sourire chaleureux. Cette dame qui vient d'entrer dans sa vie et qu'Hela veut passionnément retenir !
Est ce cela une amie ? Comme celle que les autres petites filles avaient, et dont elle était dépourvue jadis ? Cette compagnie est si douce ... Elle emplie le vide préoccupant avec lequel Hela cohabite trop souvent, et pour la première fois, la graveuse se sent complète.
Et pourtant les sujets de conversations sont simples et courtois. Rien de personnelle, elles discutent de leur travaille, de la nourriture, et effleurent le cas des envahisseurs. Ni plus, ni moins, mais tellement plus qu'à l'ordinaire !

Hela la regarde. Et plus que cela l'admire. Elle est si belle cette dame là. Peut être même que Papa serait tombé amoureux si il l'avait connu. Sûrement oui ! Hela sourit à cette pensée, alors que les assiettes se vident pour de bon.

Les bruits du dehors ne sont guère plus que les murmures du vent à cette heure. Il faudra bientôt se séparer...

-Je vais prendre tes mesures. Oui, tes mesures. Lance Hela remise en confiance par la complicité de leur échange.

-Pour le bâton. Ne bouge pas. Non ne bouge pas.
Ajoute-t-elle soudainement agitée, en quittant la pièce avec un pas dansant. Elle reviens des minutes plus tard, les bras chargés. Aurah peut sentir l'odeur du bois sec, et l'entendre rouler délicatement sur le sol.
La graveuse s'approche ensuite d'elle.

-Je vais te toucher. Précise-t-elle en se plantant devant elle, et une seconde plus tard, sa main va chercher celle de la forgeronne. Elle la monte à hauteur de des yeux, compare leurs paumes, murmure ses observations, et la lâche sans autres manipulations.

-Essayes ça. Dit-elle en prenant l'une des longues pièces de bois qu'elle a ramené pour la fourrer dans la main de sa cliente. Immédiatement, elle pousse un grognement dédaigneux.

-Trop court ! Commente-t-elle, en lui reprenant l'objet pour lui en mettre un autre, et pousser une exclamation satisfaire.

-La c'est bien ! Oui bien. Cette taille, c'est bien ! Je dois faire les marquages. Prend le comme si il était fini. Ta main, ou veux tu la mettre ? Laisse moi faire la marque. Voilà, c'est bien comme ça. Très bien.
Lance-t-elle emporté par son élan créateur qui dessine déjà l'objet qu'elle brûle créer pour son "amie".
A plusieurs endroit sur le bâton, elle entaille le bois. Puis elle reprend l'objet, et le pose doucement sur son atelier.

Il sera beau. Très beau ce bâton. Promet-t-elle non sans un certain orgeuil, car elle sait que cet objet sera l'une de ces plus belles créations. Faite comme elle n'en a jamais fait : avec une touche d'amour.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 25 Fév 2013 - 8:07

Emportée dans un curieux tourbillon, Aurah demeura figée tandis que la graveuse tournoyait autour d’elle. Elle irradiait la joie et l’empressement. La jeune femme souriait doucement, se laissant faire. Elle peinait à suivre les mouvements d’Hela. Elle finit par abandonner, cependant, poussant un soupir amusé. Elle se prêta au jeu, docile. La graveuse lui présenta plusieurs bâtons et prit quelques mesures. Elle prenait son travail très au sérieux. Aurah pouvait presque imaginer la moue concentrée se peindre sur le visage enfantin de la graveuse.

En cet instant, on pourrait presque s’y tromper. Ne voir qu’une jeune fille enjouée, pleine d’entrain et de candeur. Mais Aurah n’était pas dupe. Hela était dangereuse. Sa solitude avait forgée une arme redoutable, une forteresse imprenable. Son esprit était bien plus tortueux qu’il n’y laissait paraître.

Lorsqu’Hela eu fini ses mesures, la jeune femme s’ébroua légèrement. Des fourmillements avaient pris naissance dans ses doigts et ses orteils. Elle fit rouler ses épaules, légèrement, retrouvant des sensations perdues. L’immobilité avait presque réussi à lui faire perdre ses repères. La forgeronne se tourna lentement vers Hela, un sourire amical dansant sur les lèvres.

