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Posté dans Le fruit défendu   - Mar 2 Avr 2013 - 2:39

Cela faisait à peine quelques jours que Gaspard s'était installé en ville. Tout d'abord, il avait fallu louer une chambre, trouver un commerçant requérant les services d'un scribe itinérant, bref, reproduire le schéma habituel. Une fois le travail et le logement dénichés, le jeune hors la loi s'était autorisé à souffler. Gernie restait l'une de ses villes préférées, mais le danger qu'il courrait en s'y arrêtant était plus grand que partout ailleurs. Sa dernière rencontre avec Istovie s'étant mal terminée, les choses n'avaient pas l'air de s'arranger, au contraire : il voyait le prix offert pour sa tête monter au fur et à mesure que les mois passaient. C'était plus flatteur. Et dire que tout ça résultait du mensonge d'une jeune femme trop gâtée !
Comme toujours lorsqu'il s'arrêtait à Gernie, le jeune homme ressentait l'irrésistible tentation de flâner "au hasard" dans un certain quartier, puis de passer dans une certaine rue, et enfin, devant une certain villa. Seuls ses yeux frôlaient les murs, qui protégeaient probablement celle à laquelle il pensait à chaque instant. Miobë Shey'Arcath était mariée, disait-on, mais Gaspard n'avait encore jamais ne serait-ce qu'aperçu le plus heureux des hommes qui, dès qu'il le souhaitait, pouvoir contempler sa beauté et profiter de son esprit vif et piquant. Et puis il enviait cet inconnu, plus Miobë lui manquait.
Pourtant, ce fut cette passion dévorante qui l'empêcha de passer devant sa villa cette fois-ci. Peut-être valait-il mieux que tout cela cesse ? Peut-être était-il temps de l'oublier, de passer à autre chose ? Mais s'il le voulait, serait-il seulement capable de partir d'ici pour ne plus jamais y revenir ? Trois jours après son arrivée dans la ville, Gaspard en était à remuer ces sombres spéculations, lorsqu'un jeune garçon monté en graine et vêtu de bottes trop grandes frappa à la porte de sa petite chambre.

" Une lettre pour un certain Henri, Léon, Axel ou Gaspard, m'sieur ", débita-t-il comme on récite une leçon.
Décontenancé, Gaspard mit un certain temps à répondre : peu de personnes connaissent les identités dont il usait le plus souvent. Et généralement, ce genre d'évènements s'accompagnaient avec des ennuis. Néanmoins, il finit par se saisir de la lettre, et l'ouvrit après avoir donné une pièce de cuivre au garçon.
Dès qu'il eut posé les yeux sur l'écriture fine et légèrement couchée, Gaspard su qui était à l'origine de cette lettre. Son coeur se serra : comme c'était ironique qu'elle fasse appel à lui au moment où il pensait à elle ! Il renversa la tête jusqu'à ce que l'arrière de son crane bute contre le mur et ferma les yeux. Quoiqu'il puisse en dire, il voulait la revoir, et elle aussi. En fin de compte, était-ce mal de rendre visite à une amie ? Et puis, elle lui assurait que personne ne serait là pour le reconnaître et le mettre en danger. Ou bien précisait-elle cela pour le convaincre que leur entrevue n'aurait aucun témoin ? Bon sang, elle était mariée, tout de même !
Agacé, il se leva et commença à faire les cent pas dans l'espace réduit. Mais c'était inutile. Il savait déjà quelle décision il prendrait. La flamme au creux de son ventre brûlait avec trop de vivacité pour qu'il puisse l'oublier.

Le lendemain, en début d'après-midi, Gaspard se rasa de près -il savait à quel point elle détestait les barbes- et sortit de sa chambre. Il connaissait si bien le chemin jusqu'à sa destination qu'il arriva en avance, ce qui l'obligea à attendre une dizaine de minutes. Arriver trop tôt et tomber face avec le mari de Miobë n'était pas une hypothèse à prendre en compte. Le moment venu, il fit discrètement le tour de l'habitation, repéra la fenêtre qu'elle indiquait dans sa lettre. Entrer par derrière ne le gênait plus tellement, il en avait pris l'habitude. Admirant la décoration de la villa, il suivit un dédale de couloirs, tous vides. Visiblement, elle avait tout prévu et donné congé à ses domestiques, du moins à la plupart d'entre eux. Probablement restait-il une ou deux femmes de chambre affairées ailleurs.
Arrivé devant une porte plus discrète que les autres, il inspira profondément. Et si cela se passait mal ? Ou pire encore : si cela se passait un peu trop bien ? Il frissonna, actionna la poignée.
Elle était debout devant la fenêtre, observant la rue, l'air vaguement inquiète. Gaspard comprit qu'elle craignait qu'il n'ait pu parvenir à pénétrer dans la villa. Un sourire attendri étira ses lèvres et, sans faire de bruit, il la contempla quelques secondes, admirant la pâleur de sa peau qui tranchait avec le brun de ses boucles. Lorsqu'il fut assuré que la fixer plus longuement pourrait paraître étrange, il signifia sa présence par un raclement de gorge. Elle se retourna en sursaut, il lui fit un petit signe de la main avec un sourire crispé. Par Vama, pourquoi avait-il accepté de venir ?

" Vous souhaitiez me voir ? "
Miobë Marchebois
Marchand

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mar 2 Avr 2013 - 2:43

Miobë sursauta et se retourna vivement. Gaspard, qu’elle n’avait pas entendu approcher, se tenait à quelques pas derrière elle et l’observait d’un air niais. C’était un grand homme tendre et robuste, aux cheveux noirs bouclés et aux yeux bruns pétillants. Il portait une tunique beige à capuchon vert, un pantalon souple et une paire de bottes usées. Sa barbe, élégamment rasée, attira l’attention de la jeune femme. La dernière fois qu’elle l’avait retrouvé, son piteux état trahissait la précarité de sa situation et son souci de se fondre dans la foule ; elle n’avait pu s’empêcher de le lui reprocher. Aujourd’hui, bien au contraire, elle se retenait de le sermonner : les risques qu’il prenait en dévoilant son visage étaient insensés !

