Enfin ! Enfin j'allais pouvoir prouver mon courage et mon intelligence. Peut-être n'étais-je pas la plus forte d'entre nous, mais je sais que je pourrai compter sur ma ruse et ma volonté. Il faut absolument que je me fasse remarquer si j'espère être respectée par les marteaux des Bois de Koun. En tant que membre du clan Hagen, je me dois aussi de faire honneur à ma famille, ce coûte que coûte. Je me suis préparée, je sais que j'y arriverai. Que sont les coups et la douleur face à la chance de pouvoir se battre en tant que marteau des Bois ? Qu'est-ce qui pourrait me faire échouer avec mon arc sur moi ? A moins qu'ils ne me brisent le bras peut être. Une « petite » femme vous dites ? Laissez-moi vous montrer ô combien vous vous trompez.

Pourtant, lorsque le premier coup me brisa les premières côtes, la désillusion s'abattit sur mes épaules. Tout ce en quoi je croyais, tout ce en quoi j'étais sûre, tout cela devint aussi branlant que la survie d'un nourrisson sans sa mère. Le souffle coupé, la douleur indescriptible me voilà les yeux, ou peut être étaient-ce les larmes ? Un cri inaudible sortit de ma bouche. Mes jambes fléchirent et je tombai à terre, le souffle court, recroquevillée sur moi. Quelle naïveté. Où était passé tout ce courage et cette détermination dont je débordais il y a quelques instants ?

Je ne devais pas me concentrer sur la douleur, au contraire, je devais me focaliser sur mon but. L'effort était écrasant, m'obligeant à lutter contre mon propre instinct de survie. Ne penser qu'au but ultime. Devenir une guerrière des Bois de Koun.

Je regardais autour de moi et ce que je vis me pétrifia. Ils m'attendaient, de leur regard durs et froids, que je me relève pour subir un autre de leur coup. Mon coeur se serra. Il me semblait aller à l'abattoir. Je fermai les yeux et serrant les dents je me relève tant bien que mal. Aucune larme ne coulera. Vous voulez me battre ? Vous voulez me voir fléchir ? Vous pouvez toujours aller vous faire foutre. La colère et la détermination flamboyaient dans mes yeux. Je comprenais désormais pourquoi les animaux les plus dangereux sont toujours ceux qui sont blessés ou acculés. Ils n'ont plus rien à perdre et n'ont plus qu'un seul objectif : survivre. Nous ne sommes ni des dieux, ni des êtres surnaturels. Nous ne sommes que des Hommes qui tentent de survivre et c'est ça qui nous rend plus fort que tout.

D'autres côtes se brisèrent et le sang gicla de ma bouche dans un gargouillis écoeurant.


Trois jours s'étaient bientôt écoulés. Le froid mordant de la nuit brûlait ma chair et mes yeux, mais cela faisait longtemps que je ne m'en préoccupais plus. La douleur était insupportable et le moindre mouvement me faisait crisser des dents et je devais faire attention à ne pas respirer trop profondément et avaler par petites bouchées. Pour survivre j'avais dû utiliser mon lien pour tuer et pouvoir me nourrir. Impossible d'utiliser mon arc arc des côtes fêlées. Je créais des balles en cuivre, pas plus de sept, j'étais incapable d'en faire plus. Puis, je les faisais fuser vers leur point vital qui leur était fatal à coup sûr : la tête. Pas le temps de faire du feu et surtout, la fumée indiquerait ma position. C'était donc viande crue. Je m'attaquais toujours au plus nourrissant en premier c'est-à-dire le foie. Moi qui m'étais promis de ne pas utiliser le lien à cette fin. Encore preuve que peu importe ce qu'on nous raconte, la difficulté du rite est inimaginable tant qu'on ne l'a pas vécue. Dire que j'en rêvais la nuit, comme d'une bénédiction qui allait me tomber dessus. Je ne pensais en fait qu'à pouvoir fanfaronner devant les autres jeunes. Cela ne faisait que trois jours et pourtant j'avais l'impression que tout cela avait commencé il y a bien plus longtemps. Le souvenir de comment j'étais avant le rite était tellement lointain pour moi. On aurait dit que j'avais vieilli de plusieurs années d'un seul coup. Tout ce à quoi j'aspirais tant, je le trouvais désormais futile et sans réelle importance sauf une chose : les Bois de Koun. La volonté et l'obstination d'y faire partie était plus forte que jamais. Je me promi même de devenir l'un des marteaux les plus reconnus de la faction, pourquoi pas seconder le Hön ? Je me rattachais à ces rêves comme un condamné à mort se rattache à l'espoir de se voir gracié.

