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Tu r'veux un ver ?

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Posté dans Tu r'veux un ver ?    - Sam 13 Juil 2013 - 12:04



Le sifflement des bourrasques glacées, le crépitement des torches... La nuit soupire, sur l'étendue gelée. Le Soleil n'est plus visible, et dans le dos du géant, se devine le Mur, forme haute serpentant sur l'horizon. Les familles sont rentrées à l'abris de leur maison et du froid, même si les plus sensibles ne partagent guère plus ce sentiment de sécurité. Leur affinité avec la glace sur laquelle est bâtie leur village leur fait sentir au loin... Ce à quoi la haute silhouette, se tenant à la limite entre les habitations de pierres et l'étendue blanche, demeure sourde. Ce qui ne l'empêche pas de guetter, se contentant de sa vue et de ses faibles perceptions.

Dhungaärd lève un instant les yeux vers les étoiles qui se devinent dans la lumière déclinante. Bientôt sombre. Bientôt la fin d'une journée, qui n'aura pas vu d'autre retour... Disparus, ou heureux retardataires ? Là était la question qui taraudait bien des esprits, à l'égard du dernier groupe de chasseurs manquant à l'appel. Les autres étaient revenus, avaient lutté pour parvenir jusqu'au village... Et demeuraient à présent acculés avec les autres. Avec les jours qui se suivent et se ressemblent, le silence se fait plus profond. Les Sentinelles n'ont pas hurlé depuis... Longtemps. Le jeune Shaas n'a pas besoin de les regarder. Les gardiens du village sont là, tendus comme les hommes, prêts à donner toute leur voix... Sans rien vraiment pouvoir faire.

Comme sortant du sommeil, il s'ébroue. L'inactivité, et le froid font tomber ses paupières. Un peu de neige tombe de ses épaules et de sa tête, alors qu'il fait quelques pas, avant de s'immobiliser à nouveau. Percevant du coin de l’œil le regard du petit animal, qu'il côtoie depuis depuis le début de sa veille. Toujours la même bête, dont le poil bleuté se parsème de gris, l'ensemble de la meute semblant cerner le village, pour mieux guetter. Le moindre mouvement. La moindre vibration. L'étendue blanche et son silence mensonger.

A l'origine, Söd ne pensait pas rester longtemps. Söd, que Dhungaärd suivait depuis plusieurs mois maintenant. Söd, qui l'aidait à maîtriser son lien, à se faire aux Shaas, et qui tentait de lui faire se faire de nouvelles relations. Pour la jeune recrue, cela lui semblait plutôt inutile. Il obéissait, répondait et parlait s'il considérait cela comme nécessaire... Et c'était tout. Mais le Shaas expérimenté ne l'entendait pas de cette oreille, sans que son "protégé" n'y comprenne goutte. Sa dernière idée était d'aller rendre visite à sa famille, Dhungaärd à sa suite.

Söd, qui dormait depuis deux jours, pris par la fièvre succédant à la disparition de son bras.

Un temps plongé dans une ambiance chaleureuse, Dhungaärd l'avait été, qui lui évoquait celle qui se perdait dans la brume de ses souvenirs les plus enfouis... Avant que la réalité ne vienne mettre un terme à ce repos. Un groupe de chasseurs étaient revenu d'une chasse, le traîneau que tirait leur howok transportant son lot d'animaux abattus, autant de peau à troquer et à transformer en vêtements, autant de chair à saler et à consommer... Du moins, c'était l'image qu'avait eu les villageois, devinant une silhouette à travers le manteau neigeux... Jusqu'à ce que retentisse le brament de l'animal. Tirant un traîneau vide, à l'arrière arraché, une silhouette humaine silencieuse s'accrochant aux rênes... Stupeur et horreur voilée, alors que les questions fusent, certains voulant s'élancer pour aider l'homme blessé.

Mais une réponse fusa d'elle même. Dans un craquement qui se réverbéra à travers la glace, une forme blanche jaillit du sol gelé dans un sifflement aigu... Gueule ouverte sous l'howok beuglant de terreur. L'animal, englouti, l'humain et le traîneau entraînés sous terre, alors que la créature semblait se laisser glisser presque avec douceur, son repas emporté... Cela à moins d'une trentaine de mètres des premières maisons, et des observateurs sous le choc. Un autre groupe dans les jours qui suivirent avaient eu plus de chance. Deux chasseurs étaient revenu. Sur six. Et Söd y avait laissé son bras, en tentant d'arracher un troisième survivant de la gueule d'une des créatures.

Wörmen... murmura Dhungaärd, son souffle chaud se condensant dans l'air froid de la nuit qui venait.

Ou plutôt wôrmyn, d'après les plus sensibles des manipulateurs de glace. Mais cela, hommes comme femmes le taisaient. Et le Shaas guettait depuis lors. Toujours au même endroit, en compagnie de la même Sentinelle. Gardant son regard brumeux, malgré les attentions des habitants qui pensaient une telle veille vaine, dirigé vers l'Ouest... Et son clan. Si près, mais séparé du village par une étendue froide que les créatures avaient investi sans prévenir. Aucun échange n'avait pu être réalisé avec l'extérieur depuis la première attaque. Le silence s'éternisait...


Soudain, la Sentinelle se dresse avec un gémissement. Le Shaas n'a rien perçu, si ce n'est le sifflement du vent... Mais l'animal trépigne, comme inquiet, hésitant à hurler. Le Shaas fait un pas, voulant percevoir, autre chose que son corps impatient, autre chose que le métal ceignant son épaule, autre chose que le froid de la nuit qui vient. Un bruit derrière lui, d'une porte craquant, quelques bruits de pas dans la neige, les battements de son cœur qui résonnent...

Il y a quelque chose... chuchote quelqu'un derrière lui, comme craignant que les créatures ne l'entendent. Quelque chose... Pas sous, mais sur la glace !

C'est le moment que choisit la Sentinelle pour hurler. Le Shaas bondit, n'y tenant plus, le petit animal s'élançant à sa suite sur l'étendue blanche, sans vouloir se taire, glapissant de plus belle, alors que derrière eux, le villageois hurle.

IL Y A QUELQUE CHOSE SUR LA GLACE !

Dhungaärd court dans le noir, la sentinelle sur ses pas. Il ne voit que la neige qui vient le frapper, alors qu'il aimerait voir plus loin, ne perçoit que la plainte du vent et l'agitation derrière lui, alors qu'il aimerait entendre le souffle de ce qui arrive. Ils viennent de l'Ouest... Chasseurs, ou d'autres ? Qu'importe. Ils viennent. Et ils ne savent pas.

Enfin il croit l'entendre. Le son de pas, de voix peut-être... Où sont-ils... Tout droit, la sentinelle ne se détourne pas, encore tout droit, vers l'Ouest... Mais il l'entend aussi, alors qu'une note paniquée emplit le nouveau hurlement du petit gardien. Le craquement de la glace, qui gronde dans la nuit. Ils viennent sous la glace... Dhungaärd emplit ses poumons d'air.

WÔRMYN ! tonne sa voix dans l'immensité gelée où jouent les prédateurs.
Fjölan Kallhjärta
Peuplade

On m'appelle Fjölan Kallhjärta


Infos Personnage
RANG: Peottre, Nivilk, Agazhar, Dhungaärd, Hermine, Alenoä, Edörja, Niklas, Oönvüla.
VILLE & APPARTENANCE : Ystenhaim, Shaas d'Argent, Clan Kallhjärta
MON AGE : 26 ans
Féminin
MESSAGES : 1003
AGE : 30
INSCRIT LE : 05/05/2012
PSEUDO HABITUEL : Sumire
Joyaux : 7200
http://www.ile-joyaux.com/t732-fjolan-kallhjarta#16739 http://www.ile-joyaux.com/t2021-faction-erfeydienne-les-shaas-d-argent
Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 14 Juil 2013 - 8:15

Parti depuis une semaine dans un patelin hasardeux, pas de réponse à plusieurs Rhywyns envoyés, et comme si ça ne suffisait pas, il avait avec lui une recrue qui nécessitait une attention particulière. Parfois elle regrettait d’avoir confié l’apprentissage de Dhungaärd à Söd, mais malgré son côté souvent nonchalant, il était indéniable qu’il avait su rapidement insuffler le véritable esprit des Shaas d’Argent à ce géant. Et elle ne doutait pas que son apprenti devienne sans tarder un de ses meilleurs guerriers, si cela n’était pas déjà le cas.
N’étant jamais mieux servis que par soit même, Fjölan décida d’aller voir en personne ce qui se tramait là-bas. Elle avait agrippé Hermine par le col pour l’emmener avec elle, la posant pour l’instant sans explications sur son Wyrmide, avant de se mettre en route sur les étendues gelées. Le voyage s’était fait en silence, seulement interrompu lorsque la gamine demanda enfin ce qui se tramait.
Le temps était brumeux, mais elle connaissait ces terres. La direction était pour l’instant facile à déterminer et elle savait que le village se trouvait derrière un terrain vallonné, dont la hauteur permettait de mieux deviner les alentours. Fjölan entendit des bruits étranges et se pressa pour faire gravir prestement la montée au reptile. De son observatoire naturel, elle devina un attroupement sur l’étendue, au comportement étrange, chacun semblant sur ses gardes. Intriguée, elle continua sa route. Une fois descendu de la colline qui surplombait la plaine, le Wyrmide sembla s’agiter, sifflant et s’ébrouant légèrement.  La factionnaire fronça les sourcils, surprise par ce genre d’attitude de la part d’un animal habituellement placide. Raccourcissant ses rênes et serrant ses jambes sur ses flancs, elle lui fit comprendre qu’il avait à avancer quoiqu’il se passe. Il eut un cri dont elle reconnut la voix.  Le groupe s’était retourné avec des regards paniqués, certains tremblaient mais tous étaient méfiants. Le seul qui était à peu près calme était la personne qu’elle était venue chercher. Elle descendit de sa monture, la laissant à sa subordonnée, pour aller à la rencontre de Dhungaärd. La chef de clan avança d’un pas lourd et lâcha d’un ton sec, qui ne lui était néanmoins pas directement adressé :

-J’espère que ce tire-au-flanc de Söd avait une bonne raison de s’offrir des vacances sans même prendre le temps de prévenir. Qu’est ce qui se trame ici pour que tout le monde soit aussi affolé ? J’ai cru entendre le mot « Wörmyn », mais je ne perçois rien...

Le factionnaire allait répliquer, mais une réponse de toute autre nature pourtant tout aussi parlante se fit entendre. Un hurlement strident qui n’appartenait qu’à une seule créature résident ici aux Erfeydes. Une secousse se fit sentir sous leurs pieds et sans poser plus de questions, la jeune femme dégaina, aux aguets. Il eut un instant de silence lourd et pesant, suivit d’un nouveau tremblement, plus brutal et annonçant un assaut imminent. Lorsque la bête sorti de la neige dans un fracas terrible, l’Erfeydienne se contenta d’esquisser une grimace, reculant et resserrant ses doigts sur son sabre à la vue de la mâchoire claquante. Elle se senti d’un coup extrêmement  stupide de ne pas avoir senti correctement la présence d’un monstre aussi imposant et horripilant.

-Par les tripes du Gardien, qu’est-ce que je hais ces saloperies.

