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On m'appelle Invité

Posté dans Echos of the past   - Mar 18 Déc 2012 - 23:08




Echos of the past
Il y a deux mois de cela...

Le silence de la ville, il aimait, il adorait ça. Ça lui rappelait le désert. Allongé sur un toit, somnolant d’une longue journée à dévaliser, le forban avait un sourire satisfait et béat. Il aimait beaucoup Penjoie. C’était le cœur de ses problèmes, mais c’était en son sein qu’il se sentait le plus en sécurité – le désert était dangereux et pourtant c’était son élément. Les yeux mi-clos, toujours sur ses gardes mais d’une garde engourdie, il entendit pourtant très bien les pas d’une jeune fille approchant. Une fille à cause de l’odeur sucré, et jeune… jeune car ça ne pouvait en être qu’une parmi toutes les femmes de Korrul. Il haussa un sourcil, sa paupière s’ouvrant. Sa grande prunelle rouge vif se fixa sur le sourire large et moqueur de la jolie Eurysthée qui lui tendait une petite bourse ensanglantée. Il serra les mâchoires.

« Qu’est-ce que tu as encore fait… »

Elle haussa les épaules dans un petit rire. Sa bouche semblait dire surprise, mais Cerberus détestait par-dessus tout les surprises, surtout d’elle. Il soupira, se redressa et attrapa du bout des doigts la bourse, l’ouvrant. A l’intérieur, un cœur pas très gros attendait, gisant comme une fleur pourpre, marbrée de graisse blanche. Le forban leva les yeux alors qu’Eurysthée émettait un petit rire joyeux.

« Je lui ai demandé son cœur – et il me l’a donné. »

Cerberus roula des yeux. Parfois cette gamine était effrayante. Il referma le sachet et le lui rendit, les doigts tâchés à présent d’un peu de liquide rouge. Il les secoua d’un air répugné, non pas parce que ça le dégoûtait, mais parce que maintenant, ses mains étaient sales. Il jeta un œil en contrebas, observant la ruelle au-dessus de laquelle ils étaient, mais toujours aucun mouvement ne se faisait. Il bailla en reposant ses yeux sur la jeune forban.

« Tu vas rentrer au campement. L’osabrouteur t’attend à la sortie nord. »
« Quand reviendras-tu ? » Il y avait, au-delà de la curiosité, toujours une pointe de peur dans sa voix. Il pouvait la sentir malgré tous les efforts qu’elle mettait à vouloir la cacher.
« Je ne sais pas. Sans doute… au zénith. Je serais au campement au zénith oui. Veille à ne pas faire trop de bruit et à ne pas attirer l’attention surtout. »

Elle hocha la tête, le regarda une dernière fois, et finalement tourna les talons, disparaissant rapidement. Il avait mis du temps à lui faire confiance. Vraiment confiance. A la laisser partir sans rien dire, sans même avoir peur pour elle. Ils n’avaient toujours été que deux, c’était lui qui l’avait nourri, lavé et coiffé cinq ans durant alors qu’il n’était lui-même qu’un jeune adolescent. Ce lien était si fort que parfois, c’en était douloureux. Il poussa un soupir exaspéré et las. L’appât ne venait pas. Il regarda la ruelle, ses pupilles rouges fatiguées de ne pas avoir le sale petit rat arrivaient. Ce n’était pas vraiment que c’était indispensable, mais on ne devait pas faire attendre Cerberus ! Jamais ! La ponctualité avait un quelque chose d’important. Et lui, il n’arrivait pas.
Il s’étira en silence, faisant craquer ce squelette abîmé mais encore robuste pour paraît à toutes les situations, et finalement se redressa calmement sur le toit. Sa haute taille – car il faisait tout de même un mètre quatre-vingt-six – le rendait d’autant plus inquiétant que ses yeux luisaient dans la pénombre, de cette aura malsaine et sombre qu’ont les enfants du démon. Lui n’était pas enfant du démon, mais bel et bien enfant de l’homme.

Un bruit en contrebas attira son attention. Il haussa un sourcil, et son sourire s’étira. Une belle cape rouge, et un casque. Veilleur Pourpre. Un petit ronronnement grimpa dans sa gorge, mais il le réprima : il ne fallait pas faire de bruit, pas tout de suite. Les pas du forban se firent de velours comme il le suivait à distance, jaugeant s’il était avec un comparse ou non. Après plusieurs minutes à le suivre, il comprit qu’il devait sans doute rentrer chez lui. Après tout le soleil n’allait pas tarder à se lever – c’était les fins des gardes, le moment idéal pour frapper.
Ses doigts glissèrent sur la garde de son cimeterre, et l’envie frémissante de sang se mit à bouillir dans ses veines. Du sang. Du sang oui, mais du sang de Veilleur Pourpre. Félin et silencieux, il ne voyait pas le visage de la cible d’ici mais à la carrure, il lui semblait jeune et fragile. Un simple coup suffirait. Il attendit que le Veilleur s’arrête dans la ruelle, se penchant pour ramasser une bricole traînant au sol, pour se jeter du toit. Le bond élastique, calculé, cent fois réalisé, ne manqua pas. Il tomba à peine plus bas, presque derrière le Veilleur. Ce dernier n’eut le temps que de se retourner que déjà les doigts du forban agrippaient sa gorge et le plaquait contre le mur le plus fort. Un coup calculé dans l’épaule pour qu’il ne cesse de bouger, le forban eut un rire sardonique. Il aimait prendre son temps avec les Veilleurs, mais en général, il n’avait pas le temps.

« Je crois que tu vas pouvoir commencer ta prière… »

Les yeux rouges du démon glissaient rapidement sur le corps du veilleur, ses doigts serrant le poignet du jeune homme pour qu’il ne puisse tirer sur la garde de son épée. Ses yeux rouges fixaient dans ceux du veilleur, il ne voyait pas encore l’infamie qui pouvait se cacher sous ce casque.

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On m'appelle Invité

Posté dans Re: Echos of the past   - Jeu 20 Déc 2012 - 15:47

    Après tout, aujourd'hui était une journée comme les autres, ou plutôt une nuit comme les autres, passée à tourner en rond dans les rues et les ruelles de Penjoie, la main bien serrée sur la garde de son épée, celle qu'il tenait de son père et que ce dernier avait surnommé Célérité. Etrangement, en ce moment, les rondes étaient plutôt calmes et les nuits se déroulaient sans encombres dans une relative quiétude qui ne faisait qu'endormir sa vigilance pourtant toujours accrue. A l'opposé de la ville, Hemsworth devait finir dans quelques minutes lui aussi, et les premiers rayons du soleil les verraient endormis chacun dans leurs lits, éreintés mais satisfaits du devoir accompli, encore une fois. Une dernière tournée dans le quartier Est et il pourrait tranquillement regagner ses pénates, dormir toute la matinée puis aider sa mère à remballer ses marchandises au marché. Ils dineraient tous les deux et puis Farrow retournerait reprendre son poste, comme son père avant lui, comme les autres Veilleurs Pourpres aussi. Une dernière ronde, un dernier soupir de lassitude et le voilà qui s'étire tranquillement, faisant craquer ses os pour se libérer de la fatigue qui embrume son esprit et fait se fermer ses paupières. C'est donc les pieds traînants qu'il prend le chemin du Sud de Penjoie, sa lourde cape rouge souillée de la poussière du désert solidement accrochée sur ses épaules, sa main massant sa nuque douloureuse d'avoir tant veillé. Ses prunelles ocres, plus ou moins la seule partie de son visage vraiment visible sous ce casque qui le recouvre, observent avec plaisir les murs de la cité. Certes, il n'a jamais trouvé Penjoie particulièrement jolie mais il y a grandi et chaque endroit est un mausolée de souvenirs à la gloire de son père. Chaque ruelle est un sourire, un coup de poignard tout autant. Soudain, il s'arrête, ses iris terre-de-sienne ayant aperçu un objet brillant sur le sol poussiéreux. Petit, circulaire, c'est sans doute une pièce, même si d'ici et dans la pénombre, il n'y voit pas très bien. Il n'est pas pauvre, en tous cas, pas plus que d'autres, mais la moindre pièce est pourtant toute susceptible d'améliorer son quotidien. Surtout celui de sa mère en réalité. Il se penche pour la ramasser, ses doigts quittant la garde de son épée pour s'en saisir délicatement et l'apporter devant ses yeux. De l'argent, vraisemblablement. Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres comme il referme le poing sur la piécette avant de sursauter, se retournant vivement.

