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Invité

On m'appelle Invité

Posté dans Charlie   - Lun 29 Avr 2013 - 11:05


Je suis Charlie
« Le monde n'appartient pas à ceux qui se lèvent tôt, mais à ceux qui le traversent de part et d'autre. Si vous êtes faible et dénué de motivation, vous pourrez toujours vous lever à l'aube, cela ne changera rien tant que vous n'aurez pas eu le cran de dire adieu à vos proches, d'enfoncer un chapeau sur votre crane et « d'emprunter » un vaisseau pour voyager. »



SURNOM : Personne n'a pris la peine de lui en trouver, de sorte que tous l'appellent simplement par son prénom. /td>
AGE:Trente-deux ans
VILLE :Vanylle
LANGUE(S) :Comme tous les habitants de la cité pirate, Charlie parle le joyellien et, puisque Vanylle semble développer peu à peu son propre dialecte, il a jugé bon d'en apprendre les rudiments.

Ce n'est pas le travail qui fait qu'on est fier ou pas ; c'est la façon de le faire.


RANG & MÉTIER : Simple membre de l'équipage, Charlie occupe le poste d'inventeur. Quand il y a un problème sur le vaisseau, c'est généralement à lui de trouver un moyen d'y remédier, en inventant une machine ou un système permettant de passer outre.
NAVIRE : Le Pourfendeur des Vents
ÉQUIPAGE :  Sorcor (capitaine) ; Seth (second) ; Cynydd (lieutenant)
FAMILLE PROCHE : Le cœur de Vanylle n'abrite plus aucun membre de sa famille, du moins de ce qu'il sait. Sa mère a succombé à la Maladie Voilée il y a quelques années déjà ; et son frère aîné, Ulrich, a disparu depuis des mois. La seule personne proche qui reste au jeune homme est son amie d'enfance, Siam. Celle-ci est serveuse à Vanylle, de sorte qu'ils se voient de temps à autre.



PhysiqueCaractère

TAILLE : Tout dépend s'il est debout ou assis. La plupart du temps, Charlie ne mesure qu'un mètre quarante car il se déplace en fauteuil roulant, marcher lui causant d'horribles douleur dans la jambe gauche. Mais lorsque la situation l'oblige, le jeune homme se redresse de toute sa taille en s'aidant d'une canne et, dans ce cas là il avoisine le mètre quatre-vingt.
POIDS : Charlie n'est pas une montagne de muscles. Sa musculature pâtit de sa constante position assise. Il aurait pu à l'inverse prendre du poids, mais aucune bedaine ne vient peser sur sa ceinture : l'homme ressemble plus à un manche à balais avec ses soixante-et-onze kilos. Malgré ça, il s'efforce d'entretenir son corps comme il le peut, en marchant un minimum et en effectuant des pompes ou des abdominaux.
COULEUR DES YEUX : Héritées de sa mère, qui tenait beaucoup du type korrulien, les prunelles de Charlie sont d'un agréable mordoré.
COULEUR & LONGUEUR DES CHEVEUX : Ses cheveux sont assez longs, retenus en arrière par un catogan pratique qui les empêchent de constamment glisser devant ses yeux. Sa chevelure luxuriante est d'un blond plutôt voyant et lumineux. Son amie Siam s'amuse régulièrement à y entortiller des tresses et des perles. Trop sentimental (ou par peur de ne réussir qu'à créer de gros nœuds impossibles à défaire...), Charlie se garde bien de les ôter de là.
PIGMENTATION DE LA PEAU : Plutôt pâle -surtout pour quelqu'un qui passe sa vie au grand air- l'épiderme de Charlie attire l'attention.
SIGNE PARTICULIER : Rien de bien particulier, le physique du jeune homme est relativement ordinaire.
PILOSITÉ : Charlie n'est pas imberbe (heureusement pour lui, car où est donc la virilité d'un pirate infirme et sans poils?), mais étant blond, ses poils ne sont pas trop voyants.
VESTIMENTAIRES : Chemises et pantalons confortables composent le gros de sa garde-robe. Toutefois, il y ajoute des bottes souples ainsi que des gilets sans manche pourvus de poches, dans lesquelles fourrer tout et n'importe quoi. Ultime coquetterie : un vieux châle ayant autrefois appartenu à sa mère, qu'il garde autour de son cou.

