Posté dans [RPI] Dans le crâne et le quotidien d'un forban nihiliste. - Sam 12 Jan 2013 - 22:08
Rien de ce qui se joue ici n'est pas très pertinent dans un vrai RP. Je recherche parfois l'effet comique, le côté triste du personnage ou la profondeur de sa pensée. Autant vous dire que rien n'est chronologique, tout est confus. C'est du burlesque en veux-tu en voilà. Par ailleurs : première personne oblige.
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Posté dans Re: [RPI] Dans le crâne et le quotidien d'un forban nihiliste. - Sam 12 Jan 2013 - 22:17
LE SAVOIR & LA FORCE
quand la violence devient comique
Ce soir, l’odeur est âcre et l’air rempli de gaz. Les bestioles volent bas, l’air est chargé d’un petit quelque chose. Rien d’autre à dire, ça pue la tempête à plein nez. Au milieu du désert, quand une tempête est sur le point de péter, deux perspectives s’offrent à vous : soit vous décampez et ramenez joyeusement votre cul chez vous, en espérant que le Col ne soit pas plus loin que vous ne l’imaginiez, soit vous avez le cran d’aller dormir dans une chambre, dans la taverne du coin, dans le trou du cul du monde chez un commerçant peu regardant. Une ristourne par-là, une soirée à jouer le pilier du comptoir, et croyez bien qu’avec le pognon qu’on lâche dans ces moments, il y a tout intérêt à vous laisser picoler jusqu’à dégobiller sur le parquet, même s’il a été ciré par la dame qui sert. Elle vous dira rien d’ailleurs ; avec un p’tit chiffon elle viendra pour vous essuyer la bouche, penchée, dévoilant un superbe décolleté bien rempli par deux grosses mamelles, et elle remballera le tout avec une phrase qui me débecte tout particulièrement : « vous en reprendrez bien une pour vous faire passer l’goût ? Vous savez s’qu’on dit, quand on tombe d’selle, faut remonter aussitôt ! ». Que les femelles sont horribles. Vénales et horribles. Cependant, mon choix est tout fait. A voir mon garuda qui tourne sur lui-même, je comprends très vite que je n’aurais pas le temps de rentrer au Col, et Eurysthée doit être déjà carapatée dans un coin de notre tente. Un p’tit coup d’pied dans le flanc de mon osabrouteur et il démarre comme une fusée, un peu apeuré lui aussi. Faut dire qu’il est sale le ciel aujourd’hui. Une course rapide, précise, j’le gare juste devant la taverne, dans une petite écurie juste accolée à la porcherie de bois, et finalement j’rentre dans l’établissement. La première chose qui me vient à l’esprit : la pisse. Ça pue clairement la pisse, mais même pas celle des animaux, non, la vraie pisse, celle d’homme, celle qui a un relent d’outre-tombe et qui a séché sur le parquet pendant des années, des années de marque de territoire et de beuverie incontrôlée. Moi qui parlais de parquet ciré, celui-là est même pas nettoyer. Je regrette déjà mon choix, poussé par la soif d’un pauvre ivrogne célibataire, et maugréant, j’viens m’échouer au comptoir. Les autres me jaugent, me regardent. Le bar, c’est un peu comme une école, ou une meute. Pour qu’ils vous acceptent, faut qu’ils vous sentent le cul pendant dix bonnes minutes, et puis ils oublient totalement votre existence. Parfois un mâle se ramène, gonflant le torse d’une arrogance surjouée, à la recherche de sa virilité p’t’être, mais il suffit d’hausser la voix une fois, une bonne fois, pour que ses petits testicules rentrent dans leur caverne et qu’il aille à sa niche, la queue entre les pattes. Parfois une claque suffit, aussi. C’est comme ça que ça marche dans ce monde de brute, tout en longueur, et rien ailleurs. « S’servez deux blondes, pas trop d’mousse surtout. Du genre… élevée. » La matrone me jauge, ricane, et s’casse. Même pas sûr qu’elle m’est écoutée, et pas sûr non plus qu’elle se chatouille