Pendant trois longs jours, j'étais devenue une proie blessée. Le chasseur chassé. J'avais dû ruser, étaler des excréments sur mon corps pour piéger les sentinelles, me cacher dans des trous et des tanières abandonnées, me battre même une fois contre un hettarotta à qui j'avais essayé de voler une carcasse de chevrin. Je ne me sentais plus humaine. Pourtant, pas une seule fois l'idée d'abandonner ne m'avais traversé l'esprit et de cela j'étais fière de moi. J'étais vraiment prête à tout pour passer le rite, même si j'avais l'impression que j'allais m'écrouler au prochain pas, même si je n'arrivais plus à distinguer sur moi le sang des animaux que j'avais abattus du mien. Malgré toutes les difficultés, j'avais tenu bon. L'aube était enfin là. Les rayons du soleil filtraient derrière la Chaîne d'Adiem et éclairaient mon visage méconnaissable, strié de blessures, boueux, sale. Dans mon regard, la colère n'y brillait plus, mais une infinie résolution l'avait remplacée. Cette persévérance ne quittera d'ailleurs plus mes yeux et on pourra toujours y lire cette lueur de courage, née dans les méandres du désespoir, de la douleur et dans le sang.

Enfin je traversais les portes de Pleyrion. La vie s'arrêta, les villageois stoppèrent net leur activité et se tournèrent vers moi. Tout ce que je pus voir, fut leur regard ébahis, à croire qu'ils ne s'y attendaient pas. Avec un sourire au coin des lèvres, le regard victorieux je souffle :

- J'ai... réussi.

Puis, tout devint noir et je sombrai dans l'inconscient.




La lune brillait haut dans le ciel sans étoiles et ses rayons filtraient à travers les houppiers des arbres de la canopée, éclairant de sa lumière argentée le sous-bois. Ce -dernier semblait être comme piégé dans le temps, car aucun bruit ne perçait le silence presque religieux de la forêt. La neige tombait à petits flocons et rien ne perturbait la froide monotonie de ce spectacle quant au loin une lumière apparut. La flamme de la torche résineuse découpait une silhouette sur le tronc des arbres qui avançaient doucement dans la neige. Celle-ci vêtait une longue cape et son visage était entouré d'une épaisse fourrure que portait sa capuche. A chacune de ses expirations de la vapeur s'échappait et s'élevait dans le ciel nocturne.

Astrid Hagen, une femme Eyfeyde, recherchait la solitude que seuls ces bois arrivaient à lui accorder. Il y a des gens en ce monde qui préfèrent la solitude, mais il n'y a personne qui puisse la supporter. Astrid ne faisait pas exception à la règle, même si elle avait besoin de se trouver seule cette solitude lui pesait. Elle s'arrêta net, torche à la main, au milieu de ces grands arbres et de cette neige qui s'étendait à perte de vue, elle se sentait minuscule. La jeune femme s'approcha d'un grand séquoias et posa délicatement sa main sur le tronc couvert de mousse. Elle ferma ses paupières et leva son visage fin vers la lune. Enfin, son esprit s'égara et flotta au sein de la terre. Elle percevait les métaux et les minéraux cachés comme un trésor sous la neige.