DÉFAUTS : Avec son physique de jeune premier un peu rebelle, on pourrait croire que le pirate n'a guerre de difficultés à se faire bien voir. Pourtant, c'est tout le contraire. Charlie est grognon. Ce n'est pas un terme très élogieux, mais c'est pourtant la vérité : le jeune homme se comporte comme s'il avait quarante ans de plus, et trouve constamment quelque-chose contre laquelle pester, qu'il s'agisse du mauvais temps, du comportement égoïste et stupide des jeunes gens, ou encore des choses qui ne vont pas assez vite. Charlie déteste lorsque les choses n'avancent pas, surtout quand le temps lui est compté. Être secondé par un assistant d'une lenteur exécrable dans une situation critique (comme réparer un générateur par exemple) est son pire cauchemar. Toutefois, comme il est la plupart du temps le seul à comprendre ses schémas et ses calculs, cela ne risque pas d'arriver de si tôt.
Hormis cela, le jeune homme déteste que l'on s’apitoie sur son sort ou que l'on rappelle sa condition d'infirme. Lui-même vit très mal son handicap, de sorte que la moindre remarque sur son fauteuil roulant le met tout de suite de mauvaise humeur. Il n'apprécie pas non plus qu'on ne le prenne pas au sérieux, ou que l'on fasse de mauvaises blagues, comme les jeux de mots moisis ou les insinuations graveleuses. Pourtant, grandir dans un bordel aurait pu le préparer à ce genre de choses, mais il ne trouve au contraire que peu d'intérêt pour les sous-entendus pervers.
En règle générale, les boutes-en-train le trouvent antipathique, trop sérieux, trop froid, et quand il fait des efforts pour se faire apprécier, ces derniers produisent généralement l'effet inverse.


QUALITÉS : Sous cette carapace de dureté se dissimule en vérité une âme charitable. Grandir dans la misère a permis à Charlie de s'approprier certaines valeurs, comme l'empathie. Il sera toujours prêt à aider son prochain -en bougonnant, certes- de quelque manière que ce soit.
Son intelligence lui permet d'analyser rapidement n'importe quelle problème,et de rapidement trouver une solution. Si la plupart des gens ne comprennent pas sa façon de raisonner, celle-ci a cependant fait ses preuves. Sans être fou, le jeune homme possède son propre mode de pensées (essentiellement basé sur les détails), qui peut paraître illogique à ceux qui n'y sont pas initiés. Par exemple, découvrant une splendide vivenef, une tierce personne admirera le véhicule tout entier. Charlie, lui, constatera plutôt les courbes gracieuses du rétroviseur.
Ses réflexions prennent parfois un chemin de traverse, mais le résultat est toujours à la hauteur des attentes de chacun. À cela s'ajoute une mémoire extraordinaire, qui peut parfois surprendre. Charlie n'oublie rien, ou lorsqu'il le fait, c'est de manière volontaire.
Perfectionniste jusqu'à être sensible aux moindres détails, le jeune homme peut passer des heures sur une maquette pour en être totalement satisfait.
Même s'il ne le montre pas, Charlie adore les enfants. Bien sûr, entendre leurs cris et les voir courir autour de lui l'agace, mais il ressent une certaine tendresse pour les plus jeunes, ainsi qu'un besoin pressant de les protéger. Pourtant, il est loin d'être très sociable : son honnêteté et son objectivité à toute épreuve lui causent parfois du tort. C'est bien simple : le jeune homme ne sait pas (ou très mal) mentir. L'expression « Oh, madame, cette robe vous boudine un peu » est déjà sorti de sa bouche. Plusieurs fois. Toutefois, il est difficile de décider si cette franchise est un vice ou une qualité, puisque le mensonge et l'hypocrisie ne peuvent décemment pas être considérés comme autre chose que des défauts.
AMBITIONS : Charlie n'a pas réellement d'ambitions, ou de rêves. Il désire simplement se racheter auprès de ses pairs, comme si son infirmité l'obligeait à en faire deux fois plus que les autres. Extrêmement travailleur, il souhaite juste se rendre utile et faire honneur à son capitaine.


PRÉFÉRENCES :
ALIMENTAIRES : Ce qu'il trouve. Charlie n'est pas quelqu'un de très difficile : il part du principe que tout ce qui apporte nutriments et énergie est bon à manger, tant que ce n'est pas du poison. Grogner parce-que sa viande n'est pas assez assaisonnée, ou parce-que les légumes c'est pas bon, c'est pas vraiment son genre.
LOISIRS : Son temps libre -et il n'y en a pas beaucoup vu la masse de travail qu'il s'impose lui-même- est entièrement voué à ses créations personnelles. Il peut donc passer des heures à griffonner sur un calepin, qu'il garde précieusement dans une poche et renferme la moindre de ses idées. Schémas, croquis, notes, : tout y est.
RELATIONNELLES : Étant donné son sale caractère, Charlie n'a pas beaucoup de contacts, hormis Siam, son amie d'enfance. Celle-ci est apparemment la seule capable de le supporter. Il lui arrive de passer la voir à l'improviste à Vanylle, où elle est serveuse. Ils discutent, parlent de leurs espiègleries d'enfance... et parfois la jeune femme prend-t-elle les devants et manifeste-t-elle le désir de le voir passer la nuit chez elle. Sans officialiser leur relation, Charlie et Sam profitent-ils de la chaleur l'un de l'autre de temps en temps. Une fois, Siam a-t-elle commis l'erreur de parler à son ami de son amoureux de l'époque, ce qui plongea le pirate dans une méditation sombre et lugubre. S'il ne l'avoue pas, Charlie est facilement jaloux. Pourtant, lui-même s'autorise quelques écarts avec une inconnue de temps à autre, que ce soit dans un bordel ou chez la demoiselle en question.
Ulrich, son frère aîné, a disparu depuis des mois et ne donne plus aucune nouvelles. Cela n'empêche pas Charlie de s'inquiéter à son sujet, même s'ils se sont quittés en mauvais termes.