- Merci, Hela. Il se fait tard mais si tu as le temps, accompagne-moi à la forge que j’accomplisse ma promesse.

Aurah forgerait ce soir. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus travaillé l'ithylium. Un frisson la parcourut. Elle sentait déjà l'excitation la gagner. Voyant qu'Hela se tenait prête, la jeune femme l'invita à la suivre et sortit sans hâte de l'atelier. D'une main assurée, elle frôlait les murs qui l'encadraient et se dirigeait sans hésitation. Elle commençait à se familiariser avec l'atelier de la jeune graveuse. Et, par chance, sa forge se trouvait à moins d'une centaine de pas.

La neige crissait sous ses pieds. La nuit s'annonçait calme. On percevait au loin des voix venant du camp des Factions. Tout semblait si calme. Un peu et l'on oubliait les armées qui siégeaient sous les murailles, prêtes à en découdre. Mais Aurah sentait les odeurs de mort et de sang qui planaient sur les lieux. Elle avait ce goût de sang et de métal sur la langue. Elle n'avait jamais autant forgé d'armes que ces derniers jours. La guerre se faisait sans cesse plus menaçante, plus présente, aussi.

Alors qu'Aurah s'apprêtait à pousser la porte de sa forge, un froissement de plume la fit faire volte-face. Elle eut à peine le temps de tendre un bras devant elle que Stain enfonçait ses serres dans la chaire, creusant de profonds sillons. Le corbeau poussa un croassement ravi. Il y avait plusieurs jours déjà qu'il avait déserté la compagnie de la forgeronne. Trop attiré par l'arrivée des étrangers et l'agitation globale du bourg, il en oubliait presque l'existence d'Aurah. La jeune femme soupira, retenant une légère grimace. Quelques gouttes suintèrent des plaies creusées par les serres du rapace. Ignorant momentanément la douleur, elle se tourna vers Hela.

- Je te présente Stain. Il est à la fois la pire et la meilleure chose qui me soit arrivée, conclut-elle, sarcastique.

Elle tendit le bras légèrement devant elle, présentant le corbeau. Ce dernier dévisagea la jeune graveuse, la tête légèrement de côté. Ses yeux noirs scrutaient le visage d’Hela.

- Et, Stain, je te présente Hela, graveuse, et sœur de don si l’on peut dire.

Les affinités avec le métal étaient extrêmement rares. Aurah savait que le titre qu’elle venait d’attribuer à la jeune femme la toucherait. Elle l’espérait du moins.

- Helaaaaaa, croassa Stain.

Il tendit le cou, ouvrant le bec.

- Grain ?

Aurah éclata de rire, secouant la tête. Fidèle à lui-même, le corbeau était bien plus intéressé par le potentiel de nourriture que pouvait transporter la jeune femme. La forgeronne fouilla dans une poche qui pendait à sa ceinture et en sortit une poignée de céréales qu'elle tendit en direction du corbeau. Ce dernier croassa de plaisir et s'empêcha de picorer les grains, meurtrissant sans douceur la paume de la forgeronne.

- Bien, fit-elle brusquement. Et si on entrait ?

Elle ouvrit la porte en grand, invitant la graveuse à rentrer dans la forge. Son antre. Son refuge.


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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 28 Fév 2013 - 12:16

Hela trottine sur les talons de la forgeronne, toujours aussi impressionné de la voir si facilement évoluer dans un univers qui lui était invisible.

Un bruissement d’aile, la fait sursauter. Un oiseau noir vient de se poser sur Aurah. Hela se souvient de lui, elle l’a déjà vu. C’est le corbeau de la forgeronne, que celle-ci s’empresse de présenter à son invitée. Il a un nom, Stain, mais Hela ne l’en trouve pas plus amical pour autant… Ses petits yeux noirs brillent de trop de malice pour un animal. Cela la rend quelque peu mal à l’aise. Elle jette un regard à Aurah, se demandant presque si il faut qu’elle dise bonjour à l’oiseau.