*Je n'arrive peut-être pas à lier mon esprit à celui des plantes, mais je suis capable de ressentir leur flux vital grâce aux minéraux qui se trouvent en elles *

La jeune femme ne savait pas combien de temps elle était restée ainsi, mais un bruit la sortit de sa transe. Elle se tourna vivement pour savoir ce qui l'avait surprise, mais sa torche ne lui permit pas de voir bien loin, tout ce qu'elle vit fut la danse incessante des flocons qui tombaient. Le silence qu'elle trouvait apaisant quelques instants auparavant lui parut soudainement sinistre et angoissant. Ravalant son inquiétude , elle savait qu'elle n'était pas loin de Pleyrion, jamais elle ne saurait trop idiote pour s'aventurer trop loin en pleine nuit. Ce serait la meilleure façon pour se faire tuer.

Tous ses sens en alerte, ses muscles bandés et son regard perçant, elle était prête à sortir son arc quand elle se souvient de l'avoir laissé chez elle.

* Merde. Qui sait peut-être que tu deviens folle et qu'il n'y a rien... *

Cependant, un craquement derrière elle lui fit lâcher sa torche et sortir d'un mouvement rapide ses dagues mais quelque chose d'énorme lui bloqua les poignets et serra si fort qu'elle crut qu'il allait les briser. Les dagues tombèrent elles aussi dans la neige et dans un cri de rage Astrid fut acculée contre un arbre, l'empêchant de voir son agresseur. Ce -dernier pesait son poids et écrasait Astrid contre le séquoias, empêchant le moindre mouvement tandis qu'il appuyait d'une main puissante la tête de l'Erfeydienne contre le tronc rugueux qui blessait son visage. Le sang commençait déjà à couler le long de sa joue.

- Alors, comme ça le Vif-Argent se laisse prendre aussi facilement hein ? Tu vois ce qui arrive quand une femme ne reste pas à sa place.

Cette voix, Astrid la reconnaissait et elle aurait préféré ne jamais la connaître. Wulfric. Un homme aussi imposant par sa taille que par sa force. Il devait être aussi grand que son frère Ed' et il semblait pouvoir la briser aussi facilement qu'une brindille.

Astrid avait vingt-six ans donc en âge de se marier et étant la soeur du Hän Halfred elle était plutôt un bon parti. A ses quinze ans son père l'avait déjà présentée à certains hommes, mais elle les repoussa tous, nullement intéressée. A la mort de son père, peu de temps après, son frère aîné Halfred la laissa tranquille, trop occupé à prendre en main l'organisation du clan pour s'occuper d'un mariage. Malheureusement, quelques années plus tard, le Hän reconsidéra la question et trouva que le mariage serait une bonne solution pour renforcer les liens entre les différents clans que constituaient le clan Hagen. Astrid faisait à ce moment-là déjà partie des Bois de Koun et s'était déjà taillé une place et une réputation de guerrière farouche au sein de la faction, surnommée le « Vif-Argent ». Sa personnalité bien trempée et son regard gris défiaient les prétendants et Halfred.

Elle était même secrètement soulagée que Ed les repousse. Cependant, il y en eut un que rien ne semblait faire fléchir. Un homme grossier d'une brutalité sans nom, qui ne jurait que par le sang et la guerre. Un véritable Eyrfeydien si l'on pouvait dire. Tout en lui était synonyme de bestial. Tout ce qu'il cherchait s'était une place de choix au sein du clan et il avait trouvé en Astrid une occasion d'arriver à ses fins. Pleyrion le considérait comme courageux et héroïque, Astrid ne trouvait en lui aucune intelligence, seulement un homme qui ne voyait le monde que comme un grand champ de bataille, prêt à tuer quiconque juste pour le plaisir de tuer. Il se disait serviteur du Gardien, mais percevait-il seulement la valeur de la vie qui l'entourait ?

- Pour un homme qui se vante d'avoir tué une dizaine de Déserteurs à lui seul, laisse-moi te dire qu'attaquer une femme par derrière entache ta « légende », à moins qu'elles n'étaient toutes des femmes et que tu les as eues de nuit, comme tu le fais maintenant avec moi ?