Comportement
...FACE A UN DANGER : Un soupir excédé, probablement, et puis il s'agirait de ressortir une vieille invention pour régler le problème. Ou d'en imaginer une à l'instant. Mais vite, du coup.
..FACE A UN ABORDAGE : Un énième soupir, quelques grommellements bougons parce-que quand même, ces rustres vont certainement abîmer le bateau du capitaine, et qui c'est qui devra commander du bois pour réparer le bastingage après ? Et puis le cerveau se met à tourner à toute allure, les idées fusent, sont classées par ordre d'ingéniosité, et il est temps de mettre la première à exécution. Histoire de bouter l'envahisseur hors du territoire. Quand même. 
..FACE A UNE NOUVELLE RENCONTRE : Si Charlie est dans un bon jour, il fera peut-être l'effort de grimacer un sourire, de rire poliment. Si ce n'est pas le cas... il lèvera les yeux au ciel deux ou trois fois, regardera sa montre à gousset pour bien faire comprendre qu'il désirerait être ailleurs à cet instant précis. Les nouvelles rencontres, c'est pas ce qu'il préfère... ni ce pour quoi il est le plus doué !
..FACE A DES SENTIMENTS NOUVEAUX : Le jeune homme tentera probablement de les ignorer tout d'abord, jugeant cela plus envahissant qu'autre chose. Si les-dits sentiments se font plus forts encore, il y a de fortes chances que Charlie soit souvent de mauvaise humeur et se mette martel en tête tout seul, avant de finir par déclarer sa flamme ou se montrer, au contraire, désagréable avec la personne aimée. Il n'a encore jamais eu à faire face à ce genre de situation, toutefois.
..FACE A UNE PERTE / LA TRISTESSE : Pour éviter de flancher et de dévoiler à tous sa douleur, Charlie se montrera-t-il plus professionnel et sérieux que d'habitude, allant jusqu'à ne plus dormir la nuit de crainte de céder à la panique ou à une crise de larmes. Pleurer l'effraie depuis qu'il a vu sa mère le faire à de nombreuses reprises, alors qu'il n'était qu'un enfant. Il supporte mal la compassion des autres, prenant automatiquement cela comme une marque de pitié.



«L’Histoire n'est pas plus figée ni morte que l'avenir. Le passé est tout près ; il commence à la dernière respiration qu'on a prise. »



Histoire

La taverne pue. Oh, ce n'est pas réellement nouveau, surtout pour une taverne de Vanylle, mais l'odeur pestilentielle qui se dégage du bar et des hommes qui y sont accoudés a de quoi faire froncer le nez. La table qu'occupe Charlie est légèrement à l'écart du brouhaha ambiant, ce qui lui permet d'observer sans être dérangé. De temps à autre, un buveur jette un œil dans sa direction avant de glisser deux mots à son voisin, et tous deux rient sans discrétion aucune. Ce manège dure déjà depuis près de deux heures, mais le jeune homme, découragé par la pluie torrentielle qui s'abat dans la rue, préfère attendre de meilleurs auspices. Poussant un soupir résigné, Charlie s'installe plus confortablement contre le dossier de son fauteuil et étouffe un bâillement. « Ça pourrait être pire », songe-t-il en son fort intérieur. « Ces idiots pourraient déclencher une bagarre générale, ou faire exploser la taverne en pétant devant la cheminée... » Malgré tout, la situation l'exaspère fortement. Désœuvré, il promène son regard sur l'assemblée, et celui-ci rencontre les yeux d'un jeune garçon. Débraillé, les cheveux hirsutes et les joues couvertes de taches, l'adolescent le fixe apparemment depuis un moment déjà. Il détourne le visage en rougissant, manifestement gêné de s'être fait surprendre. Charlie tente de se rappeler où il a déjà vu cette figure naïve, sans succès. L'adolescent finit par se lever et s'approche de sa table en fixant son cadet, un grand sourire étirant ses lèvres.

« Bonjour, fait-il simplement. Comme rien ne se passe, Charlie répond à son tour :
– Bonjour. Et tu es... ?
– Podd, m'sieur, répond le gamin avec empressement. Vous avez du me croiser une fois ou deux dans le coin. »

Tout à coup, Charlie se rappelle : Podd, l'un des enfants du bordel. Ils s'étaient en effet croisés à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'adolescent n'était alors qu'un petit garçon. Charlie se fit la réflexion que, malgré tout ce temps, il n'avait guère changé. Même regard émerveillé, même sourire effronté, même tignasse indomptable. Cette dernière lui rappela celle d'Ulrich, et Charlie s'empressa de penser à autre chose.

