Histoire
" La nuit était d'un noir d'encre, une pluie battante imprégnait le ciel d'une trame oblique. Percé en plusieurs points et alourdi par le poids de l'or, le vaisseau dérivait à présent vers le rivage matroscien. Moda, emmitouflé dans une épaisse couverture et malgré cela trempé jusqu'aux os, observait, les yeux pleins de larmes, le littoral qui se rapprochait au grés des bourasques. Dans ses bras tremblants, le visage souriant de son père était à présent un masque sans vie. La poitrine du légendaire pirate qu'il avait été avait cessé de se soulever, le coeur qu'elle abritait s'était arrêté et plus jamais ses battements ne résonneraient.
Moda avait 8 ans. Il était doté du corps puissant et agile des meilleurs fils de pirate de Vanylle. Il venait de passer la nuit à coté du cadavre à présent froid de son père. Une aube morne et brumeuse se levait alors sur le vaisseau. Échoué dans une crique, entre les récifs et les falaises, sa coque déchirée avait laissé échapper une partie de sa précieuse cargaison: de l'or. De l'or à ne plus savoir quoi en fait. A cet instant cependant le jeune pirate l'aurait échanger sans la moindre hésitation contre la vie de son père. Maintenant cet or était son héritage, la mémoire de celui par qui il avait obtenue la vie et il savait déjà qu'il ne serait jamais digne de la mémoire de cet homme si il ne parvenait pas à en faire le meilleur usage.
La crique était relativement isolée, difficile d'accès. Il y avait peu de risque que quelqu'un découvre le trésor par hasard mais l'épave risquait d'attirer l'attention des navire. Au cours des semaines qui suivirent, le jeune Moda s'efforça de cacher l'or, enterrant le trésors en une multitude de lieux, le long de la plage et dans les alentours. La majeur partie était déjà planquée lorsque l'épave fut trouvée par d'autres. Il n'eut plus le choix alors que de s'enfoncer dans les terres à la recherche d'un nouvel abris.

Hedgard Grandsabot était un citoyen ordinaire quoiqu'assez pauvre. Ses terres ne valaient rien, il parvenait tout juste à en extraire une variété de tubercules amer et peu calorique; invendable certes, mais au moins il ne mourrait pas de faim. Sa femme, incapable de donner la vie après avoir fait une fausse couche parvenait à tirer profit des feuilles des récoltes qu'elle tressait pour en faire des paniers. Ce vieux couple vivait ainsi dans la misère, n'attendant plus rien de la vie et se contentant de regarder passer les années les unes après les autres.
Quand Moda se présenta chez eux il était, il faut l'avouer, dans un sale état. N'ayant pas mangé depuis plusieurs jours il avait pris un teint pâle et vaseux, presque maladif et il tenait à peine debout. Le vieil Hedgard s’apprêtait à le chasser à grand coup de fourche quand il reconnu dans la main de l'enfant un galon d'or.
L'une des premières choses qui frappa la vieille Grandsabot, c'est que Moda avait à peut près l'âge qu'aurait du avoir son propre fils s'il était né. Pour son maris un Galon d'or était un prix plus que décent pour adopter un enfant normal mais avoir affaire à un sang mêlé était définitivement une autre histoire. Sans l'affection que portait sa femme pour ce fils tombé du ciel il n'aurait pas hésité très longtemps avant de s'en débarrasser. A présent il avait un serviteur vigoureux pour l'aider aux champs. Avec l'argent que ce dernier lui avait apporté il avait pu étendre son exploitation et acheter un des rares lopins de terre cultivable de la région.
Bien sur le couple avait pris soins de cacher l'identité de ce fils prodigue. Il ne sortait jamais sans être entièrement couvert de vêtements et le visage maquillé pour masquer ses origines de sang mêlé. L'illusion bien que grossière était amplement suffisante pour les cul terreux des environs et Moda pouvait même aider ses nouveaux parents sur les marchés.