A ces mots, il resserra son emprise sur son bras qui était bloqué derrière son dos. Elle poussa un gémissement de douleur entre ses dents. Wulfric s'approcha de son visage et souffla à son oreille :

- Tu parles trop, tu as toujours trop parlé. Tu te crois plus forte et plus intelligente que moi hein ? Tu n'es rien d'autre qu'une femme et jamais tu ne sauras égale à un homme. Jamais tu ne seras égale à moi. Je vais te montrer à quoi sert une femme, peut être qu'ensuite seulement tu sauras où est ta place.

Ses mots la glacèrent d'effrois. Son coeur battait à la chamade, il fallait à tout prix qu'elle se dégage. Toute sa vie elle se sentirait souillée par cet homme et trahie par son corps. Elle ne serait plus jamais la même. Plutôt mourir que de le laisser gagner sur elle !

Wulfric dégagea sa main du visage d'Astrid et la glissa sous sa tunique de laine. Il caressa son ventre plat et remonta pour agripper violemment un sein d'Astrid. Cette-dernière se débattait autant qu'elle le pouvait mais s'interdit de hurler. Il allait peut-être briser son corps, mais jamais il ne brisera son esprit. Wulfric abandonna la poitrine de l'Erfeydienne et commençait à délacer furieusement son propre pantalon de cuir puis plongea sa main vers l'aine de la jeune femme. Il poussait des grognements et des sifflements dignes d'un koun en rut. Astrid eut soudainement l'envie de vomir.

Quand tout espoir sembla vain, un grondement sourd et menaçant se fit entendre derrière le dos de Wulfric. Alors qu'il s'apprêtait à soulever la cape d'Astrid et à écarter ses jambes, celui-ci se tourna brièvement vers l'origine du bruit. Deux yeux jaunes et intimidants étaient braqués sur lui. Astrid sentit la pression sur son bras se relâcher. C'était sa chance ou jamais.

D'un coup sec elle se dégagea de son emprise et se retourna vers Wulfric, pouvant enfin voir l'homme qui s'apprêtait à la violer. Quand celui-ci se concentra à nouveau sur elle, le poing de l'Erfeydienne vint s'écraser contre son nez, elle pouvait sentir les os se briser sous ses doigts. Le sang gicla et fit reculer Wulfric qui poussa un hurlement de douleur. Au moment où il rouvrit les yeux, les lames des dagues d'Astrid menaçaient déjà son cou, prêtes à faire leur devoir. Cette fois-ci, l'homme leva doucement ses mains en signe de soumission. Mais aucune clémence ne se lisait dans le regard d'Astrid. Elle savait ce que cet homme était sur le point de lui faire et il n'aurait eu aucun remords.

- Allons Astrid. Tu sais bien que tu ne peux pas me tuer, commença-t-il, un sourire au coin des lèvres.

Mais ce sourire disparut à l'instant où Astrid entailla légèrement la peau de son cou, ce qui laissa couler un sang épais. Elle cracha entre ses dents :

- Dis-moi pourquoi est-ce que je ne t'égorgerai pas sur le champ ?

- Parce que si tu me tues tu n'auras pas d'autre choix que de raconter à tout le monde ce que je t'ai fait. Hors je sais que tu n'en as pas envie n'est-ce pas ?

Astrid ne répondit pas. Cette enflure avait raison. Si elle le tuait, Halfred voudra savoir pourquoi et elle n'aura d'autre choix que de tout raconter au procès. Elle voyait déjà le regard déçu de ses camarades de la faction et comment Pleyrion la verrait. Comme une femme incapable de se défendre seule, une femme faible. Comment une femme n'ayant pas pu se protéger d'elle même pourrait être capable de protéger Pleyrion ? Ses yeux s'embuèrent de larmes mais elle tint bon. Il était hors de question que l'image qu'elle s'était construite au fur et à mesure des années, que la confiance et le respect si durement gagné, soit détruit par Wulfric.

- Très bien. Je ne te tuerai pas, du moins pas maintenant, mais sache que si tu racontes quoique ce soit à quiconque... Tu connais le sort que Pleyrion réserve aux hommes de ton espèce et même si tu n'as pas réussi à me violer, crois-tu réellement que Halfred ou même Ed te laissent en vie ? Tu ne m'auras pas deux fois, Wulfric.

Sa voix était remplie de dégoût. Son regard se figea un instant par quelque chose puis se détacha pour aller vers Wulfric, un sourire narquois aux lèvres.

- Cependant, tu mérites quand même une punition. Wina.

Les yeux jaunes qui l'avaient sauvée étaient en fait Wina qui sortit finalement de l'ombre pour se jeter sur le visage de Wulfric, toutes serres dehors. L'elfym poussa un long glatissement, le même qu'elle utilise lorsqu'elle plonge sur une proie. L'Eyfeydien poussa des hurlements de douleurs et le sang giclait sur la neige si blanche. Il tentait de se protéger le visage par ses bras et finit par s'enfuir en lâchant avec un regard haineux:

- Sale chienne ! Je te tuerai un jour, toi et ton piaf !

Astrid le regarda partir jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le noir. Elle rengaina finalement ses dagues. La torche s'était éteinte depuis longtemps dans la neige et l'obscurité dominait la forêt. Seule la lune lui permettait de voir où elle allait.

Wina s'approcha doucement d'Astrid et lui lança un regard interrogateur.

- Je vais bien, rassure-toi.

*Est-ce que je le pense vraiment ?*

Elle savait que l'elfym ne la comprenait pas mais le ton calme et rassurant de sa maîtresse suffit à Wina pour se détendre.

Astrid ne put que constater que son beau plumage blanc était devenu écarlate par endroit. Le sang qui avait coulé de son visage avait séché et formait désormais une croûte. Il allait falloir qu'elle nettoie tout cela avant de rentrer. Soudain, une douleur lui lacera son flanc. Le souffle coupé, Astrid s'agenouilla, les bras enlacés sur elle-même. Cependant, la douleur finit par disparaître aussi rapidement qu'elle était apparue.

* Cette blessure ne guérira-t-elle donc jamais ? *

Au moment du rite de passage pour devenir un marteau des Bois de Koun, comme la tradition l'exige on se doit de briser les côtes, le tibia ou l'avant-bras de celui qui souhaite passer l'épreuve. Malheureusement, ces blessures sont violentes et le rétablissement est long et douloureux ainsi qu'incertain. Pour Astrid ce fut le cas et l'une de ses côtes a mal guéri. Depuis, il lui arrive d'avoir de brèves crises comme celle qu'elle vient d'avoir.

Puis, le labyrinthe de Mo Duinne. Une épreuve aussi puissante par sa signification que traumatisante. Jamais un guerrier n'oublie son rite de passage. Astrid se nettoya le visage avec de la neige puis se releva et siffla doucement Wina. Il était temps de rentrer. Sur le chemin du retour, elle ne pu s'empêcher de repenser à Mo Duinne ainsi au rite de l'Aviné. Ses souvenirs la plongèrent dans le passé.

* * *

Actuellement, Astrid se bat en tant que guerrière des Bois de Koun pour repousser les envahisseurs qui tentent d'accaparer leurs terres. Trop de Hagen y ont laissé la vie et sous ordre de son frère le Hänek du clan Hagen, tous doivent mourir. Elle ne faillira pas même si au fond d'elle, elle se sent attirée par ce que ces étrangers représentent. Outre la mort et le blasphème, ils incarnent un nouveau monde, inconnu des siens. Jamais il n'avait été question de terres lointaines dans les récits des anciens. Cependant, son esprit est pour l'instant fixé sur une chose : protéger son peuple et exterminer les étrangers.

NOTE : Concernant le changement de position du narrateur (à la première puis à la troisième personne), c'est parce que j'ai voulu tester dans quelle position je préférais raconter. Si j'ai mal lu le règlement à ce sujet, pitié ne me fouettez pas, je changerai bien évidemment