Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube | | Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Ven 16 Jan 2015 - 15:24 | Le trajet depuis l’antre où elle officiait avait été rude et long. La neige n’avait cessé de tomber, battant sans cesse le visage emmitouflé de Céléno, qui s’était demandé à plusieurs reprises pourquoi elle ne rebroussait pas chemin. Pleyrion pouvait bien se passer de sa présence une demi-journée de plus après tout. La détermination de l’émissaire, mis ainsi à rude épreuve, faillit bien se briser en mille morceaux. Mais une pressentiment étrange la poussait pourtant à continuer, certaine que ce village auquel elle était rattachée, lui réservait quelque chose. Le chemin s’était donc poursuivi ainsi, pestant contre ce temps infernal, maudissant les étrangers qui avaient déclenché ces intempéries par le biais de la colère du Gardien. Elle injuria, seule dans ce cataclysme de neige, tant et si bien, qu’au milieu de la nuit, elle arriva à destination, surprise de la vitesse du trajet. Mais oh combien, soulagée.
Le soleil avait percé les nuages neigeux tôt dans la matinée, mais n’avait pas réussi à tirer Céléno d’un sommeil réparateur et tout de même bien mérité. Ce fut la tenancière de l’auberge du Styx où elle élisait domicile à chaque venue à Pleyrion, qui vint la réveiller vers la mi-journée, lorsqu’elle frappa à sa porte pour lui porter son repas. L’émissaire engloutit vivement ce qu’on lui avait apporté et, encore confuse de s’être levée si tard, ne perdit pas une minute pour se confondre en prières, se cloîtrant à genoux dans un coin de sa chambre pour y psalmodier en paix. Ce fut dans cette position que les deux soldats chargés de la récupérer la trouvèrent, prenant garde de ne pas la couper brutalement, au risque de recevoir un sermont que tout le monde savait qu’il valait mieux éviter. Ce ne fut qu’une fois sa profonde réflexion terminée que Céléno consentit à les suivre, et ce, en silence, jusqu’à destination. L’un des homme frappa et ouvrit la porte, avant de faire signe à la femme de rentrer la première. Ses yeux clignèrent plusieurs fois pour s’habituer à l’obscurité du lieu, renforcée par celle de l’extérieur qui reprenait ses droits sur la lumière du jour. Une fois accoutumée, ce fut d’une voix sereine qu’elle demanda :
"Tu m’as fait demander mon Hön ?"
D’un pas assuré, l’émissaire avança dans la pièce, jusqu’à apercevoir entièrement le visage de Nivilk, seulement éclairé par les quelques torches qui brûlaient dans la maisonnette. Une grande pièce unique faisait office d’habitation, seulement coupée par de longs rideaux de tissu épais, délimitant ici ce qui ressemblait à une chambre chichement meublée d’un lit à même le sol, recouvert de fourrures chaudes; et là à un espace de toilette se résumant à un guéridon branlant supportant une jarre fêlée et un baquet de taille moyenne. Au centre, une large table portant des traces d’usure trônait fièrement, entourée de quatre chaises, et dont les lambris de bois reflétaient les flammes qui crépitaient joyeusement dans l’âtre. Posant un rapide regard sur tout ce mobilier qu’elle connaissait, Céléno se racla la gorge et tourna la tête vers les deux soldats qui l’avaient tiré de ses prières pour le faire venir prestement ici. D’un signe de tête, elle leur fit signe de les laisser, et ne porta attention à celui qui l’avait fait appeler, que lorsque la porte se fut refermée.
Là, elle sembla se réanimer, laissant un sourire énigmatique courir sur ses lèvres alors qu’elle avançait dans la pièce comme si elle était chez elle. D’une main, elle dégrafa sa cape de fourrure qu’elle prit soin de poser sur une chaise, laissant percevoir sa tenue peu conventionnelle pour une émissaire. Des chausses épaisses et un haut cintré en peau, soulignant un corps frêle mais gourmand et ne connaissant pas les combats physiques. Rien à voir avec ses habits blancs de culte, qu’elle avait laissé la veille dans l’antre quittée pour quelques jours. Son regard translucide papillonna jusqu’à Nivilk, alors qu’elle tournait le dos à l’âtre, cherchant à réchauffer ses mains sans perdre son Hön du regard.
"Que puis-je pour toi ? Tu ne m’as pas fait venir juste pour combler ta solitude n’est ce pas ?"
Un sourire sarcastique entrouvrit ses lèvres, dévoilant ses dents blanches, alors que ses yeux couleur glace brillaient tantôt d’amusement, tantôt d’interrogation. Elle se permettait sans gêne ce genre de taquinerie, mais n’en oubliait pourtant pas la véritable raison de sa venue, qui n’avait sans aucun doute, rien à voir avec leur relation charnelle. Et la curiosité de l’émissaire s’en retrouva tout aussitôt titillée. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Sam 17 Jan 2015 - 9:52 | Le jeune messager avait quitté Pleyrion quelques jours plus tôt, à dos de Koun. Il avait épuisé la bête jusqu'à ce qu'elle ne l'amène à l'antre de l'émissaire Thogen dont la réputation n'était plus à faire. Si elle pouvait inspirer la douceur à première vue, certains avaient pu constater qu'elle rivalisait avec le hön Markin lorsqu'il s'agissait de faire frémir de peur les hérétiques. Le jeune erfeydien l'avait informée du désir de Markin de la voir, sans plus en dire, comme d'habitude. L'émissaire comme le hön n'avaient pas besoin de justifier ce genre d'appels puisqu'ils ne cherchaient à se voir que pour de bonnes raisons, inspirées par cette entité qu'ils servaient corps et âme. Ou bien pour un besoin plus instinctif, mais cela valait toujours le détour.
Nivilk avait eu vent de son arrivée pendant la nuit mais ne la fit pas venir trop tôt, conscient du difficile chemin qu'elle avait parcouru. Ces derniers temps, plaines comme montagnes étaient balayés par de glaciales bourrasques qui frigorifiaient jusqu'au plus robuste des erfeydiens. Le Gardien était mécontent. Ce ne fut que dans le courant de l'après midi qu'il envoya deux de ses hommes la chercher pour la guider jusqu'à chez lui, même si elle connaissait déjà parfaitement le chemin à suivre.
Assis sur une souche d'arbre faisant office de tabouret, le hön était adossé à l'un des murs en bois de sa sombre habitation. Les lumières des torches et celle du feu du brasier central dansaient sur son visage grave et renfermé, au regard rivé sur la précieuse lame qu'il essuyait machinalement, la revoyant encore trempée du sang de ces étrangers. L'arme en redemandait, assoiffée par la haine et l'esprit combattif de son possesseur envers ces hérétiques qui avançaient dangereusement vers Pleyrion en faisant tomber hameaux et villages sur leur passage. La mâchoire crispée, Nivilk entendait déjà les râles d'agonie de ceux qu'il rêvait de retourner combattre. Mais la raison, cette fichue raison le poussait à la prudence après cette cuisante défaite subie quelques mois plus tôt.