- Par Vama, vous semblez bien vous porter ! Je suis si heureuse de vous revoir !

Heureusement, Gaspard prenait soin de lui. Il ne souffrait d’aucune migraine, semblait se nourrir convenablement et n’était pas atteint de déshydratation. Le teint de son visage, peu commun, était le signe d’une bonne santé.
Dans le doute, elle le força tout de même à manger quelques petits gâteaux et à boire la boisson qu’elle avait faite préparer pour lui. Elle observa chacun de ses gestes, chacun de ses déplacements et chacune de ses expressions, pour être bien certaine qu’il ne lui cache rien et soit sincère avec elle. Immobile, comme l’est une amatrice d’art devant une splendide peinture, elle ne parvint pas à détacher son regard de lui. C’est lorsqu’il leva son beau regard sur elle qu’elle détourna enfin les yeux, prenant conscience de son comportement plus que déplacé.

- Pourquoi avez-vous quitté Gernie sans me dire au revoir ? Pourquoi vous vous manifestez seulement maintenant ? Où êtes-vous allé ? Pourquoi n’avez-vous pas donné de nouvelles, sinon aux autres, du moins à moi ?

Elle se mordit la lèvre si fort qu’elle menaça de se faire saigner. C’était un moyen comme un autre de retenir ses larmes, pour ne pas rougir ses yeux. Elle respirait fort, son cœur battait à la chamade. Miobë luttait, de toute évidence. Elle se rendit compte du temps perdu, celui de l’absence de son ami le plus cher, le seul à qui elle se confie pleinement. Elle était amoureuse d’un homme insaisissable, capable de se perdre à tout moment.

- Vous avez les manières d’un gougeât ! finit-elle par lui reprocher, en proie à la colère. Je suis tout de même votre amie, non ? Quand pourrons-nous lire les œuvres de Sild Hastel sans que la Milice ne soit à vos trousses ?
Invité

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mar 2 Avr 2013 - 2:46

Tout se passait admirablement bien, du moins au début. Assis dans un fauteuil plus confortable que tous ceux qu'il avait eu le loisir de tester ces derniers mois, Gaspard laissait poliment son amie le gaver de pâtisseries. Elle semblait inquiète et soulagée à la fois de le voir avaler la nourriture sans rechigner, et le jeune homme pouvait lire dans son regard ce qu'elle pensait sur le moment : pourquoi mangeait-il ainsi ? Avait-il manqué d'argent pour se nourrir convenablement dernièrement ? Pourquoi ne disait-il rien ? Pourquoi était-il si pâle et, oh par Vama, il s'était rasé ! Était-ce bon signe ou non ?

Subitement, la jeune femme sentit son regard peser sur elle mais, plutôt que de détourner les yeux, elle lâcha tout ce qu'elle avait sur le coeur. Surpris, Gaspard interrompit son geste, la main prête à enfourner un nouveau biscuit dans sa bouche.
Puis, ces quelques phrases achevées, elle se tut. Le jeune homme la vit se mordre les lèvres, et reposa le gâteau en inspirant profondément. Il avait plus ou moins supposé que cela arriverait à un moment ou à un autre. On ne pouvait pas disparaître plusieurs mois puis revenir et faire comme si rien ne s'était passé. Miobë ne méritait pas ça. Ils auraient certainement pu poursuivre de la sorte, mais guère plus longtemps. Qui pourrait supporter une telle situation sans obtenir de réponse ? Il ouvrait la bouche pour répondre, mais fut coupé par la voix légèrement stridente de son amie. En proie à une vive colère, celle-ci l'insulta, ce qui le fit hoqueter. Décontenancé, Gaspard bafouilla quelques syllabes inintelligibles avant de parvenir à être cohérent :

- Un gougeât ? Vraiment ?

Ce n'était pas d'une répartie extraordinaire, il fallait l'avouer. Mais le mot le choquait tellement qu'il ne parvenait à l'effacer de son esprit, les lettres semblaient clignoter devant ses yeux : "gougeât - gougeât - gougeât - gou... ". Lui qui croyait se conduire de la plus élégante des manières -dans la mesure du possible-, voilà qu'il tombait de haut !
Horrifié, il poursuivit, ne comprenant pas -ou que trop bien- la raison de la soudaine fureur de la jeune femme :

- Bien sûr que nous sommes amis, Miobë. Je vous assure que la situation actuelle ne change rien à cela. Il me semblait que c'était, disons... suffisamment clair pour tous les deux. Après tout, si je n'éprouvais nulle affection à votre égard, pourquoi diantre aurai-je pris le risque de vous retrouver aujourd'hui ?

Passablement désarçonné, sentant ses repères s'effriter sous ses pieds, il ajouta d'une voix plus douce, dans l'espoir de l'apaiser :

- Je regrette d'avoir été absent si longtemps. Mais lors de ma dernière escale, on a failli me reconnaître ou, tout du moins, quelques soupçons hasardeux mais néanmoins fondés ont été dressés à mon encontre. Il m'a fallu prendre la fuite immédiatement, m'empêchant de rejoindre Gernie aussi tôt que je l'aurais souhaité.

C'était plus ou moins la vérité : le problème rencontré il y a quelques mois était vraiment arrivé. Mais peut-être n'était-ce pas la seule raison. Être accusé de viol par une femme vile et se complaisant dans le mensonge était une chose, fréquenter une demoiselle mariée à l'insu de son époux en était une autre. A chaque fois qu'il voyait son amie, Gaspard avait l'horrible impression de sentir le regard de l'homme qui partageait sa couche peser sur sa nuque, comme pointant du doigt cette trahison.

- Miobë, je suis sincèrement navré, lâcha-t-il dans un soupir. Je crains que la Milice ne cesse de me rechercher avant un certain moment, car vous savez comme la femme qui est à l'origine de tout ça est influente. Je ne puis rester longtemps au même endroit, comme vous ne pouvez me suivre. Comprenez-le, nous n'avons guère le choix !

