AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
» THE topic de FLOOD
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Isidro l'Mécano Mar 17 Oct 2023 - 18:25

» Communication externe
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Loth de la Vision Mar 21 Juin 2016 - 15:06

» Réversa [ TOP ]
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Ven 27 Mai 2016 - 8:21

» Le monde de Dùralas
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Jeu 26 Mai 2016 - 7:00

» Anthalia
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Dim 22 Mai 2016 - 15:17

» Marbrume, La Cité des Damnés
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Lun 16 Mai 2016 - 15:07

» Questionnaire pour soutenir infinite RPG !
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Sam 14 Mai 2016 - 17:33

» Escalus
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Jeu 12 Mai 2016 - 9:02

» Mass Effect : Reborn
Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre Emptypar Invité Mar 10 Mai 2016 - 15:00

Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre

Invité

On m'appelle Invité

Posté dans Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Mer 28 Nov 2012 - 1:59


Je suis YUMA COJAHI KOHANAKISHI
« Rien n’est si constant que l’expérience de soi. Et rien n’est si commun que de ne vouloir pas y croire. »



SURNOM :Yuma est bien assez court comme ça
AGE:15 ans
VILLE :Un des campements près du Canyon Glacé d'Orio
LANGUE(S) :L'erfeydien

Ce n'est pas le travail qui fait qu'on est fier ou pas ; c'est la façon de le faire.


RANG : Peuplade
MÉTIER : Aucun pour le moment, bien qu'il ait un don pour l'artisanat.
NATURE DU LIEN : Feu
FONCTION DU LIEN : Créatif
FAMILLE PROCHE : Yuma vit avec sa mère, une traqueuse hors pair. Son père Tyee et sa sœur Chilali sont tous deux Factionnaires.


Description du Lien
L'épreuve du labyrinthe de ne lui a pas encore révélé, mais il est certain que le lien de Yuma est de type créatif. Il ne se manifeste qu'à partir de ses mains, du bout des doigts, pour être précis. Le feu de Yuma ne prend pas une forme précise. Il apparaît tantôt sous celle d'une flamme, tantôt sous celle d'une chaleur condensée dans ses mains, ce qui lui est utile pour façonner toutes sortes d'objets, le plus souvent en céramique, parfois en verre ou en bois. Il lui arrive de donner à son feu la forme de filaments rougeoyants lorsqu'il veut graver un motif précis par exemple, mais la plupart du temps il ne fait pas vraiment attention à ce qu'il en fait, il laisse son lien s'exprimer de façon instinctive, sans réellement chercher à le contrôler. À l'image de sa personnalité, son lien est donc difficile à définir, comme s'il se cherchait encore. Les choses seront probablement plus claires pour Yuma lorsqu'il aura passé l'épreuve du Labyrinthe de Mo Duinne.



PhysiqueCaractère

TAILLE : 1m60
POIDS : Quelques 60 kilos.
COULEUR DES YEUX : Gris
COULEUR & LONGUEUR DES CHEVEUX : Noirs, plus longs sur le devant de façon à lui tomber dans les yeux. Il les aplatit sur son front quand il est nerveux.
PIGMENTATION DE LA PEAU : Claire, d'après ce qu'on voit de son visage.
SIGNE PARTICULIER : Si c'est un signe particulier, il se mord la lèvre quand il est inquiet ou mal à l'aise. Il a plein de petites manies dans le même genre, comme réajuster sa capuche, triturer ses gants, etc.
PILOSITÉ : ... normale pour un Erfeydien de quinze ans ?
VESTIMENTAIRES : Yuma s'emmitoufle des pieds à la tête dans une grande cape en lin doublée d'un manteau en fourrure. Il porte toujours des gants afin de protéger ces mains qui lui servent tant. Quelques mèches noires dépassent sous son capuchon, et si le reste de son visage est visible, il n'est pas rare qu'il le recouvre d'une écharpe, en raison du froid, et aussi parce que c'est un geste qui le rassure.