Trois coups et la porte s'ouvrit, faisant plisser les yeux au hön sous la lumière du jour. Dans l'encadrement de la porte il distingua la silhouette familière de l'émissaire qui arrivait enfin. Nivilk détourna les yeux, ne lui adressant aucun sourire ni même de remarque complice. Il n'avait décidément pas la tête à ça. Il laissa aux soins de la jeune femme de congédier les guerriers et se leva lentement pour avancer jusqu'à la table en bois au centre de laquelle se dressait cette carte qui le déprimait rien qu'à la regarder. Chaque rapport des éclaireurs faisait dangereusement avancer les pierres noires vers les bannières de Pleyrion, et les galets blancs finissaient par paraître bien insuffisants pour leur faire face. Les regrouper, c'était sacrifier une nouvelle terre aux étrangers, et l'idée même de les laisser sciemment s'en emparer le révulsait au plus haut point. Mais, à ce rythme là, il faudrait l'envisager dès lors que Pleyrion serait attaquée.
Son regard acier ne prit pas même le temps d'apprécier l'image de l'émissaire se mettant à l'aise, la lumière du feu laissant à peine percevoir ses formes sous sa robe. Pourtant, c'était un spectacle qu'il affectionnait particulièrement...
- Je ne ressens plus aucune solitude depuis que ces abominations ont mis un pied sur nos terres. Ils sont partout, vois. Sa main indiqua la multitude de pierres sombres se déployant depuis la faille de la Muraille jusqu'aux portes des terres des Bois de Koun. Ils grouillent comme de parfaits nuisibles. Enfin, le hön se décida à lever le visage vers celui de Céléno qu'il fixa durement. Par le Gardien, sais-tu si Il a un plan ? Je mourrai en Son nom, mais me retrouver ainsi, incapable de lutter contre ces engeances... Son poing s'abattit violemment contre le bois solide de la table, faisant rouler certaines pierres sur la carte en cuir. Je ne le souhaiterait pas à mon pire ennemi... | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Dim 18 Jan 2015 - 9:11 | Comme le craignait Céléno à son arrivée, Nivilk ne l’avait pas fait appeler pour une simple demande de service ou de renseignement. Son ton distant et son regard dur, bien plus que la non répartie à la remarque volontairement taquine de La dévouée, en disaient long sur son caractère du jour. Sans un mot de plus donc, elle le laissa exprimer sa fureur, lui désignant sur la carte qui trônait au centre de la table, les quelques places dont les erfeydiens jouissaient encore. Mais pour combien de temps ? La progression des étrangers était fulgurante, tout comme leurs armes qui décimaient des hommes pourtant vaillants et forts. Reculée du monde dans son antre, l’émisaire n’avait pas conscience quotidiennement de ces combats et de cette avancée, dont les seuls rapports qui lui parvenaient, était quand elle descendait passer quelques jours à Pleyrion. La surprise se lut sans hésitation sur son visage blanc, lorsqu’elle comprit que la dernière défaite de son peuple mettait le paisible village dans une situation embarrassante, si ce n’est mortelle. Instinctivement, son esprit se ferma au monde extérieur, et les yeux rivés sur la carte, elle chercha à vive allure quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait redonner confiance à ce peuple en phase de destruction. Inattendu à cet instant, mais pourtant prévisible pour un homme de ce caractère, le coup porté à la table fit visiblement sursauter l’émissaire, qui s’était perdue dans ses réflexions. Une main rapide passa sur son coeur qui s’était mis à battre à tout rompre de surprise, dans l’espoir vain de le calmer. Ainsi tirée de sa concentration, Céléno leva les yeux sur le visage sévère de Nivilk et ne pu faire autre chose que répondre.
"En effet…"
Souffla t-elle alors que ses yeux retombaient sur la carte. Elle cherchait, désespérément, au fond de son esprit, une idée qui puisse les sortir de là. Ou tout du moins, qui puisse leur faire espérer une issue. Plongée dans un silence qui n'appelait pas à être rompu, Céléno resta immobile de longues minutes. Ce ne fut que lorsqu’une flamme brilla vivement dans ses prunelles incolores qu’elle sembla se réanimer. Levant la tête, elle soutint le regard dur du Hön et lança, d’une voix plate mais où vibrait une détermination sans faille :
"Puisqu’ils ne sont que des nuisibles, alors il faut les attaquer comme tels. Les prendre par surprise, de l’intérieur."
Sans lâcher le regard, elle contourna la table pour venir près de Nivilk, et, sans lui accorder un sourire qu’elle savait superflu dans ces circonstances, elle désigna du doigt le groupement de galets noirs représentant l’ennemie. Il ne restait plus beaucoup de chemin à parcourir avant que la silhouette de Pleyrion ne leur soit accessible, mais avant, quelques hameaux encore debout leur barreraient le chemin. Il fallait se servir de cela pour leur tendre en piège. Mais comment ? Céléno jura intérieurement de ne pas trouver de suite logique à un plan qui, peut-être, sauverait une grande partie de leur civilisation. Mais gardant une contenance confiante, elle posa une main fine sur une épaule imposante, et murmura :
"Le Gardien serait honoré que tu tombes pour lui, mais rassure toi, le moment n’est pas encore venu. Je le sens...grondant et distant, mais confiant en ceux qui se battent pour lui. Nous devons leur montrer."
Ce n’était pas le moment que son plus dévoué et téméraire complice ne flanche, ou ne perde espoir. Elle avait besoin de lui. Comme tout un peuple avait besoin de ses plus forts, de ses plus courageux soldats. Et surtout, de ses meilleurs meneurs. Leur regard se croisèrent, et dans celui de Céléno, une lueur de dévotion mêlée à une force sauvage brillait, alors que, dans son esprit, les premières lueurs d’un plan construit cheminaient doucement pour s’emboîter logiquement. Elle avait trouvé quelque chose. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Dim 18 Jan 2015 - 16:21 | La table s'était stabilisée sous le poing du hön, mais ce dernier vibrait toujours, animé par une haine qu'il ne dissimulait pourtant pas, mais qu'il ne pouvait évacuer autrement qu'en s'en prenant aux hérétiques. Certes, tout Pleyrion avait pu constater qu'il était particulièrement irritable depuis un bon moment, certains avaient même subi certains de ses accès de colère, mais le hanek se retenait pourtant, conscient qu'il leur faudrait un maximum d'hommes et de femmes valides pour faire face à l'invasion.
Les yeux de Nivilk s'étaient reposés sur la carte, y cherchant encore et toujours une manière d'en virer ces pierres noires définitivement. Si un simple revers de la main, les pions se seraient envolés jusqu'à l'autre bout de la pièce, mais il en faudrait bien plus pour venir à bout des machines de guerre ennemies, véritables hérésies usant d'un ithylium souillé. De l'intérieur ? Ses sourcils se froncèrent. La puissance des kouns avait toujours été due à leur force brute plutôt qu'à leur discrétion. Mais à situation inhabituelle, mesures exceptionnelles. Peut-être l'émissaire avait-elle raison.