Et, tout en disant cela, c'était comme si la fatalité retombait sur ses épaules.
Miobë Marchebois
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mar 2 Avr 2013 - 2:49

La jeune Miobë sentit sa poitrine se contracter douloureusement, tandis que la peur et un horrible sentiment de fatalité l’assaillaient. Le destin, une force supérieure à tout Mastrocien, venait de prendre le contrôle de sa vie, et elle se sentait incapable d’influencer le cours des évènements. Elle trouvait particulièrement injuste qu’une personne aussi gentille et douce comme Gaspard ait à traverser de telles épreuves. Il ne méritait pas souffrir ainsi, surtout lorsque la responsable de son malheur n’était autre qu’une femme qu’il avait aimé avec beaucoup de sincérité ; Une femme qui avait obtenu de lui ce que Miobë ne connaîtra jamais aux côtés de son époux : le Bonheur dans toute sa splendeur. Cette satanée Istovie méritait d’être pendue pour son comportement malhonnête ! A l’heure d’aujourd’hui, elle devait être responsable de bien des exécutions injustifiées ! Et ces miliciens, à suivre ses accusations infondées tels de stupides Lesbos ! Etaient-ils trop asservis pour procéder à une enquête en bonne et due forme ?

- La fatalité c’est l’excuse des âmes sans volonté ! dit-elle avec colère.

Elle ne voulait pas le vexer ; Elle avait parlé alors que le désespoir l’empêchait de réfléchir.

Miobë se leva précipitamment et s’approcha de la fenêtre.
Assis sur la margelle d’un vieux puits de pierres, deux enfants chantaient à tue-tête. Ils s’émerveillaient devant la beauté de la demeure et des massifs floraux. Depuis plusieurs longues minutes déjà, leurs voix n’avaient pas échappées à l’oreille maternelle de Miobë. Néanmoins, elle avait bien remarqué qu’ils restaient à bonne distance, sachant pertinemment qu’ils n’avaient pas leur place parmi les Grands de ce monde.
Mais comme pour tout enfant digne de ce nom, l’appât du jeu prit le dessus sur la prudence. Avec leurs doigts crasseux, ils approchèrent et caressèrent les pétales, avant d’être chassés à coups de bâton par l’un de trois seuls domestiques encore présent dans la résidence. Leurs yeux rieurs et la maladresse de leur course brisèrent son cœur : peut-être ne connaîtra-t-elle jamais cela ici. Ce qu’il manquait le plus à cette maison, n’était autre qu’une ribambelle d’enfants.
Le vieux Isaac leva son regard vers elle. Aussitôt, Miobë referma la fenêtre, sans même daigner le saluer. Le connaissant, il était fort possible qu’il décide de la rejoindre pour lui raconter ce qu’il venait de se passer, si elle se montrait trop attentive à ses faits et gestes. Qu’il découvre la présence d’un homme, séduisant et de surcroit de naissance simple, seule en compagnie de la femme du Maître de la Maison, la terrifiait plus que la mort elle-même. Elle se rendit rapidement compte qu’elle n’avait jamais vraiment préparé sa défense si jamais cela se produisait un beau jour. Peut-être même ne souhaitait-elle pas y songer.

- Pourquoi a-t-il fallu que vous tombiez sous le charme de cette femme … ?

Ce n’était pas la première fois qu’ils se disputaient. Habituellement calme et douce, Miobë s’emportait souvent lorsqu’il était question de leur relation. Elle prit une profonde inspiration, bien décidée à réprimer ses pensées. Elle avait aperçu une fois cette fameuse Istovie, au cours d’un banquet d’importance. Par son attitude et son charme naturel, elle attirait à elle seule toutes les convoitises. Elle était belle, élégante et grande. Charnue, polie et excellente danseuse, une dizaine de jeunes prétendants, sans compter l’autre dizaine d’hommes mariés, l’avait invité à danser, s’exaltant de son doux parfum le temps d’un instant.

- Elle ne vous attire que des ennuis ! Nous ne pouvons même plus partager nos lectures sans que vous leviez le nez du précieux livre plus d’une dizaine de fois dans l’heure ! Chacun de vos déplacements est dangereux, incertain. Comment faites-vous pour…

Elle chercha ses mots, hors d’elle. Cette situation l’exaspérait au point de lui faire monter les larmes aux yeux.

- Par Vama, comment faites vous pour tenir le coup ?! lui demanda-t-elle, en se retournant subitement. Je donnerais tout pour avoir la vie que vous aviez avant de la rencontrer…et vous, vous l’avez gâché en vous laissant séduire par cette petite traînée !
Invité

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mar 2 Avr 2013 - 3:34

Le reproche que lui jeta la frêle jeune femme eut l'effet d'un coup de poignard. Alors qu'il venait de se lever, Gaspard accusa le coup en sourcillant. Lui, une âme sans volonté ? Peut-être avait-il été stupide. C'était il y a longtemps, plusieurs longues années à présent, mais Miobë lui en tenait toujours rigueur. Probablement lui en voulait-elle tant parce-qu'elle avait été spectatrice de sa relation avec Istovie. Gaspard savait qu'elle aurait voulu être à la place de la jeune femme blonde et voluptueuse, et il s'en voulait aujourd'hui de lui avoir décrit avec luxe de détails la passion qui l'animait alors. Comme elle avait du souffrir ! Comme tout ceci devait avoir été dur pour elle.
L'insulte aurait pu être plus virulente encore, mais Gaspard devinait sa jeune amie troublée, et incapable de retenir les mots blessants qui affluaient en son coeur endolori. Après l'injure vint la question, d'une rhétorique pure et implacable. Alors qu'il repensait involontairement au jour où il avait posé les yeux sur Istovie pour la première fois, une grande nostalgie l'envahit. A l'époque, il était heureux, et il se demanda s'il n'aurait pas mieux valu continuer à vivre dans le mensonge et la coupe de cette femme manipulatrice plutôt que vivre de la manière dont il le faisait aujourd'hui. Au moins, il était certifié alors d'avoir un toit au-dessus de sa tête et une part de viande chaude dans son assiette pour les repas. A présent il vivait mal, certes, mais librement. Même si cette liberté se révélait bien précaire...
Il chassa ces idées de sa tête. Que pourrait-il dire ? Miobë souffrait, elle recherchait des réponses et il aurait été cruel de les lui refuser. Il soupira et s'approcha d'elle. Le parfum odorant de sa peau crémeuse le fit frissonner de plaisir. Lorsqu'elle se retourna, il vit que les larmes embuaient ses jolis yeux. Cette vision ébranla toutes ses convictions ainsi que tous ses principes : comment rester ferme et implacable devant elle ? Tout en sachant que cela ne serait pas correct, il répondit doucement :