Evidemment le jeune homme, fils de pirate, avait bien d'autres ambitions que de finir paysans. L'année de ses 12 ans il quitta le domaine des Grandsabots pour rejoindre la bourgade la plus proche. La plupart des établissements de la ville étaient gérés par un vieux Bourgeois grassouillet du nom de Henry Plenballon. Plenballon employais alors une tripotée de serviteurs et il n'était pas difficile de se faire engager à son service. C'est ainsi que Moda fit ses débuts comme coursier.

Pendant les années qui suivirent Moda échangea avec presque tous les établissements de la ville. Transmettant ordre, missive et colis, il était alors totalement incorporé au réseau Plenballon. Il était un de ces engrenages bien huilés qui font que la machine avance sans accroc. Son identité quand à elle se parait déjà des prémices de la volatilité qu'elle aurait plus tard. Personne ne le connaissait, personne ne s'intéressait à lui. Chaque jour il avait un nom différent et personne ne se souviendrait jamais de lui. Il était une ombre, un présage, une entité, insaisissable.
Vivant d'avantage grâce au trésor de son père plutôt qu'avec le salaire que lui accordait Plenballon, il ne manqua de rien. Durant cette période, il put même étudier, apprendre à lire et à écrire, également à calculer et à tenir des comptes. Il s'habillait aussi de façon respectable, au point même qu'on ne pouvait déjà plus lui soupçonner une origine modeste. Pourquoi, dans ces conditions, continuer à travailler pour Plenballon, pourrait-on penser. La réponse était très simple en fait. Moda (qui ne se faisait plus appeler ainsi depuis un certain moment déjà) avait la conviction, et à juste titre, qu'il ne parviendrait à être un citoyen de Matroos, à imiter leur existence et leur attitude qu'en vivant comme un citoyen ordinaire. Enfin, plus ou moins ordinaire.