Les pupilles toujours rivées sur les minéraux, le hön réfléchissait à la manière dont lui et les siens pourraient s'y prendre sans risquer la vie de trop de ses hommes. Son bras se tendit sous le contact de la main de Céléno sur son épaule, déshabituée du contact et de toute chaleur humaine depuis qu'il se torturait l'esprit et s'enfermait dans d'interminables prières tout en veillant à ce que ses combattants soient prêts le moment venu.
Les paroles de la jeune femme gonflèrent le hön d'orgueil et de fierté, lui faisant sentir le contentement de l'entité concernant son dévouement et la manière dont il menait ses guerriers à la bataille. Seulement, de batailles, il n'y en avait pas eu beaucoup d'autres depuis qu'ils s'étaient pour la première fois frottés aux forces ennemies, et pour cause, elles étaient perdues d'avance face à cette puissance démesurée. Si les dons erfeydiens constituaient l'avantage du peuple revendiquant ces terres, il se retrouvait bien futile dès lors que les rayons bleus les gardaient à distance et les déviaient. Céléno était dans le vrai. Il leur faudrait les approcher, franchir leurs défenses pour les prendre au dépourvu. Nivilk s'empara d'un minuscule gravillon blanc qu'il posa sur une demi douzaine de pierres sombres avant de tourner la tête vers l'émissaire.
- Il nous a offert à tous un don nouveau, nul doute qu'il ne cessera jamais de veiller sur nous. Son regard se transperça d'un intérêt certain pour celle qu'il avait fait venir, la sachant toujours de bon conseil et animée par la même foi que la sienne. À eux deux, ils les mettraient à genoux. Tout ceci n'était qu'une question de temps. Qu'as-tu à l'esprit, Céléno ? | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Lun 19 Jan 2015 - 3:54 | La tension du bras sous sa paume fit légèrement sourire Céléno. Et la rassura d’autant plus car, en entrant dans cette pièce quelques instants plus tôt, elle avait craint que Nivilk ne se soit laissé engloutir par la haine et le désespoir de vaincre. Cette réaction à son contact prouvait le contraire. L’émissaire avait toujours sa place près de lui, et le Hôn ne demandait qu’à trouver une solution viable pour son village qui se trouvait en ligne de mire. Doucement alors, elle laissa glisser sa main pour la retirer et commença :
"Nous devons les prendre au piège, sur le chemin."
S’interrompant volontairement, elle se tourna vers la table et d’un doigt, pointa un endroit précis, à mis chemin entre Pleyrion et la représentation de l’avancée des étrangers. Là où se trouvaient les quelques hameaux qui avaient suscité sa curiosité et fait naître un semblant de plan, qui prenait forme de lui-même à mesure qu’elle réfléchissait. Remontant son doigt sur un point précis, un de ces fameux petits villages indépendants, Céléno, sans lâcher sa démonstration, se mit en quête d’une explication :
"Ils s‘arrêteront forcement ici. C’est un des derniers hameaux importants avant Pleyrion. Ils y trouveront tout ce dont ils ont besoin. Vivres, logis et de quoi se remettre en force avant d’attaquer un village aussi important que le nôtre."
En même temps qu’elle parlait, elle laissait son doigt naviguer sur le plan, ramassant des galets blancs qui représentaient les siens pour les mettre sur cet endroit qu’elle pensait stratégique. Elle fit de même avec les galets noirs. Et sans attendre plus longtemps pour expliciter son idée à Nivik qu’elle savait impatient, elle reprit :
"Nous les y attendrons. Nous serons des villageois, comme les autres. Nous les laisserons nous envahir, se croire vainqueur. Quelques jours seulement. Et puis nous profiterons de la nuit pour les égorger, tous."
D’un geste de la main, elle balaya les galets noirs qu’elle avait installé, et elle se redressa du dessus de la carte, pour se tourner vers le Hôn, le regard brillant. Elle était certaine d’elle, sûre qu’un tel plan pourrait fonctionner. A condition de réunir des hommes qui se sentiraient capables de jouer la comédie et de ne pas craquer avant l’acte crucial. Une ombre de sourire de fierté éclaira d’ailleurs son visage, et elle demanda, se retrouvant face à face à avec Nivilk :
"Penses-tu que cela soit réalisable ? Que tu pourras commanditer une telle action ?"
Elle se doutait fort bien de la réponse à sa deuxième question, mais elle voulait être certaine qu’il ne perde pas courage, ni sa foi. Elle savait que si à eux deux, ils parvenaient à faire réussir cette mission, un peuple tout entier reprendrait confiance et se lancerait de nouveau dans une guerre qui n’était plus forcement perdue d’avance. La brutalité n’avait pas fonctionné jusqu’alors. Peut-être que la discrétion et la surprise conseillées par Céléno auraient raison de ces étrangers, et alors, le bon procédé pour les vaincre serait trouvé.
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| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Ven 23 Jan 2015 - 13:27 | Le bras du hön frémit sous le semblant de caresse de la main blanche sur sa peau, sensation qu'il reléguait en arrière plan tant la situation était critique. Et ce fut bien pour cela qu'il l'oublia bien vite, absorbé par la stratégie que lui exposait l'émissaire. En silence, il la laissa expliquer le fond de sa pensée, même s'il ne put retenir un froncement de sourcils lorsqu'elle désigna une zone bien proche de sa précieuse Pleyrion.
Son plan était fin et avait des chances de porter ses fruits, mais encore fallait-il choisir les guerriers les plus à même d'accomplir cette mission sans se laisser aller à leur fureur. Tous les Bois de Koun brûlaient de vengeance et chaque prière murmurée le soir évoquait la soif d'un bain de sang, celui des étrangers. Nivilk le premier s'adressait au Gardien chaque matin et chaque soir, les mains serrées sur le pommeau de son épée nostalgique de gosiers hérétiques.
Voir ces galets s'effondrer sous l'influence de l'émissaire n'avait rien de prophétique mais illustrait assez bien la volonté du hön pour que celui-ci esquisse un semblant de sourire, enfin, des semaines après n'avoir affiché qu'un visage haineux. Malgré l'intelligence de cette stratégie, il la savait risquée et n'était pas prêt à sacrifier les dernières lignes barrant la route de Pleyrion. Les étrangers étaient encore loin, autant stopper leur avancée au plus proche de leur position actuelle. Nivilk tendit sa main et saisit les galets blancs posés par Céléno pour les répartir sur différents hameaux bien plus à l'est.
- Je savais que tu aurais les mots juste en venant ici, Céléno. Son sourire s'était doucement élargi pour devenir un rictus satisfait qu'un regard criant vengeance rendait des plus inquiétants. Ce dernier se leva de la carte pour se poser sur l'émissaire. Tu aurais fait une terrible hön, tu sais ? Le sourire s'étiola pour s'effacer finalement, le hanek revenant au centre de leur discussion. Ton plan a des chances de fonctionner et nous permettrait de nous rapprocher d'eux. Je sélectionnerai nos guerriers, Krölt'k entraînera de nos enfants. Nous devons avoir l'air inoffensifs. | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Lun 26 Jan 2015 - 8:13 | A son grand soulagement, le plan qu’elle avait réussi à imaginer fut approuver par Nivilk. A quelques détails près, il repoussa les galets vers des hameaux plus éloignés, et elle comprit rapidement qu’elle avait été un peu trop optimiste à jouer si près de Pleyrion. La tactique restait néanmoins la même, et la stratégie semblait lui convenir. Il ne restait donc plus qu’à définir les grandes lignes du plan; à savoir qui ferait quoi, et à quel moment. A la remarque du Hön, Céléno s’accorda pourtant une réponse, avant de replonger dans une concentration qu’obligeait une telle stratégie.