Consciente de la célèbre sensibilité de ces bêtes au feu, elle posa quelques gouttes d’ithylium sur son épée, pour l’enflammer comme elle le faisait si souvent. Le sol remuait et rendait la localisation des vers difficile, tant elle opérait sur toute la surface.  Un d’entre eux décida de se mouvoir à l’air libre, rampant sur la glace en agitant son horrible carcasse reptilienne.  Elle jeta un regard sévère à Hermine, lui demandant mentalement de ne pas rester inactive et la bouche en cœur devant le spectacle. Quand elle se retourna, elle était face à second Wörmen qui était sorti à son tour de l’étendue gelée. Prêt à se délecter de viande humaine, il ouvrit lentement son immonde gueule, que Fjölan ne tarda pas à faire fermer d’un grand coup de lame brûlante, le laissant aller se choisir une autre proie ailleurs. Sa méfiance était au maximum et elle observait le sol comme l’horizon avec une concentration sans faille. C’était bien toute une harde qui réclamait ici un festin.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 14 Juil 2013 - 18:59

Assise sur le sol, les jambes croisées sous elle, les doigts de la jeune fille parcouraient en silence le bois de son arc. Son arc long était presque aussitôt grand qu'elle, et pourtant rarement on avait vu une personne se servir si bien de cette arme, avec autant d'agilité et de puissance. Son lien de glace s’accommodait particulièrement bien avec ce type d'arme, plus en tout cas qu'avec un lien de terre.
Enfonçant son couteau profondément dans le bois, elle formait des volutes rondes et limées sur le corps de l'arme. Son ancien arc était usé, bien trop à présent pour qu'il ne fusse fiable sur un champs de bataille. À tout moment la corde pouvait lâcher et le bois commençait doucement à craquer à chaque flèche tirée. Il était plus dangereux qu'il n'était utile – un peu à l'image d'Hermine.
Fjölan à ses côtés s'agaçait. Elle tournait en rond, rôdait, maugréait des injures parfois. Les choses n'avançaient pas, et restant dans l'ignorance, elle semblait de moins en moins supporter d'avoir à attendre autant Söd que son élève. Hermine ne s'en occupait pas. Elle ne s'y intéressait pas non plus à vraie dire. Elle jeta en silence son couteau fait d'os dans la neige et banda l'arc. Il lui fallut s'y reprendre à deux fois avant d'arriver à bander le nerf de wyrmide autour des deux extrémités de l'arc. Elle le tendit, une fois, deux fois, mais la corde tint. L'arc était fin prêt.
Elle passa dessus une sève blanche et le gratta avec des écailles de wyrmide pour rendre le bois plus résistant mais également plus beau – avec ce aspect griffé. L'arc était prêt – Hermine également.

Quand Fjölan l'attrapa comme un chaton, Hermine ne comprit pas. Ses fesses tombèrent sur la selle du wyrmide de la chef des Shaas, et ils partirent. Comme ça. À l'aventure. La plus petite releva les yeux sur sa chef sans un mot. Elle lui faisait confiance, de ces confiances aveugles qui forment les hommes à la guerre. C'est tout naturellement que le voyage se fit dans le silence, jusqu'à que la curiosité ne prenne le dessus sur le silence.  « Où va t-on ? » avait-elle demandé, avec nonchalance. La destination lui importait peu, mais l’appréhension était toujours là. Même des années après, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de s'imaginer mourir sur un champs de bataille.
Cela n'avait rien de très apeurant pourtant. Elle pensait alors au Gardien, et elle s'imaginait embrasser l'éternité et le vague, ne plus devenir qu'un fin filet d'ombre et de glace. Un flocon. Elle aurait aimé être une sorte de flocon auprès de Gardien. Un flocon blanc comme la neige. Ça lui ressemblait assez bien. Fragile et gracieux. Blanc et froid.

Ses songes s’évaporèrent quand l'animal se fit à vrombir, stressé tout d'un coup. Hermine décrocha de son épaule son arc nouveau. Sur son doigts gauche glissa une flèche en prévention. Ses yeux d'or glissèrent sur la plaine derrière Fjölan mais rien à l'horizon ne bougeait. Par quelle diablerie est-ce que la bête sentait quand eux ne voyait pas ? La brume envahissait le parterre de glace.
Finalement Fjölan décida de descendre. Hermine remit dans son carquois d'os le carreau en ardoise et attrapa les rennes à la place de l'Oeil. Les rennes en main, ses yeux ne quittèrent pourtant pas la plaine. Le danger venait de là. Il sentait de plus en plus fort...

Le cri résonna. Puissant. Cinglant comme un coup d'épée.

Le wyrmide se dressa sur ses pattes arrières, s'ébrouant pour finalement être contenu par la petite conductrice. D'un coup brutal sur les rennes, la créature abbatit de nouveau sur le sol et s'écarta en toute vitesse pour laisser place, un peu plus en arrière encore, à la gueule béante d'un wormyn. Hermine posa ses yeux sur le vers géant qui semblait intéresser par l'Oeil. La chef lui jeta un regard qui semblait dire qu'il fallait qu'elle bouge... à quoi bon pour un seul vers ?
La petite descendit finalement du wyrmide, arc en main. Quelques gouttes d'huile glissèrent sur le carreau qu'elle sortit du carquois d'os. Elle banda l'arc, la flèche également qui se recouvrit petit à petit d'une épaisse couche de verglas. Elle visa le second wormyn qui venait de sortir de la terre. Elle tendit la corde entre ses doigts, et la relâcha sèchement. La flèche se dirigea vers la première bête et perça le cuir de sa peau, mais la flèche était si petite qu'elle n'aurait grand effet que si elle se révélait par la suite utile.
Son lien de glace ne leur servirait par exemple, sauf si...

Elle reposa ses yeux sur Fjölan comme pour savoir si ils avaient une idée de comment s'organiser, ou si ce soir, ça serait à celui qui frappe le plus fort et le plus vite.
Invité

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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Lun 15 Juil 2013 - 12:24

Un étrange instant, hors de la situation où le danger gronde, alors que celle que reconnait Dhungaärd comme sa chef de clan, l'interroge, exprimant son incompréhension. Le temps n'est pas à la parole, Oeil. Mais les mots ne franchissent pas ses lèvres, alors que la glace cède sous l'attaque vorace du wörmen. Le métal a glissé de l'épaule du guerrier et commence à tournoyer, alors qu'il observe la créature jaillir de la glace, avec ce même hurlement qui avait tant retentis ces derniers jours... Alors que son interlocutrice répondait à un premier claquement de dent d'un revers enflammé, tandis qu'une Shaas inconnue évitait à leur wyrmide d'être rapidement englouti par un second prédateur, avant de riposter d'une vaine flèche.

Et Dhungaärd ne comprenait pas pourquoi elles perdaient tant de temps à se regarder l'une l'autre, alors que deux Vers du Nord tendaient à nouveau leur gueule avide vers elles, nullement arrêtés par les coups qu'elles leur avaient adressé.

Une brève seconde, où il analyse, sa morgenstern sur laquelle court à présent une fourrure de flammèches parcourt un quart de cercle au dessus de sa tête... L'animal blessé par Fjölan finissait de frotter sa brûlure contre la glace... Tandis que la flèche décochée n'avait que... Le wörmen voulait le wyrmide. Maintenant... Inconsciemment, il compte sur la vigilance de la chef de clan, alors qu'il la laisse face au wörmen, préférant rejoindre en de grandes et prestes enjambées l'autre Shaas. Trop proche... Le ver se penche soudain, gueule béante, vers la femme. Corps et bois contre les dents acérées. Le résultat se devine...

La main de Dhungaärd saisit la frêle épaule avant de la tirer brusquement sur le côté, tandis que son bras armé envoyait, d'un puissant mouvement vers l'avant, faire rencontrer métal hérissé et chair blanche... L'ithylium enflammé comme bondissant de l'un à l'autre. Le coup fait vaciller à peine la créature, la sensation de brûlure ne l'empêchant pas de venir percuter le Shaas qui s'est avancé, le plaquant contre la glace. L'air est expulsé de ses poumons sous le poids de la créature, alors qu'il sent des dents commencer à entailler son ventre. Brûle, est sa seule pensée. Lâchant sa chaîne pour mieux libérer ses mains, il oppose à la poussée du wörmen sa force d'homme, insuffisante. Mais sa volonté agit. BRÛLE. Un hurlement de douleur l'assourdit. Le prédateur est distrait de sa proie, alors que de hautes flammes, exacerbées par la souffrance du Shaas, rugissent soudain sur son crâne.

A ce son se mêlent les beuglement du wyrmide, pris entre les deux géants. Les jappements aigus de la sentinelle, qui continue de crier dans la nuit, indiquant leur présence. Puis un léger sifflement, alors que du côté des lumières en provenance des habitations, arrivent quelques flèches qui frappent les deux wôrmyn, ainsi que les appels des villageois qui accourent, les incitant à se replier dans le village.

HRP:
Fjölan Kallhjärta
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 16 Juil 2013 - 17:45

La situation était périlleuse, il allait falloir réfléchir et agir vite, mais bien. Les animaux étaient certes moins organisés et malins que les hommes, mais ils restaient imprévisibles et destructeurs. Par réflexe, Fjölan se plaça dos au village, prête à frapper la moindre bête qui s’obstinerait à avancer en cette direction. Elle fronça les sourcils et s’adressa aux deux Shaas :

-Il faut pour l’instant éviter à tout prix qu’ils s’approchent trop des habitations. Monopolisez bien leur attention, tandis que les villageois s’échappent, il faudra par la suite les attirer dans la direction inverse.

Parler durant ce genre d’exercice n’était que très peu conseillé. La preuve en était, les vers recommençaient déjà à percer le sol, enchaînant des secousses désagréables en plus de pouvoir se révéler déconcentrantes. La chef de clan éloignait les bêtes à coup de lame enflammée, mais ces dernière vite impressionnées par les brûlures se montraient de plus en plus prudentes et venaient s’attaquer aux autres potentielles proies. Elle vit le Wyrmide se faire attraper par la queue et craignit une seconde qu’elle allait devoir rentrer à pied. Heureusement pour l’animal, son appendice caudal se détacha, comme pour tout lézard digne de ce nom. De plus, il répliqua bien vite par une morsure empoisonnée, dont certes le venin serait inefficace contre ces monstres, mais ses dents aiguisées assez cinglantes pour faire rentrer la créature sous terre, jusqu’à une prochaine attaque. Fjölan surveilla ses jeunes recrues, relâchant son attention pour leur donner de brèves instructions supplémentaires :

-Hermine, si tu peux aider à prévenir les points de frappes grâce à la sensibilité de ton lien, ça te rendrait un peu utile ! Quant à toi, Dhungaärd ! Occupe-toi de…

Elle ne finit jamais cette phrase, l’Erfeydienne disparaissant dans les mâchoires pâles d’un Wörmen démesuré. La bête agita son énorme mâchoire, avec grincement sonore qui pouvait passer comme moqueur aux oreilles des humains. Un lourd silence régna soudain dans la plaine, les villageois médusés devant la scène qui s’était déroulée dans une rapidité brutale.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 16 Juil 2013 - 18:12

Tout bougeait trop vite autour d'elle, mais elle ne s'en occupait que trop peu. Ce qui attirait tout son attention, c'était son duel. La bête la voyait, la bête la sentait, et Hermine la fixait en retour. C'était un défis inhumain : David contre Goliath. L'arc contre le ver géant. Nul homme n'aurait jamais eu l'idée de tenir tête à une créature pareille, aussi puissante qu'immense, mais Hermine Nibelungen n'était pas n'importe quel homme. Elle était l'erfeydien dont la vie comptait le moins, une de celle qui n'attachait absolument aucune importance à sa survie. Sa mission passait avant tout. Et ici, la mort du wôrmyn passait bien avant sa propre vie. Un village entier était sans défense, elle n'aurait jamais pu se pardonner s'il leur était arrivé quoi que ce soit. Pas que ces gens lui tint à cœur, mais c'était une éducation. Une éthique.