DÉFAUTS : Hypersensible et trop exigeant envers lui-même, la culpabilité le ronge depuis l'accident avec sa sœur. Il a l'impression que tout ce qu'il fait ne pourra jamais réparer les torts qu'il a causé et se remet sans cesse en question. C'est quelqu'un de réservé, il essayera au maximum de ne pas montrer ce qu'il ressent, mais il est très sensible au regard et aux paroles des autres. Il prend tout extrêmement à cœur et se reproche l'entièreté de ses erreurs, même quand il n'y peut rien.
QUALITÉS : Simple, généreux et attentionné, il se préoccupe plus des autres que de lui-même. Il cherche toujours à se rendre utile. À l'image de sa sœur, il déteste avoir l'impression de rester inactif. Il lui faut toujours faire quelque chose de ses dix doigts. Comme il a une imagination débordante, ce ne sont pas les idées qui manquent pour créer un plat ou un nouveau vitrail. Il est brillant mais ne se rend pas compte de son talent. Certains appelleront cela de l'humilité, d'autres un manque d'assurance.
AMBITIONS : Rien de précis pour le moment. Il ne sait pas quoi faire de sa vie... il ne se juge pas assez doué avec son lien pour devenir artisan, même si tout le monde lui assure le contraire. La seule chose dont il se préoccupe vraiment, c'est d'obtenir le pardon de sa sœur, même si là encore, il n'y croit pas vraiment. Il continue pourtant d'essayer, comme il continue de façonner des objets.

PRÉFÉRENCES :
ALIMENTAIRES : Yuma n'est pas difficile, il mange de tout, même s'il préférera toujours la viande aux fruits.
LOISIRS : Il passe ses journées à aider sa mère ou à façonner toutes sortes de choses avec son lien. Créer est devenu une seconde nature pour lui. Il peut passer des heures et des heures à façonner minutieusement un objet, détail après détail. Il semble y chercher quelque chose, un bout de sa fierté perdue, une once de dignité qu'il ne retrouverait pas ailleurs.
RELATIONNELLES : Depuis l'accident, il a l'impression qu'il ne sera jamais digne de la confiance de ses proches. Et même des autres, en fait. S'il se montre serviable et gentil avec eux, il n'ose jamais vraiment s'impliquer dans une relation, par peur de faire du mal. Il apparaît donc comme timide et distant.
Avec sa famille, il est des plus discret. Il ne parle jamais de l'événement avec sa mère, encore moins avec son père, et ne parlons même pas de Chilali. Il se sent impardonnable mais fait tout de même des efforts pour se rattraper en sa présence, en l'aidant, en lui rendant service dès qu'il le peut. Ayant trop peur de décevoir davantage ses parents, il apparaît comme effacé auprès de son père, qui a d'ailleurs à ses yeux toujours préféré sa sœur à lui. Quant à sa mère, il passe ses journées auprès d'elle mais leur silence mutuel lui fait beaucoup de bien.

Comportement
... FACE A UN DANGER : Yuma n'a pas assez confiance en lui pour se dresser devant le danger. Il préférera toujours la fuite à l'affrontement direct s'il le peut.
... FACE A UNE PROVOCATION : S'il est exigeant avec lui-même, Yuma l'est beaucoup moins avec son entourage. Pas assez, dirons certains. Il accepte ainsi à peu près n'importe quoi venant d'à peu près n'importe qui sans broncher. Il se contente de baisser les yeux ou de regarder ailleurs en attendant que ça passe, même si cela doit le toucher profondément.
... FACE A UNE NOUVELLE RENCONTRE : Assez réservé, il attendra probablement que l'autre fasse le premier pas, n'exprimant de l'intérêt que si on lui en montre en retour.
... FACE A DES SENTIMENTS NOUVEAUX : Il n'ose pas les exprimer mais se laisse vite emporter. Il passe probablement son temps à y penser, à rêvasser ou à s'inquiéter sur le sujet.
... FACE A UNE PERTE / LA TRISTESSE : Rien ne semble devoir le toucher autant que l'accident. Il n'est pas insensible pour autant, loin de là. La tristesse peut se lire sur son visage, mais il ne pleure plus depuis ce jour. Ses larmes sont gravées sur le masque de Chilali. On ne sait pas vraiment ce qui se passera si un événement aussi marquant ressurgit dans sa vie.