    Il ne lui a fallu que quelques secondes pour réaliser le bruit à peine assourdi derrière lui, tel un chat qui aurait sauté d'un toit, sauf que ça paraissait bien trop gros pour un simple félin, comme le lui confirmèrent presque aussitôt des doigts puissants se refermant brusquement sur sa gorge et l'envoyant valser contre le mur le plus proche, transformant son grondement instinctif en un gargouillement étouffé. Il esquisse une grimace de douleur quand son dos vient claquer contre la pierre mais il n'a pas encore le temps de réagir de quelques façons qu'un coup dans l'épaule l'immobilise quelques secondes, juste assez pour que son regard se plonge dans deux prunelles rouge sang qui le fixent avec férocité. Un... forban ? ICI ? Quel culot. Sous le casque qui dissimule son visage, ses sourcils se froncent, de surprise et de colère, comme la présence d'un être tel que lui, souille purement et simplement cette ville qu'il aime tant. Il déglutit péniblement sous les doigts qui agrippent toujours sa gorge, mais déjà, lentement, ses doigts se desserrent, laissant tomber la pièce pour glisser vers la garde de son épée. « Je crois que tu vas pouvoir commencer ta prière… » Il a un rictus en coin que son agresseur ne peut pas voir et le voilà déjà qui s'apprête à tirer l'arme au clair pour la lui passer en travers du corps quand il se rend compte que son mouvement est bloqué avant même d'avoir été amorcé, une tentative avortée dans l'oeuf, quand l'autre main du forban se pose sur son poignet, l'empêchant de dégainer son arme. Il gronde, frustré, le crucifiant du regard ; soit ce type a un instinct hors du commun soit il est bien au fait des méthodes de combat des Veilleurs Pourpres. Ce qui implique une autre chose ; il a du en attaquer beaucoup. Ses paupières papillonnent nerveusement mais il inspire profondément ; après tout, il a été entraîné pour ça quasiment toute sa vie et ce type représente à lui seul tout ce qu'il déteste : la peur, la corruption, la barbarie, le peuple de sauvages auprès duquel son père a trouvé la mort. Pas étonnant dès lors que le placide Farrow se transforme en cascade rugissante et que sa main gauche saisisse la dague qu'il porte accrochée à sa cuisse, rapide, en collant presque aussitôt la lame sous la gorge du Forban, laissant échapper un ricanement assassin. « Tu veux dire... la prière qu'on récite à Ruyn pour lui demander de nous pardonner les gens qu'on s'apprête à tuer ? » Il en ronronnerait presque de satisfaction, s'il n'était pas si occupé à sourire comme un prédateur. Celui-là payera pour tous les autres, tous ceux à qui il a offert une mort rapide au nom de Ruyn. « Je crois que pour toi, je vais m'en passer... » Ses doigts se resserrent sur le manche en bois de la dague et exerce une pression plus accrue sur la gorge du sauvage, une lueur féroce dans ses yeux ocres, entamant déjà légèrement la peau, se délectant presque du rouge de son sang sur sa peau. Presque aussi rouge que ses yeux. Il se fait l'effet d'un barbare lui aussi, à réagir comme un jeune chien fou sous prétexte que ce type l'a pris par surprise, froissant son orgueil au passage. Lui qui se vantait de ses talents, il serait la risée de son bataillon si l'on apprenait qu'il s'était fait avoir comme un bleu. Finalement, il remue la tête ; il n'est pas de cette trempe-là, malgré la colère qui bout en lui. Il est un bon soldat. Un bon soldat, se répète-t-il comme il récite mentalement sa prière à Ruyn. Finalement, il l'achèvera vite et lui offrira une mort miséricordieuse. C'est ce qu'il se dit comme il lève la dague bien haut, prêt à la lui enfoncer dans le coeur.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Mar 25 Déc 2012 - 8:33


Ses doigts sur sa gorge, il savoure amoureusement son regard effrayé et surpris. Il le sait, derrière ce casque se trouve une tête qui dans le passé a sans doute déjà tué, alors ce n’est pas si grave s’il meurt, pas vrai ? Ce n’est qu’un juste retour des choses, et lui se fout bien du péché du sang, car c’est le seul qu’il pratique et adule. Il gronde tout bas comme il sert ses doigts. « Je crois que tu vas pouvoir commencer ta prière… » Sa main, prudente, accuse le geste et bloque le mouvement, habitué. Il sait comment ils agissent, il les a trop regardés pour ne pas avoir appris. Comme il les déteste, comme il les honnit de tout son être, ces fils de chien. Rien ne peut lui échapper, et certainement pas leur attaque de base. Ses grands yeux rouges le regardent, et ses doigts serrent davantage sa gorge comme son esprit actionne ses bas instincts. Doit-il l’éventrer et dévorer ses entrailles ? Doit-il plutôt le faire souffrir longuement en arrachant sa peau de sur ses os pour la faire cuire au feu du désert ? Doit-il l’abandonner nu dans une caverne à le voir cuir sous le soleil du Volcan ? Il a un petit ricanement, amusé, un peu trop puisqu’il ne voit pas la dague qui approche trop vite. Son visage se fige, comme il relève presque aussitôt son visage comme pour l’éviter, mais la lame ne rentre qu’à peine dans sa chaire. Pourquoi ? « Tu veux dire... la prière qu'on récite à Ruyn pour lui demander de nous pardonner les gens qu'on s'apprête à tuer ? » Le forban a un petit rire, car malgré tout, ce n’est pas la mort qui l’effraie, pas davantage que la douleur ; sa seule peur serait qu’il arrive quelque chose à Eurysthée, et il sait que le petit singe saura se débrouiller seul s’il venait à périr. Il retrouverait les siens, au moins. Il ricane alors comme un homme sans peur et sans faille, ses grands yeux brûlants fixant ceux du jeune homme, doré.
« Je crois que pour toi, je vais m'en passer... » « Tu devrais éviter de salir ton… » La phrase se meure comme il sent son sang glissait sur sa peau chaude et la déchirure de sa peau incisée. Il fronce les sourcils et gronde lourdement, comme un animal que l’on vient se réveiller. Ses yeux brillent d’une nouvelle lueur, une lueur qui n’a plus rien d’humaine, plus rien de morale. Une lueur qui veut faire mal. Sa main sur la gorge du veilleur se resserre, mais il semble déjà ailleurs. Il ricane. « Ta prière… » D’un geste rapide, son coude dégage la lame qui s’abat. Elle tranche au passage dans la peau de son menton, mais il s’en fout, la douleur lui ait trop familière pour qu’il s’en soucie. Souffrir c’est vivre, se rappelle-t-il d’Artémis. Il recule de trois pas, avant de fixer le Veilleur, de ce regard de barbare immense. Farrow est plus petit : il sera plus facile encore à briser entre ses doigts, comme une paille que l’on plie, ni plus ni moins : « …ne te servira à rien quand je t’aurais arraché les deux bras. » Il dégaine lourdement un cimeterre immense qui pue le sang à plein nez. Il a déjà servi aujourd’hui, mais pas exactement pour tuer un Veilleur. Il a l’air d’un animal, grondant et lourd. C’est tout l’air qu’il donne d’ailleurs, celui d’un animal un peu fou. Une sorte de garuda du désert, un garuda noir aux yeux rouge sang.
« Je n’aurais aucune miséricorde. » Il ricane, comme un roi fou. Cerberus est beau, magnifique dans sa noirceur comme son regard brille sous ses mèches de cheveux. Le torse puissant, le corps d’un mastodonte, il s’approche de Farrow, le jaugeant du regard. « Cerberus. Cerberus Mah’Tanza. Retiens son nom quand tu salueras tes pères et frères. » L’épée, lourde mais puissante, frappe une première fois. Il se défend du revers de la dague, mais elle lâche et glisse sur le sol, loin d’eux dans un tintement métallique. Un nouveau coup, dans la tête, cherchant à le décapiter, et c’est le casque qui résonne, se lève, et retombe sur le sol comme le corps du veilleur, assommé ou presque par la lame qui ne l’a pas encore blessé. Cerberus siffle mais s’arrête aussitôt. Ses yeux s’agrandissent et ses sourcils se froncent sur eux.
« … Toi. » Il le regarde, et son cœur rate un battement. Il recule d’un pas. Il n’a jamais été aussi effrayé et perturbé de toute sa vie, mais la ressemblance est frappante. Il a beau le fixer, comme ça, ses yeux rouges le brûlent, lui remémorant des douleurs et des souffrances enfouis. Comment ose-t-il de nouveau tourner la lame plantée dans son cœur ? Il le haït. S’il cille, sa main tremble. Il le connaît. Il a déjà vu ses yeux, il a déjà vu cet homme. Il avait les mêmes traits, la même assurance, la même douceur dans les yeux. Il recule de nouveau, d’un pas. « Je t’ai tué. Tu ne peux pas… » Il s’arrête aussitôt, la gorge serrée. Son fils. Son fils. C’était son fils.
La colère alors remplit son âme et il frappe brutalement.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Mar 25 Déc 2012 - 16:04