- J'ai commis une erreur, je l'admets. Je me suis perdu, cédant à la facilité et à l'orgueil, car être l'ami d'une femme telle qu'Istovie recèle bien des plaisirs. Je me sentais grandi, comme éclairé d'une lumière plus vive que celle de mes amis. Mais le fait est que j'ai tout perdu par cette faute, par ma présomption et ma vanité. Il est aujourd'hui bien tard pour dire "j'aurais du vous écouter". Les choses se sont déroulées ainsi, et nous ne pouvons rien y changer. Je subirai les conséquences de ma lâcheté toute ma vie, à moins d'un miracle, mais nous sommes tous les deux suffisamment réalistes pour savoir qu'une telle chose ne se produira jamais.

Gaspard désirait lui faire comprendre à quel point il avait été sot, à quel point il s'en voulait. Mais une chose plus importante encore lui brûlait les lèvres. Vaguement hésitant, il saisit délicatement la main froide de son amie, la porta à son visage et y déposa un chaste baiser, tandis que son regard brûlant délivrait le message qu'il portait en son coeur depuis toujours, mais qu'il ne découvrait qu'à présent.

- Vous voulez savoir comment je fais pour tenir le coup. Mais c'est vous, Miobë. C'est vous qui me donnez le courage de ne pas commettre l'irréparable, vous encore qui représentez ma plus vive raison d'être, vous qui me donnez la force de poursuivre cette vie de crainte et de dissimulation. Je...

Craignant d'aller trop loin, il se tut, lâcha la main de la jeune femme et s'approcha de la fenêtre en silence. Il percevait la respiration de son amie, redoutait d'avoir exagéré, de l'avoir mise dans l'embarras. Une désagréable boule grossissait dans sa gorge lorsqu'il poursuivit :

- Mon intention n'est en aucun cas de vous causer du tort ou de la souffrance. Si ma présence vous tourmente, je puis disparaître et ne plus jamais reparaître à votre vue.

Il ignorait où en était la réflexion de Miobë, mais cette solution avait effleuré son esprit. Peut-être était-ce également le cas pour elle ?
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Dim 7 Avr 2013 - 12:11

Son cœur battait à la chamade. Sans lui répondre, elle l’entraîna soudainement à travers la demeure avec aisance et désinvolture, nullement impressionnée ni fière de ce que possédait son époux. Lorsqu’ils entrèrent tous les deux dans la bibliothèque, assurés qu’aucun domestique n’y faisait le ménage, elle ne put se retenir de soupirer.

Cette pièce était un véritable paradis pour l’âme des grands lecteurs, avec ses étagères de bois sculpté qui recouvrait les murs, une lumière discrète, des coins lecture avec de grands fauteuils dans lesquels on rêvait d’aventure. Il y avait toute sorte de livres. Les enfants, jeunes adultes et même les plus âgés de Matroos y trouveraient certainement leur bonheur, s’ils y avaient accès en toute liberté.

- Nous avons même quelques livres pour les jeunes enfants, lui chuchota-t-elle, avant de parcourir du doigt les rayonnages pour s’arrêter, subitement, sur la reluire de l’un d’entre eux.

Miobë s’en empara avec une extrême délicatesse. La noblesse de son cuir s’illustrait à travers la finesse et l’immense précision de son dessin. A haute voix, souhaitant rappeler à son ami les heures passées à lire dans sa bibliothèque de Sant Poseïdos, elle lut un extrait où l’auteur illustre le sentiment le plus fragile de l’être humain.

-« Ma chère amie ! Je vous ai aperçu de loin, aujourd’hui. Vous étiez penchée sur vos précieuses lettres, une plume dorée à la main, si délicate…Vos cheveux de jais tombaient sur votre visage.
Et mon cœur débordait d’amour brûlant. J’aurai voulu venir vers vous, être à vos côtés pour l’éternité et vous prendre dans mes bras. Vous êtes ma nuit, vous êtes mon ciel étoilé. Mais comment partager cet amour interdit ? C’est impossible. Alors un jour peut-être. Mais pas aujourd’hui. »


Elle en referma aussitôt les pages puis sourit tendrement à Gaspard. Il s’agissait du livre qu’il lisait le jour où elle l’avait rencontré pour la toute première fois, à Sant Poseïdos. Il n’était alors qu’un tout jeune homme, et elle une enfant croyant encore que l’avenir serait à l’image de ses rêves. Rapidement, elle avait appris que le monde des adultes ne méritait aucun éloge, et que l’innocence d’un enfant dépassait toute imagination. Elle était l’armure la plus solide et la plus fiable qui n’ait jamais été forgée.

D’un pas de danseuse, elle combla la distance qui les séparait. Tandis que livre lui servait de maigre barrière, elle posa doucement son front contre son épaule, désolée des sombres souvenirs qu'elle avait réveillés en lui, en le ramenant à ses erreurs passées.

- Mon premier désir n'était pas de vous blesser, Gaspard. Vous êtes mon ami le plus précieux ! Je vous ai pardonné dès le premier jour où vous m’avez vanté la douceur de son parfum. Alors je vous en prie, si j'ai accepté le destin qui est le mien, ne me laissez pas pour autant me noyer au milieu de ces gens là.