Il ne manque pas de la surprendre en prononçant déjà son nom. Elle ouvre les yeux grands comme des soucoupes devant son interrogation. Puis entendant le rire d’Aurah, elle se détend, se prend même à sourire de cette étrange situation ! Stain n’a pas l’air si étrange que cela finalement… Ce n’est qu’un corbeau qui aime visiblement beaucoup le grain !
Hela souffle et déjà ses épaules se libèrent de leur tension. Elle n’est pas mécontente de pouvoir entrer dans la forge, bien qu’elle marque un temps d’arrêt et demande timidement :

-Ton apprenti, il est pas là hein ? Pas là ? Il ne m’aime pas beaucoup… Non pas beaucoup. Je l’ai bien vu la dernière fois.

Si elle pourra facilement s’accommoder du corbeau, Hela n’en pense pas autant de l’homme dont elle sent encore le regard se poser sur elle avec un frisson désagréable.
Ses bras se referme autour de ses épaules, comme pour se réchauffer d’un froid invisible.

-Ca va être long ? Demande-t-elle en jetant ses coups d’oeils à droite comme à gauche. Avoir quitté son atelier pour se rendre sur le domaine d’une autre lui fait toujours l’impression étrange d’être la mal venue.

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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Jeu 28 Fév 2013 - 12:55

Aurah s’arrêta et plissa les yeux, perplexe. Elle secoua négativement la tête, avant d’ajouter tout bas.

- Non, il se fait tard, je n’ai plus de client. Il me sert surtout de messager et de porteur. La journée est finie pour lui.

La gêne de la graveuse était presque palpable. Aurah se souvint de la tension entre les deux jeunes gens. Comme la plupart des villageois, son aide s’était tout de suite méfiée de la jeune graveuse, ne lui accordant que du dédain, et de la crainte, aussi. Et, d’une certaine manière, c’était la réaction du jeune homme qui avait porté Aurah à accueillir la graveuse avec gentillesse. Refusant les préjugés de son aide, elle s’était volontairement opposée à son comportement. Aurah retint un soupir et chassa ses pensées, invitant Hela à pénétrer dans sa forge.

L’âtre rougeoyait doucement, diffusant une douce chaleur et berçant la forge dans une atmosphère dense et chaleureuse. Une odeur de métal et de charbon planait dans l’air. A peine eut-elle pénétré dans la forge que Stain s’envolait pour se poser sur une poutre, dans un coin. Ignorant superbement les deux jeunes femmes, il commença à se tirer les plumes. Aurah, quant à elle, présenta une chaise dans un coin de l’atelier, loin de la plupart des outils et s’empressa de raviver le feu. Quelques poignées de charbon et coups de soufflet plus tard, l’âtre rougeoyait joyausement. Aurah apprécia un moment la chaleur sur son visage, un sourire satisfait dansant sur les lèvres.

Restée jusque-là silencieuse, opérant son manège habituel, la forgeronne avait presque oublié la présence d’Hela tant cette dernière se faisait discrète, presque insignifiante. Aurah se tourna vers elle et l’invita à s’approcher.

- Bienvenue dans mon antre. C’est un peu plus grand que chez toi mais bien plus encombré. Je manque de temps pour trier mes outils et le métal de rebut. Parfois, je passe des heures à trouver ce que je cherche.

Et sa cécité ne l’aidait en rien, bien évidemment. Mais cela, la jeune femme n’avait pas besoin de le préciser. Tandis qu’elle parlait, cherchant à rassurer la graveuse, elle fouillait dans ses affaires. Elle en sortit une fiole de verre qu’elle manipula avec précaution. Elle sentait le liquide irradier, l’appelant désespérément à ouvrir la fiole. Aurah résista cependant à son appel et organisa ses affaires. Elle dégagea la plus grosse enclume, attisa le feu et saisit son marteau. D’une main experte, elle fourragea dans son râtelier et en sortit une barre-à-mine d’excellente qualité. Le métal renvoyait milles éclats à la lueur du feu. Aurah eu un grognement satisfait. Elle posa le métal sur l’enclume et fit volte-face.