La bête écarta sa gueule. Elle banda son arc. Le fluide glissa sur ses doigts, recouvrant le carreau précis. Elle tira en arrière la corde. Le bout du carreau commença à se figer, gelé, mais la couche doucement augmentée, de petits pics acérés qui grandissaient... Elle attendait le bon moment pour lancer la flèche, la gardant légère pour qu'elle ne perde pas de sa puissance et de sa vitesse, qu'elle n'éclate qu'au tout dernier moment.

Le moment fut court, trop vif. Quelque chose la happa ; pendant une seconde, elle pensait alors au second wôrmyn, mais il ne fallut qu'une demi seconde pour comprendre la scène qui se jouait. L'impact fut brutal. Elle ne cilla pas. Le ver par contre émit un hurlement aigu, rongé pendant quelques instants par les flammes indélicates. Hermine posa ses yeux d'or sur le géant, d'un air qui aurait du être reconnaissant mais qui ne l'était pas du tout. Elle ne pipa mot pourtant et reporta aussitôt son attention sur le wyrmide. Celui-ci venait de se faire attraper le bout de la queue par une gueule affamée. Un petit sourire moqueur se dessina sur le visage de la plus petite alors qu'elle bandait son arc, en précaution.

« Hermine, si tu peux aider à prévenir les points de frappes grâce à la sensibilité de ton lien, ça te rendrait un peu utile ! » La jeune Nibelungen ouvrit la bouche mais fut aussitôt coupée par sa chef. Ce fut la première fois de sa vie qu'elle s'en voulut de ne pas avoir été plus prompt à rétorqué. « Quant à toi, Dhungaärd ! Occupe-toi de… »

« FJÖLAN ! »

La phrase tomba dans le silence. Soudain, dans la plaine, plus rien. Comme si le monde entier avait dit adieu... Hermine fronça lentement les sourcils, la mâchoire serrée.

Ce n'était plus drôle du tout... Plus du tout.

Ils avaient en face d'eux trois wôrmyns, trois dont un venait d'avaler goulûment leur chef de clan, un second venait de dévorer la queue de leur wyrmide, et enfin le dernier se remettait de la frappe du géant. Trois dangers pour deux guerriers... et un village à protéger.

« Fouteries de wôrmyns... »

La gamine n'avait pas l'air comme ça, mais son air était celui d'un démon des neiges. Elle fit quelques pas rapides dans la neige, s'arrêta et banda de nouveau son arc. Le troisième wôrmyn s'amusait à mordiller le sol tout autour du wyrmide affolé et apeuré qui à son tour claquait des dents pour éloigner le prédateur téméraire.
La flèche prit à peine un peu de poids quand Hermine relâcha la corde. La flèche vola, siffla dans l'air froid. La plaine retenait de nouveau son souffle. La flèche perça le cuir du vers ; aussitôt dans la chair, elle prit l'ampleur. Comme une poire de torture, les stalagmites touchèrent les organes de la créature qui se redressa aussitôt, hurlant de douleur sans pour autant tomber. Hermine pesta.
Profitant de l'instant de faiblesse du vers, ses pas rapides la rapprochèrent du wyrmide, cherchant à rattraper les rênes de la bête.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 16 Juil 2013 - 18:48



La voix qu'il avait guetté durant ses veilles. Celle de n'importe quel Shaas, plutôt que les cris des wörmyn oui... Mais celle-ci lui fit davantage ignorer la douleur. Repousser et brûler le wôrmen...

Une infime seconde. Un cri, son nom à elle.
Puis le silence des hommes.

Les ordres, Oeil... Le Ver frétillant sous l'assaut des flammes, il peut se tordre le cou, regardant là où se trouvait sa chef, quelques instants auparavant. L'autre Shaas est en train de mettre en joue un nouveau prédateur... Fjölan n'est plus sur la glace. Et les mâchoires du wôrmen qui l'approchait se sont refermées.

Non.

Sa main gauche, plutôt que de simplement repousser, s'accroche maintenant à la tête blanche. L'animal continue de hurler. Les flammes rugissent encore. La main droite recourbée vient frapper la plaie brûlante, grattant, arrachant les chairs qui se consument. Non. Hurlement. Coup plus fort, alors que des crocs percent son ventre. Qu'importe son sang. Qu'importe la douleur. NON. Mais des mots ne sont rien. La réalité est. Les injures de l'archère, la détresse de la monture... La réalité est. Le feu dévorant la tête blanche enrage à sa place, alors que son visage est fermé, ses yeux fixes. NON. QU'IL BRÛLE. L'ithylium hurle pour lui. Le wôrmen se redresse, rugissant sa souffrance, torche vivante, les flammes engloutissant son crâne.

Se redressant, le Shaas se détourne. Sourd. Ses oreilles bourdonnent, il n'entend plus qu'un son lointain. Et pourtant, il lui semble qu'un hurlement sans nom emplit son crâne. Il voit. Ne voit plus que la distance se réduire, alors que ses jambes engloutissent les quelques mètres. Où est-elle ? Il atteint la créature, dont le corps glabre ne cesse de frémir. Pas de morgenstern. Pas de hache. Sa main se referme sur la fiole et la brise, les éclats lui entaillant la paume... Et l'ithylium la recouvre.

Un simple couteau. La tête se dresse à plusieurs mètres du sol. Alors deux entailles dans le flanc pâle. Deux mains l'une contre l'autre, avant de leur frayer un chemin dans la chair.

OU EST FJÖLAN KALLHJÄRTA ?

L'ithylium s'embrase, et le feu hurle, se déversant des plaies. Avide.
Fjölan Kallhjärta
Peuplade

On m'appelle Fjölan Kallhjärta


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RANG: Peottre, Nivilk, Agazhar, Dhungaärd, Hermine, Alenoä, Edörja, Niklas, Oönvüla.
VILLE & APPARTENANCE : Ystenhaim, Shaas d'Argent, Clan Kallhjärta
MON AGE : 26 ans
Féminin
MESSAGES : 1003
AGE : 30
INSCRIT LE : 05/05/2012
PSEUDO HABITUEL : Sumire
Joyaux : 7200
http://www.ile-joyaux.com/t732-fjolan-kallhjarta#16739 http://www.ile-joyaux.com/t2021-faction-erfeydienne-les-shaas-d-argent
Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mer 17 Juil 2013 - 7:11

Elle était vivante. A deux doigts de se faire avaler, seule son épée plantée dans l’énorme langue pour la retenir, mais vivante. C’était un miracle qu’elle ne se soit pas fait broyer par la mâchoire immonde du Wörmen.  Fjölan eu un rire nerveux, bénissant le Gardien d’avoir protégé sa vie. Il allait maintenant falloir qu’elle tienne bon, car il lui devait encore sortir de là. La situation en plus d’être périlleuse lui mettait une odeur des plus immondes dans le nez. Le ver essayait de déglutir, se tordant pour avaler ce repas bien récalcitrant. Elle entendait à l’extérieur les cris de ses compagnons, qui résonnaient comme bien lointains, la motivant pour trouver une solution. Alors, la factionnaire retira son sabre de la chair de l’animal, glissant dangereusement jusqu’à son gosier.  
La bête se figea, droite comme un i et une sorte de gloussement grave et bref anima ses entrailles. Lentement, une lame vint percer la gorge épaisse de l’animal, pour ensuite en faire le tour, décapitant la créature de l’intérieur, avec une force qui ne résidait qu’en les êtres voulant à tout prix survivre. La tête tomba lourdement, et du corps du Wörmen émergea une Fjölan en état de fureur monstrueux, couverte d’un mucus immonde dont elle ne prenait même plus compte de la présence. Elle avait vu situation plus reluisante, mais au moins, elle était en un seul morceau.

-Maintenant c’est une affaire personnelle.

Elle haussa cependant un sourcil en voyant la mine décomposée de Dhungaärd. Un peu titubante, elle tapota l’épaule du géant pour lui demander de se ressaisir. Mais elle-même brûlait de rage face à cette situation ridicule qui lui aurait causé la mort la moins glorieuse qu’elle pouvait espérer. Mais visiblement, cela ne lui servit pas de leçon et elle se relança dans la lutte, bien décidé à leur faire payer la frayeur qu’ils lui avaient faite. De plus, c'était eux qui étaient maintenant en situation inférieure. Deux gros vers contre trois factionnaires enragés. Et pas n’importe quels factionnaires, des Shaas d’Argent. Fjölan avait un peu perdu en énergie à cause de sa péripétie, mais sa hargne ferait tout le boulot. Tenant son sabre et concentrée au maximum, elle attendait qu’une tête émerge, pour la frapper sans pitié.
Les villageois arrivèrent enfin pour leur prêter main forte, la plupart équipés d'armes de fortune, mais tous déterminés à protéger leurs foyers.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mer 17 Juil 2013 - 15:30

La flèche qui rencontre le cuir gonfle, et enfin le glaçon gèle la peau de la bête. Le vers recule, hébété un instant car il n'arrive plus à refermer sa gueule obstruée des stalagmites géantes. Le regard d'or est presque satisfait par l'effet de son attaque, et son esprit aussitôt vient chercher des solutions aux problèmes. Elle court rapidement, pour rattraper les rennes du wyrmide affolé. Elle ne pense plus à Fjölan. Elle essaye d'oublier, de totalement oublier les choses qui se passent mal et se concentre à avancer, car il n'y a qu'ainsi que l'on peut survivre. Ses yeux ont comme des œillères : elle ne voit plus que le wyrmide et les trois vers géants qui ne cherchent que leur mort.

« SUFFIT ! » hurle t-elle de nouveau, d'une voix qui se veut cinglante comme une flèche. Le wyrmide aussitôt s'allonge sur le sol, docile mais l'oeil toujours vif. Elle attrape alors les rênes de la bête et l'attire vers elle.

Derrière elle, un grand « boom » résonne. Pendant un instant, elle se dit que si elle se retourne, elle va trouver Dhungaärd sur le sol, écrasé par un débris, mais non, il est là. Debout. Et Fjölan est là aussi. Ses yeux d'or s'allument comme deux brasiers, et son sourire s'étire sur ses lèvres, de cette petite joie qui picote son cœur et attise la victoire.
Rien n'est perdu, tout est à gagner.