l’intérieure du fait que j’sois forban ou pas. C’est le genre de matrone qui va vous accepter, et puis, si vous tortillez trop du cul, elle appellera les veilleurs, et vous accusera d’un peu tous les malheurs du monde. Les veilleurs ça les fera pisser loin, alors ils tâteront un peu la marchandise avec la matraque, d’un air de dire « ici c’est moi qui commande », mais, moi j’m’en branle. C’est pas vraiment c’qui m’intéresse, un veilleur. « T’nez ! » Les deux tasses tombent devant mon nez comme deux marteaux sur une même enclume. Je pose les quelques pièces car elle risque pas de lâcher avant que j’ai payé. Si j’lui demande pourquoi, elle me dira qu’elle connaît « mon genre », alors je m’assure une soirée plutôt sobre en payant. Eurysthée me tir’ra les oreilles à la maison, mais qu’importe, si ça peut lui faire plaisir à la gamine. J’attrape la première choppe, en picole la moitié d’un trait car j’avais le gosier fermement sec. Je suis plutôt calme et détendu pour un mec recherché dans une ville bourrée de veilleurs pourpres. Un peu trop détendu d’ailleurs. Je soupire calmement et repense un peu à ma semaine. On a eu pas mal de problèmes, des égratignures, et c’est pour ça qu’il faudra passer le restant de la semaine terré au Col, pour pas faire trop de vagues. Les poissons ont parfois besoin d’un peu de repos, histoire d’oublier. « Hey l’grand con là-bas ! » J’arque un sourcil, mais bouge pas. Mon regard cherche un mec qui s’reconnaîtrait mais personne bouge ses fesses. Je relève juste le nez alors, un peu plus haut, et jette un regard par-dessus mon épaule, juste pour vérifier qu’un mec un peu suicidaire à décider de pourrir ma soirée. Je suis pas d’humeur ce soir. J’veux juste picoler… « Ouais, toi là, c’est à toi que j’cause ! » Ah, en effet. C’est à moi qu’il cause visiblement. Et v’la pas qu’y cause ! Un p’tit poulet, haut comme dix pommes, tout bronzé, avec deux billes couleur d’or dans l’crâne mais pas un poids chiche derrière. A la bague qu’il a autour du doigt, soit c’est un très bon voleur, soit c’est un bourgeois. Mais que foutrait un bourgeois dans un établissement pareil ? Quand on a de l’argent, on le dépense de dieu ! Je penche la tête, arquant un sourcil, pas franchement amusé pour le coup. « C’est à moi que tu parles, l’gars sans patte ? » Il accuse le coup sans trop comprendre. Il me sort sa tête de tu peux répéter j’ai pas suivi ton délire à la con, alors je ricane. « Ah non. Mais en fait tu as deux jambes ! C’est drôle ça, on dirait pas… » Mon petit ricanement moqueur ne semble pas lui plaire vu la tronche qu’il tire. Tant mieux, j’aime pas faire plaisir aux cons. « T’es à ma place ! » Je grimace. J’aime pas ça. D’une, il aboie comme un petit terrier devant un gros chien, et il devrait pourtant savoir qu’un gros garuda ne cherche pas à comprendre et croque le garuda plus petit. Et de deux, c’est quoi cette idée de place ? On est dans une taverne, bordel ! Les places ça existent pas ! C’est fait pour picoler ici, pas pour bouffer ou je ne sais quelle autre connerie ! Je secoue la tête mais il insiste, tapant du pied sur le parquet crasseux. « J’ai dit, t’es à ma place ! » Je le fixe de nouveau, l’air dépité. Il cherche quoi le clébard ? A ce que j’lui foute la fessée que sa mère a pas dû lui mettre souvent ? Je me retourne, le laisse aboyer seul et finalement attrape ma chopine et voit une gorgée. A peine une en fait car deux grosses mains de deux gros bras bien baraqués se posent de chaque côté de mes épaules. C’est un peu comme avoir une enclume sur chacun des épaules, mais qui compressent aussi. Je gronde tout bas alors que le petit chiot dans mon dos recommence. « J’aimerais que tu lèves ton cul de ma place. » Je jette un