« Ah oui, Podd ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? Ce n'est pas un endroit fréquentable pour un garçon de ton âge.
L'intéressé haussa une épaule :
– Ma mère... travaille. À la maison. »

Inutile de chercher à en savoir plus. Le jeune homme hocha la tête : lui-même s'était à de nombreuses reprises échappé du bordel lorsque sa mère reprenait du service. Il n'appréciait pas se trouver dans les environs quand elle vendait son corps. Cela le mettait toujours mal à l'aise, et elle n'avait jamais cherché à le retenir.

« Ça fait un moment qu'on ne vous a pas vu dans l'coin.
– J'étais un peu occupé.
– À faire quoi ? 
« À oublier », fut-il tenté de répondre. Mais il s'obligea à sourire :
– Rien de bien précis.
– C'est fou comme ça avait l'air intéressant. »

Charlie décida de faire comme s'il n'avait pas remarqué le sarcasme dans la voix de l'adolescent. Comme celui-ci ne semblait pas pressé de partir, et que lui-même appréciait un peu de compagnie, il commanda deux choppes d'hydromel. Podd, manifestement satisfait de pouvoir boire « comme un homme », fut de meilleure humeur après qu'il eut avalé les deux premières gorgées de sa boisson. De son côté, Charlie se posait des questions. Les enfants qui naissaient au bordel, à « la maison » comme l'appelaient ceux qui y vivaient, se débrouillaient la plupart du temps assez bien sans figure paternelle. Parfois, un homme gentil venait à la maison et prenait le temps de parler ou de jouer avec eux avant d'emmener l'une des femmes dans une chambre. Il leur glissait même des sucreries dans les poches de temps en temps. Les enfants ne pouvaient rien réclamer de plus. Mais certains tournaient mal, et Charlie était assez bien placé pour le savoir. Il espérait juste que Podd ne serait pas de ceux-là.

***

Un bordel n'est pas un lieu très fréquentable, encore moins pour des enfants ; pourtant c'est là que Charlie vit le jour. Sa mère avait vu défiler d'innombrables hommes si bien qu'il fut impossible de déterminer lequel d'entre eux se trouvait être le père du petit garçon. Charlie aurait pu se sentir seul, entouré de toutes ces femmes impudiques et de ces inquiétants messieurs aux narines frémissantes, mais il n'en fut rien. En effet, de deux ans son aîné, son demi-frère Ulrich l'entourait d'une affectueuse -mais parfois cruelle- protection. Et puis, il y avait Siam, bien sûr : fille de l'une des autres prostituées de l'établissement, à peine plus jeune que les deux garçons, elle les accompagnait souvent dans leurs jeux. À eux trois, il leur semblait que rien ne pouvait se montrer suffisamment coriace pour leur résister. Ils auraient pu réinventer le monde grâce à leurs mots et l'idéalisme touchant qui est celui des enfants.
La maison close devint très rapidement leur terrain de jeu : toutes ces pièces fourmillaient de cachettes et de recoins où dissimuler des choses contraignantes. Alors qu'il n'avait que six ans à peine et participait à une partie de cache-cache, Charlie se retrouva malencontreusement piégé sous un lit. Les minutes s'égrenaient avec lenteur, et il songeait sérieusement à sortir pour rejoindre Ulrich lorsque la porte s'ouvrit, laissant entrer deux personnes. Bientôt, la voix suave d'une femme s'éleva, masquée de temps à autres par le son rauque s'échappant de la gorge d'un homme et les grincements du lit. Terrifié et stupéfait à la fois, le petit garçon fixait le sommier bouger à quelques centimètres au-dessus de son nez, se demandant bien quel genre d'occupation pouvait nécessiter un tel bazar. Après un dernier râle, au bout d'une heure qui lui paru durer un siècle, les adultes quittèrent la chambre séparément. On entendit le tintement de pièces changer de main, puis plus rien. Pour être tout à fait sûr de ne plus rien risquer, Charlie patienta encore un moment, puis fila dans sa chambre en courant. Il exposa son aventure à son frère qui, totalement désintéressé, le fixait en haussant un sourcil sous sa tignasse broussailleuse.

« C'est pas la peine d'en faire tout un plat. Elle faisait juste son travail.
– Son travail ?
– Et bien oui. Ce pour quoi le type l'a payée à la fin.
– Mais c'est quoi son travail ?
– Faire grincer le lit je crois. »

Cette révélation stupéfiait beaucoup Charlie. Les jours qui suivirent, il remarqua que la plupart des femmes travaillant avec sa maman faisaient leur travail au moins deux fois par jour, et il lui sembla que les lits grincèrent beaucoup après ça. La désillusion n'arriva que quelques années plus tard, et ce fut Siam qui, entre deux fous-rires, se chargea de parfaire son éducation.