D'une poigne forte, elle attire le wyrmide vers le village, prête à reculer. En voyant le corps du wôrmyn mort, celui dont la tête est ravagée par les flammes semble prendre peur. Il recule dans un grondement assourdissant et sa gueule immense disparaît dans la terre avant même que la chef de clan n'ait pu lui donner un coup. La terre se soulève tout autour de son passage, elle en ressent les vibrations jusque sous ses pieds.
Une nouvelle vibration, plus importante cette fois, soulève le sol. La jeune Nibelungen n'a pas le temps de regarder par dessus son épaule qu'elle voit la gueule immense de son vers qui s'enfuit. Sa tête s'enfonce sous la roche qui se soulève. Le wyrmide est aspiré par une faille qui se dessine, éclatant le sol en plusieurs fragments, en plusieurs plaques. L'animal hurle, mais les rênes cassent et il se retrouve bientôt écraser entre deux blocs de terre. Le sang gicle et éclabousse en une mare rouge et chaude la neige tâchée. Hermine elle-même glisse le long de la neige, emportée par les blocs. Une roche plus grande, projetée par le mouvement du corps du vers, la heurte et l'expulse du trou qui se creuse. Emportée par le choc, elle atterrit plusieurs dizaines de mètres derrière, son corps volant comme une poupée de chiffon alors que le bloc roule sur le sol, trop rapide et trop violent. Les palissades du village sont alors la proie de la terre qui s'écrase tout contre, faisant tomber plusieurs panneaux de bois sur les maisons et les villageois. Une femme hurle, un enfant pleure. Quelqu'un est mort, mais Hermine ne sait pas qui, mais elle le sait. Intimement, elle le connaît : ce cri était celui du désespoir.

Sur le sol, il lui faut quelques longues secondes pour se remettre du choc. Elle ouvre un œil, puis le second. La lumière lui brûle la rétine mais la douleur est secondaire ; du moment que l'on souffre, c'est que l'on est vivant. Elle se redresse et se rends rapidement compte que son bras ne se soulève plus et que la douleur est insupportable. Pourtant, elle ne crie pas. Elle se relève – par instinct de survie, un instinct qu'elle a travaillé des années durant quand elle n'était encore qu'une déserteuse comme une autre – et regarde aussitôt autour d'elle.

Il y a plusieurs corps sur le sol. Elle ne les a pas vu, mais au delà du village, ils sont venus. Ils ont voulu aidé. Et maintenant...
Elle détourne le regard, impassible comme la mort.

Fjölan et Dhungaärd sont encore debout, mais les vers sont déjà loin.
Ils reviendront... La douleur va les rendre fou, et ils reviendront plus forts, plus nombreux aussi.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mer 17 Juil 2013 - 16:12


Vivante.

Une pensée simple, alors que le grondement qui lui vrillait le crâne s'est tu. La chef des Shaas est là, l'énorme carcasse du wörmen effondrée derrière elle. La tape sur l'épaule qu'elle lui adresse vient confirmer ce qu'il voit, bien qu'il n'en ait pas besoin. Ses flammes se sont calmées d'elles-même. Il retire ses mains de la chair morte. Fjölan est là. Il ferme un bref instant les yeux, alors que son cœur s'apaise, ne le frappant plus de l'intérieur.

Mais ce repos ne dure pas. Ses oreilles ne distinguent guère plus les hurlements, mais le sol qui tremble soudain est explicite. Se retournant, il assiste à la fuite d'un premier wörmen, puis du second. Si le ce mot annonce une "victoire", la réalité est tout autre. Car les créatures ne partent pas avec discrétion. Enfonçant dans la terre glacée leur long et énorme corps, elles brisent celle-ci à des mètres à la ronde, projetant des blocs gelés... Les villageois, même ceux demeurés à distance, ne sont pas épargnés. Le sol se dérobe et se fracasse sous leur pieds, du ciel tombe des roches qui les percutent, les écrasent... Dhungaärd voit l'autre Shaas et sa monture disparaître à la suite de l'un des vers. Des hommes qui avaient survécu aux attaques précédents, mais surtout des femmes, s'égaillent, la bouche ouverte sur des cris que le guerrier n'entend pas.

Tous tentent de fuir la "pluie" mortel. Un roc vient percuter Dhungaärd dans le dos, le jetant à terre. La brève vision singulière du sol qui se fissure à quelques centimètres de sa main. Puis il roule sur le côté, et parvient à se relever. Son regard se pose sur les murs des maisons les plus proches, qu'explosent certains projectiles. Torches dans la nuit. Silence sourd ponctué de petits bruits. Son sang pulse... Et goûte sur la neige. Un mouvement brusque sur le côté, une femme dont le crâne n'est plus, le bloc assassin ayant roulé plus loin. Continuant à avancer, d'autre silhouettes fuyant autour de lui, Dhungaärd voit un gamin... Aller dans l'autre sens, les yeux baignés de larmes. Sans un mot il se rapproche et le ramasse, sourd à ses plaintes. Ses ruades ne lui font pas lâcher.

Cela semble être une éternité de chaos, qui suit le départ des wôrmyn. Pourtant quelques minutes à peine, où personne ne semble assez loin pour ne pas risquer d'être écraser comme un insecte. Quand la dernière roche tombe... Dhungaärd a le souffle rauque. L'enfant lui échappe des mains, alors qu'il perçoit enfin, de loin, les cris de souffrance. Regardant autour de lui, il voit Fjölan plus loin... Puis l'autre Shaas, qui se relève. Les villageois se précipitent parmi les décombres et les rocs tombés, cherchant les blessés, ceux appelant à l'aide. Dhungaärd les suit sans vraiment y penser. Quand une roche est trop énorme, il joint ses forces à celle des autres, libérant quelques fois juste un membre écrasé de sous leur poids, parfois... Des corps entiers. Les cris sont moins aigus, mais le deuil règne.

Quand enfin il semble que chaque villageois a été retrouvé, vivant ou mort, Dhungaärd s'arrête, à quelques mètres des cratères par lesquels se sont enfuis les prédateurs. Il est temps de retourner au village... Hagard, il retourne sur ses pas. Étrangement, ses yeux ne prêtent plus attention à ceux qui l'entourent. Ni même à Fjölan, ou à l'autre Shaas. Ayant enfin atteint les décombres les plus avancés, il s'y adosse, et se laisse glisser. De la fatigue, je crois... Sa main qu'il pose sur son ventre mutilé est rouge...
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 23 Juil 2013 - 17:47




Sous ses yeux, les corps s'entassent, et elle sent en elle une étrange nostalgie, une tristesse poindre comme ils n'ont pas réussi à tenir les vers éloignés de ces gens qui aujourd'hui ont tout perdu, ou presque. Les palissades sont salement abîmées et il faudra quelques semaines avant qu'elles ne soient de nouveau viables. De même, il faudra agrandir le cimetière car ils sont nombreux les corps à tâcher le sol de leur sang. Elle-même sent le long de son épaule le liquide cramoisi qui glisse sur sa peau de nacre.
Dans cette horreur pourtant, le Gardien a été là. Elle le sait. Elle n'en doute pas une seule seconde et c'est ce qui lui fait oublier tendrement la haine et la colère. Elle se retourne vers Fjölan qui marmonne quelque chose en s'avançant vers le chef du village qui vient de se relever. Il lui manque le bout d'un doigt et son crâne saigne, mais ce n'est qu'une blessure superficielle. Pas de quoi inquiéter un howok.

Doucement ses yeux glissent jusqu'au Shaas qu'elle voit tomber comme une masse, glissant le long d'un roc. Derrière lui, une longue trace de sang couvre les pellicules les plus hautes de la neige. Du sang qui s'écoule de son ventre. La jeune Shaas finalement avance, d'un pas calme, léger. Elle a mal à l'épaule, et lui doit avoir mal un peu partout sans doute, mais ils souffrent et c'est bien ce qui les rassurent : ils sont vivants, et c'est tout ce qui importe.

Elle s'arrête alors à côté de lui. Ses pieds sont si petits que l'on dirait des pieds de sentinelle, alors que les bottes du géant font plus du triple. Elle n'ose pas imaginer comparer leurs deux bras car ils sont tous les deux le jour et la nuit. En temps normal, elle se sentirait diminuée, vexait même, mais pas aujourd'hui. Pas aujourd'hui car des deux, le plus amoché c'est bien lui.
En silence elle se glisse à genoux à ses côtés et le fixe de ses yeux clairs. Les doigts de sa main valide survolèrent sa peau, sans gêne, venant alors plonger dans la plaie sans y forcer, écartant le sang d'un mouvement du pouce pour y voir se dessiner les cratères creusées à même la peau, déchirée, rougie par le sang qui avait commencé sur les rebords à coaguler. Il faudrait cautériser. C'était tout du moins ce qu'elle s'était dit.

« Hermine » articula t-elle, sans être sûr qu'il ne l'entende « c'est mon prénom. Je sais que tu t'appelles Dhungaärd, et je sais que tu as besoin d'un médecin. Si tu as encore de la force, remet mon épaule à sa place et je refermerais ton ventre avant que tes boyaux ne gèlent. »

Sa voix allait avec son corps, une voix de petite femme, d'ange des neiges. Elle était pourtant sérieuse et ne craignait plus la douleur ni la souffrance depuis sa naissance. Sa vie durant elle avait souffert, et ce n'était pas une épaule démise qui allait l'arrêter.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Ven 26 Juil 2013 - 14:52

Quelque fois la vision de la neige entre ses paupières closes... Parfois non... Oscillant entre conscience et inconscience, le géant attend, attend que son corps aille mieux, ou qu'une voix autoritaire le tire de ses limbes. Mais c'est le contact d'une main qui le réveille totalement. Frémissant, car la main froide touche là où il devrait avoir mal, mais que le froid a engourdi... Qu'il n'a pas senti pourtant.

Ouvrant les yeux, il voit une femme penchée sur lui. La Shaas qui accompagnait Fjölan. Hermine, a crié l’Oeil. Hermine lui dit la guerrière... Seulement, l'entendre alors qu'il n'y a pas des dents qui déchirent sa chair, a plus d'impact. Se redressant un peu, il l'observe, alors que la mémoire lui raconte. Des mots écoutés, des mots qui ont pris leur place et y sont restés. Un simple nom les a ramené à la surface.

Je sais que ton nom est Hermine... Donor Kærlighed. Hore af den Fraktion. Ce qu'ils disent... dit-il dans un murmure, sans que ne s'y fasse entendre les mêmes émotions que ceux qu'avaient exprimé les premiers à les prononcer.

Des mots qu'il a entendu lors des rassemblements des Shaas, autour des feux de camp... Étrangement, il lui semblait que si quelqu'un avait évoqué la chef de clan de la même manière, son crâne aurait été aussitôt broyé. Dhungaärd se redressa un peu, fronçant légèrement les sourcils sous l'effet de la douleur qui se réveillait... Et que cette parole était inutile, mais la fatigue lui déliait la langue. Fermant un instant les paupières, il les rouvrit pour essayer de se concentrer sur la jeune femme... Et ce qu'elle lui demandait.

Ils ne disent pas si tu soignes bien. conclut-il. Cela ne sonnait pas comme un jugement, mais peut-être... Une mise à l'épreuve ?

Il ne se redressa pas moins, ramenant ses jambes sous lui, sans que rien ne trahisse les sensations de ses chairs abîmées, si ce n'est peut-être un peu de lenteur. Il souffla un grand coup, à genoux.

Je ne sais pas si ils gèleraient... Mais je ne crois pas vouloir le savoir. dit-il bas, baissant la tête.

Puis, sans plus traîner, il porta ses mains et son attention sur l'épaule et le bras de la Shaas. Avec sa morgenstern, ou lors d'autres entrainements, il s'était déjà démis un membre avec un faux geste. Donc il avait subi, avait vu faire, et avait déjà fait à d'autres. Alignant le bras avec l'épaule, il eut la force nécessaire pour la ré-emboîter d'un coup sec, l'os revenant à sa place avec un claquement. Derrière Hermine, Dhungaärd entraperçu Fjölan en conversation avec le chef du village... Plus tard la discussion.