œil à mon adversaire de gauche, puis de droite. C’est le même topo : deux grosses fiottes avec des bras comme des cuisses et des cuisses comme des… cuisses, mais deux fois plus grosses. Les armoires gonflées à la bloc par on ne sait quelle fleur du marché réduis en poudre et fumer directement en chicha. Du genre que j’mange au petit déjeuner tous les jours, en somme. Je soupire lourdement, longuement. « Les mecs… V’vous l’savez p’t’être pas encore, mais j’vais j’vous l’dire quand même : z’êtes dans la merde. » J’apporte à mes lèvres la chope et la finit, calmement, avant de la reposer. Un coup d’langue sur la bouche pour faire disparaître la mousse crémeuse et je me lève. Je me retourne alors que les deux chiens du nain se reculent, comme si leur mission était finie. Attendez les gars, vous m’avez démarré, maintenant va falloir que je m’arrête à coup de botte dans vos têtes. Mes yeux rouges se fixent sur le nain qui ricane, content. Oh oui, ris bien Nicolas, parce que si j’t’attrape, j’te démonte la tête. « T’sais, dans la vie, y a deux choses qui m’tirent une trique d’enfer. » Je le fixe alors que je retire lentement mon veston de cuir et le jette sur le sol. Mon pauvre Garuda ouvre une paupière et vient nicher son museau froid dessous, cachant sa gueule. Pauv’ tâche, tu m’aides jamais. « Tout d’abord, ta sœur. » Je m’étire, et je sens qu’il comprend, doucement, dans son petit crâne de piaf, qu’il a perdu une occasion d’se taire, mais qu’il risque de s’en souvenir. « Et la gueule des mecs en sang. » Il a un petit rire, mais mon regard l’arrête aussitôt. « Prépare toi à en baver mon p’tit, parce que tes deux valseuses, j’vais les plier en quatre en deux deux. » Il ricane encore. Espèce de… Korrulien. Mes yeux finalement se tournent vers les deux créatures qui servent de boucliers humains au petit arrogant. Mes babines se retroussent en un petit rire carnassier. Des bébés me feraient plus peur avec leur bave que eux avec leur poing. Je prends le premier, imaginant bien que l’autre doit se dire que ce sera assez pour me casser en deux. Félin, je contourne la proie, la jauge, l’apprécie. Mes yeux glissent et observent. Il n’a aucun arme sur lui si ce n’est sa force. Mais il est lourd. Plus lourd que moi. Donc plus loin. Je jauge une dernière fois, jette un premier poing sans conviction. Il l’esquive en se disant sans doute que ça risque de faire mal, et il est surpris par mon second poing – un joli crochet du droit – qui lui était réel. Je m’éclate les phalanges contre sa face de rat, mais la violence du coup le fait tomber aussitôt dans un superbe K.O. sismique. Son pote en revient pas, me regarde avec des yeux ronds, genre globule. Tu t’attendrais à quoi d’la part d’un forban, mecton ? Je fronce cependant les sourcils et quand la douleur grimpe dans mon bras, je rage : « Putain le con ! Il vient de me niquer le poing avec sa gueule ! » Je fixe le second grand gaillard, d’un œil rouge, mauvais : « C’est d’la faute d’ton pote ! Attends que j’te choppe, j’t’arrache les bras et j’te bouffe le foie mec ! » Le gars en revient pas. Il a un petit sursaut bête, jette un œil à son patron. Le nain en mène pas large. En même temps, est-ce qu’il pourrait… Je hurle car la douleur me vrille le poing et si l’autre mecton m’attaque, je suis foutu, du genre cloué au sol. Je suis pas ambidextre moi. J’sais cogner des deux pieds mais des deux mains s’trop artistique. J’jauge le loubard qui s’agite un peu. Il va pour chopper une chaise. Je grogne et au moment où il frappe me retourne, prend tout dans le dos. Je tombe aussitôt à genoux, sert les dents. On va quand même pas pleurer comme une gonzesse. Putain le mal de chien. « Chef, Chef… On fait quoi ? » Ah, grand