Elle resserra son emprise sur le précieux grimoire, baissant plus encore la tête.
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Sam 27 Avr 2013 - 13:40

L'émerveillement devant une telle bibliothèque laissa bientôt place à la tristesse lorsque Miobë lut, à voix haute, un extrait de livre. Sans un mot, le jeune homme l'écouta, s'égara un instant en admirant la blancheur de sa nuque délicatement courbée. Il reconnut la plume familière de l'auteur, celui qui leur avait permis de se rencontrer ce fameux jour. Il lui semblait que cela remontât à des siècles.
Pourtant, la dernière phrase sonna comme un gong dans sa tête. Il ne subsistait nul doute : ce n'était pas par hasard que Miobë avait choisi de lire cet extrait. La conclusion du long monologue amoureux n'avait d'autre but que de résumer leur propre situation. "Pas aujourd'hui" convenait assez bien.
Ravalant sa douleur, il soupira et s'assit à ses côtés sans la regarder, préférant fixer le sol entre ses pieds. Elle pansa la blessure qu'avaient ouverts ces mots en poursuivant d'une voix chaleureuse. Était-elle sincère ? L'aimait-elle réellement comme elle le prétendait, ou n'était-il pour elle qu'un moyen de s'occuper en l'absence de son mari ? A coup sûr, elle n'était point une aguicheuse, une coquette comme Istovie, mais une seule femme pouvait-elle ne pas se sentir appelée par le vice ? S'il s'en voulait de penser de telles choses et de se montrer étroit d'esprit, Gaspard ne le montra pas.
A nouveau, les derniers mots de la jeune femme l'interpellèrent. Il se demanda à quoi ressemblait sa vie, seule dans cette immense villa, entourée de domestiques prêts à tout pour faire son bonheur, mais pourtant incapables de la rendre heureuse. Il l'imagina, assise devant la fenêtre, observant le passage dans la rue, désirant plus que tout se mêler à la foule. Le protocole le lui interdisait certainement. Et la nuit, que se passait-il alors ? Se racontaient-ils leurs journées respectives, son époux et elle ?
Il s'en voulu de ne penser qu'à lui : la vie de son amie n'était peut-être pas si enviable. Quels attraits offrent richesse et honneur si l'on ne sait en profiter ?

- Miobë, je..., commença-t-il avant de se taire et de soupirer. Je n'ai jamais eu l'intention de vous abandonner, et si c'est ce que vous ressentez face à ma conduite, je vous conjure d'accepter mes excuses. Sachez qu'il ne s'est pas passée une journée sans que je ne pense à vous. Comme je vous l'ai précédemment exposé, mes allées et venues ici vous mettent autant en danger que si vous vous promeniez dans la rue avec une pancarte où il serait écrit "Je suis amie avec un hors la loi" autour du cou. Toutefois, si mon absence se fait trop sentir, je m'efforcerai de vous rendre visite plus souvent, si c'est ce que vous désirez. Je suis comme qui dirait "à votre entière disposition".

Il osa enfin redresser la tête et croisa son doux regard, dans lequel il crut reconnaître une douleur qui lui était familière. Il voyait la même en se regardant dans le miroir.

- Si, par malheur, je vous ai indisposée ou mise dans une situation inconfortable en me montrant honnête tout à l'heure, je le regrette. J'ai cédé à la peur de vous voir fâchée contre moi, soyez assurée que cela ne se reproduira plus." Il ajouta avec un faible sourire : "Me le faire comprendre en me lisant cet extrait était extrêmement délicat de votre part."

Un silence désagréable s'installa. Pour le combler, Gaspard se racla la gorge et ajouta, se rappelant ses précédentes préoccupations :

- Tout cela mis à part, laissez-moi vous féliciter pour votre mariage. A ce que j'ai cru entendre, vos épousailles se sont montrées extrêmement gratifiantes pour la maison Shey'Arcath. Comment est l'heureux élu ?
Miobë Marchebois
Marchand

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Ven 3 Mai 2013 - 17:23

- Je connais mon époux depuis que je suis toute petite. Tout du moins, nous n’avons jamais grandi très loin l’un de l’autre, car nos familles se côtoyaient au quotidien.  C’était un petit garçon brillant, prometteur, de belle allure et plus capable que la grande majorité des adultes de sa famille.  Rare étaient les familles Marchandes qui n’avaient pas vues sur lui. Se lier aux Shei’Arcath était un grand honneur. Mon oncle s’est montré plus convainquant que tous les autres.

La jeune femme sourit brièvement à cette pensée. A l’époque, devenir l’épouse de Déolin Shei’Arcath en personne était comme un rêve qu’elle touchait enfin du doigt. Aujourd’hui, elle avait conscience qu’il s’agissait simplement d’honneur, et d’une très bonne opportunité pour les Marchebois et le développement de leur commerce. Ce dont elle avait toujours rêvé, un peu d’amour, jamais elle ne l’avait retrouvé au sein de son couple.

- Je ne voulais pas d’un mariage de raison. Je voulais d’un mari qui m’aimerait autant que je l’aimerais. Envers et contre tout. Pour l’éternité. J’avais si peur de me réveiller un matin aux côtés d’un homme qui regretterait chaque jour la décision de sa famille, que j’ai décidé de me comporter en épouse digne de lui. Lorsque je l’ai vu, vêtu de son plus bel habit, les choses m’ont semblé moins graves qu’elles ne semblaient l’être. Jusqu’à cette nuit.

La nuit de noces. Ce qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie, s’était rapidement transformé en un véritable cauchemar. Sans hésitation, il l’avait violenté, jusqu’à laisser ses marques sur ses poignets. Rassasié, il avait quitté tôt le lit pour retourner travailler. Elle était restée seule avec ses pensées, tantôt résignée, tantôt désireuse de partir loin, très loin de Gernie, quitte à y laisser sa vie.

- Au début, je l’aimais. Mais lui, il ne m’a jamais aimé. Et vous savez quoi ? J’ai appris à vivre avec cette triste réalité. Les choses sont comme elles sont. Comme elles ont toujours été entre nous. Alors, en vain, j’ai essayé de m’en faire un ami, de m’en faire un amant. Mais plus le temps passe, moins il me regarde, déplora-t-elle, accablée. Voilà dix années que nous vivons ensemble, et jamais je ne suis parvenue à lui offrir un enfant, un fils digne de lui.

Miobë tordait ses petits doigts dans tous les sens. Nerveuse, elle commença à trembler.

- Je fais honte aux Marchebois. Honte aux Shei’Arcath. Honte à mon mari. Plus le temps passe, plus il envisage de mettre un terme au contrat qui les lie à ma famille. Comme me ferais-je pardonner de mon oncle, de mon cher cousin et de mon père, si cela venait à arriver ? Je ne veux pas qu’ils me haïssent ! Je n’ai plus qu’eux au monde !