    Il n'est pourtant pas impulsif d'ordinaire, au contraire, en soldat discipliné, il reste stoïque et intraitable devant les ordres mais la présence d'un forban en ces murs, et d'un si culotté qu'il ose l'attaquer de front, font bouillir son sang dans ses veines. Ainsi, quand il lève sa lame, il a bel et bien l'intention de la lui planter dans le coeur. C'est sans compter les instincts d'animal sauvage du forban, lequel ne manque pas de dévier la lame d'un coup de coude et, s'il entaille le menton de son agresseur, il ne fait pas bien plus. Ah si, l'énerver peut-être. Le forban recule de trois pas et les doigts du jeune Veilleur se resserrent sur sa dague, inquiets, comme les prunelles rouge de son adversaire semblent le trucider de part en part. « …ne te servira à rien quand je t’aurais arraché les deux bras. » Il se tend, attentif au moindre de ses mouvements, ses prunelles dorées papillonnant nerveusement jusqu'au cimeterre que Cerberus dégaine. Tout cela ne lui dit rien qu'il vaille et s'il s'enjoint à ne pas avoir peur, il n'en est pas moins épuisé de sa nuit de garde et en infériorité évidente. Ses narines se plissent à l'odeur de sang séché nauséabonde qui provient de l'hémoglobine sur la lame et il se tend davantage. « Je n’aurais aucune miséricorde. » Il reste impassible ; ça il s'en serait douté, la miséricorde n'était pas le trait de caractère dominant de son peuple de sauvages. Si le forban avance, le Veilleur lui, pourtant, ne recule pas, attendant l'attaque, dont il sait bien qu'elle ne tardera pas à arriver. « Cerberus. Cerberus Mah’Tanza. Retiens son nom quand tu salueras tes pères et frères. » Il a un froncement de sourcils intrigué quand il entend le nom. Mah'tanza ? Comme ce clan que son père et les autres étaient allés exterminer dans le désert ? Cette même mission de laquelle il n'était jamais revenu ? On lui avait pourtant dit que tous les Mah'Tanza étaient morts ce jour-là alors... Il n'eut pas vraiment le temps de pousser plus avant sa réflexion que déjà Cerberus abattait sur lui son cimeterre tandis que lui, par un réflexe défensif un peu stupide, lui opposait sa dague. Cette dernière ne fit d'ailleurs pas long feu et lui échappa des mains dès que les deux armes se rencontrèrent, s'envolant hors de sa portée pour retomber un peu plus loin. Il pense à peine à dégainer son épée que déjà le deuxième coup s'abat, au niveau de sa tête, décollant son casque et l'envoyant rouler au sol, tandis que lui-même retombait à genoux puis à quatre pattes, assommé.

    C'est un grognement sourd qui s'échappe de sa gorge comme ses prunelles dorées restent longuement fixées sur ses doigts, le tintement métallique de son casque résonnant encore à ses oreilles. Il ne peut retenir un gémissement étouffé comme il tente de se relever. Il faut qu'il se relève et il le sait, sinon il est mort, Cerberus ne lui laissera pas la moindre chance. « … Toi. » Il relève légèrement la tête, sans comprendre pourquoi Cerberus semble le reconnaître ; il a lui-même la mémoire des visages et celui du Forban lui est inconnu alors pourquoi recule-t-il d'un pas, comme s'il le craignait ? Il gronde comme il se relève lentement, profitant de l'instant de stupeur qui a pris Cerberus. Le voir reculer à nouveau lui procure une intense satisfaction, même s'il ne comprend toujours pas ses raisons. Ses longs cheveux noirs viennent danser autour de lui sous l'effet d'une bourrasque légère et il pose ses doigts sur la garde de son épée, prêts à la dégainer. « Je t’ai tué. Tu ne peux pas… » Il penche la tête légèrement, fronçant les sourcils. Qu'est-ce qu'il raconte à la fin ? Il n'a pas le loisir de se le demander davantage comme déjà Cerberus frappe à nouveau. Cette fois-ci, Farrow est prêt et il voit le coup venir, aussi, il riposte assez facilement, lui opposant sa propre épée, qui n'aura jamais aussi bien porté son nom. Il y a un long moment où les deux hommes luttent, leurs deux armes collées l'une contre l'autre, chacun essayant de prendre le dessus. Et puisque Farrow perd rapidement du terrain, il trouve une parade, se fendant d'une pirouette de côté pour libérer sa lame, emportant en même temps celle de son opposant, laquelle tombe à ses pieds. Vif, il pose son talon dessus, relevant ses prunelles ocres vers celles rougeoyantes du forban. Il garde son épée bien tendue devant lui, le tenant en respect comme il le peut. « Qui es-tu ? » Ce n'est bien évidemment pas son nom qu'il lui demande puisqu'il lui a déjà donné cette "prétendue" information. Non, lui, ce qu'il veut savoir, c'est pourquoi Cerberus a vacillé en voyant son visage, pourquoi il porte le nom des Mah'Tanza quand on lui a juré qu'ils étaient tous morts. Pourquoi, pourquoi et pourquoi. Il remonte légèrement sa lame, en posant la pointe au niveau de son coeur. Il ne plus le tuer maintenant, pas tant qu'il n'a pas obtenu les réponses à ses questions et, s'il est un peu trop malin, Cerberus ne manquera pas de le comprendre. La tignasse du Veilleur Pourpre vient balayer son visage et il la repousse d'un mouvement de tête. Ses prunelles ocres quittent un instant le visage de Cerberus pour donner un coup de pied dans le cimeterre du jeune homme et l'envoyer valser plus loin, là où il ne peut l'atteindre. Et puisque la réponse ne vient pas assez rapidement, il pose le plat de sa lame sous son menton. La blessure qu'il lui a faite précédemment dégoutte sur l'acier de son épée et il fronce les sourcils, comme cette vue lui déplaît. Finalement, il gronde, sûr de son fait, ou presque. « Je veux ton vrai nom. Ces chiens de Mah'Tanza sont tous morts il y a dix ans, tu ne peux pas être l'un d'entre eux... » Dans l'esprit de Farrow tout cela semble bien entendu évident. Ses yeux s'étrécissent, comme il finit par lâcher dans un sifflement. « Dis moi la vérité et j'épargnerai ta misérable existence. Peut-être. » Techniquement toutefois, on est loin de la vérité. Un bon forban est un forban mort et il entend bien se débarrasser de lui sitôt qu'il aura appris ce qu'il veut savoir.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Mer 26 Déc 2012 - 15:30