"Trop terrible, c’est bien pour ça que je ne suis qu’émissaire."
Souffla t-elle avec une ombre de sourire ironique parcourant son visage. Sourire fugace qui laissa rapidement place à la mine sérieuse dont elle avait l’habitude, le sujet principal de sa venue revenant au centre de la conversation. D’un signe de tête, elle acquiesça, faisant comprendre à Nivilk qu’elle avait bien compris ce qu’il comptait faire. Sans hésiter, elle délaissa la carte des yeux pour se concentrer sur le Hön, et prit une petite inspiration, avant d’ajouter :
"Avec ta permission, j’irai dès demain dans un de ces hameaux pour m’assurer qu’une telle mission est possible. Je repérerai les lieux, ainsi que les cachettes efficaces pour nos armes."
Elle n’était pas certaine qu’il accepte de la laisser s’éloigner ainsi, d’autant qu’elle n’était pas guerrière. Les années de service auprès de Pleyrion l’avaient forgé aux combats, mais pas à la guerre, pas à Cette guerre. Elle espérait néanmoins qu’il lui ferait assez confiance pour lui déléguer ce repérage, tant qu’elle s’y rendait accompagnée. Elle se sentait capable, d’aider un peuple, une faction, un village entier. Et si elle ne pouvait pas le faire en prenant part à des batailles qui dépassaient largement ses compétences physiques, elle voulait au moins le faire à sa manière; discrète et toute en finesse, malgré les heures de prières qu’elle vouait pour la victoire des siens.
En attendant une réponse qu’elle redoutait presque, même si elle se savait capable de lui faire changer d’avis, Céléno s’approcha du foyer central et tendit les mains vers les flammes. Elle avait peur, malgré des heures de dévotion passées à prier pour son peuple, que rien de tout cela n’aboutisse, que la technologie monstrueuse des étrangers ne viennent à bout de la plupart de leur civilisation, de leur humanité tout simplement. Pourtant, ce n’était pas à elle d’avoir peur. Elle était le lien entre eux et Lui. Elle devait rester confiante, et garder cette foi inébranlable qui la caractérisait. Elle ferma les yeux une fraction de seconde, et se tourna vers son Hön, elle déclara d’une voix calme et maîtrisée :
"Nous y arriverons Nivilk. Le Gardien préférerait détruire tout ce qu’il nous a donné, plutôt que laisser ces hérétiques nous le prendre. Quoi qu’ils cherchent, ou veuillent."
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| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Sam 14 Fév 2015 - 8:28 | La brève remarque de Céléno étira de nouveau, mais pour un instant tout aussi bref, les lèvres du hön qui y lisait une certaine ironie. Peut-être était-elle "seulement" émissaire, mais ce titre lui garantissait bien plus de pouvoir qu'elle ne semblait l'imaginer. L'influence qu'on lui prêtait sur les Bois de Koun n'était pas née d'une simple rumeur, la relation même qu'elle entretenait avec Nivilk le prouvait. N'étant "qu'émissaire" tout en étant elle-même, elle s'était garanti une place de choix auprès du hön qui, bien des fois, avait été son bras armé au nom du Gardien qu'ils servaient tous deux. Mais le guerrier ne s'en sentait pas manipulé pour autant, ayant pleinement confiance en ce qui motivait la Thogen. Chaque souhait qu'il lui avait exaucé, il ne le regrettait pas et était prêt à répondre à chacune de ses attentes si elles devaient servir leur Entité. Non, à la réflexion, elle avait tout intérêt à demeurer émissaire. Elle était bien plus terrible ainsi.
Mais s'il acceptait bien des choses, il savait en refuser certaines, et nul doute que ce serait le cas après qu'elle lui ait exprimé son désir d'aller reconnaître l'un des hameaux. Les sourcils froncés, le regard dur, il n'était pas difficile de deviner quelle serait sa réponse. Cette dernière se fit attendre cependant, le hön évaluant la dangerosité d'une telle excursion en observant les positions tenues par les hérétiques. Les villages susceptibles d'être le théâtre de leur stratégie étaient encore légèrement en retrait, mais rien ne garantissait que les étrangers n'accélèrent leur conquête alors que l'émissaire serait en reconnaissance. Et si Nivilk pouvait cautionner la perte de quelques-uns de ses propres combattants, il ne tolèrerait aucunement celle de cette émissaire.
- Nous les brûlerons tous, jusqu'au dernier, pour avoir souillé ce qui nous appartient. Le hön se redressa de la table et se tourna vers Céléno dont la silhouette se retrouvait léchée par les flammes qui dansaient dans le foyer central, se reflétant dans le regard de l'homme, comme pour laisser imaginer le fond de sa pensée. Quel que soit Son plan, je sais que notre heure viendra. En attendant, il est hors de question que tu t'aventures vers ces hérétiques. | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Mer 18 Fév 2015 - 11:53 | Si l’espoir de se voir accepter une telle mission brillait dans les prunelles translucides de Céléno, la déception qui la submergea à la dernière remarque de son hön raya absolument tout état d’espérance. Sa mâchoire se serra sous la vague d’agacement qui prit la suite, et elle fronça les sourcils, affrontant un instant le regard de Nivilk, pour finir par le détourner, vaine. Sans un mot, elle lui tourna le dos, faisant face aux flammes qui ne lui procuraient plus aucune chaleur. Elle aurait du s’y attendre, à ce refus, à ce besoin de protéger celle qui leur rapportait la foi et qui soutenait la dévotion fanatique qui habitait les gens de Pleyrion. Elle aurait du se préparer à cette déception, pourtant, elle n’arrivait pas à digérer cette remise en place. Elle était Emissaire, pas guerrière. Et elle resterait en retrait.
Le regard toujours rivé sur les bûches incandescentes, Céléno soupira longuement, délestant doucement l’amertume qui lui tordait l’estomac. Si elle ne pouvait même pas partir en reconnaissance, alors elle ne pourrait très certainement pas faire partie de ceux qui seraient missionnés pour rejoindre le hameau et piéger les hérétiques. De ça, elle était encore plus dépitée, et tentant le tout pour le tout, elle finit par demander d’une voix monotone :
"Tu m’interdis donc aussi de faire partie de ceux qui piégeront les étrangers, dans ce hameau où nous plaçons tous nos espoirs ?"