En âge d'être un homme depuis plusieurs printemps, le sang mêlé estima qu'il était aussi en âge de se lancer dans les affaires et il n'existait pas de meilleur affaire pour un homme dont l'existence même était un mensonge, que la supercherie qu'il s'apprêtait à mettre en place.
Parmi les hommes de confiance de Plenballon se trouvait un ancien marin du nom de Marcus Graubato et un comptable renommé en la personne de Jean-Louis Vivredor. Marcus était un des plus anciens amis du bourgeois et c'est cette fraternité qui lui avait valu la place de conseiller et homme de main de Plenballon. Ce dernier qui voyait ses jours décliner et ne parvenait plus à gérer ses affaires avait tout naturellement fait de Marcus une des pièces maitresses de son jeu. Il avait la lourde tâche de réceptionner et redistribuer les marchandises négociées et achetées par Vivredor affin que les échoppes de Plenballon puisse tourner convenablement.
Geoffrey et Jorick Plenballon étais les fils et seuls Héritiers du Bourgeois. Ils étaient formés à la succession de leur père par les deux piliers de son empire qu'ils assistaient chacun de leur coté. Geoffrey le fils ainé qu'on voulait habituer aux affaires accompagnait Vivredor lors des négociations et s'occupait de rapporter la marchandise à Graubato, Jorick était alors chargé d'en contrôler la qualité et participait à sa distribution. Bien sur la santé faiblissante de leur père avait tiré un voile d'inquiétude sur leurs esprits et comme aucun des deux ne savait comment serait partagé l'héritage, une rivalité sournoise s'était installée entre eux.
Moda dont la curiosité n'avait d'égale que l'ambition avait pu observer l'évolution macabre qui touchait la famille de son employeur grâce à son rôle de coursier. En fait il était même averti de la plupart des rumeurs qui circulaient parmi les commerçants, maitres d'hôtels, et autres barmans ou épiciers. Rigoureux dans sa façon de procéder il ignorait tout ce qu'il ne pouvait vérifier lui même et il eut plusieurs fois des difficultés à obtenir ou affirmer les informations capitales. Son ingéniosité et la facilité avec laquelle il glissait d'un personnage à un autre eurent finalement raison des dernières barrières et il put mettre son plan au point.
Quelque semaines avant sa mort, la famille de Plenballon fut frappée par un véritable drame, une machination diraient certains. Le point de départ était pourtant assez quelconque. Après des négociations interminables et un retour éreintant, Geoffrey décida de prendre un peu de repos auprès de son père qui allait mal. Jorick, alerté par les bruits de couloir qu'il pouvait entendre des coursiers, devint très méfiant vis à vis de son frère et redoutant une éventuelle intrigue, délaissa un peu son rôle pour se rapprocher aussi de son père.
Lorsqu'une partie du récent arrivage fut détourné et remplacé par ces espèces de radis immangeables dont Hedgard Grandsabot avait le secret, éclata un véritable scandale. Jorick qui avait eut la responsabilité de la marchandise y vit un coup monté dont sa partie de l'héritage semblait être la véritable cible et il accusa son frère. D'abord sur le coup de la colère, puis il découvrit des preuves, enfin on les lui apporta, étaient-elle réelles? Il ne prit la peine de le vérifier. Geoffrey, confronté aux accusations de son frère cru à son tour qu'on cherchait à le destituer du précieux lègue et il entrepris de rayer définitivement Jorick du testament. Il y parvenu mais y laissa la vie. Le fils ainé fut retrouvé mort, assassiné une nuit peut après qu'il ait craché sa colère au visage de son cadet. Jorick immédiatement accusé subit alors la colère de son père, on ne chercha pas à vérifier sa culpabilité tant le motif du meurtre l'accablait, et il s'enfuit du domaine pour échapper à la justice. On retrouva finalement sa dépouille quelques mois plus tard, sur le bord d'une route.
Les derniers actes du bourgeois, Henry Plenballon, furent de rayer son deuxième et dernier fils de son testament. Sa mort ne tarda pas et on l'enterra entre son père et son fils dans le caveau de la demeure.
Pour Moda tout se déroulait selon ses prévisions. Mieux encore, il avait réussi à faire un petit bénéfice sur la permutation des marchandises, son père adoptif était aux anges après avoir réussi à vendre toute sa récoltes (qui commençait d'ailleurs à pourrir) et en une seule fois et il n'avait même pas eut à se salir les mains puisqu'il avait commandité l'assassina de Geoffrey en utilisant le nom de Jorick.