« L’Histoire n'est pas plus figée ni morte que l'avenir. Le passé est tout près ; il commence à la dernière respiration qu'on a prise. »



Histoire


Yuma avait toujours vu ses parents comme des héros. Son père était une légende vivante, un chef de Faction qui avait bravé la mort ; sa mère, plus réelle, n'en restait pas moins une traqueuse hors pair. Les récits qu'elle lui contait le faisaient rêver. Il s'imaginait à leur place, parfois, rentrant à la maison après avoir réalisé des exploits, et les regards emplis de fierté de son père, sa mère et sa sœur. Comme elle, il voulait les rendre fiers. Mais il ne devait se rendre compte que plus tard qu'il n'était pas destiné à des exploits dignes des meilleurs combattants.
En fait, il avait toujours été différent. Au fond de lui, peut-être le savait-il. Il s'était toujours fixé des buts qu'il n'avait pu atteindre. Quand il était devenu assez grand, il avait commencé à accompagner sa mère à la chasse. Il se dépatouillait comme il le pouvait avec un arc et il essayait de reconnaître les traces du gibier dans la neige, mais Chilali était plus rapide que lui. Il comprenait qu'elle savait plus de choses parce qu'elle était plus grande et, pendant un temps, il s'était rassuré en se disant que plus tard, à son âge, lui aussi saurait toutes ces choses. Lui aussi, il saurait chasser comme sa mère, et se battre comme son père, se disait-il. Un père qu'il ne voyait pas souvent, d'ailleurs. Il portait plus d'intérêt à son aînée, peut-être parce qu'elle était plus grande, parce qu'un gamin de six ou sept ans était moins intéressant. Yuma se sentait un peu invisible en présence de Chilali. Elle avait une personnalité plus forte, plus déterminée que la sienne. Lui, il passait son temps à rêvasser, à s'imaginer des histoires dont il était le héros. Avant de se rendre compte que les histoires, ce n'était que pour les enfants. Un jour, il avait voulu montrer à son père comme il savait bien tirer à l'arc, maintenant, il ne ratait sa cible qu'une fois sur deux, il y avait du progrès ! Mais Tyee Kohanakishi était occupé à regarder Chilali qui faisait une démonstration de son lien. Il était très fier que sa fille aînée possède un lien de glace comme lui. Yuma regarda autour de lui, cherchant quelque chose pour attirer l'attention de son père. Ne trouvant pas, il jugea bon de piquer une petite crise qui ne fit qu'agacer son père. Il poussa un Yuma geignard et criard dans les bras de sa mère en s'agaçant du peu de maturité de son fils.

"C'est pas juste, mon lien il sert à rien !"
"Tu l'as montré à ton père ?" demanda maman.
"Nan. J'veux pas ! Il s'en fiche !"
"Ne fais pas l'enfant. Si tu veux qu'il soit fier de toi, alors agis en adulte. Entraîne ton lien et quand tu seras prêt, va lui montrer. Prends exemple sur ta sœur !" sourit maman.

La phrase à ne pas dire. Yuma alla se planquer plus loin pour bouder comme le gamin qu'il était. Quand il ressortit de sa cachette, son père était parti. Yuma décida alors de prendre plus au sérieux les conseils de sa mère. Il alla même jusqu'à demander de l'aide à Chilali pour apprendre à contrôler un peu son don, surmontant sa jalousie. Mais les deux liens étaient tellement opposés, à l'image de leurs personnalités, qu'ils n'arrivèrent pas à grand-chose. Ils se disputaient aussi beaucoup, apparemment sans raison puisque Yuma refusait d'expliquer pourquoi il s'énervait, ce qui ne faisait qu'agacer Chilali.
Un jour, leur mère les emmena voir quelques Erfeydiens de sa connaissance qui avaient un lien de feu, comme Yuma, dans l'idée de l'encourager un peu.