Comme pour essayer de détendre l'atmosphère, elle termina sur ces derniers mots :

- Quel dommage que les choses se passent ainsi, il est pourtant si bel homme.
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mer 8 Mai 2013 - 2:36

L'apprendre fut comme un coup de couteau dans sa poitrine. Se dressant soudainement sur ses jambes, Gaspard s'éloigna en serrant les poings pour se retenir de frapper quelque-chose. Il avait envie de briser, de détruire, d'imaginer qu'à la place du mur se trouvait le charmant visage de l'époux de son amie. Mais cela n'aurait eu pour résultat qu'effrayer Miobë, et les placer tous les deux dans une situation gênante. Alors contint-il à grand mal sa fureur, lui tournant le dos pour se calmer.
A la colère se mêlait le remord et la honte : il l'avait laissée seule si longtemps, au bras d'un homme qui ne l'aimait pas et la malmenait comme un esclavagiste impose sa volonté. Gaspard réalisa à quel point elle avait du être brave et fidèle pour rester aux côtés de son mari. Il ne comprenait que trop bien sa douleur, lorsque ses rêves d'enfants s'étaient évaporés et que le masque de monsieur Marchebois était tombé. Ses propres convictions paraissent bien fragiles à côté de cela.

Toutefois, comme la détresse de Miobë devait être plus pressante que la sienne, il retourna à ses côtés, dissimulant sa colère sous une douceur réconfortante.

Non, je vous en prie ! N'en pensez pas un mot. De toutes les marchandes que j'ai eu le plaisir de rencontrer dans l'humble librairie de mon cher père, vous êtes, et de loin, la plus digne de respect que je connaisse.

Avec tendresse, il porta son index jusqu'au menton de la jeune femme pour redresser son visage pâle.

Je ne suis guère médecin, mais j'ai eu l'occasion de feuilleter un ou deux livres de science. La femme n'est en aucun cas responsable si elle ne peut enfanter, c'est une chose qui nous dépasse, et nous ne sommes pas en capacité de modifier cela pour l'instant. Votre mari..., il retint la remarque haineuse qui lui venait aux lèvres, prouve son étroitesse d'esprit en vous en croyant responsable. Après tout, lui demandez-vous de se faire pousser une troisième oreille sur le front ? Je serais curieux de voir s'il en est capable ou non ! Ne vous inquiétez, pas Miobë. Ne vous sentez pas fautive, peut-être votre corps n'est-il pas encore prêt. Ou peut-être est-ce la semence masculine qui fait défaut.

Et, tandis qu'il prononçait cette dernière phrase, une satisfaction vengeresse et jouissive lui étreignit le coeur. Il n'était guère dans ses habitudes de participer aux jeux virils tels que "Qui a le plus de poils ?". Mais il fallait avouer qu'il prit beaucoup de plaisir à remettre en question la virilité de son rival.

Voyant que Miobë ne souhaitait pas poursuivre sur ce sujet, il se rassit à ses côtés et étira son dos. Le matelas de la chambrette qu'il avait louée n'était pas très confortable. Pour chasser toutes ces pensées sombres, il ajouta, l'air espiègle :

D'ailleurs... certes, ce Déolin est-il peut-être beau garçon, mais ne m'aviez-vous pas dit un jour que mon charme fou dépassait celui de tous les autres ? Surtout lorsque je rase cette barbre piquante que vous abhorrez tant, ajouta-t-il avec un sourire en coin en se caressant le menton.
Miobë Marchebois
Marchand

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mer 22 Mai 2013 - 2:46

Gaspard donnait l’impression d’être un homme sérieux, très discipliné, un homme de droit. D’après les souvenirs qu’avaient Miobë, il était originaire de Sant-Poseïnos. Il avait été un temps dans plusieurs petites librairies dont une de ses parents, avant de devoir renoncer précipitamment à tout ce qui lui était le plus cher. Puis il était arrivé à Gernie pour sa tranquillité. Peut-être avec une pensée pour elle.

Miobë le trouvait très bel homme et, dans une certaine mesure, elle n’avait pas tout à fait tort. Il était plutôt grand, impressionnant même. Il avait de larges épaules, des yeux noisette comme les siens, des cheveux noirs qui lui descendaient dans le cou. Il était mince et musclé à la fois, un corps de combattant que sa fuite perpétuelle entretenait. Son visage lui semblait être sculpté dans du bois de qualité.
Elle, elle était tout de même plus attirée par le style « Marchand », plutôt belle tenue, qui ne portait pas la barbe à outrance ni de boue à ses chaussures. En tout cas, pas le genre à risquer sa vie tous les jours, et donc à inquiéter son entourage. Gaspard était bien loin d’entrer dans ces derniers critères.

Dans tous les cas, il aimait la taquiner, ce qui dans la situation présente était véritablement nécessaire.

- Gaspard ! Je n’ai jamais dit cela ! se défendit-elle en rougissant. N’essayez pas de me faire oublier ce fameux jour où vous avez débarqué chez moi, pourvu d’une si longue barbe que je vous ai pris pour un malfrat !

A sa vue, et sans lui laisser le temps de se présenter, elle avait poussé un hurlement de terreur. Il avait eu beaucoup de difficulté à la calmer, et étrangement, plus encore quand elle l’avait enfin reconnu. D’abord, elle avait pleuré à chaudes larmes, se libérant d’une peur qui n’aurait jamais dû être. Puis elle l’avait sévèrement sermonné –insulté-, ajoutant qu’avec cette barbe, il ne ressemblait qu’à un vieux malotru baigné dans la perversité.
Depuis ce jour, Miobë veillait à ce qu’il se présente à elle parfaitement rasé, bien que cela dévoile au monde le visage d’un homme activement recherché par la Milice.

- Je vous en supplie, promettez moi que vous ne me referez plus jamais une peur pareille ! Si j’avais été armé d’un vase, ou de tout autre objet dangereux, sachez que j’aurais pu vous faire du mal ! Et je ne me le serai jamais pardonnée ! Oh non, ça jamais !

Malgré ce sujet piquant, elle ne put s’empêcher de sourire, ajoutant un commentaire qui lui brûlait les lèvres depuis des années.