Alors qu'Ulrich s'amusait avec les autres garçons du quartier à se battre, Charlie préférait de loin s'asseoir dans un coin et griffonner sur de vieilles feuilles déjà usagées. De temps à autres, les femmes de la maison s'arrêtaient en se déhanchant gracieusement, jetaient un œil à ses œuvres, le complimentaient en lui collant un baiser sonore sur la joue avant de s'éloigner. Charlie aimait ces moments, car les dames sentaient bon, et leur parfum flottait longuement autour de lui.
D'une manière plutôt générale, si Ulrich et son frère s'aimaient sincèrement, ils se montraient assez cruels l'un envers l'autre. L'aîné, surtout, ignorait délibérément son cadet, quitte à le laisser sans surveillance, préférant de loin la compagnie de ses comparses. Aussi, Charlie passa-t-il de longs instants à dessiner. En grandissant, ses dessins devinrent des schémas construits, représentant d'étranges machines. Si les engrenages étaient bien réalisés, difficile en revanche d'imaginer que ces constructions bancales puissent fonctionner...

***

« Vous êtes en quelque sorte un modèle pour nous, vous savez.
– Qui ça, « nous » ?
– Moi, et les autres enfants de la maison. Vous avez réussi à en sortir, vous et votre frère. Et mademoiselle Siam, aussi.
– Mademoiselle Siam ? » Répéta Charlie, incrédule. Pourtant, Podd ne semblait pas plaisanter.

Sept ans s'étaient écoulés depuis sa dernière rencontre avec Siam. Et encore, il s'agissait là d'un pur hasard. Elle l'avait serrée dans ses bras alors qu'il s'apprêtait à quitter la maison. Mais elle n'avait pas réussi à le retenir. Il hésita à demander de ses nouvelles, mais tout ce qu'il pu articuler fut :

« Est-elle toujours à la maison ? »
Il espérait que non. Il n'était guère difficile d'imaginer quel travail une jeune femme -et jolie, qui plus est- pouvait obtenir dans un bordel. Pour son plus grand soulagement, Podd secoua la tête :
« Elle est serveuse dans une taverne. Y paraît qu'elle loue une chambre au-dessus. Les rumeurs disent qu'elle garde un couteau sur elle, ça empêche les sales types d'approcher d'trop près. »
Charlie masqua son sourire derrière sa main : il voyait très bien quel genre de choses son amie pouvait faire avec ce fameux couteau. S'il se souvenait bien, déjà petite, elle visait très bien.

***

Il y avait beaucoup de monde dans les rues de la ville ce matin là. La foule se pressait dans les espaces étroits et, au fur et à mesure que les enfants avançaient, il était possible de distinguer la différence de population. À la base, il n'y avait que très peu de gens « respectables » à Vanylle, mais seules les plus viles canailles osaient s'aventurer si loin dans le marché noir. Tout seul, Charlie n'aurait jamais eu l'idée de se lancer dans cette aventure : tous ces hommes aux regards louches, ces crapules de la pire espèce, ces armes à peine cachées sous les capes... seule la présence encourageante de Siam lui donnait la force d'avancer.
Les yeux baissés, le jeune garçon évitait de croiser le regard des passants, se faufilant à pas vifs parmi les corps mouvants des adultes. Son amie le tenait par la main et l'entraînait toujours plus loin, en gloussant de temps à autre lorsque quelque-chose d'amusant se manifestait.

« Regarde », lui souffla-t-elle en s'arrêtant brusquement. Relevant la tête, Charlie découvrit une vaste esplanade, à demi plongée dans l'ombre des hauts murs voisins. La place était recouverte d'étals, parfois de simples couvertures jetées à même le sol, sur lesquelles trônaient les marchandises. Nul doute que toutes ces choses avaient été volées. Les passants avançaient avec discrétion devant les étals, certains gardaient leur capuche rabattue pour que l'on ne voie pas leur visage. Siam le tira par le bras pour le faire avancer.
Ils slalomèrent dans les allées au hasard, ouvrant de grands yeux ébahis. C'était la première fois qu'ils venaient au marché noir. Tout semblait nouveau, inquiétant, si bien que Charlie ne se sentait pas vraiment à l'aise. Au détour d'une allée, il crut reconnaître une silhouette familière. Il aurait reconnu cette tignasse noire n'importe où.
Trop occupé à suivre la silhouette des yeux, le garçon ne vit pas la montagne et la percuta de plein fouet. Il s'agissait d'un homme immense, aux épaules si larges qu'elles masquaient à elles seules le soleil dans le ciel.