"Regarde, un artisan !" s'exclama Chilali en désignant une petite cabane où un homme d'une cinquantaine d'années sculptait un mobile en verre qui représentait des chevrins.

Il y avait aussi des ustensiles de cuisine, des pots en terre cuite, et des décorations murales. Yuma s'arrêta avec perplexité devant un masque énorme et étrange aux écailles rouges, au sourire reptilien et aux yeux couleur de sang.

"Bah, c'est moche."
"Ne dis pas ça."

L'artisan s'était approché dans son dos. Yuma sursauta. Il se retourna et grimaça, peu fier d'être pris par surprise.

"À quoi ça sert ?"
"C'est une décoration. Ça représente..."
"Ça sert à rien, quoi", coupa Yuma en haussant les épaules, le regard déjà ailleurs.

Il s'éloigna pour ne pas entendre les remontrances de sa mère et shoota dans la neige en reprenant le chemin du retour.

"Pff ! Si c'est pour avoir un lien créatif tout pourri qui sert à rien, je préfère encore pas avoir de lien du tout !" râla-t-il tout haut. Il ne râlait jamais en temps normal, mais là personne ne pouvait l'entendre. De toute manière, personne ne l'entendait jamais, songeait-il. "De toute façon, rien ne sera jamais aussi bien que Chil et son supeeer lien de glace trop comme celui de papa ! hurla Yuma aux blancheurs éclatantes des cîmes.

De retour chez lui, il constata qu'il était le premier. Il s'assit devant le feu et regarda ses mains, pensif. Il essaya d'enlever un gant, mais il s'énerva tellement dessus que dans un accès de colère il déclencha son lien. L'huile d'ithylium alentour embrasa son gant. Yuma le retira en secouant la main, d'abord surpris, puis renfrogné. À quoi servait-il de maîtriser un lien de feu si ce n'était pas pour attaquer ou se défendre ? Si encore il avait été bon en combat rapproché ou avec les armes de jet... mais l'épée comme l'arc n'étaient pas ses armes de prédilection. S'il avait vraiment un lien créatif, c'était fichu. Il croisa les bras et fixa méchamment le gant alors qu'il finissait de roussir près du feu. Il le savait, au fond, qu'il n'avait jamais été question de devenir traqueur ou guerrier comme ses parents. Il le sentait, et ses parents aussi. Lui seul s'obstinait à espérer que quelque chose lui prouverait le contraire. Il attendait un signe, n'importe quoi. Il lui tardait d'avoir seize ans pour affronter l'épreuve du Labyrinthe...
"Ah mais bien sûr, Chil le réussira bien avant moi, et ce sera tellement génial que tout le monde en parlera pendant des jours !" siffla-t-il en se renfrognant davantage, de très mauvaise foi.

Ce soir-là, il était de fort mauvaise humeur quand sa sœur s'assit en face de lui près du feu. Leur mère s'étant absentée, c'est Chilali qui se chargea du repas. Yuma aidait un peu en râlant intérieurement. Il n'avait aucune raison de le faire, bien sûr. À quatorze ans, Chilali cuisinait toujours convenablement et s'occupait très bien de lui en l'absence des parents. C'était ça, le pire. N'avoir rien de concret à lui opposer. Parfois, il se disait que tout était dans sa tête. Et puis il voyait la façon dont ses parents la regardaient, et il savait.

"C'est toi ! C'est TOUJOURS TOI !"

Il ne savait plus comment ni pourquoi il avait hurlé ça, mais il se souvenait que c'était la dernière chose qu'il ait faite avant d'empoigner le coquemar empli de thé bouillant et de le jeter sur sa sœur. Il ne savait pas pourquoi. Son regard s'était posé dessus, il l'avait vu, poterie délicate, il s'était rappelé cet artisan, les encouragements de sa mère, et tout ça l'avait profondément agacé. Il avait voulu le briser. Plus tard, il s'en rappellerait comme si c'était le souvenir d'un autre. Ce fut le cri de douleur de sa sœur qui le réveilla.

"CHIL !"