- L’examen ne durera pas longtemps et tu n’en ressentiras rien. J’ai juste besoin de te voir, avec l’ithylium, je veux dire. Ensuite, je forgerais. A l’aide de l’huile, le travail ne dure pas longtemps. Tu pourras rester, si tu le souhaites. Histoire de voir comment j’utilise mon don.

Ne percevant pas la moindre réaction de la part de la graveuse, Aurah fronça les sourcils. Cette dernière semblait avoir perdu toute contenance. La joie qu’elle affichait quelques minutes plus tôt s’était évaporée. Perdant quelque peu espoir, la forgeronne se saisit de la fiole et s’approcha d’Hela. Elle déboula le flacon. Un effluve sucré se répandit dans la pièce tandis que le liquide s’extrayait tout seul de son contenant. Les yeux de la jeune femme se mirent à luir en harmonie avec l’huile bleutée qui se répandait sur ses mains de façon autonome.

- Ce ne sera pas long, tu ne sentiras rien, dit-elle d’une voix lointaine.

Et avant même qu’Hela n’ait pu faire le moindre geste de recul, Aurah attrapait son poignet. L’ithylium se mit à briller de façon plus intense encore, répondant à l’éclat mystérieux des yeux de l’aveugle. Et à l’instant même où ses doigts entrèrent en contact avec la peau d’Hela, elle voyait. Les sensations l’assaillirent d’un seul coup. Aurah en eu un haut le cœur. Malgré les années de pratique, l’expérience la troublait encore. Des fourmillements naquirent dans ses doigts tandis qu’elle se mettait à sentir les moindres vibrations qui l’entouraient. Elle voyait les milliers de particules qui animaient le corps d’Hela. Elle les sentait vibrer, bouger et danser au rythme de la vie qui animait son corps. Aurah sondait la jeune femme plus intensément que n’importe quel regard.
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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   - Lun 4 Mar 2013 - 13:34

Rester regarder le travail de la forgeronne ? Voir la naissance de sa hachette, la regarder être façonnée ? Voilà une idée plaisante ! Jamais on ne l'a invité à assister à la réalisation d'une oeuvre. Jamais depuis son papa tout au moins.

-Rester ? oui ... Oui je le veux bien. Pourquoi pas...

Répond-t-elle un peu intimidée et presque rougissante - à moins que cela ne soit dû à la chaleur de l'antre ?-
Alors que l'endroit semble décidément vide de toute autre présence, et que l’intimité se renferme sur elles, Hela relâche sa méfiance, et c'est sans danger qu'Aurah peut l'approcher.

Les yeux de la graveuses se laissent abuser par la profondeur de ceux de la forgeronne.Leur deux espaces ne font bientôt plus qu'un :

" Ce ne sera pas long, tu ne sentiras rien, "

Hela ferme les yeux. Leur peau se touche, et brusquement la graveuse retient son souffle. Son lien s'eveille... Elle sent celui d'Aurah s'actionner. La sensation est unique.

- Tu ... Arrives à me voir là ... ?

Demande-t-elle dans un murmure. Elle a ré-ouvert les yeux, et le visage d'Aurah est si proche du sien...Elle peut y lire l'intensité avec laquelle la forgeronne ressent à présent les choses... Un trouble lui fait monter le rose aux joues. Qu'est ce qu'Aurah peut dont elle voir ce dessiner ? Ce qu'elle voit lui plais-t-elle ? sont autant de question qu'Hela n'osera pas poser, mais qui pourtant lui trottent dans la tête.


MP : Désolé pour cette pauvre réponse :/
Est ce que cela te dérangerait-il si il avance vraiment les choses ? J'aimerais boucler certains de mes sujets, et comme celui là est assez vieux, je me disais qu'il faudrait pas trop le faire durer ?



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Posté dans Re: Sous un ciel de guerre, le métal chante toujours juste. [Aurah-Fini]   -

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