Le silence accueillit sa question, et elle n’osa pas se retourner, ne craignant point de regarder le hön dans les yeux, mais plus de vivre une nouvelle déception. C’est qu’elle y tenait à ce plan qui lui était venu comme par magie, ou plutôt, tel un véritable message du Gardien. Et elle y tenait tant, que cela lui crevait presque le coeur de ne pouvoir user de toute sa détermination, de toute sa force, et même de tout ce dont elle était capable pour vivre cet instant, et abattre de ses propres mains, un hérétique, si cela lui était possible. Oh oui. Que ne donnerait-elle pas pour retirer le coeur de l’un de ces pauvres hommes qui souillaient leurs terres, et celle de leur Gardien. Que ne donnerait-elle pas pour pouvoir leur retirer la vie, comme elle le faisait tant de fois aux animaux qu’elle sacrifiait pour le bien de son peuple.
"Je ne suis pas une enfant. Je ne suis pas faible. Je sais me défendre. Je sais tuer. Je n’ai pas besoin que l’on veille sur moi. Je suis juste Emissaire, pas un Oracle que l’on devrait suivre à la trace pour le défendre corps et âme. Je ne suis pas si importante…"
Finit-elle par souffler, le regard toujours perdu dans les flammes. La glace de ses yeux s’était durcie, comme le sommet d’une montagne trop longtemps fouettée par le vent glacial. Elle était déçue, ça oui. Mais elle aurait ce qu’elle voudrait. Ne lui restait plus qu’à trouver les bons arguments. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Dim 22 Fév 2015 - 7:17 | Comme il s'y attendait, l'émissaire s'était renfermée aussitôt qu'il avait refusé qu'elle participe à la reconnaissance des lieux. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle se sentait parfaitement capable d'accomplir cette tâche, mais il ne pouvait se permettre de la mettre en danger, ELLE. Il avait vu la puissance de feu de leurs adversaires, et y exposer Céléno était bien trop risqué à son goût, pour ce qu'elle représentait aux yeux de sa Faction et aux siens.
Silencieux, il la laissa parler, exprimer sa déception et sa frustration. Il était bien inutile de tenter de l'interrompre, la religieuse finissait toujours par exprimer son ressenti. Autant la laisser faire. C'était un tableau peu commun que de voir ainsi Nivilk prendre le temps d'entendre les états d'âme d'un individu. Peu de personnes pouvaient se vanter d'être aussi bien écoutées par le hön. À vrai dire, l'émissaire n'avait qu'un seul et unique semblable sur ce point : l'Incomplet. Et l'un comme l'autre savaient tirer profit de ces moments d'attention.
- Je ne remets pas en doute tes capacités à te défendre, Céléno. Dit enfin le hön lorsque l'émissaire eut fini de parler. Mais tu ne peux nier que mes guerriers sont bien mieux rompus que toi aux techniques de combat.
Il s'écarta légèrement de la table et continuait de fixer son interlocutrice. Le hön s'exprimait d'une voix neutre mais sombre, sans encore trop d'agressivité dans la voix. Mais cette dernière aurait tôt fait d'apparaître si la femme blanche s'entêtait à vouloir risquer sa peau. Nivilk avança finalement d'un pas lourd jusqu'au foyer central, s'arrêtant aux côtés de l'émissaire. Son regard rougissait sous la lumière des braises qu'il regardait alors.
- Tu sais parfaitement que tes mots sonnent faux. Les yeux du Markin se levèrent vers l'intéressée. Pour beaucoup ici, tu vaux bien plus qu'un Oracle. Eux ont été choisis par le Gardien sans avoir leur mot à dire. Toi, tu as voulu Lui vouer ta vie. Et ce sont les Bois que tu as choisis pour t'aider à Le servir. Ses sourcils se froncèrent et son regard s'assombrit. Cette entreprise est bien trop risquée, la Faction toute entière craindrait ta perte. Je la craindrais encore plus.
Les mots du hön tonnaient de sincérité, rendant évidente l'importance de l'émissaire à ses yeux. Cette dernière avait continué d'asseoir son influence auprès de Nivilk après la cuisante défaite qu'avait subie la Faction lors de la Première Bataille. L'impact même de cet échec sur le guerrier lui avait été profitable, tout comme la disparition du bras droit de la Faction. En effet, sans qu'elle n'ait eu quoi que ce soit à faire, le hön l'avait inconsciemment substituée à Sanngridr. Et ce n'était pas sans inquiéter certains membres des Bois de Koun à la foi moins prononcée que la leur... | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Mer 25 Fév 2015 - 13:55 | Céléno avait serré les dents. Silencieuse dans sa déception, elle accusait le coup des mots de Nivilk, pourtant remplis d’admiration et d’indulgence. Elle savait fort bien que trop d’insistance ne la mènerait qu’à un refus définitif, et sûrement une querelle qu’elle n’avait pas envie d’essuyer. Elle releva pourtant la tête, posant un regard brillant sur le visage concentré de son hön. Elle ouvrit la bouche. La referma aussitôt, cherchant des mots qui sauraient le convaincre, sans entamer une patience qu’elle savait fragile, même avec elle. Elle l’observa un court instant, le laissant profiter dans sa contemplation des flammes et finit par briser un silence qu’elle trouvait pesant.
"J’admets ne pas être à la hauteur d’un combat à mort…"
Commença t-elle, ne lâchant pas le visage qui s’était finalement tourné vers elle. Leur regard se croisèrent, et restèrent ainsi accrochés durant quelques secondes. Les poings de l’Emissaire se fermèrent doucement, et elle les serra si fort qu’elle devina ses phalanges blanchir sous la pression. Au fond d’elle-même, elle reconnaissait toute la véracité des propos de Nivilk. Il avait entièrement raison, et c’était de la fausse modestie de sa part que de dénigrer son propre rôle au sein de la faction. Elle savait sa place acquise et fondamentale, elle aimait ça, parce qu’elle lui permettait de servir au mieux le Gardien selon ses propres intérêts. Pourtant, à ce moment là, elle en vint presque à regretter de ne pas être une émissaire banale, comme la plupart de ses congénères. Une émissaire qui ne servait qu’à prier sans autre but, et que l’on ne protégeait pas aussi farouchement. Mais elle était bien plus que cela. Alors, prenant le risque d’essuyer une colère qu’elle ne redoutait pas, mais qu’elle imaginait sévère, elle reprit, les yeux luisant de détermination :
"Mais laisse moi vous accompagner. Pas en première ligne. Juste, à l’écart. Personne ne me verra. Je te le promets."
Le regard toujours rivé sur le visage du hön, elle anticipa une réaction à laquelle elle s’attendait, et leva la main, comme pour intimer le silence. Cette main, qui s’était levée vivement, s’abaissa finalement très lentement, pour venir se poser sur l’avant-bras de l’homme. Ses yeux translucides s’étaient durcis, comme si elle cherchait à envoûter le guerrier qui se trouvait face à elle. D’une voix ferme et grave, elle ajouta alors :
"Que serais-je si je ne suis même pas là pour soutenir les hommes qui se battent pour nos idées ? Si je ne suis pas là pour toi, lorsque tu joueras ta vie pour nous ?"