Pour un bourgeois sans héritiers l'usage était de vendre l'étendu de son commerce aux enchères affin que ses affaires puissent être reprises par des personnes en mesure de les faire tourner; ainsi on évitait les effets néfastes que pouvait engendrer ce genre de situation sur l'économie locale. Les bénéfices de la vente étaient alors répartis selon la volonté du défunt ou à défaut, perçus par l'état. Cette vente privée était attendue par beaucoup de beau monde. Une véritable horde de marchands et de bourgeois tous plus riches les uns que les autres s'était agglutinée sur la carcasse juteuse de l'empire Plenballon telle une armée de vautours. Le plus fort, celui qui saurait imposer sa prévalence, aurait le privilège de se repaitre des meilleurs morceaux.
La vente se teint dans la demeure même de Plenballon. Les invités, choisis pour leur opulence, furent toutefois reçu avec sobriété. Le personnel était en sous-nombre, on ne servit ni buffet, ni boisson, ce qui était contraire aux coutumes et le défunt qui n'était pas un miséreux eut tôt fait de passer pour un avar. On regretta aussi l'absence des deux hommes de main du Bourgeois que l'ont s'attendait à voir présider cet évènement. Toute la surprise des convives fut balayée sitôt que la vente commença et que les premiers prix furent annoncés. Même si les plus illustres établissements ne faisaient pas parti des premiers lots ( Plenballon possédait entre autre une Auberge pour le moins prestigieuse et un restaurant dont la renommée n'était plus à faire ) , la hargne avec laquelle les plus fortunés se disputèrent les titres de propriété fut immédiate.
Moda était aux premières loges. Armé de son maillet il adjugeait les ventes avec une jubilation qu'il peinait à masquer; tout se déroulait si bien.
Le plus dur était passé en fait. Falsifier les invitations avait été la partie la plus risquée. Si les invités avaient découvert la supercherie, ils ne seraient pas venus, la fausse vente, planifiée un jour plus tôtque l'originale n'aurais pas eut suffisamment de participants et il aurait probablement été découvert. Il avait aussi fallu éloigner Graubato et Vivredor qui auraient instantanément démasqué l'imposture. Ses origines auraient éclatés à la face des Matrosciens et à aucun moment il n'avait eut le courage d'imaginer le sort qui lui aurait été réservé.
Même s'il n'était pas découvert, élaborer ce stratagème et l'appliquer lui avait couté tout l'or qu'il lui restait tant il y avait eut de personnes à soudoyer; si il échouait, il était ruiné.
A présent il n'avait plus qu'à attendre la fin de la vente, la signature des faux actes de propriété, et encaisser l'achat des biens. Une fois l'évènement terminé il s'éclipserait avec l'or et le lendemain éclaterait un scandale comme il n'y en avait jamais eut.

Lorsque les marchands et les bourgeois réalisèrent la tromperie monumentale dans laquelle ils avaient été trainés, Moda était déjà loin. Estimant qu'il était préférable de disparaitre et de faire profile bas pour un temps, il se rendit à Sant Poseïnos. Quoi de mieux qu'une foule compacte et anonyme pour s'évaporer sans laisser de traces?

Les années qui suivirent furent marquées par une austérité voulue et calculée. L'arrivée d'un personnage très fortuné sorti de nul part aurait attiré les soupçons et il eut été regrettable de ruiner tout ces efforts dans une précipitation infantile. En outre Moda connaissait très peu de choses de la capitale; il semblait plus avisé de repérer les lieux avant de se lancer dans les affaires. Il acheta un appartement modeste et cacha son trésor dans une ferme à quelques lieues de la ville. Assez riche pour vivre aisément sans fournir le moindre effort et ce, jusqu'à la fin de sa vie, il devint oisif, passant le plus clair de son temps à vagabonder dans les rues.
Cette vie paisible l'amena à réfléchir sur son passé, et en particulier son existence avant d'arriver à Matroos. Ses souvenirs étaient flous. Sa mère? Il n'avait pas le souvenir d'avoir jamais rencontré une telle personne. Son père? Aussi loin qu'il pouvait remonter sa mémoire, le visage grossier et pourtant si chaleureux de cet homme avait toujours été au dessus de lui. Pourtant plus il essayait de saisir l'image du pirate bienveillant, plus celle de cette nuit tragique s'imprimait dans son esprit. De sa vie à Vanylle il n'avait gardé aucun souvenir, seulement quelques bribes de mots en vanylien dont il ne connaissait même pas la signification. Malgré tout cette cité mystérieuse semblait l'appeler, c'était comme l'antre chaleureux et nourricier duquel il était né. A force de les cacher, il avait développé une véritable fierté pour ses origines. De la fierté et de la curiosité. La somme qu'il avait extorqué aux bourgeois de la vente aux enchère était au moins dix fois supérieur au trésor de son père, il lui semblait avoir réussi ce qu'aucun pirate n'avait achevé et il se surpris à rêver de son retour glorieux à Vanylle.

Moda fit preuve de patience et de minutie. Lors de sa première année à Sant Poseïnos, il pris soins de se créer de fausses identités, falsifiant des actes de naissance et créant même tout une famille autour de ses personnages. Puis il piocha dans sa fortune pour s'approprier divers établissements et une demeure pour chacun de ses personnages.