S'adossant à nouveau à la palissade, il attendit, observant la Shaas... Guettant l'aiguille qui viendrait bientôt percer sa peau.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 28 Juil 2013 - 19:47

De ses grands yeux d'or, elle jauge, observe, dans le silence religieux de celle qui sait que ce sera douloureux pour lui mais que le froid a au moins cette présence d'esprit d'endormir les chaires. Elle fait alors claquer sa langue sur son palet quand il la surprend à la connaître, et si ça aurait pu être de par ses faits d'arme, au lieu de cela il la ramène de nouveau à la triste réalité : ce que les gens croient d'elle. Qu'elle n'est qu'une putain, ou tout du moins une fille de petites mœurs. Ça peut bien paraître difficile à croire au sein des Erfeydes, là où la morale est différent, et pourtant, sans doute en rapport avec le fait qu'elle est la fille d'un déserteur, ils l'ont toujours catalogués ainsi.
Sale, c'est aussi ce qu'ils disent. C'est sans doute ce qu'il pense lui aussi. Sur le moment, elle ne comprend pas ce qu'il entend par là. Ses yeux restent droits sur lui, sans une hésitation, sans un sourcillement. Elle ne leur fait jamais ce plaisir. Troublée par ces mots qu'on lui a craché cent fois ? Oh non. La force de l'habitude a pris le pas sur la pudeur et la honte. Aujourd'hui plus jamais, Hermine Nibelungen est un bloc de glace qu'une épée n’aurait pu entamer. Pas même de son tranchant.
Ses prunelles finalement se rembrunissent et ses prunelles attendent la suite. Que quoi ? Qu'elle ne le touche pas avec ses mains sales ? Très bien. Crève-là mon gars. C'est tout ce qu'elle lui aurait jeté comme réponse, quelques mots à peine, avec ce dédain qu'ont les femmes bafouées. Finalement les choses sont autres mais y ressemblent. Tout bas, la gamine marmonne quelque chose d'incompréhensible, soufflé par le vent, mais ça ressemble à une plainte à demi-mot, un petit « les autres, pour ce qu'ils disent... » et elle a raison.
Pour ce qu'ils disent d'elle..

La jeune fille ne bouge pas alors que le géant se traîne, lentement, lourdement. Elle regarde ses boyaux, imaginant un instant un morceau de ses tripes dégoulinaient sur le sol, mais les lambeaux de peau tiennent encore la structure en place, ça, et les côtes flottantes qui accrochent le tube engourdi. Elle relève les yeux et les pose sur le visage de l'homme quand il lui saisit le bras.
Son expression change et ses sourcils se froncent. Elle a l'air soudainement de serrer les dents – mais quel fou ne l'aurait pas fait au bord de la souffrance ? Son corps entier se tends, se crispe, et finalement elle émet un gémissement de douleur qui s'éteint dans une morsure. Ses dents qui s'enfoncent dans ses lèvres, assez pour les marquer des traces violacées de sa dentition, mais pas assez pour faire couler le sang. Elle reste quelques temps comme ça, droite, tendue, et finalement son bras retombe et elle bouge enfin les doigts.
Un voile nouveau passe sur son visage et on dirait à un moment qu'elle joue avec ses expressions. Elle soupire tout bas, de soulagement, car elle arrive de nouveau à bouger son membre et ses phalanges et – surtout – la douleur a disparu. Lancinante mais supportable, elle partira, elle aussi, plus tard. Elle a un sourire satisfait et repose ses yeux sur Dhungaärd qui attends. Il a l'air d'attendre son bourreau, et pourtant elle sera pour lui une sorte de sauveuse.

A genoux dans la neige elle se rapproche, à peine. Ses doigts laissent glisser une demi goutte d'ilithium, si fine et petite qu'il aurait été difficile pour un novice d'en tirer quoi que ce soit, et pourtant c'est une aiguille fine à l'aspect de débris de stalagmite, recourbée, qui fait son apparition, très fine comme il le faut pour ce genre de couture. Elle hésite un moment, et finalement se redresse. Elle hèle le premier pécore qui passe l'air hagard, et le ramène brusquement à la réalité. Mon pote a le bide ouvert sur dix centimètres alors bouge tes miches, qu'elle doit lui dire, bouge les ou je te boute le train arrière jusqu'à aux cimes hérissées !
Il disparaît quasiment aussitôt, et elle reste là, debout. Ses yeux courent sur le paysage dévasté. Il se perd quelques secondes sur Fjölan qui lui jette un regard – ou est-ce une hallucination ? - elle parle toujours avec le chef du village catastrophé.

« Tenez ! »

Hermine repose ses yeux sur la bobine de fil que le mec vient de ramener et finalement elle se rassoit de nouveau à côté du géant. Ses mains doucement s'activent comme elle a vu faire des centaines de fois, comme elle a du faire des dizaines de fois. Quand on est déserteur toute son enfance, il y a des choses qui restent.
Elle enfonce en silence l'aiguille dans la peau élastique et abîmée du géant qu'elle tente tant bien que mal de refermer. Elle sait que ça doit être très douloureux malgré le gel et le froid, mais elle ne dit rien. Ses doigts aident parfois la plaie à se refermer, elle rapproche les deux parois de la blessure et son fil se déroule. Regardez Ariane qui coud de nouveau le Minotaure fauché. Dans son habit de neige, elle ressemble à un ange... aux tâches de sang sur son armure prêt.

« Si tu veux quelque chose à mordre, j'ai un bout de tissu pour ça. »

Elle ne le regarde toujours pas car même si elle lui sauve la vie, elle se doute que pour lui elle ne restera que la toute petite Hermine, la Donneuse d'Amour comme se moquent les autres. Elle même n'en penserait pas plus d'une autre si elles étaient eux.

Finalement son aiguille de glace ressort et scelle dans un nœud fin la plaie qui ne bouge plus. Elle appuie dessus non pas pour lui faire du mal mais pour en tester la solidité. Elle paraît stable, assez en tout cas pour une couture de fortune. La jeune fille finalement passe sa main sur sa robe qu'elle détache à hauteur de la taille. En dessous se cache un pantalon de cuir bouilli, du cuir d'howok. Elle n'aura pas besoin du tissu qui en tant normal laisse disparaître ses armes cachées à savoir les deux dagues qui ornent ses cuisses et le couteau cranté coincé sur son mollet droit.
Elle ne dit pas un mot et finalement entoure le géant de ses bras, glissant dans son dos le tissu de sa jupe. Elle est si fine qu'elle servira aujourd'hui – amplement – de bandage à l'homme. Le village derrière s'attèle, est en mouvement. Hermine sent qu'il sera bientôt l'heure de rejoindre les rangs, mais elle ignore s'ils restent ou s'ils partent.

Après avoir entouré par deux fois le corps du géant, avec la ficelle donnée elle fait le tour de nouveau de son torse pour maintenir la jupe à la hauteur de son ventre. De là, on ne dirait pas une jupe d'ailleurs mais une sorte de paquetage.
Au moins, ça protègera les coutures et maintiendra le tout bien serrer.

Finalement la gamine se lève en silence, jetant un regard au géant d'un air satisfait, hochant la tête pour conclure :

« Je crois avoir fini. »

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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 28 Juil 2013 - 20:43

Son lien qui le tiraille, et le distrait de ce qu'il voit. Une aiguille... Mais de glace, si fine. Il songe à ses flammèches, que seules ses... Émotions, semblent attiser. Au fait qu'il ne savait plus comment rappeler l'ithylium a son état originel quand il avait rencontrer la graveuse, il y avait trois ans de cela... Des progrès il en avait fait, sous la surveillance de Söd. Infimes, en comparaison de cette précision. Mais il ne dit rien, la laissant faire. De ses yeux brumeux, il observe la Shaas. Appelant. Ordonnant. Se préparant, sûre d'elle. Puis elle commence.

Les doigts du géant se resserrent sur la neige, crissent sur la glace sans qu'il gémisse. Sensation d'intense douleur, mêlée à de dérangeant picotements. Mais ne pas bouger, ne pas gêner. Les gestes de la jeune femme sont sûres. Comme Hela, alors qu'elle sciait le bracelet de fer l'entravant. Un acte de confiance. Là, un acte de survie peut-être... Mais de confiance tout de même. L'éloigner d'un coup pour se terrer là, attendre de mourir ou de survivre... Une possibilité, illogique, animale, qui danse derrière ses yeux, que la douleur a rappelé. Mais les Shaas... Les Shaas sont les siens à présent. Et Hermine en fait parti.

Il tressaille légèrement quand elle l'enlace, son tissu à la main. Un corps chaud contre lui, ses sens éveillés par la douleur et le contact. Proche... Pas un danger. Il demeure impassible, alors qu'il croit presque sentir des battements de cœur autre que le sien. Intrigante sensation. Levant les yeux, ils voient les villageois prendre soin de leurs blessés. Fjölan, toujours avec le chef. Après les blessés... Qu'y aura-t-il ? Mais ce début de réflexion s'évanouit, avec la légère pression sur la blessure. Une inspiration un peu trop rapide... C'est tout ce qu'il fait entendre.

Elle se lève, son travail achevé.

Il ressent. Une douleur, sourde, souvenir du froid qui était venu. Un tiraillement quand il respire. Mais la chaleur revient... Cela guérira. Lentement, il se lève, sans trop plier sa grande carcasse, prenant un instant... Un profond soupir quand il est debout. Sa vision ne se brouille pas, même s'il sent une certaine fatigue... Le moment venu, le sommeil. Maintenant...

Posant sa main sur le tissus au niveau de la blessure, il se tourne un peu, testant les limites. Là... Alors il arrête. Un peu de rouge pointe, filant entre les coutures... Mais tout le reste commence à sécher, et il tient debout. Sa blessure, à l'abris du vent et de la glace dévorante. Il baisse la tête vers la Shaas, le visage neutre.

Précis. Efficace. Énonce-t-il simplement, avant d'ajouter distraitement. Le froid ne me prendra pas aujourd'hui. Mots inutiles. La fatigue, encore. Merci. Conclut-il, avant fermer les poings, et de s'asséner une frappe légère, au niveau du coeur. Le salut. Puis... Il hésite, reste muet un instant... Avant de tapoter la robe souillée. Je te le rendrai.

Le tissus demeurerait ainsi, mais Dhungaärd trouvera autre chose. Pour un ventre recousu... Il trouvera. Se détendant avec précaution les épaules, il situe Fjölan, avant de se diriger à grand pas vers elle. Après la destruction, les blessés soignés... Un plan ? Des ordres ?
Fjölan Kallhjärta
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Sam 24 Aoû 2013 - 14:37

Une pluie de débris martela le sol, faisant fuir hommes et bêtes, tandis que les vers restants se jugèrent vaincus. L'incident alourdit le bilan des victimes, un peu plus lourd que prévu. Fjölan grinça des dents, elle aurait préféré que toutes les créatures soient massacrées, plutôt que de leur laisser une nouvelle fois l'occasion de se repaître des villageois. Suivant le mouvement de foule, elle se retrancha vers les habitations, ayant perdu de vue ses guerriers mais les sachant assez grand pour se débrouiller seuls. Il eut un certain temps d'accalmie durant lequel on compta les blessés avant de les prendre en charge. Le chef du village vint à sa rencontre, un homme d’une soixantaine d’années, ceux de qui étaient encore bien bâtis et vifs, au regard brillant et à l’air grave. Ils s’éloignèrent de l’agitation pour parler sérieusement, au calme. Ils observèrent un instant la plaine défigurée par des cratères, avant que Fjölan ne parle :

-J’ai cru comprendre que ce genre de désastre était maintenant habituel. Cela fait combien de temps que cela dure ? Vous avez perdu beaucoup des vôtres ?