« Je... excusez-moi, je ne vous avait pas vu, je... » bafouilla Charlie en reculant tandis qu'une main énorme s'avançait vers lui.
Et tout à coup, Siam fut devant lui. Avec une rapidité qu'il ne lui connaissait pas, la fillette tira un couteau de sa botte et, aussitôt, un sang vermeil macula le bras de l'imposant agresseur. Charlie fut tiré en arrière. Ils coururent jusqu'à la maison, trop terrifiés pour seulement reprendre leur souffle. Le jeune garçon se précipita dans sa chambre, comme si l'homme-montagne pouvait encore les suivre, et Siam referma la porte sur eux. Happant de grandes goulées d'air, Charlie osa demander :

« Tu... il va mourir ?
– Bien sûr que non, répondit Siam comme s'il était idiot. Je l'ai juste égratigné un peu.
– Depuis quand tu as un couteau ?
– Depuis que ma mère m'a appris à m'en servir. »

Le soir venu, le garçon se glissa sous ses couvertures en attendant son bisou du soir. Quotidiennement, sa mère passait dans sa chambre et ils passaient parfois plusieurs minutes à parler de tout et de rien. Cela lui donnait l'impression de ne pas vivre dans un bordel, que leur maison était une maison normale, et que sa mère ne vendait pas son corps pour les nourrir, lui et Ulrich. Il avait l'impression d'être normal. Il aimait ça.
Pourtant ce soir là, sa mère ne paraissait pas en grande forme. De larges cernes étaient visibles sous ses yeux dorés, et sa voix était fatiguée comme après une journée de dur labeur au port. Encore terrorisé à cause des événements de l'après-midi, Charlie ne vit pas ces signaux. À peine fut-elle entrée dans la pièce, qu'il se redressa :

« J'ai vu Ulrich au marché noir aujourd'hui.
– Comment as-tu pu le voir là-bas ?
– Et bien... j'y étais... avec Siam. Mais on y allait juste pour voir, se défendit-il. On ne faisait rien de mal ! Et puis j'ai vu Ulrich qui traînait avec de grands types louches, et...
– Charlie, je suis fatiguée, on en parlera demain.
– Mais...
– Charlie. Demain. »

Ils n'en parlèrent pas le lendemain, ni le jour qui suivit. En revanche, Charlie put à loisir constater les absences répétées de son aîné. Le moindre de ses gestes lui paraissait suspect. Il aurait voulu lui parler, connaître le fond de cette histoire, mais il n'en eut pas l'occasion. Quelques jours après leur excursion au marché noir, Siam et Charlie se trouvaient à nouveau ensemble. Subitement, le jeune garçon buta sur quelque-chose et s'affala de tout son long. Son amie le fixa quelques secondes alors qu'il se relevait péniblement et finit par lâcher d'un ton très sérieux :

« Il faut que tu trouves un moyen de te défendre. Tu ne peux pas continuer comme ça, à trembler dès que quelqu'un ou que quelque-chose t'agresse. Sois un mec, Charlie. »

***

« … et depuis j'ai été embauché au statioport. J'nettoie les quais, c'est pas grand chose mais... m'sieur, vous m'écoutez ? »
Charlie secoua la tête pour se remettre les idées en place. Il se passa une main dans les cheveux et étouffa un bâillement.
« Excuse-moi, j'ai eu un moment d'égarement. »

Tous deux gardèrent le silence, buvant lentement leur hydromel. Puis, au bout d'une ou deux minutes, Podd lâcha, presque hésitant :

« Dites... j'veux pas être indiscret, mais on est nombreux à s'poser la question alors... Comment vous avez perdu vos jambes ? J'veux dire, c'était un accident ? Enfin, j'me doute que ce devait être un accident, vous n'avez pas perdu vos jambes volontairement, hein, mais...
Charlie reposa sa choppe brutalement :
– Je n'ai pas envie d'en parler.
– Oh. D'accord. »

***

Le vent soufflait fort ce jour-là. Les bourrasques faisaient claquer les volets, soulevaient les jupons des femmes et ébouriffaient d'avantage les cheveux d'Ulrich. Charlie avançait derrière son aîné avec difficulté. La dispute qui les avaient opposés ce matin plaçait comme une barrière entre eux. Le garçon avait directement accusé Ulrich de « trafiquer des choses louches », et ce dernier n'avait pas apprécié. Leur escapade au marché noir remontait déjà à plusieurs mois, mais le comportement d'Ulrich laissait supposer qu'il poursuivait ses agissements en cachette. Alors, Charlie avait menacé de tout raconter à leur mère, et son aîné, bien que de très mauvaise foi, lui avait proposé de lui montrer ce qu'il faisait à l'extérieur. Intrigué mais méfiant, le blondinet avait accepté. En revanche, il ne s'attendait pas à devoir grimper sur les toits.

« Ce n'est plus très loin », lui lança son frère, quelques mètres plus haut. « Il faut passer une corniche, et on pourra entrer.
– Pourquoi ne pas passer tout bêtement par la rue ? Cria Charlie pour couvrir le mugissement du vent. » Ulrich se contenta de ricaner et ne répondit rien.