Le premier à faire surface fut Amaranth Wollage; un citoyen assez riche pour posséder deux bars dans un des quartiers populaires de Sant Poseïnos. Moda qui ne voulait pas se compliquer inutilement la vie ne changea que très peu son apparence pour incarner Amaranth. Il s'entoura alors d'une clientèle et d'un personnel agréable, découvrant une douceur dans ses relation avec les autres qu'il n'avait encore jamais connu. Bien sur il ne pouvait se permettre d'approfondir ses relations et cela le désolait mais son esprit était déjà rompu à la solitude; il ne se fit pas de faux espoirs.

Un peu plus tard et sans qu'il l'ai prévu, naquit Allain Grandsabot. Un équipage de pirate c'était infiltré à Sant Poseïnos et résidait dans un taudis en préparant un cambriolage. Parmi eux se trouvait une sang mêlé, à peine plus jeune que Moda. Le soir du cambriolage, le groupe rencontra une résistance inattendue et fut décimé. La jeune femme blessée en de multiples points parvint à s'échapper de justesse tendis que le reste de son groupe se faisait massacrer. Sa fuite la mena à travers les ruelles de la ville où elle se trainait sachant sa mort proche. A bout de force et ayant perdu beaucoup de sang, elle s'écroula dans la poussière.
Dans cette situation, être retrouvée par un allier relevait du miracle. Pour Moda c'était un geste du destin. Reconnaissant les origines de cette femme qui gisait à moitié morte sur le sol à la couleur de sa peau, il décida de la sauver. Il la porta jusqu'à son appartement, pansa et banda ses blessures comme il le pouvait, n'ayant jamais eut affaire à un blessé auparavant. Chaque fois qu'il voyait ces plaies qu'il était forcé de nettoyer, il devait retenir son dégout et lutter contre son esprit pour continuer sa tâche.
La sang-mêlée resta inconsciente chez lui pendant près de trois semaines. S'occuper d'elle pendant cette période relevait du calvaire. La pirate manqua de mourir à plusieurs reprises, gagnant tantôt une fièvre inquiétante, puis son corps s'affaiblissant anormalement.
Affin de garantir la survie de sa patiente il étudia des rudiments de médecine, appris à faire des pansements et à suturer les plaies, puis comment faire tomber la fièvre. Bien sur il était très loin de posséder les compétences d'un vrai médecin et se contentait d'apprendre comment il devait remédier aux problèmes auxquels il était confronté, mais sa persévérance paya. Et quand, enfin, elle ouvrit les yeux, il se senti plus heureux qu'il ne l'avait jamais été.
Il se présenta à elle comme Allain Grandsabot, lui montrant qu'il était comme elle un sang mêlé. Par précaution, il ne voulait pas associer les pirates à sa première identité. La fille le remercia mais le quitta dés qu'elle put marcher, désirant plus que tout s'éloigner de Sant Poseïnos. Il ne sut même pas son nom, mais à Vanylle la rumeur d'un sang mêlé habitant à la capitale, capable d'héberger et soigner les pirates se répandit. Ainsi commença l'histoire d'Allain Grandsabot.

Ses autres identités germèrent de son besoin de faire avancer ses affaires, Isulf et Julhain en particulier sont riches. Bien plus riche qu'Amaranth. Les établissements qu'ils possèdent sont bien plus renommés et lui rapportent assez pour vivre avec ses quatre identités sans devoir aller piocher dans son trésor. Ce sont aussi des négociants impitoyables, froids et calculateurs. Des personnalités qui reflètent les pires aspects de son être. C'est ainsi qu'il se rapprocha des bourgeois, refusant de devenir leurs semblables de peur d'être découvert mais observant ces proies depuis l'ombre et attendant l'occasion de reproduire le coup d'éclat qui lui avait offert la richesse. "