« Je t’ai tué. Tu ne peux pas… » Il ne comprend pas. Il lui a pourtant planté la dague dans l’estomac, il le sait, il en est sûr, il l’a regardé tout le long de son agonie en versant ses seules et uniques larmes. Comment aurait-il pu survivre dans le désert, saignant sur le sol ? Non. Ça ne pouvait pas être lui. Et si ça n’était pas lui, il donnait cher pour savoir quel était ce garçon – car il avait forcément un lien avec cet homme, et pour cette seule raison, il méritait au moins de mourir deux fois. Il leva ainsi son arme, prêt à frapper de toute sa hargne et sa colère, lui qui le haïssait tant. Son corps se souleva d’une nouvelle fureur et il leva l’arme, prêt à le découper en morceaux, seulement c’était sans compter que comme un chasseur, le Veilleur avait profité de cet écart pour se préparer à l’assaut et rétorquer. Le Forban grimaça et continua de frapper plus forts ; tout était dans le muscle et dans la puissance.
Il était parfois stupéfiant de voir une lame brisée sous le coup de Cerberus, mais on ne pouvait pas s’étonner que l’armoire, aussi bestiale et sauvage soit-il, est autant de force d’un démon. Les armes se rencontrèrent, s’entrechoquèrent avec fureur et rage avant que finalement le plus agile des deux ne trouve une parade efficace aux assauts du diable. Le long cimeterre sentant le sang glisse alors sur les pavés dans un bruit métallique. Le Forban siffle mais quand il se penche pour ramasser la garde de son arme, vif, il ne l’ait pas davantage que son ennemi qui le menace déjà, un pied sur son arme. Il fronce les sourcils, d’un air terrible et prédateur. Pourtant il n’a pas peur. Il n’a pas peur de la mort, aussi il gronde tout bas, comme un animal furieux, ses yeux le crucifient sur place. Il va lui arracher la glotte et plonger ses dents dans sa peau pour goûter à son sang, il le jure. Un jour il le tuera, et si ce n’est pas aujourd’hui, ça sera dans une autre.
« Qui es-tu ? » Cerberus fronce les sourcils, comme il le lui a déjà dis. Si ce jeune homme, en plus d’être Veilleur est bouché, il n’a alors plus rien à faire dans ce monde que mourir. Il le fixe, le dévisage en attendant la suite. Il n’y a pas à tortiller, il a la même gueule que cet homme, et la ressemblance est d’autant plus frappante qu’il est de près. La même bouche et le même nez – il n’y a que le menton, un peu plus plat, qui chagrine, et la longueur de ses cheveux. La couleur est la même, et des cheveux, ça pousse. Il ne tremble pas quand la lame frôle son cœur, et reste concentré sur son visage qui l’appelle et lui pose de nouvelles questions. Ce garçon n’est pas cet homme, il n’a pas cette douceur sur les lèvres ni le front lisse. Ce garçon… Ce garçon ne peut être qu’une seule chose, et ça ne fait que lui donner de nouvelles idées plus malsaines les unes que les autres. Le sourire de Cerberus s’agrandit, et même si son cimeterre se retrouve plus loin – trop loin – de lui, il n’a pas peur et semble même ricaner derrière sa barbe de trois jours, d’un rictus pervers.
« Je veux ton vrai nom. Ces chiens de Mah'Tanza sont tous morts il y a dix ans, tu ne peux pas être l'un d'entre eux... » S’ils savaient, ces fous, qu’un Mah’Tanza ne meurt pas aussi facilement, qu’ils se sont ratés et l’ont oublié, lui. Lui et Eurysthée… Que depuis ce jour maudit de son enfance, il a juré la mort à tous les Veilleurs qu’il croiserait, qu’il les honni plus que la peste et la famine, et qu’il se donnerait la mort si ça pouvait tous les tuer en échange, lui pourtant qui n’est pas un lâche. Il roule des yeux, d’un air agacé, comme ce gamin ne comprend rien de ce qui se trame dans son esprit lubrique, et que petit à petit, il envisage autre chose pour eux deux, un quelque chose qui ne risque, hélas, de pas lui plaire. « Dis moi la vérité et j'épargnerai ta misérable existence. Peut-être. » Cerberus a un petit ricanement, se tenant bien droit face à Farrow. Il le fixe, de ces yeux rouges et grands. « Je suis Cerberus Mah’Tanza. » Il ne baisse pas une seule seconde les yeux, ne les détourne pas davantage. Il le fixe, de ce sourire qui se veut malsain au possible.
« Je suis … Je suis celui qui a tué ton père. » Si ce n’est pas son père, c’est son frère ou son oncle, mais un homme si proche qu’il en partageait le visage. Comme l’annonce saisit le jeune homme, un mouvement vif et rapide permet d’attraper la lame dans la main. Le gant de fourrure se coupe au toucher du fer, mais Cerberus sait y faire, aussi il tient davantage le plat que le tranchant, le temps que son poing s’abatte brutalement sur le visage du Veilleur et le fasse reculer. Un nouveau coup le projette contre le mur. Sa force ne vaut pas la célérité du plus jeune, mais quand il ne rate pas, le Forban fait mal – et il le sait, aussi il se colle brutalement contre le Veilleur, le plaquant face contre la pierre, repoussant la lame sur le sol, puis la faisant glisser plus loin. Sa main forte tient alors le poignet du Veilleur dans son dos, son autre main serrant sa tignasse pour qu’il rejette de lui-même sa tête en arrière. La position est plaisante et confortable pour le Forban : presser contre son dos, il pourrait autant passer pour un agresseur qu’un amant des ruelles, et lui qui n’a pas de fierté ni d’honneur aux yeux de Korrul, s’en fout bien de passer pour si peu. Sa voix gronde tout bas, comme il s’approche de son oreille, ronronnant comme un Garuda au soleil. « J’ai bien cru qu’il était revenu me hanter, mais… non… après lui, son fils… » Il a un petit ricanement, mauvais, à son oreille.
« Tu mériterais que je te descende après ce que ton père a fait aux miens, mais j’ai mieux. Tu vas me servir… » Il laisse la phrase en suspens, fixant le Veilleur du coin de l’œil.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Jeu 27 Déc 2012 - 10:24

    « Dis moi la vérité et j'épargnerai ta misérable existence. Peut-être. » S'il affiche un air sûr de lui, à l'intérieur, il n'en est pas moins fébrile. C'est juste qu'il le cache bien. « Je suis Cerberus Mah’Tanza. » « Menteur. » Ca ne peut être que ça, parce que s'il dit vrai alors ce qu'il aura cru être vrai toute son existence se sera avéré n'être qu'une affabulation monstrueuse. Il resserre ses doigts sur la garde, le crucifiant de son regard doré, une lueur farouche dans les yeux, comme le sourire un peu trop ravi du soi-disant Cerberus ne lui dit rien qui vaille. Il s'amuse trop de la situation, le Forban, quand il est pourtant en position de faiblesse. « Je suis … Je suis celui qui a tué ton père. » Il fronce les sourcils et en reste bouche bée, abasourdi. Certes, à tous les coups ce n'est sans doute qu'un bluff infâme mais ça a son petit effet et il reste coi, paralysé, si bien que lorsque Cerberus attrape sa lame par le fer, il ne pense même pas à réagir pour la retenir, encore sous l'effet de ses paroles. Le poing du Forban qui s'abat sur sa figure lui soutire un rugissement plaintif et il recule, levant les bras pour tenter un peu maladroitement de se protéger du prochain qui arrive, sans grand succès. Si lui est agile, Cerberus est une montagne de muscles, une machine puissante qui ne lui laisse pas beaucoup de chances. Le second coup l'envoie voltiger face contre le mur et il laisse échapper un gémissement étouffé en sentant le goût du sang dans sa bouche. Sa joue est poisseuse elle aussi et il imagine, à juste titre, qu'il a la pommette éclatée, ou quelque chose dans ce goût-là. A peine le temps de retrouver ses esprits que déjà son adversaire l'accule contre le mur quand lui-même gronde comme un animal en colère réduit à l'impuissance. Il voit bien sa lame s'éloigner définitivement hors de sa portée sous le coup de pied du Forban et il siffle de frustration. Sans arme, il n'ira pas très loin, il le sait bien, cela s'annonce mal. Il lui lance un juron glissé entre ses dents serrées lorsqu'il bloque son poignet dans son dos, tirant sur ses cheveux longs pour lui faire basculer la tête en arrière. Sa main libre, elle, s'aggrippe nerveusement aux pierres du mur, comme s'il espérait de l'aide de la ville elle-même. Il semblerait pourtant qu'il soit seul, et c'était sans doute de sa faute aussi ; il avait péché par orgueil en ne voulant pas de partenaire, il payait aujourd'hui son arrogance. « J’ai bien cru qu’il était revenu me hanter, mais… non… après lui, son fils… » Farrow gronde et tente de se dégager sans succès, sans même laisser croire que Cerberus a eu le moindre mal à le tenir en respect. « Tu mériterais que je te descende après ce que ton père a fait aux miens, mais j’ai mieux. Tu vas me servir… »

