~° Aayla Laïka °~

Quel beau privilège que de pouvoir donner la vie ! Mais ce privilège en est-il vraiment un lorsque le prix à payer est sa propre vie ? Quoiqu'il en soit la venue au monde d'une petite fille coûta à sa mère sa place sur terre et à son père la perte de son âme sœur. Aayla était désormais là malgré tout, en parfaite santé. Son père, politicien bourgeois ne se remit jamais vraiment de la perte de son épouse, et voyais en sa fille celle qui avait tué son aimée mais aussi tout ce qu'il en restait. La petite grandit donc entre les tiraillements de son père auxquels elle ne comprenait rien, mais tout de même consciente de ne pas être ce que son père aurait voulu. Sa première préoccupation devint donc d'être la meilleure qui puisse être, dans tous les domaines, ce qu'elle parvint à faire... Ou presque ! Aux yeux de son père, Aayla vivait car sa femme lui avait donner son souffle de vie, elle ne devait donc pas le perdre, il l'entoura donc d'une bulle ultra protectrice où tout microbe, objet con-tendant ou autre dangers était prohibé. Petite poupée parfaite pour son papa, voilà ce que fut la vie de l'enfant jusqu'à son adolescence.

À ses 15 ans le petit monde lisse de Aayla s'effondra. En effet, son père était malgré son chagrin dont il tira même une certaine force. Un jour en meeting il se fit poignarder en plein cœur. La bulle de verre de la petite princesse se brisa en mille morceaux. Son seul repère avait disparu, elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Mais au lieu de sombrer dans une dépression noire, elle rebondit extraordinairement vite. Forte de ses connaissances elle était loin d'être bête, si aujourd'hui elle n'était plus rien à la disparition de son père c'est parce qu'elle n'avait eut de cesse d'exister pour lui, de n'être que sa poupée, sa copie. Elle devait devenir quelqu'un, devenir elle. Pour cela il lui fallait un électrochoc, il fallait que sa vie change radicalement. Dans un éclair de génie ou de folie Aayla décida de quitter sa vie confortable et de se lancer à l'aventure, de vivre, de renaître. Elle fêtait alors son seizième anniversaire.

Emportant avec elle une confortable somme d'argent qui lui restait de son père elle vécu pendant deux ans sur les routes, allant de villes en villes, de contrée en contrée, de rencontres en rencontres... De plus en plus riche de son expérience à mesure que sa bourse diminuait. Certes tous les jours que Vama faisait n'étaient pas roses, elle découvrit ce dont son père (paix à son âme) avait toujours voulu la préserver : la violence, l'alcool, le crime, le sexe. Bien que pour ce dernier elle se découvrit un goût plutôt prononcé. Lorsque son porte monnaie rendit ses dernières pièces, Aayla fut contrainte de gagner sa vie par elle même, elle aurait pu retourner à la maison, elle savait qu'elle y serait bien reçue, et serait à nouveau choyée mais elle préféra assumer sa nouvelle vie et ses choix. La belle se prostitua alors dans une maison close de luxe, une chance dans son malheur.

Elle avait alors tout juste 18 ans, elle qui était promise à une vie dorée loin du besoin, la voilà endettée, catin, mais elle se sentant vivante et entièrement elle. Ce dernier sentiment l'empêcha de se morfonde dans sa situation, et faisait d'elle une jeune fille pleine de vie au sourire radieux qui ravissait les clients de la maison. Elle renia définitivement son nom, ne voulant pas salir la mémoire de son père, et se fit appeler Foxy professionnellement, gardant son prénom dans l'intimité. Ainsi Aayla fut très vite très demandé, et sa clientèle lui permit de racheter ses dettes en seulement deux ans, mais elle ne partit pas immédiatement. En effet, elle était bien nourrit, logée, et traitée comme la poule aux œufs d'or... jusqu'au jour où un de ses amants pour lequel elle avait un très fort penchant (pour ne pas dire qu'elle en était amoureuse) lui proposa de parcourir le monde à ses côtés. Riche marchant il paya le prix fort pour que la patronne du bordel consente à la laisser filer. L'oiselle ne se fit pas prier pour prendre son envol avec son jules.

S'en suivirent 3 années merveilleuses dans la vie de le jeune fille devenue femme à présent. Forte de sa très bonne éducation, et de son expérience de la vraie vie elle voyagea de part le monde, amoureuse en plus de cela, elle se sentait invisible. Parcourant aussi bien les mers que le désert, de Matroos à Korrul, s'enrichissant un peu plus à chaque voyage, elle prit même goût au marchandage. Il l'appelait Sweety, mais elle n'avait toujours pas retrouvé de nom. Lui il lui aurait bien donné le sien, mais sa famille lui en voulait déjà assez de s'être entiché d'une putain, s'il l'avait épousé... Il fallait attendre, disait son jules, ils seront bien forcés de t'accepter, il faut donner du temps au temps… Le temps, ennemi cruel et impitoyable ! Il paraît qu'il mange la vie, et il faut croire que la vie de son amant était bien appétissante car la mort vint le cueillir en pleine force de l'âge. Un jour en pleine mer, un navire pirate aborda le navire marchant du duo. Rien d'épique, tout se passa très vite, l'affrontement fut bref. Aayla réussit à négocier la vie de l'équipage en échange de leur marchandise qu'ils cédaient au pirates. Dans l'agitation elle n'avait pas vu son homme à terre, une balle en plein cœur. Triste fin. La tristesse de la jeune femme était certes immense, et semblait inconsolable, elle aurait pu retourner dans la spirale qu'elle avait connu 4 ans plus tôt, mais non. « C'est la vie ! » se dit-elle. Replonger serait revenir en arrière, non, elle elle n'allait que de l'avant. Elle ne savait pas un jour son cœur serait de nouveau apte à tomber amoureux, mais même lorsqu'on l'a perdu, l'amour qu'on a connu laisse un goût de miel éternel, ça lui suffirait surement...

Aayla prit le temps de faire son deuil, mais comme elle avait abandonné le commerce il fallait bien qu'elle vive. Et certaines blessures ne cicatrise qu'avec le temps (encore lui !) . Elle ne sait plus très bien pourquoi elle engagea dans la milice, mais l'idée de faire le bien et d'avoir de l'autorité lui plaisaient pas mal. Commençant au bas de l'échelon elle réussit, en plus de se faire une place respectée en tant que femme, à monter au grade de pilote. Elle se plaisait plutôt bien à ce poste, elle aimait conduire des engins rapides dans lesquels la moindre fausse manœuvre lui faisait perdre la vie et faisait grimper son taux d'adrénaline. Cette dernière était devenue presque au même titre que l'endorphine une drogue (son ancien métiers ne l'avait pas dégoûtée de la chose ) . Elle c'était aussi découvert un goût pour l'autorité, au point de vouloir aujourd'hui se faire une place dans les plus hautes sphère de la milice et devenir la première femme général, et qui sait, mourir enfin.