Il s'était jeté dehors en appelant à l'aide, avait ramené de la neige qu'il avait plaqué sur le visage déjà boursouflé de sa sœur, espérant réussir à atténuer la douleur de la brûlure, et ses conséquences. Ses larmes brouillaient sa vue mais il continuait tant bien que mal en attendant les secours. Que pouvait-il faire d'autre, sinon prier ? Il pria le Gardien tellement fort qu'il n'eut plus que son nom à la bouche les nuits suivantes, et des mots d'excuses à la chaîne. Pardon Chil, pardon, s'il vous plaît, faites qu'elle guérisse, faites qu'elle me pardonne, Chil, je suis tellement désolé, pardon, pardon, pardon pardon pardon pardon pardon, s'il vous plaît, pardon… La colère de leurs parents était terrible, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'il lisait dans le regard de sa sœur. Il faisait de son mieux pour l'aider, il passait ses nuits à son chevet à lui tenir la main jusqu'à ce qu'elle se rendorme entre deux crises de douleur. La journée, il lui préparait à manger, déposait les plats devant elle et s'éclipsait comme elle refusait de le voir. Il faisait les cent pas, s'asseyait dans un coin, se relevait pour faire les cent pas et s'endormait comme une masse quand ses yeux refusaient de rester ouverts. Mais dès que sa mère sortait de la chambre de Chilali après l'avoir aidée à se coucher, il s'y précipitait pour la veiller. Il exécutait la moindre de ses demandes, sauf celle de ne plus revenir la voir.
Il était sorti plusieurs fois, il avait vu les gens se retourner sur son passage. Il avait entendu des "mais oui tu sais, c'est ce garçon, là... celui qui a brûlé le visage de sa pauvre sœur", et des choses bien pires encore. Au sujet de sa santé mentale, notamment. Parce qu'il fallait être fou pour défigurer sa propre soeur. Il les entendait encore, parfois. Surtout dans sa tête.

Il cherchait inlassablement le moyen, sinon de se faire pardonner, du moins de rendre moins pénible le calvaire de son aînée. Il passait ses nuits, éveillé au chevet de Chilali, à prier le Gardien, à lui demander quoi faire. Un soir où il ferma brièvement les yeux pour se reposer, il vit un visage étrange mais familier. Un visage reptilien. En se réveillant, il savait où chercher. Il retourna chez le sculpteur.

"Aidez-moi, je vous en prie !"

L'homme l'avait jugé du regard. Ce freluquet auparavant si arrogant, ce gamin qui l'avait ignoré royalement. À genoux sur le sol, le visage dans la neige.

"Je vous en supplie, par pitié ! Il me faut un masque pour ma sœur !"
"Tu voudrais que je te fabrique un masque après ton attitude de la dernière fois ? C'est hors de question."


Il semblait au sculpteur qu'il pleurait, ou peut-être ses sanglots n'étaient-ils que des tremblements à cause du froid. L'homme leva les yeux et soupira. Une tempête s'annonçait.

"Avec ce qui se prépare, tu ne pourras pas rentrer chez toi avant plusieurs heures."

Yuma avait relevé le nez. Le sculpteur constata qu'en effet, il pleurait.

"Je te montrerai comment on fabrique un masque. Mais ce sera à toi de le faire."

Le regard de Yuma se ralluma :

"Oh oui ! Oui ! Je ne demandais pas plus que ça, merci !"
"Arrête de chouiner, essuies ta morve et rentre à l'intérieur, va" répondit l'autre d'un ton bourru.