-Voilà plus de deux mois que nous avons droit à ça presque toutes les semaines. Ce que tu vois là est l’entière population de ce village. Nous avons perdu près d’un quart des nôtres. Les Wörmyn n’ont pas ce comportement en temps normal et s’attaquent aux hommes lors de saisons rudes. Les émissaires du coin parlent de mauvais présage et de signes de colère du Gardien.

-Je doute que ces conclusions ne satisfassent qui que ce soit.

-En effet, rendre hommage plus souvent à notre protecteur ne nous sera pas de très grand recourt. Et faire des sacrifices lorsque notre bétail se fait massacrer ne serait que pure folie. J’ai un très grand respect pour les serviteurs du Gardien, mais lorsqu’il s’agit d’aider la peuplade pour des choses aussi tangibles, ils ne nous sont que de faible utilité.

-C’est parce que c’est le travail de la Faction. Vous auriez dû demander de l’aide avant que les dégâts deviennent aussi catastrophiques.


-Le clan des Haches Dorées s’occupe déjà des déserteurs aux alentours, nous ne pouvions réclamer une nouvelle protection par d’autres factionnaires, nous n’avons pas assez de ressource pour compenser leur travail ! Alors nous avons bâti des défenses de fortune grâce aux liens de glace pour que les attaques ne se fassent pas à même les habitations, mais sortir est devenu dangereux alors que nous vivons beaucoup de la chasse.

La jeune femme se passa une main sur le visage en grinçant des dents. Les Haches Dorées étaient indignes de leur statut, de purs détrousseurs qui taxaient exagérément les villages en échange de quelques têtes de déserteur tranchées. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait une telle histoire les concernant. Une chose était sûre, les Shaas d’Argent ou un autre clan local n’allait pas tarder à leur régler leur compte, bien à l’Erfeydienne. Irritée, elle reprit d’une voix plus sèche :

-Ecoutez, je vais vous envoyer des Shaas pour patrouiller ici et essayer de régler ce problème de Wörmyn, mais ne laissez PLUS JAMAIS les Haches Dorées vous demander quoi que ce soit, est ce que tu l’entends bien ?

Le vieil homme sourcilla et soutint son regard avec curiosité. Elle conclut vivement :

-Nous ne vous demanderont aucune compensation autre que de loger et nourrir les guerriers, rien de plus que nécessaire.  

Elle regarda aux alentour et vit Hermine et Dhungäard s’approcher. Ce dernier ayant l’air mal au point, elle écourta la conversation.

-Nous reprendrons tout cela plus tard, je vais voir comment se portent mes hommes.

Le chef acquiesça silencieusement, pour de son côté aller retrouver ses villageois, qui avaient très certainement grand besoin de lui en ce moment même. Le ventre du géant était enserré un tissu maculé d'un sang qui cependant ne semblait plus couler aussi abondamment qu’avant. Le guerrier ne semblait pas tant souffrir que ça même si sa plaie était visiblement assez importante. Et de sa part ce n'était que peu surprenant. En vue des mains rougies de la jeune fille, il était facilement déductible que cette dernière venait de le soigner. Bien, un moyen assez sûr pour qu’ils fassent connaissance.

-Je vois que vous y avez quand même laissé quelque petits morceaux. Et toi Hermine, tu es entière ?

Elle les jaugea rapidement et les jugeant assez intègrent pour suivre des ordres, Fjölan reprit.

-Bon, je vois que ça se limite à un mastodonte éventré, on va considérer que c’est pas grand-chose. Trêve de plaisanteries. Dhungäard, maintenant dis-moi où est Söd. J’aurais deux trois choses à lui dire.


La chef de clan avait repris l’air dur qu’elle avait perpétuellement. Mais l’hésitation qui se lisait dans le regard d’Hasëkar trahissait que tout ne s’était pas duré correctement lors de leur séjour.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 25 Aoû 2013 - 11:59

Elle le regardait, silencieuse. Ses grands yeux d’or cherchaient une réponse. Est-ce qu’il avait mal? Est-ce que ça tiendrait? On était jamais vraiment sûr de ce genre de chose après tout. Jamais vraiment sûr que la mort ne vous attende pas au tournant. On avait déjà vu des hommes survivrent au pire, et deux jours plus tard être emportés par une fièvre. C’était la dure loi des neiges, et la leur par conséquent.

Précis. Efficace. Le froid ne me prendra pas aujourd'hui.

Elle hoche la tête, car pour elle, cela semble une évidence. Ceux sont des Shaas, plus fort que la neige, plus rude que le froid. Elle-même sous un corps minuscule et décharné, survivrait plus longtemps qu’un paysan ou un nouveau soldat. Plus forte qu’on n’y croirait, plus terrible aussi.

Merci. Je te le rendrai.

Elle l’observe, puis finalement sourit, comme une enfant. Elle est si jeune et si petite que ça ne semble pas tout à fait incohérent. Mais voilà, c’est une enfant aux mains tâchées de sang.

Tu n’as pas besoin. J’en ai d’autres.

Elle hoche la tête pour elle-même et finalement, comme un lapin, détale dans la neige pour rejoindre Fjölan. Elle est silencieuse, observe le Chef, puis l’Oeil, puis enfin Dhungaärd qui en quelques pas seulement l’a rattrapé. L’avantage de la taille, sans doute.

Je vois que vous y avez quand même laissé quelque petits morceaux. Et toi Hermine, tu es entière ?

Le regard de la petite chose ne cille pas. Elle hoche la tête positivement. Entière, c’est bien ça. Main posée sur la garde de sa petite dague, elle attends, comme la miniature d’un soldat, une sorte de soldat de plomb.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 25 Aoû 2013 - 13:07

Chaque pas l'amène à tirer sur les coutures. Las, il n'en avance pas moins en direction de sa chef de clan, devancé par Hermine, qu'il rattrape ensuite. Une fois devant l'Oeil, il n'a pas à attendre longtemps pour recevoir son ordre. Il tressaille néanmoins légèrement. Parler à Söd ? Peut-être... L'image de la couche imbibée de sueur lui revint, des gémissements dans un sommeil troublé par la fièvre... Il n'évoqua rien de tout cela, acquiesçant seulement.
Oui, Oeil. souffla-t-il.
Sans dire un seul mot supplémentaire, il salua le chef de village qu'il avait côtoyé de longues semaines, avant de s'éloigner à grands pas... Quoique, plus réduits qu'à l'accoutumé. Des piques de douleur lui signalaient quand cela tirait trop.

Silencieux, il s’enfonça dans le village, dépassant la palissade, les maisons en bordure... Dans son sillage, il entendait le bruit de nombreux pieds foulant la neige : les Shaas, et les villageois qui se agissaient en conséquence de l'attaque. Amener le matériel pour les blessés, ramener ceux nécessitants des soins plus importants, établir quelles maisons tiendraient encore ou menacer de s'effondrer si ce n'était pas déjà fait... La marche imperturbable du géant contrastait avec celle, pressée, des habitants. Il s'arrêta une fois, alors qu'un léger vertige lui faisait s'égarer mentalement. Après quoi, s'étant remémoré le chemin, il mena Fjölan entre les différentes maisons, éclairées seulement par leur feu intérieur et quelques torches, jusqu'à une en particulier qui ne se distinguait guère. Mais sa mémoire l'y avait mené. Il frappa, et bientôt la porte de bois brute s'ouvrit.
Fjölan Kallhjärta souhaite parler à Söd. dit-il à l'encadrement.
Ils furent introduit par une petite vieille, qui l'observa avec incrédulité.
Dhungaärd, tu devrais savoir que... essaya-t-elle de dire d'un voix vacillante.
Le géant l'ignora. L'Oeil voulait voir Söd, alors il lui montrait le chemin. Repoussant la vieille avec un semblant de douceur, il s'engagea dans la maison. Passant devant l'ouverture menant à la salle à manger, il aperçut des enfants regroupés devant l'âtre. Des enfants de tout le village, 'cachés' dans une des maisons abritées au centre du village. Là, les liens de glace avait veillé à ce que les wormyns ne puissent creuser sans s'y briser les dents. Certains des plus petits le regardèrent passer en silence, d'autres pleuraient silencieusement dans les bras des plus grands...

Il laissa cette vision derrière lui, l'ayant déjà mémorisé. La vieille balbutiait dans son dos, sans trouver la force de les retenir. Puis elle les suivit en silence. Quand le géant eut atteint la bonne porte, il l'ouvrit, et s'engagea à l'intérieur. Il se posta dans un coin, pour laisser de la place autour de la couche. C'était à l'origine la chambre de la grand-mère, mais qui avait laissé sa place au blessé. Le 'spectacle' se passait de commentaire, aussi Dhungaärd ne dit rien.

Dans la petite pièce de pierre, les quelques meubles avaient été dégagés dans un coin pour libérer l'espace autour de la couche. Sous une couverture, il y avait Söd. Les paupières closes, la peau couverte d'une fine pellicule de sueur... Il gémissait dans son sommeil. Ses mouvements avait déplacé la fourrure, laissant visible son torse nu et ses épaules... Dont une s'achevait sur rien, si ce n'est un enchevêtrement de bandages poisseux des baumes appliqués. Dhungaärd se rappelait que cela avait été pire les premiers jours. Le guerrier avait peiné à retenir ses hurlements de douleur. Seule l'inconscience lui avait permis d'échapper à cela, alors que la blessure s'infectait, puait, et que l'une des femmes jugeait bon de couper plus haut, pour une plaie plus nette et propre.

La vieille se glissa entre eux pour s'approcher du blessé, et remonter la couverture. Encore un geste, et c'était le bassin qui aurait été découvert. Après quoi, elle se redressa pour adresser un regard courroucé au géant. C'était lui qui avait mené le petit groupe ici. Il lui rendit un regard brumeux, et attendit. Fjölan voulait parler à Söd. Il était là. Inconscient.
Fjölan Kallhjärta
Peuplade

On m'appelle Fjölan Kallhjärta


Infos Personnage
RANG: Peottre, Nivilk, Agazhar, Dhungaärd, Hermine, Alenoä, Edörja, Niklas, Oönvüla.
VILLE & APPARTENANCE : Ystenhaim, Shaas d'Argent, Clan Kallhjärta
MON AGE : 26 ans
Féminin
MESSAGES : 1003
AGE : 30
INSCRIT LE : 05/05/2012
PSEUDO HABITUEL : Sumire
Joyaux : 7200
http://www.ile-joyaux.com/t732-fjolan-kallhjarta#16739 http://www.ile-joyaux.com/t2021-faction-erfeydienne-les-shaas-d-argent
Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 1 Sep 2013 - 14:49

Ils entrèrent dans une maison en lisière, surement une des plus grandes du village. Une vieille femme les accueillis. Alors qu’elle imaginait déjà Söd ivre et avachit sur une table, l’attitude de cette dernière lui insuffla une toute autre hypothèse, plus sombre, ainsi que plus plausible. Ils arrivèrent à une chambre, qui se révéla être une sorte d’infirmerie de fortune. Ou de mouroir improvisé. La scène eut un bref effet qui circula dans ses veines, semblable à un coup de jus.
Il était là, si pâle qu’il aurait presque pu se confondre avec le drap sur lequel il était couché. Son front était perlé de sueur, ses plaintes se perdaient au fond de sa gorge et ce bras amputé qui s’agitait mollement comme un morceau de viande vivant. Cette vision glauque donnant une image fragile et sale qui contrastait cruellement avec la dernière image qu’elle avait eu de lui, un combattant puissant et jovial.
Fjölan leva le menton, observant le blessé en ne laissant transparaître aucune émotion, même si la tâche n’était pas des plus aisées devant cette scène. D’une vive colère elle était passée à de la pitié, pour ce guerrier qu’elle ne connaissant qu’en pleine forme, plein de verve et d’énergie.  La vue et les odeurs du moignon enroulé de bandages puants lui avaient tout de même tiré une vague grimace, qui animerait un tant soit peu le visage de n’importe quelle personne. La jeune femme sembla pensive un instant, observant la figure vieillie par la souffrance du guerrier, avant de conclure d’un ton las :

-Qu’on le laisse aux bons soins de ses guérisseuses. Sortons d’ici, j’ai eu presque toutes mes réponses.

