Histoire

Je naquis dans ce monde blanc. Tout était blanc ... le ciel, le sol, les montagnes, le dessus des toits des maisonnées rustiques peuplant de petite partielle de terre ... tout. Du moins , je l'espère. Je vis dans un pays où ce phénomène se produit toute l'année. J'ai toujours admiré ce blanc pur , comme s'il n'y avait rien de plus beau au monde que cette matière froide. Loué soit le gardien de nous l'avoir offert ... Mais aujourd'hui j'aurais tellement voulu pouvoir faire disparaître la chose qui allait causer ma perte. Elle était consciente de son état , mais on aurait presque dit qu'Aponi n'en n'avait que faire pour le moment. Le froid ardent commençait sérieusement à affecté ces membres. Des engelures commençaient à faire leurs apparitions à des endroits stratégiques comme son nez et le bout de ses doigts.Tout le monde avait réussis cette épreuve avant moi ... Mon père , mon grand-père , ma tante . Tout le monde. Je descend d'une lignée de factionnaire , c'est ce facteur qui m'avait rendu si confiante. Ho , Lauïk ... aide moi. Étalé sur le sol, là, le visage vers les cieux j'aurais dû être plus vigilante. C'est mon erreur et je l'admets. Je me surpris à contempler les flocons de neige qui tourbillonnent à l'infini autour de moi , comme les cendres d'un incendie. Tiens, en parlant de cendre ...

Un vide fit place dans mon esprit et ma vision devint brumeuse.
Saison d'été d'il y a dix années.
Je ne savais même pas pourquoi ma famille appelait ceci " la saison d'été " vue où il faisait toujours le même climat gris et ennuyeux à longueur d'année. Ils devaient avoir leur raison, devaient-ils trouver le temps plus chaud à ce moment ... Mais moi je trouvais que la température restait la même. J'étais pessimiste plus jeune et la seule chose qui pouvait me distraire quand il neigeait pendant quinze jours d'affilée étaient d'étudier les formes complexes des milliards de petits cristaux de neige fine qui tombaient en quantité industrielle. Je n'aimais peut-être pas le mauvais temps, mais j'avais réellement une passion pour ces flocons. C'était mon seul passe-temps , il faut dire. Pendant ce temps, ma mère était enceinte des deux petites diablesses qui me servent à présent de frangines pour le meilleur et pour le pire ... La grossesse se passait mal à cause de l'immense place que prenaient les petites. L'aîné de la famille s'amusait à m'embêter à cause de mes cheveux orangés et mon surpoids. Nathanaël est son prénom, mais j'étais trop fainéante pour vouloir le prononcer au complet alors ma solution a été de le renommer Naël. Mon existence de rouquine obèse me faisait mourir d'ennui nuit après nuit , jour après jour. À l'été de mes dix années , pour la toute première fois de ma vie , mon lien se manifesta laissant derrière lui que des cendres et une odeur de chair carbonisée . Cet été là , je ne souhaitais qu'échapper à mon frangin ... Je ne voulais que me reposer un moment pour souffler un peu , ça faisait tellement longtemps que je courais pour me cacher... J'avais posé ma petite main potelée sur un des gros troncs de bois qui servaient à la composition de la grange qui servait à ... En réalité , ce hangar était vide depuis longtemps. On ne s'en servait que pour s'amuser. C'était toujours un endroit très accueillant avec ses nombreux recoins et les grosses lampes accrochés aux poutres qui éclairaient autre-fois les lieux. Je l'entendais arriver , ses pas rapides , sa respiration saccadée à cause de l'effort que lui avait demandé la course. Montre toi Aponi , m'avait-il dit. Il n'eut point de difficulté à me trouver , plaqué contre le coin de la grange je retenais difficilement ma respiration. Je t'ai trouvé , avait-il crier malicieusement. Il m'avait poussé dans la neige et je m'avais relevé tant bien que mal en titubant. J'était arriver en trompe vers lui pour le pousser à mon tour , mais c'était si mes mains avaient restées collées à lui. Le simple contacte de mes mains lui arrachaient des cris de douleur insoutenables , sa peau brûlait . Oui , brûlait. Sous le contacte de mes mains , sa peau se transformait en lambeaux consumés et était entrain littéralement de fondre entre mes doigts. J'avais fini par réussir à retirer mes mains de ses deux épaules , dégoûtée de moi même. Mon grand frère était là , pleurnichant , partant à une vitesse folle pour aller crier mon erreur dans les jupons de ma mère malade. J'avais tourné mes paumes vers le ciel en haletant , sa peau avait réellement adhéré à mes mains. Je les avais regarder pendant dix bonne minute avant de restituer mon dernier repas.