C'était la première fois qu'il utilisait son lien depuis longtemps. Il s'en était abstenu, car il faisait malgré lui le lien entre la brûlure de Chilali et son feu. Mais là, c'était différent. C'était la première fois qu'il s'en servait pour créer quelque chose, et pas pour détruire. Il continua sur cette voie-là, trop effrayé peut-être pour étudier d'autres possibilités. Son lien serait créatif, ou ne serait pas. Yuma refusait pourtant de songer que son avenir s'était tracé dès le moment où il avait blessé sa sœur. Comme si cet accident devait décider de son destin... Peut-être espérait-il encore que le grand labyrinthe de Mo Duinne lui révélerait autre chose. Il redoutait d'autant plus l'épreuve que les réponses qu'elles apporteraient. En attendant, il aidait sa mère au campement, s'occupait de leur foyer lorsqu'elle n'était pas là, et créait encore et toujours à ses heures perdues. Il appelait cela un passe-temps. Il disait qu'il fallait bien qu'il fasse quelque chose de ses deux mains. Il refusait de l'admettre, mais il y mettait beaucoup de lui-même. Il pouvait passer des heures sur une forme, un détail, une petite chose insignifiante aux yeux des autres. Les créations s'entassaient autour de lui comme autant de témoins de son lien, et de sa faute. Tout le ramenait toujours à elle. Ou plutôt, il ramenait toujours tout à elle. Il n'en parlait jamais, on ne lui en parlait jamais, mais il savait que tout le monde savait, et que personne n'oublierait. Il allait jusqu'à chercher des regards accusateurs dans les formes sans visage qui l'entouraient.

Il n'avait plus jamais sculpté de masque après celui de Chilali. Les seuls yeux qu'il avait un jour tenté de façonner l'avaient effrayé au point qu'il lâche la sculpture sur le sol, où elle s'était brisée en mille morceaux. Il lui semblait que le regard brisé lui renvoyait toujours un vide noir, profond et angoissant, aussi effrayant que la culpabilité qui le rongeait de l'intérieur. Il avait ramassé les morceaux, les avaient mis de côté, espérant peut-être les réparer un jour. Après cela, il avait toujours manipulé avec une extrême délicatesse tout ce qu'il créait entre ses mains. Tout le reste aussi, d'ailleurs. Il avait l'impression qu'un geste ou une parole trop brusque auraient brisé quelque chose, et il n'avait plus envie de briser quoi que ce soit. Il regardait le monde qui l'entourait comme une bulle en céramique. Il lui était impossible de voir au travers, alors qu'il mourait d'envie de savoir ce qu'il y avait de l'autre côté. Mais il ne pouvait pas la briser. Parfois, la céramique se craquelait d'elle-même, comme ses créations lorsqu'il les exposait à une trop grande chaleur. Il sortait l'objet du feu et colmatait fébrilement les fissures, en espérant, comme ce jour-là, que ses gestes ne seraient pas vains. À l'image de sa sœur, il voyait la moindre erreur comme un échec total. Ce qu'il ne pouvait plus se permettre.

On lui assurait que ses créations étaient magnifiques, dignes d'un professionnel, que le Gardien lui avait donné un don, qu'il était brillant, que tout ce qu'il faisait était parfait, et Yuma acceptait maladroitement ces compliments en baissant les yeux et en marmonnant que ce n'était pas grand-chose. Il lui semblait qu'on lui disait cela pour le rassurer, parce que tout le monde savait ce qu'il avait fait et qu'il se remettait sans cesse en question. Les gens ne se rendaient pas compte qu'en le complimentant, ils ne faisaient que lui rappeler qu'il ne méritait pas ces choses-là. Pourtant, il continuait de créer. Et il essayait de ne rien montrer. Il souriait aux compliments, remerciait les gens et leur proposait gentiment ses services s'ils avaient besoin de quoi que ce soit. Il souriait pour chasser les regards qu'il imaginait, pour chasser le trou noir de sa culpabilité. Il souriait comme s'il se craquelait de l'intérieur et menaçait à chaque instant de se briser aussi facilement que la plus fragile de ses créations.
N.B. Comme Chilali l'avait fait dans sa fiche, j'ai cherché à donner une signification au deuxième prénom de Yuma. On a donc Kohana et Kishi qui veulent dire "blanche nuit", et Yuma qui signifie "fils du chef" en amérindien. Cojahi est un mélange entre "Coh" (feu) et "Day-dil-jah-hi" (constructeur de feu) en navajo. :3


Où as-tu trouvé le forum ? SKIIIIIIIP
Première impression : COOKIES
Robin Hobb ça te parle ? AMEN
Tes autres pseudos habituels : Skip la Plume, Alban Mothllek et Uzor. Parce que des fois, je joue des gens sérieux.