La glace de ses yeux s’était intensifiée, la pression de sa main sur le bras de Nivilk fortifiée, jusqu’à ce qu’elle grimpe, lentement, le long de son épaule. Elle était prête à jouer le tout pour le tout, simplement pour gagner le droit de faire partie de cette bataille. Et si ses arguments verbaux n’étaient suffisants, elle ne doutait pas que ceux, physiques, prendraient la relève, quitte à se faire rejetter. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Jeu 26 Fév 2015 - 13:48 | Le poing du hön se serra en entendant de nouveau parler l'émissaire. Qu'allait-elle donc s'imaginer dans un pareil affrontement ? Elle savait Nivilk bien trop lié à elle, pour ce qu'elle représentait et celui qu'ils servaient tous deux. Si, par malheur, Céléno se devait de participer à pareil duel, il se porterait champion en son nom, qu'elle le veuille ou non. Par le Gardien, elle lui était bien trop précieuse.
Le regard qu'il posait sur elle était dur et déterminé, ne laissant transparaître aucune inquiétude car ce n'était certainement pas par attachement qu'il lui interdisait pareille escapade. Il s'agissait pour lui d'une alliance bien particulière qu'il se refusait de perdre aussi bêtement.
Et, malgré l'autorité du hön, la blanche s'entêtait et exposa une nouvelle requête. Les rides du guerrier s'accentuant entre ses sourcils laissèrent entendre un début d'exaspération, et donnaient peu d'espoir quant à un brusque changement d'avis. Les lèvres entrouvertes, il les laissa ainsi lorsqu'elle lui intima le silence. Elle seule en était capable, et elle avait toujours fait bon usage de ce privilège, comme cette fois-ci. Le hanek bouillonnait malgré le contact des doigts frais de l'émissaire sur son avant bras tatoué du symbole des Marteaux. Ce dernier prenant initialement toute la surface de cette parcelle de peau avait été quelque peu malmené après que Nivilk ait été touché par l'un de ces rayons bleus durant la Première bataille. L'encre disparaissait en certains endroits où la peau revêtait les stigmates du métal fondu. Et ce n'était rien face à la brûlure qui couvrait à présent son flanc droit.
- Tu seras en vie. Siffla alors le hön entre ses dents alors que la main de l'émissaire atteignait son épaule.
Il la fixa encore de longues secondes avant de lever sa main à son tour, qui vint se saisir du poignet de Céléno dont il devinait les attentions. Il n'était pas sot, nombreuses de leurs entrevues se concluaient par un accord qu'ils officialisaient d'une manière bien à eux. Seulement, là, aucune officialisation à l'horizon. Les doigts de Nivilk se resserrèrent doucement et son regard restait le même tandis qu'il retirait cette main. Tous ses arguments seraient vains, même les plus généreux.
- Nous saurons très bien nous débrouiller, Céléno. Cette main retirée de son épaule, il ne la lâchait pourtant pas. J'ai vu ce dont ces hérétiques sont capables. Son étreinte s'amplifia encore, inconsciemment, aux souvenirs de cette bataille. Si mes meilleurs guerriers ont plié face à eux... C'est beaucoup trop risqué. Il la lâcha finalement et lui tourna soudainement le dos pour retourner vers la table. S'emparant d'une jarre, il entreprit d'en verser l'eau dans un récipient en terre cuite, ne se donnant pas la peine de faire face à l'émissaire. Tu resteras ici et veilleras sur Pleyrion. | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Sam 28 Fév 2015 - 10:46 | L’Emissaire contenait de plus en plus mal cette déception qui se muait doucement en agacement, et en douce colère. L’exaspération naissante chez Nivilk ne lui faisait plus aucun effet, et elle se fichait bien de recevoir quelques remarques quant à son entêtement. Elle savait ce qu’elle voulait. Elle savait surtout qu’elle regretterait toute sa vie de ne pas avoir pu tuer elle-même un hérétique tant qu’elle en avait l’occasion. Alors, quand son hön lui annonça - sans prendre la peine de lui dire en face-, qu’elle resterait à Pleyrion pour surveiller le village, la blanche femme manqua de renverser tout ce qui trouvait près d’elle. Ses yeux translucides virevoltèrent avec agitation jusqu’à la silhouette du chef guerrier, faisant peser sur lui toute la colère qui la rongeait à présent. Colère qui ne demandait qu’à se faire entendre. Alors, sans crainte, Céléno avança d’un pas vif vers l’homme, et de ses fines mains, accrocha un bras qui faisait sans doute le double du sien, et tira dessus pour l’obliger à se retourner, et lui faire face. Elle n’accorda qu’un rapide coup d’oeil au petit récipient en terre cuite qui avait fini par terre, suite à son acte, s’inquiétant bien peu d’avoir renversé l’eau sur celui qu’elle affrontait à l’instant. Sans un tremblement dans la voix, mais avec un ton beaucoup plus haut et ferme que précédemment, l’Emissaire laissa sa furie s’exprimer.
"C’est donc ça ? Je vais rester à attendre sagement à Pleyrion comme une jeune pucelle effarouchée ?"
Ses yeux brillaient de colère, et sans nul doute qui cela avait été possible, ils auraient lancé des éclairs, ou tout autres choses susceptibles de faire plier la volonté de Nivilk. Les regards se croisèrent, s’affrontèrent un instant, et Céléno, à bout de patience, reprit, tentant en vain de calmer les vibrations agacées de sa voix :
"Je risque autant ma vie à chaque fois que je fais le voyage seule et en ces temps de guerre, entre mon antre et le village. Et tu ne t’en ais jamais inquiété."
Le regard qu’elle laissa traîner sur Nivilk était lourd de défi, et elle n’en ressentit qu’une simple satisfaction. Tout ce qu’elle craignait, c’était au pire, une remontrance sévère et quelques reproches. Bien qu’elle n’agissait pas dans le but de profiter inlassablement de cette patience et cette écoute à son égard, cela avait tout de même l’avantage de la rassurer dans une telle situation. Au moins, elle pouvait parler librement, même sous le coup de la colère. Et cette colère, elle comptait bien l’exprimer, encore une fois.
"Bon sang Nivilk ! Comprends tu au moins ce que je dis ? Imagines tu seulement être à ma place et devoir rester comme un benêt qui serait plus gênant qu’autre chose ? Imagines tu à quel point je ne vis que pour Lui, et tout ce que je désire, c’est abattre de ma propre main ceux qui s’en prennent à Ses terres ? Le Gardien nous a gardé en vie jusqu’à présent, si j’avais du mourir de leur faute, cela ferait bien longtemps que ça serait fait !"
Elle fulminait, bouillait, et n’était plus que colère profonde, mêlée à une déception tenace. De son poing, elle frappa le torse de Nivilk, sans espérer lui faire mal, mais comme un acte désespéré, la conclusion de sa haine. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Dim 8 Mar 2015 - 9:43 | L'eau, claire et limpide, avait fini de remplir le gobelet qui glissa brusquement des doigts du hanek qui faisait à présent face à l'Émissaire. Le liquide s'étalait en une sombre flaque sur le plancher, et avait imbibé la chemise de lin ocre que portait le combattant. Son regard noir était devenu meurtrier et sa mâchoire crispée laissait entendre qu'il se contenait d'exploser de rage face à l'insolence de cette femme, ignorant la fraîcheur du tissu qui se collait à présent à son abdomen. Mais comme il s'agissait justement de CETTE femme, il réfrénait ce qui bouillait à présent en lui.
Mais, malgré tous les arguments que la Thogen pouvait bien lui exposer, Nivilk ne déchantait pas. Pleyrion était bien plus sûre pour elle que de petits villages truffés d'étrangers armés jusqu'aux dents. La Blanche se laissait aller à une cascade de mots qui rebondissaient sur le roc imperméable qu'était le hön au poing fermé sous le seul agacement qu'elle parvenait à lui faire ressentir. Ce poing s'ouvrit instantanément lorsque celui de Céléno lui fit l'affront de cogner sur le torse du guerrier, et s'abattit en une violente claque sur la joue de l'Émissaire dans le but de la faire taire. Parce-que, malgré tout le respect qu'il pouvait lui vouer, il ne fallait pas non plus qu'elle dépasse les bornes...
- C'était un ordre, pas une suggestion.
La colère qu'il avait jusqu'alors contenue commençait à filtrer, par ses yeux et ses paroles au ton tranchant et autoritaire. S'il était réputé pour user facilement de la violence pour recadrer les siens, il était pourtant bien moins fréquent que cela s'applique à Céléno avec qui les désaccords étaient plutôt rares. Mais cette fois-ci, il s'agissait de la propre survie de l'Émissaire, et la pauvre ne pouvait pas compter sur l'intransigeance d'un fanatique soucieux de protéger tout ce qui se rapportait au Gardien.
- Tu resteras ici, point. Tes allers retours entre l'antre et Pleyrion n'ont rien à voir avec une immersion totale au milieu de ces hérétiques. | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Lun 9 Mar 2015 - 16:43 | La gifle avait retentit, sèche et brutale. Céléno ne l’avait pas vu venir, n’aurait même pas pensé en faire les frais. Le silence accueillit le geste, et sa joue devenue rouge, trouva le réconfort de sa paume fraîche, qui calma la chaude douleur qui irradiait sa mâchoire. Elle resta un instant, immobile, la main couvant son visage blessé. Le coup lui avait fait monté les larmes aux yeux, tant de surprise que de mal, mais il était hors de question que Nivilk ne les aperçoive. Il verrait autre chose, ça oui, mais surtout pas un signe de faiblesse. Au bout de quelques minutes, elle releva la tête, montrant un visage fermé, mais dont le coin de la lèvre était légèrement rougi de sang; la chair ayant cédée sous la force pourtant retenue, elle en était certaine, du hön. Et si son orgueil en prenait un sacré coup, c’était surtout sa confiance aveugle en lui qui vascillait le plus. Elle était consciente de son insistance, mais elle était loin de penser qu’il prendrait ainsi le pas sur elle, la traitant comme ses hommes. Ce qu’elle n’était pas.
"Ne t’avise plus jamais de relever la main sur moi Nivilk. Pas de même de me toucher."
Commença t-elle, dardant sur lui un regard noir, comme si la glace de ses pupilles s’étaient perdue dans les nuages ténébreux des hauts sommets. Serrant les dents, elle se redressa entièrement, oubliant le coup qu’il l’avait presque affaibli, et elle massa sa joue encore endolorie. Sans quitter du regard celui qui venait de commettre l’affront de la frapper, elle reprit presque aussitôt, gardant une voix calme mais dure :
"Je ne suis pas l’un de tes hommes. Tu n’es pas mon chef. Par contre, JE suis Emissaire. Alors prend garde à tes gestes à l’avenir. Personne n’a jamais osé lever la main sur moi, pas même mon père."
Son regard ne bougeait pas, comme elle, digne d’une statue de glace. Seuls ses yeux brillaient de colère et de déception. C’est qu’elle tombait de haut, la joue encore rougie sous la claque de Nivilk. Et la claque, n’était pas que physique. Son coeur s’était presque serré à l’idée qu’il ait pu faire cela. Mais la rage restait plus forte.
"C’est un conseil, pas une suggestion."
Ajouta t-elle, une brume de défi voilant son regard agacé. Une moue dédaigneuse lui balaya les lèvres, tirant sur l’infime plaie encore rougeoyante. Détournant le regard, elle attrapa un linge propre près de la cheminée, et vint verser dessus, le restant de la cruche d’eau. Roulant en boule le tissu mouillé, elle se l’appliqua doucement sur la joue et se retourna vers Nivilk.
"Je pense que ta décision est claire en tout cas... Tu as encore besoin de moi ?"
Elle ruminait intérieurement, jouant difficilement avec son calme qu'elle tentait de retrouver, malgré l'acte déplacé de Nivilk. Cet acte là, elle n’était pas prête de lui pardonner, et elle trouverait tôt ou tard une façon de prendre sa revanche. En trouvant un moyen de faire partie du convoi pour le fameux hameau, par exemple. A cette simple idée, son regard s’éclaira de détermination. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Mar 10 Mar 2015 - 11:40 | Le long silence qui avait suivi le coup porté par Nivilk ne l'étonnait guère. Elle comme lui étaient deux êtres à la fierté les rendant pour le moins susceptibles... Le hön savait donc à quoi s'attendre lorsqu'il avait abattu le plat de sa main sur la joue de la Blanche. Le regard toujours aussi dur, si ce n'était plus, il l'observa se redresser et soutint les yeux cristallins qui l'auraient tué s'ils en avaient eu le pouvoir.
Le venin de l'Émissaire ne contribuait qu'à échauffer davantage le guerrier dont les doigts dansaient contre sa cuisse, se demandant s'ils ne remettraient pas le couvert, ne serait-ce que pour relever ce défi qu'elle lui lançait en lui "suggérant" de ne plus jamais la toucher. Ses yeux sombres ne la quittèrent pas une seconde lorsqu'elle alla s'emparer d'un linge humide mais, au lieu de couvrir ses courbes comme ils le faisaient le plus souvent lorsqu'ils étaient seuls, ils se concentraient seulement sur cette aura de colère qui englobait la jeune femme et qui résonnait avec celle du hön.
Bien qu'elle semblait avoir compris sa volonté de la garder à Pleyrion, elle gardait cet air provoquant qui l'insupportait tant, même lorsqu'elle lui demanda s'il souhaitait encore sa présence. Agacé au plus haut point, Nivilk leva de nouveau la main, mais ne frappa pas. Au lieu de cela, il avait saisi la fine mâchoire de l'Émissaire et fit s'affronter plus encore leurs regards glacials.
- Pleyrion m'appartient, comme tout ce qui s'y trouve. Toi y compris. Son visage s'approcha de celui qu'il empoignait. Surtout toi. Dans un geste dénué de douceur et sans lui laisser le temps de se débattre, il la bascula sur la table où se trouvait encore la carte et les pierres, dont certaines n'eurent d'autre choix que de rouler jusqu'à tomber au sol. Se penchant sur la religieuse, Nivilk l'oppressait volontairement, lui faisant comprendre qu'il ne tolérait aucune insolence, pas même de sa part. Ton père n'a peut-être pas eu le cran de te remettre à ta place quand il le fallait, mais je me ferai un plaisir d'y remédier.
Pensant s'être suffisamment fait comprendre, il relâcha brusquement son étreinte et s'éloigna de la table pour finir par l'ignorer sciemment, portant son attention sur les braises bien moins brûlantes que sa haine présente. | | |
| Émissaire On m'appelle Céléno ThogenInfos PersonnageRANG: Artiste en sacrifice & Conseillère de l'ombre - AdminVILLE & APPARTENANCE : Une antre à proximité de PleyrionMON AGE : 30 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Mer 11 Mar 2015 - 5:44 | Le silence qui suivit les remarques insolentes de Céléno ne manqua pas de peser sur l’ambiance de la chaumière. Elle ne regrettait en aucun cas les paroles qu’elle avait eut, et sa fierté, trop importante, ne lui laissait aucune envie de s’excuser pour ce qu’elle avait dit. Elle se connaissait, comme elle connaissait Nivilk. Elle ne s’attendait à rien d’autre qu’une remontrance de plus, bien qu’il ait déjà franchi un palier qu’elle ne manquerait pas de lui faire regretter. Mais dans les deux camps, aucune excuse n’étaient attendues.
Lorsqu’elle se retourna pour faire face au hön, l’Emissaire se tendit pourtant brusquement, à la vue de la main qui s’était encore levée. Si elle devait refaire les frais d’un coup, alors elle le subirait sans rien montrer. Mais elle n’était pas sûre de garder un calme olympien qu’elle parvenait à conserver, malgré ses quelques mots de fureur. Elle ne s’était jamais réellement mise en colère, où du moins énervée à vouloir en frapper, mais c’était bien différent du moment présent, où une atteinte de plus aurait sans doute déclenché une haine violente de la femme. Et si elle savait très bien que sa force n’avait rien à voir avec celle de Nivilk, elle ne doutait tout de même pas de pouvoir le blesser comme il l’avait fait.
Elle n’eut pas le temps de continuer à s’imaginer en grande combattante courageuse, car l’étau des doigts du hön autour de sa mâchoire, lui tira un gémissement de douleur. Elle soutint le regard noir qu’il vrillait dans le sien, avant de se sentir basculer en arrière, sans rien pouvoir faire pour se rattraper. Les cailloux qui servaient précédemment à imager une scène de combat roulèrent, pour certains, à terre, et s’enfoncèrent dans le dos de l’Emissaire, pour d’autres. Le poids du guerrier sur elle ne fit qu’accentuer la douleur, et elle serra les dents pour ne pas craquer, tant de fureur que de douleur. Lorsqu’il se redressa enfin, elle fit de même, sans un mot et se dirigea tout simplement vers la cape qu’elle avait posé sur la chaise. Elle la remit sur ses épaules, les lèvres tremblantes de colère, elle retenait avec peine des mots qui auraient sans doute attiser encore la rage de Nivilk. Elle préféra se diriger vers la porte, mais au lieu de l’ouvrir, elle se tourna vers le hön et souffla :
"Je n’appartiens à personne. Si ce n’est au Gardien. Et il ne me semble pas que tu arrives encore à sa Grandeur. Loin de là."
Sur ces mots, elle ouvrit le battant de bois et fila à travers la neige, sans un regard de plus, et consciente surtout, que ses derniers mots auraient eu pour conséquence, un coup de plus. Elle préféra rejoindre sa chambre d’auberge, et s’y enferma, refusant un repas chaud. Tout ce qu’elle voulait, c’était prier et se glisser dans son lit. Alors, après une dévotion de près d’une heure à celui qui guidait sa vie, elle se dénuda entièrement et s’enroula dans les couvertures de peau. | | |
| Peuplade On m'appelle Nivilk MarkinInfos PersonnageRANG: ~BOIS&PLEYRION~ Alenoä . Grim . Astrid . Edvald ~SHAAS~ FjölanVILLE & APPARTENANCE : Pleyrion ~ Hön des Bois de KounMON AGE : 35 ans Posté dans Re: Stratégie à la tombée du jour n'est que guerre à l'aube - Ven 13 Mar 2015 - 10:12 | La réaction de l'Émissaire ne fut pas sans contenter Nivilk qui restait bien trop contrarié pour exprimer sa satisfaction. Il la regarda se revêtir, savourant cette rage qu'elle transpirait allègrement, et se sentait déjà plus léger en la voyant se diriger vers la porte. Mais elle ne l'ouvrit pas. Au lieu de cela, elle s'était attardée encore un peu pour lui tenir tête, mais fut bien avisée de très vite se faufiler vers l'extérieur, sans laisser au hön le temps de lui faire comprendre le fond de sa pensée.
Lui courir après aurait été une perte de temps, alors qu'il avait un stratagème à étudier sérieusement. Et plus que ses obligations de chef de guerre, il préférait surtout éviter d'afficher au grand jour un désaccord entre lui et la religieuse. Le duo qu'ils formaient représentait la force et la ferveur qui habitaient chacun des Bois de Koun, et le mettre à mal inquièterait inutilement ses combattants déjà soucieux de voir leurs terres souillées par ces étrangers.
Ruminant sa haine, Nivilk fut donc bien obligé de la laisser partir, non sans déjà envisager de lui faire ravaler sa fierté. Mais avant, il devait remplir son devoir de hön...
~~~ La nuit déjà bien tombée, les torches s'étaient allumées sur les façades et les remparts de Pleyrion. Mais il était difficile de dormir sur ses deux oreilles en sachant l'ennemi aux portes du village... Nivilk, lui, n'avait même pas rejoint son lit, encore penché sur la carte qu'il avait reconstituée et sur laquelle les villages avaient été définis. Presque satisfait, il s'appuya sur la table et regarda une dernière fois la disposition des pierres et galets qui hantaient à présent son esprit, aux côtés d'une insultante Émissaire qu'il se rappela soudainement.
Le hön se redressa et se vêtit d'une épaisse cape de fourrure avant de sortir de son habitation et de prendre la direction de la taverne où logeait toujours Céléno, et où il l'avait rejointe plus d'une fois. Mais si ç'avait souvent été simplement pour le plaisir de retrouver ses bras et ses cuisses, c'était cette fois-ci pour finir d'asseoir son autorité.
Il ouvrit brusquement la porte de l'établissement, laquelle trembla douloureusement avant de se refermer derrière lui. Le propriétaire des lieux grimaça en voyant sa porte se faire ainsi malmener, mais eut la présence d'esprit de ne rien en dire, laissant le guerrier se précipiter à grandes enjambées vers l'étage où logeaient les gens de passage et où la première porte de gauche subit le même sort que sa consœur. Malgré l'obscurité, Nivilk connaissait cette pièce par cœur et son regard se porta sur le lit où il avait aperçu la Blanche allongée quand la lumière du couloir avait jailli dans l'encadrement de la porte.
- Croyais-tu t'en tirer à si bon compte ? Le Gardien m'en sera témoin, je ne pourrai laisser passer tel affront. | | |
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