    D'un mouvement de tête brusque et quitte à s'imposer lui-même une souffrance inutile, Farrow dégage sa tignasse noire de la poigne de Cerberus et éloigne son visage du sien, posant son front contre la pierre, espérant peut-être apaiser la douleur lancinante qui lui martelle les tempes. Tout cela est insensé mais il croit au moins avoir compris que le Forban n'a pas l'intention de le tuer. En tous cas pas tout de suite, ce qui lui laisse un peu de temps pour trouver un moyen d'en réchapper. Il réfléchit mais sous l'effet de la panique, rien ne lui vient d'intelligent ou de salvateur, rien d'autre que des questions. « Je... » Il gronde, comme son poignet retenu dans son dos le fait souffrir. « Je ne te servirai à rien. Je ne suis qu'un simple soldat, on n'enverra personne pour venir me chercher, on ne m'échangera pas contre quoique ce soit. » Il déglutit péniblement comme il sait bien qu'il est dans le vrai. Même en mémoire de son père, aucun commandant digne de ce nom ne risquerait la vie de plusieurs hommes pour sauver celle d'un seul. « Si tu t'imagines pourvoir m'utiliser de quelques façons, tu te trompes. Tu n'obtiendras rien. Ni d'eux, ni de moi. » Il fronce les sourcils, héroïque à sa manière. Inconscient aussi sans doute, trop bercé des histoires chevaleresques et utopiques dont on l'a seriné toute son enfance. Il s'imagine que mourir jeune mais mourir en brave est une belle mort, qu'on chantera son nom et son courage, quand beaucoup d'autres auraient sans doute fait leur possible pour sauver leur peau. Lui, il ne connait pas la reddition. En tous cas, pas encore. Il se détend finalement, résigné ; après tout, c'est une belle façon d'en finir, il n'aurait de toute façon pas imaginer mourir autrement que comme ça. Digne, debout et dans la force de l'âge, en accomplissant son devoir, en restant fidèle à ses idéaux. Un soupir, un peu hésitant. « Avant, je voudrais savoir si c'est vrai... » Il ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de les darder sur Cerberus. « ...si tu as vraiment tué mon père... » Mettre un visage sur l'ombre vengeresse qu'il s'était toujours imaginée en rêve, ça ne lui aurait plus servi à grand chose dorénavant mais ça le soulagerait un peu, même si, à fortiori, cela ne ferait que renforcer sa haine et sa rancoeur à l'égard de l'homme qui se tient dans son dos.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Jeu 27 Déc 2012 - 17:07


« Tu mériterais que je te descende après ce que ton père a fait aux miens, mais j’ai mieux. Tu vas me servir… » Les idées ne manquaient pas. Soit il le violait brutalement, soit le découper et l’amener en dehors de la ville pour en déguster la chair tendre et rougie. Il en aurait ronronné à l’idée. Il ferma les yeux, et son nez vint humer tendrement l’odeur de sa tignasse et de sa peau, discrètement, à peine. Il ne fallait pas non plus que ce genre de chose se sache, car c’était de mauvais goût qu’un homme de sa trempe ose et fornique avec d’autres mâles. Lui-même parfois se dégoûtait, mais il avait appris qu’on allait que rarement contre la nature, et qu’à vouloir lutter, on ne faisait que plus de mal encore. Il avait abandonné tôt dans sa jeunesse, à rêver la nuit des corps défendus d’hommes plutôt que de femmes sans en rougir au matin mais sans jamais en parler non plus. Il avait connu le corps des femmes pour se sentir parfois moins sale, mais fallait-il qu’il raconte combien il avait pris du plaisir parfois à ravager le corps des prisonniers malgré la réprobation des siens – aux orgies et au cannibalisme, il avait ajouté un degrés de plus dans l’effroi, un degrés dont l’esprit de Farrow n’avait sans doute même jamais entendu parler, et donc l’imagination ne frôlait qu’un dixième de ses possibilités. Cerberus, lui, était pleinement conscient de tout ce qu’il pouvait lui faire endurer, et c’était au mieux.
« Je... » Il sert plus fort son poignet comme il gronde ; il ne le lâcherait pour rien au monde ou presque. « Je ne te servirai à rien. Je ne suis qu'un simple soldat, on n'enverra personne pour venir me chercher, on ne m'échangera pas contre quoique ce soit. » Il a un petit ricanement sincère, voilà qui est curieux, et c’est eux que l’on traite de chiens et de sans honneurs ? Pitié. Un Forban c’est solidaire, c’est plein de bonnes choses ! se dit au moins le Mah’Tanza qui lui, le sait, ne vaut rien en garantis, mais il est certain qu’on viendrait tout de même l’aider, surtout devant un seul petit Veilleur, comme ça, tout maigrelet et faible. Il n’en doute pas une seconde, alors ça le fait sourire, car si Farrow imaginait seulement une seule seconde comment il avait pu tomber nez à nez avec son père, il ne serait peut-être pas bien fier de l’équipe qui l’accompagnait et… et… tiens. En voilà une idée…
« Si tu t'imagines pourvoir m'utiliser de quelques façons, tu te trompes. Tu n'obtiendras rien. Ni d'eux, ni de moi. » Il a de nouveau ce rire de chacal et son corps tout entier se sert davantage contre la pierre, le souffle plus calme, plus lent, plus profond également. Bien sûr que si pense-t-il au même moment, ses prunelles rougeâtres glissant sur la peau du jeune homme qu’il voit en effet plutôt bien dans son lit, à démolir tendrement toutes ses convictions, où qu’elles se cachent. D’ailleurs ça serait un excellent intérêt de le garder en vie et de le ramener au campement, mais ça serait embêtant – la dernière fois qu’il y avait eu un Veilleur dans le désert, ça avait fini en véritable génocide. Il grimaça à l’idée avant de se rendre compte que le jeune homme ne se débattait absolument pas. Alors soit il était complètement fou, soit… non, à y réfléchir, il ne pouvait qu’être fou.
« Avant, je voudrais savoir si c'est vrai... » Il haussa un sourcil. La mort ? Vraie ? Bien sûr qu’elle était vraie. Tangible et concrète, elle était de celle qui se saisisse d’un corps, l’enveloppe, le crispe, le sert, et hop, l’emporte au final au plus profond des abysses pour qu’il y pourrisse. C’était ce qu’il pensait tout du moins. « ...si tu as vraiment tué mon père... »
Cerberus se tu. Avait-il vraiment tué cet homme ce jour-là ? Ou était-ce tout simplement les siens qui l’avaient laissé mourir ? Il n’avait pas pour habituer de tirer de quelconque profit des faits des autres, quand bien même il n’avait jamais eu aucun remord ni aucune morale dans sa vie de forban. Il hésita. Son plan marcherait-il mieux s’il le tenait en vie et lui disait qu’il savait qui avait tué son père ? S’il ignorait que c’était lui qui avait délivré son père de ses dernières agonies ? Après tout, le seul qui devait avoir cette mort sur la conscience, ce n’était pas lui, mais plutôt ses fiers camarades qui l’avaient laissé derrière, non ? Le Forban eut un large sourire, ses dents blanches découpant ce dernier comme étant le rictus d’un requin ou d’un autre animal de mer tout aussi effrayant. Ses doigts glissèrent le long de Farrow comme sa tignasse était à présent libre, et il la glissa le long du dos du veilleur, dans un geste presque trop appréciateur.
« Je n’ai pas eu le plaisir de lui infliger ce qui l’a tué, hélas, mais c’est bien moi qui ait saccagé son corps en morceaux, par pure vengeance. » Ses doigts s’arrêtèrent sur sa nuque, touchant sa peau chaude, celle d’un homme de Korrul, encore trop tiède comparée à la sienne. « Mais je sais qui l’a poussé à la mort. Et j’ai besoin de toi pour… » Il hésita, une seconde, ses yeux rouge se faisant plus perçants. Il perdait peut-être son temps avec ce freluquet. « …pour retrouver ceux qui ont réduit ma famille à néant. Tu comprendras j’espère… » Il a un petit rire, celui qu’ont les garudas à la vue des charognes dans le désert brûlant. Il approche de nouveau son visage du sien, ses lèvres sèches venant frôler son oreille, ronronnant comme un animal, un gros chat peut-être, ou plus gros encore peut-être, comme un dragon centenaire endormi. « Dis-moi des noms, et je t’offrirais peut-être celui qui a trahi... »
Ses yeux rouges cherchent une réponse. Des noms suffiront. C’est un homme intelligent et débrouillard ; peu lui servira malgré tout. Et même s’il se trompe, ce n’est pas comme si ça lui coûtait de frapper au hasard sans raison.