Elle eut un regard entendu avec la vieille femme, dont l’air grave était significatif. La tâche sera ardue, elle ne pouvait rien promettre. Quittant la chambre, elle soupira en se craquant la nuque. Il eut un instant de silence un peu pesant, avant qu’elle ne s’adresse de nouveau à Dhungäard. Il était possible de trouver une lueur de compassion dans ses yeux, malheureusement voilés par sa perpétuelle agressivité. Il restait cependant un peu douloureux de se dire qu’on risquait perdre un très bon élément, qui avait été d’une grande utilité au clan. Aussi, elle imaginait surtout l’état du géant à voir son ami et mentor dans cet état. Elle pria intérieurement le Gardien de protéger le blessé. Mais là suffisait les lamentations, elle voulait des explications, même si elle soupçonnait fortement les Wörmyn d’y être pour quelque chose. Elle préféra tout de même donner tout de suite ses directives, avant de poser ses questions.

-Tu resteras ici jusqu’à la guérison de Söd. Et s’il est amené à trépasser, il vous faudra m’envoyer un message et j’aviserais. Hermine restera avec toi au moins jusqu’à ce que j’envoie une troupe ici pour protéger le village. Lorsque vos frères d’armes seront arrivés, nous songerons à la suite. Hasëkar, il me faudrait aussi savoir comment Söd s’est retrouvé dans cet état ?

C’était la seule véritable interrogation qui lui restait. Et ensuite ? Elle partirait. Elle avait été claire et ils savaient très bien tous les deux qu’elle ne se répéterait pas. La chef de clan ne pouvait se focaliser trop longtemps sur des individus en particulier, même s’il était certain qu’elle avait des petites préférences. Elle ne connaissait encore que trop peu cette recrue, mais il lui laissait déjà une bonne impression. Söd avait fait un bon boulot, quand on savait dans quel état ils l’avaient recruté. Quant à Hermine, sa relation était assez spéciale avec elle. Son recrutement se fit uniquement par une promesse familiale et elle se devrait encore de gagner un peu la confiance de sa supérieure. Mais l’œil de Glace réclamant son aide assez souvent, la petite factionnaire récoltait peu à peu du mérite auprès de Fjölan, qui ne tarderait surement pas à lui laisser plus de responsabilités.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 1 Sep 2013 - 15:53

Dhungaärd n'interrogea pas Fjölan quant aux "réponses" qu'elle avait obtenu. Il n'avait pas à le faire. Il s'éclipsa de la chambre à sa suite, sans un mot à l'adresse de la vieille femme. Dans le couloir, il écouta ses paroles tout aussi silencieusement, sans frémir à l'évocation de la mort de Söd, ni jeter un regard à Hermine. Puis Fjölan posa une question, à laquelle l'état de Sôd n'avait pas assez répondu. Dhungaärd ne répondit pas tout de suite, fermant légèrement les yeux... Quand il les rouvrit, ce n'était aucune des deux Shaas qu'il voyait, ni même là où il se retrouvait.
Quand un autre groupe de chasseurs est revenu, après la première attaque. commença-t-il d'une voix atone. L'affaire remontait à plusieurs semaines, mais cela ne changeait pas sa perception des détails. Nous les guettions. Quand nous sommes arrivés, les wôrmyns ne les avaient pas tous tuer, comme la première fois. Avec nos armes et nos liens, nous avons voulu les faire fuir et escorter les survivants. Ils sont partis, mais en emportant un homme avec eux, après en avoir tuer deux. Il s'interrompit un instant, semblant perdre le fil... Pour poser les yeux sur Fjölan. Pour la regarder vraiment, avec une terrifiante intensité. Comme aujourd'hui, Œil. Le wörmen a pris l'homme pour cible. Söd a voulu l'éloigner. Le wörmen a emporté l'homme, et sectionné le bras de Söd. Il détacha son regard de sa chef de clan, pour continuer sur un ton plus plat. La plaie était sale. Elle a pourri. Alors, ils ont décidé de couper plus court et proprement. Depuis, Söd dort.
Puis il se tut enfin, semblant réticent à parler davantage. Juste quelques mots sur des événements précis. Rien que cela avait été éreintant, car il n'y avait rien à faire. Personne ne savait exactement comment réagir à une telle attaque de wôrmyn. Dhungaärd avait veillé, et attaqué quand cela était possible. Sans grand résultat. Ils avaient fait plus aujourd'hui que pendant toutes ces semaines. Les conséquences étaient là : une certaine fatigue avec laquelle il fallait vivre; une plaie au ventre qui l'affaiblissait davantage. Il parlerait et agirait davantage s'il le fallait. C'était juste un peu moins facile.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 8 Sep 2013 - 10:09

Söd était sale et rongé par le mal. Ca se sentait partout dans la petite tente, et Hermine du se retenir pour ne pas grimacer. En tant qu’ancienne déserteuse, elle savait très bien où menait ce genre de blessure, et si dans un village Söd aurait encore un peu de chance de survie, en dehors il serait mort ni plus ni moins. Hermine pensa sur le moment qu’il faudrait peut-être mieux lui éviter tant de mal et le supprimer, pour abréger ses souffrances, comme on faisait aux mastodontes qui se blessaient. Un homme qui souffre est un homme qui ne sert pas. Un milicien qui ne sert pas est un milicien mort.
La jeune fille releva les yeux sur Fjölan.

Tu resteras ici jusqu’à la guérison de Söd. Et s’il est amené à trépasser, il vous faudra m’envoyer un message et j’aviserais. Hermine restera avec toi au moins jusqu’à ce que j’envoie une troupe ici pour protéger le village. Lorsque vos frères d’armes seront arrivés, nous songerons à la suite. Hasëkar, il me faudrait aussi savoir comment Söd s’est retrouvé dans cet état ?

La petite fouine de Hermine hocha la tête à l’ordre et finalement sortit pour laisser parler Hasëkar avec l’Oeil. Son regard se porta sur les différents villageois qui sortaient des décombres des corps gelés, parfois en morceaux, et tentaient de remettre en ordre le village. Elle les observa quelques secondes et finalement avança dans le froid, emmitouflée derrière une veste de fourrure chaude, et se mit à les aider. Avec un peu d’ilythium, elle pouvait faire des miracles, et si ça pouvait aider les quelques pécores qui se bouger le train arrière…

A la fin de la soirée, alors que Fjölan sortait pour partir, sous le regard curieux d’Hermine, cette dernière installa un petit feu de camp à l’orée du village, un peu plus loin que les remparts de bois détruits, mais pas assez encore pour ne pas avoir en vue les palissades. Elle attendrait là, toute la nuit s’il le fallait, moins faillible d’une sentinelle, plus endurante encore. C’était son enfance qui l’avait rendu comme ça. Coriace. Il n’y avait pas d’autres mots.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 10 Sep 2013 - 17:24

L'attaque étant récente, l'Oeil de Glace ne tarde pas à partir. Juchée sur l'une des bêtes du village, Dhungaärd observe son départ. Rejoindre le gros du clan, puis revenir. Il ressent là une forme de déception : des semaines à guetter les ombres, pour qu'elle reparte le jour même de son arrivée, des wôrmyn vivant encore. Cela vaut mieux, pour le bien du village qui a subi assez de perte. Mais le Shaas est à nouveau plongé dans l'inaction. Pas tout à faire, aux vue des réparations à faire. Cependant, celles-ci ne s'effectueront qu'au jour suivant, quand chacun aura reprit des forces pour supporter cette nouvelle attente. Ainsi, la nuit est là. La veille reprend.

Dhungaärd voulut d'abord se rendre au chevet de Söd, afin 'd'attendre sa guérison'. Mais... La vieille lui refusa sa chambre. Il avait fait venir sa chef, et cela n'avait pas été apprécié. Le guerrier ne bougeant pas de devant la maison, elle ne parvint à le faire partir qu'en lui assurant qu'elle enverrait l'un des petits le prévenir s'il y avait du nouveau, fermant à nouveau la porte sur ces mots. Quand elle la rouvrit quelques minutes plus tard, le Shaas était parti. Elle se détendit, avant de retourner auprès de ses protégés.

Les pas du jeune guerrier le ramenèrent aux abords du village. Un nouveau spectacle s'offrait à lui, en lieu et place de l'étendue blanche tant de fois vue : la désolation infligée à la glace par les Vers du Nord devant lui. Ainsi que le rougeoiement d'un feu. Il s'en approcha à un rythme régulier, y trouvant sans surprise Hermine.
Les habitants ont consolidé la terre et la glace sous le village. dit-il en s'arrêtant à la lisière du champ de lumière dispensé par les flammes, faisant référence à leurs efforts visant à rendre leur sol trop résistant pour les dents des vers. Je ne sais pas si leur protection s'étend jusqu'ici.
Il ne possédait pas la sensibilité nécessaire pour cela. S'arrêtant, il demeura légèrement en retrait. Il y avait quelque chose que Fjölan n'avait pas évoqué.
Des messagers ont été envoyés prévenir le clan, après les premières attaques. demanda-t-il doucement. C'était de ces questions, qui ne laissent guère planer le doute. Est-ce que l'un d'entre eux a atteint les Shaas ?
Söd s'était intéressé à eux... Ou plutôt, aux familles qu'ils avaient laissé. Des jeunes hommes, qui n'avaient pas encore de compagnes, avaient été choisis. Vifs, ils étaient supposés s'en sortir, échapper aux prédateurs pour quérir de l'aide... Le Shaas alité, alors en pleine santé, avait tâché de soutenir les laissés en retrait, Dhungaärd le suivant sans s'y mêler. Mais Söd n'était pas en état de poser cette question. A songer au guerrier, le jeune Shaas fut "poussé" par le souvenir de ses "conseils", à ajouter cela :
Je peux me joindre à toi ? Le ton était légèrement interrogatif, tandis qu'il restait debout. Il avait engagé la conversation. Söd n'appréciait pas quand il s'en détournait ensuite, une fois ce qu'il voulait savoir connu.
Tout en disant cela, son oreille l'informa d'une présence. De légers craquements sur le manteau neigeux... Cela parvint à le surprendre, car les sons venaient de l'extérieur, non pas du village. Bientôt, une petite silhouette se distingua...
Tu es vivant... souffla Dhungaärd.
Il s'agissait de la vieille sentinelle, avec laquelle il avait guetté bien des nuits. L'animal avait disparu à sa vue dans la frénésie de l'attaque... A présent, le pelage bleu-gris était moucheté de rouge, l'une des pattes arrières, dans son intégralité, étant pitoyablement traînée. Déformée. La sentinelle parvint aux abords du feu à son rythme lent, avant de se laisser tomber dans la neige non loin des flammes. La vieille bête entreprit de lécher ses blessures... Mais se révéla trop exténuée pour atteindre sa patte blessée. Quant à Dhungaärd, il resta figé, indécis.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Sam 21 Sep 2013 - 21:20

Elle l’entendit arriver, même s’il fallait bien avouer qu’il aurait difficile de ne pas l’entendre. La masse de son corps résonnait sur la glace. Elle ne savait cependant pas si c’était du à son lien ou à sa seule ouïe. Elle ne cherchait pas non plus à comprendre. Pour Hermine, certaines choses étaient. Il n’y avait pas de quoi réfléchir davantage.
Elle releva ses yeux d’or sur le géant. Elle lui aurait bien conseillé de partir se remettre de ses blessures un peu plus loin, de ne pas rester dans le froid comme ça, mais elle n’était ni cheffe, ni mère pour ce genre de chose. Et puis au moins, ça lui faisait un peu de compagnie à vraie dire.