Charlie jeta un œil en bas et regretta vite son choix : le vide semblait l'appeler. Il se redressa vite, paniqué à l'idée de la chute et du choc, brutal, qui l'attendait en bas. « Allez Charlie, tu es bien assez grand pour ça », l'avait nargué Ulrich un peu plus tôt. Mais maintenant, il semblait au benjamin que, treize ans, c'était bien trop jeune pour ce genre d'acrobaties.
Encore quelques mètres et ce sera fini, se répétait-il en boucle. Quelques mètres, et je saurai enfin ce qu'il cache.
Et puis, il fallut grimper sur la corniche, la traverser. Ulrich le pressait : « Grouille-toi, quelqu'un pourrait nous voir, allez, bouge, fais pas l'enfant ! ». Centimètre par centimètre, Charlie avançait le long de la paroi. Le vent s'engouffrait sous sa tunique, glaçant sa peau et l'attirant vers le bas. « Charlie, avance ! » Incapable de continuer, le garçon, tétanisé, tremblait de tout son corps. « Charlie, mais qu'est-ce que tu fiches ? Avance, tout le monde va te voir ! » Mais il ne pouvait pas. Il bégaya quelques mots indistincts tandis qu'une boule grossissait dans sa gorge. « Charlie je te préviens si tu ne bouge pas de là, je m'en vais et je te laisse tout seul ! » Il aurait voulu l'appeler, le prévenir, mais rien ne sortait de ses lèvres. « T'es vraiment inutile. » Avec horreur, il vit son frère soupirer, puis s'éloigner. Sa silhouette disparaissait peu à peu. Paniqué, Charlie cria son nom, les passants levèrent les yeux et découvrirent le garçon suspendu à plusieurs mètres de hauteur. « Ulrich ! Ulrich reviens ! » Les larmes commencèrent à dévaler sur les joues du blondinet. Il prit son courage à deux mains, esquissa un pas pour le rejoindre, mais le vent le fit sursauter. Son pied dérapa, il sentit sa prise sur le mur s'évaporer. Un cri d'effroi poussé par la foule lorsque son corps bascule dans le vide. Puis le choc. L'éclair blanc et douloureux dans sa jambe. Et l'obscurité.

« Encore un effort », fit Siam. « Tu peux marcher plus loin. Tu peux le faire, Charlie. »
Mais c'est inutile. La douleur fuse dans sa cuisse, l'adolescent titube. Désolée, son amie le soutient et l'aide à retourner vers le lit. « Tu réessaieras plus tard. Ça ne fait rien. » S'il ne répond rien, Charlie sait que ces efforts sont vains. Cela fait un an qu'il s'entraîne chaque jour pour remarcher. Le médecin l'avait prévenu : la rémission serait longue, et difficile. Lors de sa chute, sa jambe gauche avait porté tout son poids. Les muscles n'avaient pas tenu le choc.
Marcher lui était douloureux, tout comme se tenir debout. La douleur, lancinante, apparaissait dès qu'il s'appuyait sur sa jambe. Il avait fallu apprendre à utiliser un fauteuil roulant, peu maniable et embarrassant. Mais plus que ces détails techniques, c'était le regard des autres qui faisait mal. Chaque jour, Charlie pouvait y lire la pitié, le dégoût, le sarcasme. Seules les femmes de la maison, sa mère et Siam, n'avaient pas changé de comportement pour lui. Ulrich l'évitait. Charlie ne savait si c'était par remords, parce-que le voir lui rappelait son erreur, ou parce-qu'il n'avait que faire d'un frère infirme. S'il ne laissait rien paraître, cela le peinait profondément.
Comprenant son mutisme, Siam soupire et l'enlace de ses bras en posant la tête au creux de son épaule.

« La vie ne s'arrête pas, tu sais. Rien ne t'oblige à rester apathique comme ça. Je sais que c'est difficile, et...
– Non, tu ne sais pas.
Siam se redressa, l'adolescent poursuivit d'un ton dur :
– Tu as encore tes jambes.
– Mais toi aussi.
Charlie ricana :
– Pour ce qu'elles valent ! »

Blessée, la jeune fille quitta la pièce. Sur le pas de la porte, elle s'arrêta et releva son visage pointu :

« Tu te rappelles la fois où je t'ai dit qu'il te faudrait devenir un mec ? J'avais tort. Ce n'est pas d'en avoir dans le pantalon dont tu as besoin, c'est d'être un homme. Et être un homme, c'est être courageux, brave, et ne pas baisser les bras à la première difficulté. Réfléchis-y un peu. »

