Histoire

C’est dans les plaines d’Argenlac, près du Loch des Ecailles Noires, que s’était installé le clan Markin depuis trop de générations pour s’en souvenir. Allié aux clans Njällson et Balhweauch depuis un passé lui aussi trop flou, la communauté vivait en autonomie parfaite et ne désirait grossir les rangs d’aucun autre clan, préférant ce mode de vie sans trop de contraintes.

C’est donc là que Naquit Nivilk, premier enfant du Hanëk Markin. Ce fils était destiné à devenir fort et combattif à en juger par l’éducation qu’il reçut. Le paternel ne lui accorda aucune marque d’affection et le traitait sévèrement afin de lui forger un caractère fort et indépendant qui lui permettrait de conserver la liberté des trois clans. Le fils du Hanäk Balhweauch endossa de lui-même le rôle d’un grand frère protecteur et dur à la fois, l’ennuyant régulièrement pour le mener à des luttes physiques, prémices des entraînements aux armes. Excepté cette franche amitié qu’il avait tissée avec Krölt’k Balhweauch, tout laissait espérer qu’il n’aurait aucune faiblesse et deviendrait un Hänek impitoyable et insensible. Ce qu’il est maintenant, je vous le concède, mais il est une femme vers qui ses pensées vont chaque jour.

Aurah, sa sœur, vint au monde sans pouvoir l’observer. Cette cécité n’avait rien de révoltant pour Nivilk qui la prit d’affection dès le départ et se jura de la protéger de quiconque lui voudrait du mal. Mais lorsque ce fut son propre père qui la renia en l’envoyant à un Oracle, il n’eut d’autre choix que d’accepter ce fait, malgré de vives protestations. Les années passèrent sans qu'il n'ait aucune nouvelle de sa cadette. Bien qu'il n'en ait jamais rien montré, se dissimulant derrière un masque de cynisme et d'arrogance, il était perpétuellement inquiet à son sujet, et s'était juré de la retrouver un jour.
Il s’oublia dans la violence des entraînements de Krölt’k, progressant à une vitesse fulgurante et passa l’épreuve du labyrinthe sans trop de difficultés. La puissance et la force qu’il avait développées durant ces années étaient inspirées par une rage contre son géniteur et une dévotion envers le Gardien qui grandissaient sans cesse. L’Entité avait pris le dessus sur le paternel qui n’avait plus aucune autorité sur son fils et qui le voyait sombrer dangereusement dans son fanatisme. Jusqu’au jour où Nivilk le provoqua en duel, mettant en jeu son statut de Hanëk. Le combat fut équitable et jugé par les membres des trois clans qui désignèrent Nivilk vainqueur lorsqu’il plongea sa lame dans l'abdomen de son père qui, fier de sa progéniture, expira son dernier souffle dans un sourire.

Fort de son nouveau titre, le jeune erfeydien âgé de vingt-cinq ans fit germer une idée nouvelle dans la communauté : partir au sud et rencontrer d’autres clans. Cette lubie ne satisfit guère au clan Njällson qui préféra conserver sa position sur les berges du Loch tandis que les clans Balhweauch et Markin firent route vers la chaîne d’Adiem. C’est là qu’ils rencontrèrent des clans envieux de reconstruire ce qu’on leur avait enlevé : Pleyrion. Y voyant un signe, Nivilk joignit ses hommes à l’effort et de nouvelles alliances naquirent, notamment avec le clan Hagen. Il se fit vite reconnaître comme étant un meneur d'hommes et prit la tête du village sans qu'on ne s'y oppose, avant de créer la désormais fameuse faction des Bois de Koun.

Cette nouvelle vie qu'il avait donnée aux clans Balhweauch et Markin lui avaient presque fait oublier son désir de retrouver Aurah, et comme on dit, c'est quand on ne cherche plus que l'on trouve. C'est en allant commander une épée chez une forgeronne dont il avait entendu vanter les mérites qu'il retrouva sa sœur derrière l'enclume. Il ne la reconnut pas au premier coup d'œil, les années ayant rendue très approximative le souvenir de son image. Ce ne fut que lorsqu'elle plongea ses yeux noirs qu'il sut qui elle était.
Depuis, le temps semble avoir repris son cours. Le frère rend visite à la sœur autant qu'il le peut et leur relation se rapproche de plus en plus de celle qu'ils avaient avant d'être séparés, bien qu'à présent la demoiselle sait se défendre. Il lui confia la réalisation de l'arme dont il avait besoin, lui donnant carte blanche. À présent, l'épée ne le quitte plus et fait sa réputation ainsi que celle de la forge à travers tout le pays.