Je n’ai pas l’impression que c’ait été renforcer ici. Je me trompe peut-être… Mais je ne pense pas.

Ses pieds avaient l’impression que la couche de glace était la même, mais ils n’avaient rien à craindre car la terre ne grondait pas. Le silence avait fait place après la tempête… Un silence de mort.
Hermine écouta Dhungäard parlait et finalement secoua la tête négativement. En fille de déserteur, elle savait ce qu’était que l’absence et surtout ne pas savoir. Savoir de quoi est demain, si seulement il y aura un demain. Hermine remit une mèche de cheveux derrière son oreille que le vent poussait devant ses yeux.

Je suis désolée, mais nous n’avons vu personne. Ils se sont peut-être perdus… mais je ne pense pas qu’ils ont réussi à atteindre le village. Il y eut un petit silence, après lequel Hermine se sentit obliger de rajouter : Si l’Oeil est venu et m’a dépêchée, c’est car vous ne donniez justement pas de nouvelles. Je suis désolée, s’il y avait quelqu’un dans ces éclaireurs que tu connaissais.

Hermine imaginait bien la douleur de perdre quelqu’un, même si jusqu’à présent elle n’avait jamais perdu quiconque. Elle n’avait jamais réussi à devenir ami, alors le poids d’une perte n’avait jamais pesé sur ses épaules. Elle avait cependant vu les femmes pleuraient leurs fils, et comme les larmes coûtaient chers aux Erfeydes, elle imaginait quel était le prix de leur souffrance.
Elle montra une bûche déposée à côté d’elle pour que le géant prenne place. Elle n’avait pas besoin de mot. Elle avait remarqué combien Dhungäard était silencieux, et elle le connaissait aussi bien de réputations que de vues. C’était déjà beaucoup d’effort pour lui, à coup sûr. Surtout de lui parler à elle. Elle tourna un peu le dos, le visage face aux flammes. Il faisait un peu chaud si près du feu, mais c’était toujours mieux que de subir la bise glacée des environs.

Les yeux de la factionnaire se levèrent aussitôt des craquements. Elle décrocha de son épaule encore douloureuse son arc, mais au lieu d’un vers ou d’un animal tout aussi dangereux, elle aperçut l’ombre d’une sentinelle. Elle leva le visage vers le géant comme il semblait reconnaître la bête qu’elle n’avait pas eu le temps d’apercevoir.

Elle observa la créature se traînait. Elle ne semblait pas se plaindre de ses blessures mais semblait surtout fatiguée de l’épreuve de laquelle elle venait de sortir. Elle avait brave et forte. Elle méritait au moins quelque chose.

C’est la tienne ?

Les yeux d’or d’Hermine se posèrent sur Dhungäard.

La sentinelle, je veux dire. C’est la tienne ?

Elle se leva pendant qu’il lui répondait, s’approchant de la créature. Un genoux posait à terre, elle souriait, amusée, en se disant qu’elle aurait mieux fait de devenir guérisseuse que guerrière dans le fond. Ses doigts parcoururent le pelage de la créature pour définir la gravité de ses blessures. La jeune factionnaire décrocha de sa ceinture une petite gourde d’eau mélangée avec un alcool assez fort. Elle déboucha la gourde et finalement déchira une autre morceau de sa chemise qui finirait, à force, par devenir un soutient-gorge plus qu’une chemise.
Elle en imbiba le tissu et commença à frotter les plaies les plus à vifs pour les désinfecter. La sentinelle se mit à grogner. Hermine grimaça, et se tourna finalement vers le géant.

Tiens-lui la tête, sinon elle va me mordre. Ce ne doit pas être très plaisant…

Hermine n’était pas portée sur sauver tout ce qui bouger, mais une sentinelle venant de remplir son devoir méritait un minimum de respect à ses yeux, quitte à sacrifier une gourde pleine de désinfectant à l’alcool.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Dim 29 Sep 2013 - 8:10

Dhungaärd avait sa réponse, et la porterait sans faute à ceux qui étaient concernés, comme l'aurait fait Söd sans doute. L'attention d'Hermine à cet égard ne le toucha pas. Ces hommes avaient vécu, et n'étaient plus. Il les avait peu côtoyé, et ne ressentie aucune peine. Leurs proches les honoreraient bien assez.

La Sentinelle vieillissante et blessée s'étant glissée près du feu, le guerrier répondit par la négative, l'animal ne lui appartenant pas. Il observa la Shaas porter son attention sur ce dernier. Étrange fascination devant ses gestes sûrs, visant à soulager la bête alanguie. Toujours fixé, il ne réagit qu'à la demande d'Hermine, quand elle voulut s'occuper des plaies.

S'approchant à grand pas, il ignora les tiraillements de son ventre pour s'agenouiller auprès de la Sentinelle et de la jeune femme, indifférent à l'énième morceau de tissus dont elle se sépara. Montrant les crocs, l'animal sembla pourtant le reconnaître, ses babines s'abaissant. Incertitude. Sans y réfléchir, Dhungaärd avança l'une de ses mains vers la gueule qui s'était ouverte plus tôt sur des dents encore aiguisées malgré l'âge.

La Sentinelle y plaça son museau, ne grognant plus. Ne laissant plus sa douleur être perceptible que par quelques tressaillements de son corps fatigué, et de rares gémissements. Faisait-il montre de confiance envers l'humain qu'il avait côtoyé de longues nuits, pour savoir ce qui était le mieux pour lui... ?

A nouveau Dhungaärd regarda Hermine faire, en simple et inutile spectateur. Il n'avait rien pour soigner, même pas son don qu'il ne contrôlait pas avec une même précision. Mais le jeune Shaas manquait de vigueur pour s'en sentir gêner. Portant son regard vide sur la Sentinelle, il ne souffla qu'un mot de sa voix basse, si solitaire en comparaison de tous ceux prononcer avant.
Merci.
Sans préciser ce pour quoi il la remerciait.
HRP:
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 1 Oct 2013 - 2:50


La sentinelle semblait hors de danger et quelque peu apaisait. Rien n’était éternel ici, mais Hermine avait toujours essayé de garder au mieux les quelques éclats de vie qui l’entourait. On en aurait pas fait autant pour elle à coup sûr, mais au moins elle se donnait un peu de mal, si bien qu’on aurait jamais pu finalement le lui reprocher. Elle était comme ça, Hermine, a tout faire toute seule jusqu’à en briser les os pour éviter les reproches et les regards condescendants. Fallait dire, dans le fond, que toute sa jeunesse ou presque, avait été - et ce malgré la dangerosité de la vie d’exilé - un cocon chaud et douillet, coincée entre ses parents et son frère. Le retour à la vie de factionnaire avait été différent… terriblement différent.

Elle releva les yeux et darda ses prunelles d’or sur l’étrange géant. Dunhgaärd aussi avait l’air différent. Il ne parlait pas beaucoup, et quand bien même il ne parlait pas beaucoup, elle avait l’étrange sensation qu’il ne réfléchissait pas beaucoup non plus. Il y avait bien des hommes qui se garder de prononcer leur pensée, mais chez le factionnaire, elle hésitait. Soit il était le meilleur des sournois qu’elle avait rencontré jusque là, soit il était comme elle, un peu perdu dans un monde trop grand.

Tu as l’air différent. Des autres.

Elle le fixait toujours, sans honte et sans gêne. Elle avait tenu tête à plus forts, à plus virulents que Dhungaärd aussi. Elle en avait souvent payé le prix, mais son corps aujourd’hui charpie, de nombreuses fois cassés et rabibochés, ne coûtait plus les coups donnés. Il les encaissait dans le silence flasque de la peau détendue.

L’Oeil ne m’a pas dit pourquoi tu étais partit avec Söd… Elle était curieuse, comme une enfant, pas vraiment loin de la vérité finalement : Qu’est-ce que vous faisiez ici ? Vous surveilliez les vers ?

La question était simple et l’instant restait en suspens.
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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    - Mar 1 Oct 2013 - 15:24

Las, le guerrier né réagit pas tout de suite à la question de sa semblable, perdu dans l'observation de la Sentinelle. L'animal donna un rapide coup de langue à la grande paume qui l'avait soutenu, avant de s'en éloigner pour se recroqueviller, et profiter d'un peu de repos malgré la douleur. Observant les flancs bleutés se soulever doucement, Dhungaärd laissa un temps le silence s'éterniser, seulement chahuté par les bourrasques nocturnes...
Söd m'enseignait. finit-il par dire d'une voix atone. Les armes. Mon lien. Et ici la... Camaraderie. Être un Shaas. Les wormyns ne sont arrivés que plus tard.
Ces mots appelèrent ses souvenirs, le tirant un peu de sa torpeur. Il s'agita un peu, assis sur la neige, pour détendre ses jambes. Évoquer de cette manière ses "difficultés" ne le dérangeaient pas, dénigrer ce qui était lui paraissant inutile.
Être avec d'autres. compléta-t-il finalement, avec un léger haussement d'épaule pour déclarer une certaine perplexité. Quelques mots lui échappèrent soudain. Fille de déserteur, ton père t'a appris ? Fils de menteur. Un menteur qui s'est tu longtemps. Et j'ai... Oublié ces choses.
Machinalement, sa main se porta à l'arrière de son crâne, là où une masse indiquait la blessure qui avait corrompu son esprit. Son visage fit soudain montre d'une rare expressivité : s'y lire en un instant, la colère, le dégoût... Et peut-être même de la peur, que suscitait chez lui cette vulnérabilité si hideuse, si amère... Son bras retomba, et ses traits redevinrent sans expression, alors qu'il fixait Hermine sans un mot. Comme accusateur d'avoir vu son geste, d'avoir vu les émotions qui y étaient liés...

Mais Dhungaärd n'était pas ainsi. Il était, et c'était tout.

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Posté dans Re: Tu r'veux un ver ?    -

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