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Posté dans Re: Echos of the past   - Ven 28 Déc 2012 - 8:49

    « ...si tu as vraiment tué mon père... » Il le dévisage avec sérieux, presque déçu. Celui qui avait tué son père, il se l'était toujours imaginé comme un guerrier effrayant et féroce, un visage plein de sang et monstrueux qui avait hanté ses nuits, encore et encore. Et là, à voir cet homme à peine plus vieux que lui, il se demande comment celui qui n'avait du être qu'un adolescent à l'époque avait pu venir à bout du soldat qu'avait été Farseer. Tout cela était insensé. Purement insensé. Il fronce les sourcils en voyant son large sourire ; il aime ça, ce chien, et il en profite tout son saoûl. Il gronde à mi-voix en sentant sa main glisser le long de son dos et il se tend instinctivement, ses prunelles dorées envoyant un regard meurtrier dans sa direction. Pour qui le prend-il ? Pour une catin de bas étage ? Il se souvient avoir eu un geste de ce genre une fois, avec une serveuse de Penjoie. Il s'était voulu tendre et avenant et elle l'avait giflé devant toute la taverne. Refroidi, il s'était calmé avec les femmes et depuis, il n'avait plus jamais rien tenté avec personne, aussi son attitude lui déplaisait. Il n'était pas... Il n'était pas... Un grognement réprobateur comme il se colle encore plus au mur pour lui échapper. « Je n’ai pas eu le plaisir de lui infliger ce qui l’a tué, hélas, mais c’est bien moi qui ait saccagé son corps en morceaux, par pure vengeance. » Farrow baisse la tête, son poing libre frappant rageusement le mur de pierres. Qu'il crève, ce chien, qu'il crève dans d'atroces souffrances. Il le tuerait ou il mourrait en essayant. Sentir sa main sur sa nuque le révolte à nouveau et il siffle, se débattant brièvement sans parvenir à se dégager, reniflant avec dédain. « Mais je sais qui l’a poussé à la mort. Et j’ai besoin de toi pour… pour retrouver ceux qui ont réduit ma famille à néant. Tu comprendras j’espère… Dis-moi des noms, et je t’offrirais peut-être celui qui a trahi... » Il se débat brutalement en sentant ses lèvres frôler son oreille et il siffle entre ses dents serrées. « Je ne suis pas une catin, espèce de... espèce de malade ! »

    Il y a une colère légitime dans ses yeux et il s'insurge avec tout son honneur en jeu avant de finalement se reprendre et penser au plus important. Après tout, Cerberus essaie peut-être de le pousser à bout, de le faire sortir de ses gonds, espérant qu'il commette un impair quelconque sous l'effet de la rage. Alors il inspire profondément et s'astreint au calme, méditant ses paroles. Des paroles venimeuses, creuses et vides de sens auxquelles il entend ne pas accorder la moindre importance. Cerberus n'est qu'un serpent, une vipère du désert, et comme ses homologues, de sa bouche ne sort que du poison. Il ment. Si ce n'est pas lui qui a tué son père, c'est un de son clan, du pareil au même, mais il ne peut admettre l'idée d'une trahison. Surtout pas lorsqu'il sait que son père était accompagné de Discalan, son meilleur ami, celui qui lui avait remis l'épée du défunt à son retour de mission. Le Forban ne cherchait qu'à l'embrouiller pour le retourner contre les siens, dans le but avoué de lui soutirer les noms des Veilleurs qui avaient participé à l'opération d'extermination des Mah'Tanza il y avait de cela dix années. « Je... Je n'ai pas de noms à te donner, je n'avais que onze ans à l'époque, comment veux-tu que je sache quoique ce soit ? » Il gronde en réalisant que son refus ne fait que déplaire à son agresseur et il se justifie plus avant. « Les noms des soldats participants à une mission ne sont connus que des commandants... Je le jure... » En théorie, c'était exact, mais il connaissait bien, lui, les noms de ceux qui avaient servi auprès de son père. Ils étaient tous venus défiler devant lui lors de la promotion posthume de Farseer, lui présentant leurs respects et leurs condoléances. Mais ça, Cerberus ne pouvait pas le savoir. « La plupart doivent être morts depuis longtemps. Un Veilleur qui vit au-delà de trente ans, c'est devenu une chose rare. » Il essuie le sang qui dégoutte sur son visage du revers de sa main libre et tente maladroitement de bouger les doigts de sa main toujours captive, comme le manque de circulation de son sang dans cette partie de son corps commence elle aussi à devenir douloureuse. « Et puis... quand bien même je saurais quoique ce soit, même un sauvage comme toi doit se douter que je ne dirai rien. Tu crois que j'échangerai la vie d'une dizaine de veilleurs contre la promesse d'un forban de me donner le nom d'un éventuel traître ? » Il a un petit ricanement moqueur. « Je ne crains pas la mort à ce point-là. » Un sourire bravache tandis qu'il capte son regard, plongeant ses prunelles dorées dans les siennes, pourpres, le dévisageant avec fièvre. Il en aurait fait rougir une fille, c'est certain, mais là, il ne s'agit que d'une diversion malhabile comme, déjà, sa main libre glisse discrètement vers la ceinture du Forban, dans l'espoir de lui soutirer une dague quelconque.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Dim 30 Déc 2012 - 18:16