dadet. T’es plus débile que tes deux pieds. « Mais frappe-le crétin ! Frappe-le avant qu’il ne s- » … relève ? Dommage. Je recule de deux petits pas et étire mes deux bras. « Toi… toi, même ta mère va pas te reconnaître… » Il a un petit rire et finalement je lui balance la choppe en pleine gueule. Allez, mange-toi le houblon dans les yeux fils de mes deux. Je le vois qui se redresse dans un petit râle. J’ai p’t’être plus ma main droite, mais t’oublies un truc fils de rien, j’ai mes jambes. Je recule un pied, m’élance, et frappe… bingo ! Dans les noix d’cajou que j’ai dû, vu la violence, lui remonter au niveau des amygdales. Il change six fois d’couleur, passe du bleu au violet, violet au rouge, rouge au vert, vert au blanc avant de s’effondrer sur son pote. Le nain m’regarde, balbutie. « M-Ma…M-Maa…. » « Maman ? » Je ricane mais son regard ne semble pas appeler sa génitrice, mais un des deux géants du sol, le premier. « Bah tiens ? Tu dors plus toi ? » Le géant ouvre à peine un œil que je lui écrase les bijoux de famille d’un coup du talon, puis deux fois la gueule, pour le plaisir de voir sur sa peau les dessins de mes semelles se dessinaient. « Oh. Bah maint’nant si. » Mes yeux rouges glissent du tas inerte jusqu’au nain. Il est encore là, qui s’tient, s’pavane, mais il tremblote derrière son beau costume bien propre et bien tendu. Il a du faire bosser une ou deux nanas pour avoir une si belle écharpe de fourrure… faut vraiment être con pour avoir une écharpe de fourrure dans un désert entre nous. « T’sais quoi, p’tit gars… j’vais pas t’faire mal. » Il me fixe, les yeux ahuris. Bien sûr qu’il ne me croit pas. Pourquoi est-ce qu’il me croirait ? « J’vais juste te demander une seule petite chose. Tout à l’heure, tu m’as pris pour… un con, c’est ça ? » Il me fixe, secoue la tête négativement, je grogne. « Si, si, ne nies pas. Je l’ai vu dans tes yeux. Mais soit. Je suis stupide comparé à toi, mais je suis plus fort que toi, physiquement, c’est ça ? » Il me regarde, n’ose pas répondre. « Dis-le clairement, je ne vais pas te frapper si tu me réponds. De la force ou du savoir, qu’est-ce que t’as ? Hein ? » Il me fixe, et ses mains se crispent sur son habit. J’suis sûr qu’il est en train d’se pisser dessus l’cochon. Le gros dégueulasse. Mon sourire s’étire, carnassier et dévorant. J’vais en faire qu’une bouchée. Allez, déballe mauviette, que j’te fasse ravaler ta connerie de supérioté. « Tu as… ? » « Je… J-Je… J-J’ai… le… sa-avoi-oirr-r…. » « Tu as le savoir… » Je souris et hoche doucement la tête. Le fixe une seconde. Ferme le poing. Et d’un uppercut brutale l’envoie valser. Mon poing frappe si fort sa mâchoire que j’entends le petit « crack » que font ses os qui se décollent et se déboitent, réduis en mille morceaux sur la zone de l’impact. Je vois ce petit corps tout fin de Korrulien pré pubère se levait dans les airs, volait en silence, et atterrir cinq bons mètres en arrière, sur une table, là, étalé. Bah tiens. Ça sait même pas géré les atterrissages. Comme de par hasard. Je soupire, m’avance vers lui en massant mon poing douloureux. Je le vois là, le pif éclaté, il balbutie, clignote frénétiquement des yeux. Il a l’air de s’étouffer dans le sang qui remplit sa bouche, alors j’le tire par la tignasse, sur le ventre, pour pas qu’il clamse. Ça s’rait con qu’il crève avant que j’ai balancé la morale de ma p’tite histoire, non ? Il me regarde du coin de l’œil, d’un bel œil bien entouré d’un noir violacé. Je souris. Allez, sors-là ta morale Cerberus, que tu rigoles un bon coup et que t’casses, car il pue franchement la pisse. « Bah désolé mon p’tit gars, j’pensais qu’ton savoir allait arrêter mon poing. »
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