Histoire
Je viens d’une famille de Veilleurs pourpres. C’était un peu ma destinée. Mon père était officier chez les veilleurs pourpres. Il ne m’a jamais demandé ou forcé à devenir veilleur pourpre, d’ailleurs il était lui-même un très mauvais veilleur.

Il était corrompu, il avait sous sa charge la surveillance d’un quartier de Penjoie, et il recevait des pots de vin de la part d’un groupe de truands locaux. Il a fini par être découvert et plutôt que d’accepter sa future condamnation, il s’est suicidé. Je l’ai découvert ce jour-là, dans son bureau, son arme encore fumante et un message, un simple « Pardon » sur un bout de papier. J’avais quatorze ans. Ce jour-là, tout a été clair pour moi.

Il n’y aurait pas de pardon, jamais ce minable n’aura sa rédemption. Le nom de ma famille par contre, il était hors de question de le laisser taché d’une telle honte. J’allais rentrer chez les veilleurs et nettoyer mon nom. Les Happe-Ciel avaient le droit à leur gloire, voilà des générations que nous étions des veilleurs pourpres, pas question de laisser un faible ternir notre tradition.

J’ai commencé ma formation dès mes 16 ans, j’étais parmi les meilleurs, très assidu, on se moquait de moi parfois à cause de mon père, de mes motivations en fait et de ma fixation sur la loyauté. Ma mère, elle, dans l’équipe de recherche était fière de moi. Elle ne cessait de parler de moi à ses amis.

Et pourtant, dès ma première bataille, je fus blessé.

C’était lors d’un raid forban dans une ville d’ostracisés. Ils s’étaient aventurés à l’intérieur et nous les avions pris de vitesse en bloquant les issues. Il fallait encore explorer le canyon à pied. Nous progressions lentement, armes prêtes quand un de ces barbares a surgit sur ma droite, avec l’intention de me carrer sa hache dans le crane. Si je n’avais pas eu le réflexe de faire un pas en arrière, il m’aurait tué. Mais heureusement pour moi, sa hache a seulement pris mon œil. Le temps se mit à ralentir autour de moi, l’adrénaline pulsant dans mes veines au rythme de la douleur qui me lacerait l’œil. Je lui ai collé un coup de crosse avant de lui tirer plusieurs décharges dans le torse, il ne s’est pas relevé. La reste de la mission s’est bien passée, mais après, le médecin me dit qu’il ne pouvait sauver mon œil.

La suite s’est passée sans trop d’incident. Je suis vite passé lieutenant grâce à mon courage, même si j’avais parfois des différents avec mes supérieurs à cause de mon obstination, et ce n’est que depuis un an que je suis capitaine. C’est le jour de mon passage en grade que l’on m’a donné ma tenue d’officier ainsi qu’une épée d’officier Korrulien, et c’est aussi a cette occasion qu’on m’a officiellement accordé le surnom : Le zelé.