Il ronronne comme un prédateur à son oreille, prêt à la lui lécher comme pour appuyer ses mots, comme si le mot utiliser pouvait avoir dans sa bouche un sens encore plus horrible que le simple fait de manipuler… comme si tout ça n’était qu’une prémisse. « Je ne suis pas une catin, espèce de... espèce de malade ! » Il ne répondit pas. Même si ça avait été une catin, qu’aurait-il pu faire ? Être face à ses propres penchants ne le mettaient que davantage mal à l’aise, et plus il se sentait menacer, plus sa main serrait sa nuque, vengeresse, comme pour se déculpabiliser ce qu’il imaginait déjà comme la suite probable de leur doux échange. Il allait lui faire mal, n’y prendre qu’un plaisir dissimulé, alors ça serait moins entaché, ça ne serait finalement que pour lui faire mal. Ni plus ni moins. « Je... Je n'ai pas de noms à te donner, je n'avais que onze ans à l'époque, comment veux-tu que je sache quoique ce soit ? » Il le fixe, semble réfléchir un moment. Il est un sauvage et ignore encore comment se passe les enterrements chez les Korruliens, mais si eux qui sont pourtant primitifs se réunissent autour du cadavre de leurs amis pour y mettre le feu, alors ils doivent également le faire, non ?
Il fronce nettement les sourcils, presque certain que le jeune homme cherche à l’embobiner royalement avec ses belles paroles, à se rendre plus ignorant qu’il ne l’est. « Les noms des soldats participants à une mission ne sont connus que des commandants... Je le jure... » Il gronde tout de même, plus fort encore, frustré. Sa raison unique de vivre, son seul but dans la vie était là, entre ses mains, et… et malgré tout, tout lui échapper, encore. Comme s’il n’avait jamais eu le droit que de frôler du bout des doigts la divine vengeance. Il se mordit l’intérieur de la lèvre alors que ses doigts serraient un peu plus la nuque du jeune homme… mais il se retint. Il avait fait une erreur dans le passé, il ne la commettrait pas deux fois. « La plupart doivent être morts depuis longtemps. Un Veilleur qui vit au-delà de trente ans, c'est devenu une chose rare. »
Il le fixe du coin de l’œil et un instant se demande s’il est sérieux. Il se fout donc vraiment de sa gueule, pas vrai ? Il gronde plus fort quand il cherche à bouger et se remet à le plaquer plus fort, grondant à son oreille comme un vulgaire animal mais il n’a pas peur de passer pour une bête – au contraire même. Il a cette attitude bestiale et dominante qu’il a bien des fois, et si ça peut calmer davantage le Veilleur, alors il ne dit pas non. « Et puis... quand bien même je saurais quoique ce soit, même un sauvage comme toi doit se douter que je ne dirai rien. Tu crois que j'échangerai la vie d'une dizaine de veilleurs contre la promesse d'un forban de me donner le nom d'un éventuel traître ? Je ne crains pas la mort à ce point-là. » Il le fixe, et finalement se crispe en sentant sa main. Quelle catin… Il se tends quelque peu, ses sourcils se fronçant alors qu’il redresse le menton en sentant sa main frôlant sa ceinture.
Il soupirerait presque mais ses lèvres sont fermement pincées. « Tu… » Il n’y a rien sur sa ceinture, aussi il ne pense pas une seule seconde à ce qu’il vienne chercher de ses petits doigts de fouine une arme mais bel et bien son jeans, en pensant qu’il se plie à sa volonté, pensant surtout qu’il l’a comprise. « Tu disais ne pas être une catin… » Il a un petit ricanement, moqueur, alors que lourdement il se plaque contre lui, venant renifler sa peau, plus sincèrement, donnant un coup de reins maladroit contre ses hanches :[color=firebrick] « Tu mériterais que je te brise pour ne rien savoir… » Mais ce serait une erreur, et il le sait. S’il le supprime, il supprime par le même coup toutes ses chances de savoir quoi que ce soit sur les autres Veilleurs, et ce serait une erreur insupportable.
« Je crois que tu me caches certaines choses… » Sa langue glisse lourdement sur sa peau, tout le long de sa gorge, alors qu’il gronde tendrement, tout bas. « …je vais devoir te bousculer un peu. Je suis sûr que tu les connais. Tu ne peux que les connaître. » Les yeux rouge du petit démon se plantent dans ceux de Farrow comme il cherche une réponse, quelque chose, et devine qu’en effet, il doit y avoir quelque chose. Un terrible rictus déforme sa bouche tendre, alors qu’il ricane joyeusement : « Ceux sont tes héros. Tes frères de guerre, d’armes. Comment aurais-tu pu oublier ceux qui ont servi auprès de ton père… ? Tes modèles masculins, tes idoles, mh ? Non, tu n’aurais pas pu… Je le sais… » Il hume lourdement sa nuque, soufflant tout bas. « …Je le sens… »

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Posté dans Re: Echos of the past   - Lun 31 Déc 2012 - 10:00

    « Je ne crains pas la mort à ce point-là. » Techniquement, ce n'est pas tout à fait vrai, sinon il ne tenterait pas d'en réchapper encore une fois en tendant ses doigts vers sa ceinture, il se laisserait juste faire, fier de mourir en service. Mais il a l'esprit combattif d'un bon Veilleur et il ne veut pas se résigner sans avoir tout tenté. « Tu… » Il se fige en l'entendant parler, craignant qu'il n'ait surpris son geste désespéré pour s'en sortir et ses doigts retombent mollement le long de sa jambe. « Tu disais ne pas être une catin… » Il fronce les sourcils, sans comprendre ce qui peut bien lui faire dire une chose pareille quand il fait son possible pour se tenir le plus loin de lui qu'il peut. Il ouvre la bouche pour répliquer mais ses paroles restent bloquées dans sa gorge quand il entend son rire et le sent se plaquer lourdement contre lui, beaucoup plus franchement, comme si Farrow lui avait donné une quelconque permission. Il ne peut que laisser échapper un hoquet terrorrisé et surpris en sentant son coup de reins contre ses hanches ; non mais sérieusement ? C'est QUOI au juste ce type ? Pour le coup, il se plaque encore plus contre le mur, préférant s'y encastrer si cela pouvait lui éviter de se retrouver aussi collé à lui. Un rosissement certain nait sur ses joues, pourtant ce n'est pas du plaisir mais bien de la honte et, sûr que s'il n'avait pas la peau mâte comme les vrais Korruliens, il serait rouge pivoine. Ses yeux papillonnent nerveusement et son coeur se met à battre bien plus vite que lorsqu'il l'a attaqué, plus paniqué par cette idée que par celle de la mort elle-même. « Tu mériterais que je te brise pour ne rien savoir… » Il ne répond pas, cherchant refuge derrière ses longs cheveux noirs comme si cela pouvait l'aider de quelque façon que ce soit. Ses doigts s'aggrippent nerveusement à sa cape tandis que ses yeux restent obstinément fixés sur le mur, bien décidés à ne plus le regarder. « Vous êtes pires que des animaux... » siffle-t-il entre ses dents. Il ne lui avait jamais semblé que les Forbans s'adonnaient à ce genre de penchants pervers mais avec ces sauvages, il n'y avait plus grand chose d'étonnant. « Je crois que tu me caches certaines choses… »