Je me sentais tellement honteuse d'avoir marqué à vie mon pauvre frère. Malgré toute les saloperies qu'il avait bien pu me faire , il ne méritait pas ça. Je me sentais si seul , si déprimé , si renfermé . L'odeur restait sur mes mains. C'était ignoble . Je ne croyais pas que la première expérience que j'allais avoir avec mon lien allait être aussi troublante. J'errais loin de chez moi toute la journée , j'arpentais les petites rues du petit village de soixante habitants et le soir je rentrais. Mon frère était encore au pieu à cause de ses brûlures et quand j'arrivais nous mangions en famille avec mon père qui venait de revenir sa semaine de patrouille près du mur de glace avec son équipe de faction. Il n'était pas fier de moi , personne ne l'était. Qui aurait été fier de mes agissements ? Ils tentaient tant bien que mal de me faire comprendre que ce n'était pas de ma faute , mais ça ne marchait guère. Une partie de ma famille étaient en visitent ce soir et quand la noirceur avait pris la place de la lumière , le dîner débuta. Je me souviens clairement qu'un nouveau visage était assit en face de moi. Mon frangin avait fini par sortir de sa chambre , bougeant peu le haut de son corps. On aurait dit que les articulations de ses bras et de ses épaules étaient paralysés par la douleur. Tout le monde ne s'occupait que de lui , naturellement. Ils avaient pitié de Naël et on m'avait lancé deux ou trois regards qui servaient clairement à me faire sentir mal alaise. Ça me brisait le coeur de savoir que les gens n'avaient plus la même impression de moi maintenant. Que quatre personnes me regardaient avec bienveillance. Ma mère , mon grand-père , ma grand-mère et ce mystérieux inconnu qui faisait deux têtes de plus que moi. Il ne paraissait pas vieux pourtant. Ma tante prit la parole.

-Ho , désolé . J'ai oublié de vous présenter l'fils de mon copain. J'vous présente Lauïk , avait-elle dit en pointant du doigt le jeune homme.

Il était costaux et grand comme ma mère , même il la dépassait un peu. Cheveux bruns , yeux bruns. Ma tante avait eu deux hommes dans sa vie : Mon oncle et son nouveau compagnon de vie qui avait lui aussi perdu sa femme. Il était tout les deux là et ma tante lui avait sûrement déjà raconter mon erreur , bavarde comme elle est.

- Ben au moins on sait qu'la p'tite à un lien d'feu . Ahahaha ! Avait lancé mon grand-père déjà chaud à cause de l'excès d'alcool qu'il venait de boire.

Les autres membres de la famille ne l'avais pas trouvé drôle.
Un débat avait commencé autour de la modeste table. Un côté disait que j'aurais du faire attention , l'autre disait que ce n'était pas de ma faute. Personne n'avait remarqué que je n'étais plus parmi eux. Bande d'idiot , parler de ça si librement. Je les entendaient crier et râler de ma chambre. J'étais en position fœtale , mon dos contre le mur nord et quelqu'un vint toquer à ma porte. Je n'avais même pas eu le temps de relever la tête que l'inconnu qu'il était déjà dans ma chambre. C'était lui , c'était Lauïk.

- T'aurais du attendre que je te dise t'entrer , avais-je craché avec une pointe de méchanceté dans ma voix.

- J'm'en tape , je suis venu ici pour te proposer un truc , avait-il dit si froidement que moi.
Sa réponse m'avait refroidit les ardeurs. Je ne savais pas si je devais être insulté ou intrigué .

Il mit la main sur une de mes sculptures de flocon que je faisais avec le couteau que mon père m'avait donné. Ça me rendait triste de voir les plus beaux flocons fondent ... alors j'avais trouver un moyen de les immortaliser pour toujours.

- S'beau , avait-il dit avec un sourire en coin.

- Ok arrête de toucher à mes trucs et dit moi s'que tu veux maintenant , avais-je dit en fronçant les sourcils pour prendre un air sévère.

Ah , je m'en souviens comme si c'était hier. Il m'avait proposé de m'entraîner , de m'aider à ne plus brûler les gens quand je les touchais. Cet inconnu que je n'avais jamais vu auparavant souhaitait aider une petite morveuse obèse comme moi. Et pourtant c'est grâce à lui que je suis ce que je suis maintenant , que je peux devenir ce que je souhaitais devenir. Même si mon père n'y croyait pas ... Il croyait que je ne contrôlerais jamais , que j'étais trop fainéante. Pendant trois ans , trois années d'entraînement intensif Lauïk m'avait appris ce que mon père ne voulait pas m'apprendre. Il était mon modèle , mon ami. Il avait le même rêve que moi et il a décidé de le réaliser. Jour de neige d'il y a quatre ans , Lauïk posa ses lèvres sur mon front avant de partir dans ce labyrinthe si meurtrier ... Je t'ai attendu , Lauïk , je t'ai attendu. Tu n'es jamais revenu chez toi , je t'ai attendu à la sortie de ce damné labyrinthe pendant deux semaines. J'étais inconsolable ... et ce n'est qu'hier que je t'ai revue. Je t'avais reconnu grâce au flocon en bois que tu tenais dans ta main. Si tu savais comment j'ai pu me déchirer les cordes vocales quand j'ai trébuché sur tes ossements. Et mon imprudence à attiré les prédateurs , une chance , j'ai fini mieux que toi.

Elle avait enfin réussie à se lever , utilisant ses dernières forces pour se tirer vers la sortie. Pour finir , elle avait réussie. Elle allait enfin devenir une factionnaire comme ses ancêtres , il faisait nuit , elle avait tellement froid. Tellement froid ... Aponi n'avait plus rien , plus d'ithylium , plus de nourriture , plus d'arc , plus rien. Elle avait tout perdu en à peine cinq jours. La rouquine avait prouvé à son père qu'elle pouvait le faire ... et aussi à Lauïk.
En sortant du labyrinthe , elle éclata en sanglot comme un enfant.