Invité

On m'appelle Invité

Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Mer 28 Nov 2012 - 11:04

Ooooh que j'aime ce perso déjà *^*

Puis les musiques ♥
J'avais hâte de voir le frère de Chil' jouer... je vais être servi o//
Félicitation aussi pour avoir trouvé des noms en lien avec le perso et avec la recherche en plus!

Re-Bienvenue et bon rp avec ce petit bout! ♥

Pssst Tarja à le même don on pourra faire des trucs cool si tu veux *^*
Skip la Plume

On m'appelle Skip la Plume


Infos Personnage
RANG: (joueurs que votre personnage à renconter en RP)
VILLE & APPARTENANCE : Vanylle, pirate solitaire babe ! (... non je rigole. Jeune cartographe cherche désespérément équipage)
MON AGE : 14 balais, m'sieur !
Féminin
MESSAGES : 561
AGE : 34
INSCRIT LE : 07/10/2011
PSEUDO HABITUEL : Skippy
Joyaux : 0
http://www.ile-joyaux.com/t1917-journal-d-un-futur-pirate-petit-mais-puissant http://www.ile-joyaux.com/t266-skippy-le-kangourou-o
Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Mer 28 Nov 2012 - 15:47

Merci **

Oh ouiii volontiers ! Yuma viendrait écouter ses histoires :cute: Pis il a bien besoin de gens qui ont un lien de feu créatif comme lui -w-
Skye Lewis
Milice

On m'appelle Skye Lewis


Infos Personnage
RANG: Chilali, Jens et Jörd
VILLE & APPARTENANCE : Milice - Soldat, Spécialiste en explosif
MON AGE : 26 ans
Féminin
MESSAGES : 359
AGE : 32
INSCRIT LE : 16/11/2011
PSEUDO HABITUEL : Azaëlle haha
Joyaux : 73
Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Jeu 29 Nov 2012 - 7:27

Oh c'est une bien belle fiche que voilà Wink
Ha le frère de Chili c'est cool ça ! Il était super bien je trouvais Very Happy

Bref rien a redire c'est vraiment bien écrit comme toujours!
Je te valide et bon rp :3

( on est envahi par les Erfeydiens èé )
Invité

On m'appelle Invité

Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Ven 30 Nov 2012 - 9:53

Merci beaucoup ! :cute:
Oui je sais j'aide pas à réguler la population aux Erfeydes là. u__u *sbaf*
Agazhar Börl
Oracle

On m'appelle Agazhar Börl


Infos Personnage
RANG: Fjölan, Kataleyah, Peottre
VILLE & APPARTENANCE : Un coin paumé des Erfeydes
MON AGE : 64 ans
Féminin
MESSAGES : 5290
AGE : 34
INSCRIT LE : 18/03/2011
PSEUDO HABITUEL : Nano.
Joyaux : 51
http://www.ile-joyaux.com/t34-noreshia-saule-fille-de-marchand
Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Dim 2 Déc 2012 - 13:40

Oh je sens que Chil va être super contente en lisant ta fiche ! J'ai dévoré l'histoire, toujours aussi bien écrite **
J'aime beaucoup ce perso, hâte de lire ses RP.

Rien à redire dessus non plus ^^ Bon RP o/


(j'y pense, tu vas pouvoir faire le passage du labyrinthe in RP du coup **)
Invité

On m'appelle Invité

Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   - Mer 12 Déc 2012 - 14:22

*débarque trois plombes plus tard*

Oh merci :cute: Héhé oui j'espère que Chil aimera, je ne lui avais pas fait lire l'histoire donc je sais pas du tout ce qu'elle en pense. ^^'
Si je peux, je serai super contente de pouvoir jouer le passage du labyrinthe en rp, oui ! Ça serait super intéressant :wou:
Allez, rp èwé

On m'appelle Contenu sponsorisé

Posté dans Re: Yuma Kohanakishi •• il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre   -

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum