Histoire
Morhenya et Khylin avaient toujours vécu simplement. Tous deux au service d'une famille de cultivateurs, ils se contentaient de peu et n'avait jamais cherché à avoir plus que ce que le destin leur avait offert. Pourtant, quand Morhenya réalisa un jour qu'elle portait la vie en elle, la femme n'en fut que plus heureuse. Pourtant, quand l'enfant vu enfin le jour, le couple su immédiatement que pour lui, la vie serait difficile.

Erhenyce était né avec une maladie rare... Peau pâle, yeux bleu virant parfois au rouge. Le bambin était tout sauf un Korrulien d'apparence. Cependant, le couple élevèrent leur fille dans les traditions de leur peuple et jamais ils ne firent en sorte à ce que leur enfant ne se sente différent... Non, ce fut le reste du peuple qui s'en chargea. Trop différente, trop fragile, toujours obligé de se protéger du soleil... Erhyn fut rejeté presque toute sa vie. Elle fut habituée au non respect des autres envers sa personne bien qu'elle tentait vainement de s'intégrer.

" môman, j'vais leur montrer à tous! moi quand je serais grande, je veux être un soldat! et plus personne ne se moquera de moi ! "

Ce fut à l'âge de quinze ans que Erhenyce perdit son père. Les mots prononcés enfin c'étaient perdus dans le temps, ils n'étaient plus qu'un vieux souvenir, une ambition d'enfant malheureuse. Pourtant, lorsque sa mère se retrouva seule, vivant plus difficilement, Erhyn réalisa alors que cette ambition d'enfant innocent n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Elle resta quelques années encore auprès de Morhenya pour l'aider dans son travail puis quand elle eut enfin le courage et l'âge nécessaire, la jeune femme s'enrôla chez les veilleurs pourpres.

Ah le prestige de l'uniforme... On peut dire que cela faisait son petit effet. Bien évidemment, on cessa de regarder Erhenyce de haut, cependant les gens restaient les mêmes, cruel et sans vergogne. A présent on se contentait de murmurer dans son dos, à voix basse... Quoi qu'il en soit, ce nouveau départ avait été bénéfique pour Erhyn, mais voilà, une chose la rattrapa bine trop vite et ce n'était pas une question de moquerie. Non, son albinisme était un véritable problème et bien au-delà sur sujet de l'apparence. Sa vue médiocre la gênait dans la majorité de ses démarches, visé... attaquer... La plupart des coups étaient mal placés, un rayon de soleil trop fort dans le visage et les choses dérapaient. C'est comme cela qu'Erhyn écopa de sa grande blessures de guerre... Un forban plus fort, plus malin et surtout elle qui voyait trop mal. La lame avait entailler profondément la chair et Erhyn avait manqué d'y rester ce jour-là... Le pire dans tout cela fut que ses confrères d'armes ne lui prêtèrent même pas main forte et la laissèrent pour morte dans le désert avant qu'une autre escouade ne la retrouve agonisante. Ce fut son dernier vrai combat.

Fin de carrière ? Pas tout à fait... Morhenya avait toujours eu un certain talent pour la médecine. Les trucs de grand-mère comme on disait. Erhyn redoutait de se retrouver au coeur d'une bataille, non pas qu'elle avait peur de mourir non, cela allait bien au-delà. Si elle-même avait été blessé, elle n'oubliait pas qu'un seul moment de faiblesse, un seul maillon faible et c'était la chaine qui lâchait. Elle réalisait que ses mauvais pas risquait à tout moment de mettre la vie de ses confrères en jeu. C'était... inadmissible. Alors Erhyn décida de se spécialisé... Sa mère avait partagé avec elle son savoir durant toute son enfance. C'était un moyen d'être utile et de pouvoir rester chez les veilleurs. Erhenyce apprit tous ce qu'elle devait savoir et de simple soldat, passa médecin des veilleurs. Elle était passé du rang de maillon faible au maillon indispensable.

Voilà donc deux ans qu'Erhenyce occupe le rôle de médecin chez les veilleurs. Réparer les petits bobo ? Soulager vos petits mots ? Pas vraiment... Car Erhenyce, loin d'être effrayé par le sang, avait choisit de se spécialiser dans la chirurgie. Le sang, les tripes, les membres arrachés... Très vite on parla d'elle et les soldats, tous rang confondu ne tardèrent pas à la renommer la Dame de Sang. Un surnom originale qui n'était dû qu'à sa fâcheuse tendance à agir vite et bien... si vite et si bien que parfois, elle était prête à faire souffrir un soldat en le rabibochant sans anesthésie pour le renvoyer plus vite à la bataille. On parlait d'elle comme d'une bienfaitrice, comme d'une bouchèrent... Quoi qu'il en soit, à présent beaucoup redoute la venue de la dame de sang dans leur rang. Alors, gare à vous si vous vous blessez, car si vos blessures semble parfois insoutenable, n'oubliez pas qu'un médecin pourra vous faire encore plus de mal... pour votre bien.