    Il se débat à nouveau avec plus de virulence, en sentant sa langue parcourir sa gorge, et il gronde, menaçant sans en avoir vraiment les moyens. Il va en crever de honte, c'est sûr... Ce chien va le faire crever. « …je vais devoir te bousculer un peu. Je suis sûr que tu les connais. Tu ne peux que les connaître. » Il le fixe, tentant de ne pas ciller, de ne pas se trahir, comme il remue lentement la tête de gauche à droite, de façon négative. Il ne lui dira rien. Rien. « Ce sont tes héros. Tes frères de guerre, d’armes. Comment aurais-tu pu oublier ceux qui ont servi auprès de ton père… ? Tes modèles masculins, tes idoles, mh ? Non, tu n’aurais pas pu… Je le sais …Je le sens… » Le jeune soldat frissonne malgré lui, de crainte, de dégoût, et c'est tout son corps en entier qui se fige et se tend, paralysé comme la proie devant le serpent. Il détourne le regard, hésitant. Et s'il ne lui dit rien du tout, que va-t-il faire ? Le tuer dans le meilleur des cas, le violer comme une vulgaire catin contre ce mur, dans le pire ? Parce qu'il en est bien capable, ce malade, il le sent bien, il le lit dans son regard de pervers psychotique. Mais que peut-il faire d'autre à part continuer de nier farouchement ? Un dialogue de sourds où chacun continuerait de se penser dans son bon droit et camperait sur ses positions. Ou alors... Un éclair de génie le prend soudainement et il tente de dissimuler la lueur victorieuse qui s'allume dans ses yeux, planquant son regard derrière ses mèches vagabondes et transformant son sourire naissant en rictus de douleur, pour feinter le Forban. « Okay, je... Je vais te dire mais... » Il couine légèrement. « ...mais il faudra me lâcher ensuite... » Il inspire profondément, jouant à merveille le type à qui cela coûte énormément de trahir ainsi. « Il y avait… Faye Worthminster, Haven Chester et aussi un type qui se faisait appeler Fox le fléau du désert. Et... il y avait Farseer Nucingen, mon... » Il ne finit pas. Morts, tous morts depuis des années mais ça c'est quelque chose qu'il ne peut pas savoir, lui, pas vrai ? Farrow ronronne intérieurement, fier de son coup. Il en rirait presque à gorge déployée s'il n'était pas si peu sûr de ce que lui réservait encore le Forban. Il déglutit péniblement et baisse la tête. « Tu mériterais que je te crève pour ça. » Il ne finira pas en lâche, c'est un peu ce que lui lance le regard meurtrier qu'il lui adresse. Et le crachat qu'il lui envoie au visage lui témoigne toute sa haine à son égard.
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Posté dans Re: Echos of the past   - Mer 2 Jan 2013 - 17:19

    Quand il soutient son regard, Cerberus n’a que plus envie encore de lui montrer combien il est celui qui commande et qui a le dessus. Il est comme un tigre face à sa femelle, montrant les crocs, levant la patte griffue et lourde afin de soumettre sans plus de difficulté que ça la bête qui le défi. On ne défie pas le Roi. Il renifle ses cheveux, sa peau, le sent comme la chaleur grimpe et il se sent plus moite. Auparavant il n’aurait jamais risqué quoi que ce soit, surtout pas pour un Veilleur, et encore moins à la levée du jour, mais comprenez que ce n’est pas n’importe quel Veilleur qu’il a entre ses griffes ce soir. C’est plutôt le veilleur qu’il lui fallait. Il gronde alors, à son oreille, bestial comme il lui résiste. « Ce sont tes héros. Tes frères de guerre, d’armes. Comment aurais-tu pu oublier ceux qui ont servi auprès de ton père… ? Tes modèles masculins, tes idoles, mh ? Non, tu n’aurais pas pu… Je le sais …Je le sens… » Il ne va en faire qu’un seul morceau. Il va le mâcher, le mastiquer, et puis l’avaler. Il ne prendrait pas le risque de le gober tout rond, car ces petites choses sont capables de lui donner des maux et il n’aime pas avoir mal. Il savoure la panique dans les yeux du jeune veilleur, et comprend sa crainte à l’intérieure. Il le voit qui cherche encore un plan pour s’échapper, mais que peut-il faire à présent ? Il faut se rendre, c’est ce que lui dit les yeux rouges du forban, et il sait très bien que le korrulien le comprend aussi bien que s’il avait prononcé ses mots. Ceux sont des choses que l’on peut aisément comprendre seul.
    « Okay, je... Je vais te dire mais... » Son sourire s’élargit, quand bien même il sait que les veilleurs sont des créatures qui en temps normal ne se rendent qu’à partir du moment où il déboutonne son pantalon et dévoile ce qui les attends. « ...mais il faudra me lâcher ensuite... » Il le fixe, fronçant les sourcils. Le lâcher ? Pour quoi faire ? Pour le laisser détaler et perdre une si belle proie ? Allons, allons, il ne risque quand même pas sa vie à visage découvert en pleine Penjoie pour laisser les gens partir sans une égratignure et juste la peur aux ventres ! Autant finir vendeur de drogue douce ! Autant finir petit voyou des rues avec un couteau comme seule arme ! Il n’est quand même pas aussi pitoyable que ça, si ? Il hausse un sourcil, curieux quand même de voir ce qu’il va lui dire, quand bien même il n’a pas accepté le deal et n’est pas sûr de l’accepter même plus tard. Il ne va pas l’accepter, clairement. « Il y avait… Faye Worthminster, Haven Chester et aussi un type qui se faisait appeler Fox le fléau du désert. Et... il y avait Farseer Nucingen, mon... » Il le fixe, plus fixemment. Son père, clairement. Il faut voir le regard qu’il a quand il prononce le nom de cet homme. Il y a plus que de l’admiration ou de la peine, plus que de la compassion, c’est de la douleur, de la vraie, celle qui prend aux tripes même des plus forts. Mais les autres, ceux sont des noms. Faye Worthminster, Haven Chester. Ça sent quelque chose. Peut-être la merde. Il l’ignore, mais ça sent quand même. Il fronce les sourcils, un peu. Est-ce qu’il veut lui faire croire que la victoire s’acquiert aussi facilement que ça ? Non. Quelque chose cloche. « Tu mériterais que je te crève pour ça. » Il hésite, un moment. Ça pourrait être crédible. Le seul problème c’est… est-ce que c’est vrai ? Vraiment vrai ? Il sert plus fort sa nuque, grondant tout bas.
    « Je n’ai aucune assurance de ce que tu me dis. » Il le fixe, et son sourire s’agrandit, largement. « Tu ne crois pas les forbans ; pourquoi devrais-je croire un Veilleur qui a sa vie entre mes mains ? mh ? » Il a un petit ricanement. Ce gamin le prend pour un simplet, du genre né de la dernière pluie. Il siffle tout bas alors que son corps de nouveau se colle. Il glisse sa main dans son dos et tire du creux de ses reins une lame, la première qu’il a reçue, de son fourreau. C’est celle avec laquelle il a planté profondément Farseer jusqu’à lui tirer un râle de mort, le dernier, le dernier soupir ô combien divin. Il le passe sous le nez du fils, avec un petit sourire alors que la lame vient épouser sa gorge, sa jugulaire, forte. Sa main tient toujours sa nuque, ferme. « C’est moi qui te crèverais car je sais que tu mens. » Quitte à jouer à bluffer, autant que ce soit pour quelque chose. « Tu mens et ça se sent autant que l’urine du premier alcoolique du coin. Tu mens pour sauver ta peau, et je n’aime pas les gens qui me mentent. Ça me met de mauvaise humeur… » Il appuie doucement sur la jugulaire de sa lame, la peau se déchire à peine mais il s’arrête aussitôt. L’idée lui vient : même si ces noms sont faux, il ne le saura qu’après avoir vérifié. S’ils sont vrais, il aura gagné. S’ils sont faux, il lui suffira de revenir alors. De le retrouver, lui, de le flairer…
    « Bien. » Il le relâche et recule, arme à la main. Il le jauge, comme un prédateur le ferait de sa proie. Il le dévisage et il se dit que quand même, c’est une déchirure de ne pas profiter du corps du jeune homme. Il fait claquer sa langue sur son palet, l’air un peu déçu, mais après tout, il ne va pas lui reprocher d’avoir coopérer. « Si tu m’as menti, tu en paieras le prix. Et si ce n’est pas toi, alors ça sera ta mère, ta sœur, ta famille entière que je décimerais un à un jusqu’à que tu comprennes que tu as beau être dans Penjoie, tu n’as rien du maître du jeu. » Il le fixe, et finalement range sa lame dans son dos. « Tu n’as aucune carte valable contre mon jeu. Quoi que tu fasses, tu perdras toujours. Sache-le. »
    Il lui jette un regard, de longues secondes durant, et finalement il court jusqu’à son cimeterre, se penche durant la course, ramassant l’arme qu’il rengaine plusieurs pas plus loin. Il est tard maintenant et Eurysthée doit l’attendre.
    Dans la matinée qui brille et durant les bruits du marché grouillant de Korrul, le forban disparait.

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Posté dans Re: Echos of the past   -

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