- Si vous aviez la tête que vous faisiez, je me demande qui de nous deux a eu le plus peur ce jour là.

Sans ajouter un mot, elle passa sa main sur sa joue si douce. Il s’était appliqué aujourd'hui.
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mer 22 Mai 2013 - 3:52

Miobë rosit délicatement alors qu'elle pensait - involontairement ou non - à sa dernière question, ce qui raviva la flemme dans sa poitrine. Pour éviter de s’appesantir trop longuement sur le joli visage de la jeune femme, ce qui aurait été gênant pour tous les deux, il se racla la gorge. L'allusion à ce fameux jour ne fit qu'accroître son sourire, et il se caressa le menton en se remémorant la réaction de son amie. Il l'imagina tant bien que mal tenter de le frapper avec un vase ou une arme quelconque, et il s'autorisa à lâcher d'un ton railleur :

- Vous voulez rire ? Vous frapper quelqu'un ? Il faudrait déjà que vos bras soient suffisamment solides pour porter quoique ce soit !

Pourtant, il fut forcé de se ranger de son avis. Il avait été suffisamment bien instruit pour savoir qu'une barbe suffisait à changer un visage du tout au tout. Il était normal que Miobë ait été effrayée si elle ne l'avait pas reconnu. Il s'apprêtait à ajouter autre chose lorsqu'elle posa sa main sur sa joue. Un frisson électrique naquit à l'endroit où leurs peaux s'étaient touchées. Le temps fut comme suspendu, et Gaspard s'autorisa à couler son regard dans celui de la jeune femme. De longues secondes s'égrenèrent ainsi, durant lesquelles son coeur cessa de battre. La proximité de Miobë lui permettait de percevoir le moindre détail de sa peau d'albâtre, le moindre ornement de sa robe. Tous deux savaient qu'ils devraient se reculer et cesser ce petit jeu interdit. Ils n'en firent rien. Sentant la vague particulière le submerger à nouveau, fou moins de désir que d'amour, Gaspard inspira profondément. Ses doigts effleurèrent les boucles soyeuses qui ondulaient gracieusement sur la nuque de la jeune marchande. Il aurait tant aimé la serrer contre son coeur et ne plus la laisser s'échapper, il aurait tant aimé que les choses soient différentes.
Au bout d'un certain temps, il finit par rompre le charme et détourna les yeux, dégoûté par sa lâcheté tout en savant qu'en se refusant à l'aimer il la protégeait. Parfois, il se demandait qui de lui ou de son honneur elle aimait le plus, mais comme il la chérissait trop pour le lui reprocher, il l'aidait de son mieux en maintenant une distance entre eux.

Lui tournant à demi le dos, il ajouta finalement :

- Vos dames de compagnie ont fait un excellent travail. Cette coiffure vous va à ravir.

Il était lâche, mais il l'aimait. Que pouvait-il faire ou dire d'autre ?
Miobë Marchebois
Marchand

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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Mer 22 Mai 2013 - 12:45

Toute droite sur son fauteuil, Miobë sentait la sueur couler le long de sa nuque. Son cœur battait si fort contre ses côtés que Gaspard allait forcément s’en rendre compte, c’était sûr ; il allait au moins remarquer ses mains trembler. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle les avait jointes sur ses genoux. La situation n’est pas si gênante, Miobë, se dit-elle. Garde ton calme, ne laisse jamais personne être conscient de ton trouble, et tout ira bien. Elle fit donc de son mieux pour arborer un visage impassible, en s’efforçant de respirer avec calme. La tête légèrement détournée, l’air peu impressionnée, elle n’en suivait pas moins du coin de l’œil les moindres faits et gestes de son ami.

Il la touchait et lui parlait comme seul son mari était autorisé à le faire. Que les places soient échangées, par Vama ! Gaspard Laragore méritait de connaître enfin le bonheur ! Etait-il obligé de rester un hors-la-loi ? Il était intelligent, quelqu’un de bien. Il pourrait apprendre un métier, ou ouvrir une Auberge. Elle avait entendu à sa voix qu’il n’aimait pas la vie qu’il menait ! A moins qu’elle ne s’enfuie avec lui. A moins qu’elle ne retourne pas auprès de son mari. A moins qu’elle s’arrange pour retrouver Gaspard quelque part, qu’elle reste avec lui. S’il était d’accord.
S’il était d’accord, pourrait-elle abandonner son rang, sa famille, sa maison, vivre dans le péché avec un Hors-la-loi ?

- Ecoutez, je…

Pourquoi se sentait-elle coupable de ce qu’elle allait lui dire ? N’avait-elle pas le droit d’être heureuse elle aussi ? Ils se voilaient la face depuis bien trop longtemps déjà.

- Je veux savourer vos baisers, vos étreintes, plus que je ne peux le dire, Gaspard…

Le bonheur lui était interdit, au même titre que la liberté de pouvoir faire ses propres choix ! Ravagée par le chagrin et la culpabilité, elle se détourna promptement. Il fallait qu’elle mette fin à cette situation au plus vite. L’atmosphère était trop intime, l’air trop plein de possibles.

- Mais je crains mon époux aussi. Je ne peux pas risquer qu’il découvre que j’en préfère un autre ! La honte s’abattrait sur les Marchebois et nous serions victimes de la méchanceté des autres familles ! Ecoutez, il faut mettre fin à notre conversation, Gréon ou un autre serviteur pourrait venir et nous surprendre.

D’une voix, basse, qui respirait le mensonge, elle ajouta :

- Il faut que vous vous mariiez, que vous trouviez une femme qui aura le droit de vous aimer, qui vous donnera des enfants et qui vous fera oublier votre situation précaire. C’est la meilleure chose qui pourra vous arriver, croyez-moi.
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Posté dans Re: Le fruit défendu   - Dim 9 Juin 2013 - 15:02

On dit que l'espoir peut faire vivre un homme. Mais en l'occurrence, espérer quoique ce soit ne faisait que le faire souffrir d'avantage. Au fur et à mesure que les mots de Miobë coulaient à travers lui comme une lame déchirant son coeur, il sentit celui-ci se serrer. Les yeux rivés dans ceux de son amie, il espérait. Espérait qu'elle se trompait, qu'elle finirait par se taire, rejeter ses précédentes affirmations pour se blottir contre lui. A nouveau, l'espoir le détruisait. Ses rêves partaient en fumée. Pour la seconde fois, il eut la sensation que tout lui échappait : sa vie, la femme qu'il aimait, mais aussi la possibilité d'être heureux. Il n'était qu'un pion que les plus puissants manipulaient ; tout d'abord Istovie, et à présent Miobë. Si elle n'en avait pas conscience, son amie lui ôtait pourtant tout bonheur en se dissimulant derrière ses barrières nommées "honneur" et "Déolin". Lui brûlait d'envie de la serrer contre son coeur. Mais celui-ci n'existait plus. Elle l'avait détruit avec ses mots.
Se marier, sans elle ? Non, c'était inconcevable. L'idée même de tenir une main autre que la sienne lui paraissait irréaliste. Il songea qu'elle devait être bien égoïste pour suggérer une chose pareille : ainsi, elle-même craignait une vie de hors la loi mais la conseillait à une autre ? Désirait-elle à ce point son départ définitif pour lui souffler une telle idée ? Elle qui, quelques instants plus tôt, lui reprochait sa trop longue absence...
Comme ses yeux s’embuaient, il détourna la tête pour lui éviter de constater la douleur que ses paroles lui avaient causées. "Je vous aime, Miobë, il en est ainsi et cela ne changera rien !" aurait-il aimé lui crier. Au lieu de quoi, il s'efforça d'oublier la boule qui se formait dans sa gorge.

- Je vois. se contenta-t-il de dire, incapable de masquer une part de souffrance dans sa voix. Miobë paraissait sûre d'elle, et à nouveau il espéra que... non. Tout espoir était vain et apportait son lot de douleurs. Mieux valait accepter son sort avant que les choses ne s'aggravent d'avantage...

Se levant avec raideur, il fixa un moment la fenêtre, contemplant sans les voir les badauds qui se pressaient dans la rue. Bientôt il les rejoindrait et, immédiatement, une part de lui-même se prépara à ce retour à la réalité. Redevenir une ombre, un inconnu auquel personne ne prêtait attention. Personne hormis une seule, et celle-ci lui demandait à son tour de disparaître.
Gaspard aurait voulu hurler, la saisir par les épaules pour la forcer à voir les choses en face : ils ne pouvaient vivre loin l'un de l'autre. Plus que la distance, leurs retrouvailles ternissait peu à peu leur relation, car chacune d'elles était synonyme de départ. Encore et toujours partir. Comme une valse éternelle où aucun des deux danseurs ne se décidait à faire un pas pour guider l'autre.

- Vous avez probablement raison. Il serait inconvenant de... bon. " Le coeur meurtri, il inspira et poursuivit en s'efforçant de parler d'un ton neutre, même si ses yeux reflétaient la peine qu'elle lui infligeait : " Je ferais sans doute mieux de partir. Merci de votre invitation. " Il aurait souhaité ajouter quelque-chose, mais les mots qui lui venaient à l'esprit n'auraient fait qu'aggraver la situation. Et il n'était pas certain de pouvoir en supporter plus.
A cet instant précis, Gaspard haïssait Miobë autant qu'il l'aimait.

Il se rendit jusqu'à la porte par laquelle il était entré, et elle l'accompagna. Probablement son excellente éducation l'obligeait-elle à se montrer une hôte agréable jusqu'au bout. Même si, il le savait, elle ne désirait rien d'autre que fuir pour ne plus avoir à le regarder. La jeune femme avait beau se montrer froide, Gaspard la connaissait suffisamment bien pour deviner sa propre douleur. Cela avait du être aussi difficile pour elle de le dire que pour lui de l'entendre. Mais cela n'excusait pas sa lâcheté. Mais était-ce lâche que de veiller à ce que rien ne leur arrive en restant aux côtés d'un homme qui la brutalisait et qu'elle n'aimait pas ? Gaspard n'en était plus très sûr.
Avec délicatesse, il la remercia à nouveau pour son accueil parfait, la félicita pour celui-ci, et se força à sourire. Il ne désirait pas que la dernière image qu'elle eut de lui fut un visage défait. Pourtant, alors qu'il s'apprêtait à la quitter, une pulsion folle le fit se rapprocher d'elle. Tendrement, il déposa un baiser sur sa joue. Sa peau était douce et délicatement parfumée. Comme elle ne bougeait pas, et comme animé par un courage qu'il ne se connaissait pas, Gaspard l'embrassa à nouveau, sur la pommette cette fois-ci. Puis sur l'autre joue et, lentement, leurs visages se tournèrent l'un vers l'autre. Ses lèvres frôlèrent les siennes, presque avec timidité. Durant une courte seconde, ils furent tels deux adolescents méconnaissant tout l'un de l'autre, puis leur amour fut plus fort que la frontière qui les repoussait sans cesse. D'une main douce, Gaspard effleura sa nuque, tandis que Miobë plongeait ses doigts dans sa chevelure sombre. Leurs souffles se mêlèrent et, pendant un temps qui leur paru durer des siècles et trop peu longtemps à la fois, ce fut comme s'ils s'aimaient à découvert.
Lorsque leurs visages se séparèrent, ils ne purent s'éloigner l'un de l'autre. Gaspard savoura le corps brûlant de celle qu'il aimait contre lui, savourant la douceur de sa nuque et les frissons que causaient ses doigts dans ses cheveux. Ce fut lui pourtant qui la repoussa le premier, dénouant ses bras avec délicatesse. Leurs yeux se croisèrent. Au moment où il se penchait vers elle, il souffla une dernière fois :

- Prends soin de toi.

Lui tourner le dos fut un supplice. Chaque mètre qui l'éloignait d'elle était comme marcher pieds nus sur un lit de braises, mais il se refusa à faire demi-tour. Gaspard rabattit son capuchon, et son visage retomba dans l'ombre. Un inconnu, à nouveau. Mais il était également le danseur qui avait osé guider sa partenaire pour leur prochaine valse.

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Posté dans Re: Le fruit défendu   -

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