Les jours qui suivirent furent difficiles. La compagnie de Siam fut moins agréable : si Charlie tentait d'ignorer ses conseils et si la jeune fille se comportait comme si de rien n'était, tous deux savaient qu'il était temps pour l'adolescent de changer quelque-chose dans sa vie. Il ne fallait pas non plus compter sur Ulrich. Le visage de sa mère était suffisamment explicite : son frère disparaissait de plus en plus souvent de la maison, et certaines personnes avaient dit l'avoir vu en compagnie de gens douteux. Oh, bien sûr, qui ne l'était pas à Vanylle, mais Ulrich n'avait que seize ans et il leur semblait, à tous, que c'était bien trop tôt pour tremper dans de sales affaires.
Une nuit, incapable de dormir, Charlie rejeta les draps de ses couvertures et s'appuya contre le mur. À la lumière de la bougie, il pouvait apercevoir les contours de son fauteuil roulant, ce qui lui rappela à quel point il était inconfortable et peu pratique. L'idée de s'asseoir dessus le lendemain ne l'enthousiasmait guère. Mornes, ses yeux passèrent du fauteuil à son carnet de croquis. L'adolescent poussa un soupir, se saisit du second et commença à griffonner.
À l'aube, il était toujours penché sur ses feuillets, et Siam n'osa pas le déranger lorsqu'elle lui apporta à manger. Charlie ne toucha pas à son repas, et c'est à peine s'il avala quelques bouchées de pain et une gorgée d'eau lorsque sa mère vint le menacer du doigt. L'adolescent passa près d'une semaine à travailler sur ses croquis, se réveillant la nuit pour tout déchirer d'un geste rageur pour recommencer à zéro. Il semblait pris d'une passion frénétique, et les questions de son amie restaient sans réponse. Malgré cela, Charlie savait qu'il poursuivait une chimère et ne pourrait, au mieux, qu'améliorer sa condition d'infirme. Mais au moins, cela faisait passer le temps.
Trois ou quatre nuits après que son schéma fut terminé, il entendit des voix dans le couloir, devant la porte de sa chambre à une heure indue. Manifestement, Siam et Ulrich se trouvaient en pleine conversation.

« Où étais-tu ?
– Ça ne te regarde pas.
– Ulrich, ça me regarde. Tu ne vois pas que tout le monde s'inquiète pour toi ?
– Vraiment, il ne faut pas. Tout va bien. (Un court silence, puis il ajouta : ) J'ai trouvé un moyen pour nous faire sortir d'ici.
– Un « moyen » ? Je ne suis pas sûre que... attends, tu as bu ?
– Non.
– Tu sens l'alcool pourtant.
– Quelle rabat-joie ! Ne t'en fait pas. Je m'occupe de tout. »

Le soupir de Siam fut parfaitement audible. Passé un court instant, elle poursuivit, un ton plus bas :

« Pourquoi n'es-tu pas passé le voir plus souvent ? Tu lui manques, tu sais.
– Je ne pouvais pas.
– Laisse tes remords de côté. C'est ta faute si c'est arrivé, mais c'est inutile de te cacher. Ton petit frère a besoin de toi.
Ulrich ricana, et ce son glaça de le sang de Charlie.
– Je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé. Pas ma faute si ce crétin est tombé et se retrouve diminué. Et puis franchement, tu vas pas me dire que tu continues à le voir par plaisir, hein ? T'as pitié de lui. Comme tout le monde. Qu'est-ce qu'on pourrait ressentir d'autre pour quelqu'un comme lui ? Il est faible. Il est stupide. Et il n'y a aucune raison pour que ça change.
– Comment peux-tu dire ça ? Persifla Siam. C'est ton frère !
– Demi-frère. »

Après que les voix se furent éloignées dans le couloir, Charlie se retourna sous ses couvertures. Il ressentait une vive douleur dans la poitrine, mais mis un moment à comprendre que c'était son cœur qui se brisait.

***

Le regard que Podd posait sur lui commençait à le mettre vaguement mal à l'aise. Toussotant, Charlie jeta un coup d'oeil par la fenêtre et constata que le déluge s'amoindrissait. Bientôt, il pourrait partir.
L'adolescent siffla en laissant son attention glisser sur le fauteuil roulant de son interlocuteur.

« C'est carrément la classe. C'est vous qui l'avez bricolé, et tout ?
Hochant la tête, Charlie ajouta :
– Ce n'est pas le tout premier. J'ai fait plusieurs essais avant d'arriver à ce résultat.
– Vos accoudoirs sont vraiment supers beaux, sculptés et tout. Je peux ? »

Podd s'approcha et admira les accoudoirs finement ouvragés.

« Par Vamaa, c'est du Bois Sorcier ?
– Hein ? Non, quelle idée. Comment est-ce que j'aurais pu me procurer du Bois Sorcier, réfléchis un peu.
Podd lui jeta un regard suspicieux, mais Charlie resta impassible.
– En tout cas, vous êtes bien l'seul à avoir un aussi bel engin. »

Charlie sourit poliment. Si seulement ce gamin savait quelle aventure ça avait été...

***

Siam était probablement allée rapporter quelques bribes de cette conversation à la mère des garçons, car le lendemain matin, Ulrich se présenta dans la chambre de son cadet. Manifestement, quelqu'un l'y avait obligé. L'adolescent semblait avoir dégrisé, et s'installa confortablement sur le lit de Charlie. Ce dernier le regarda faire en silence, encore installé devant son bureau. Les mots horribles qu'Ulrich avait prononcé la veille lui revinrent à l'esprit, mais il décida de faire comme si de rien n'était. Pour voir.
D'un ton amical, son aîné lui demanda comment il allait et, de la même façon, il lui répondit. Quelques banalités furent échangées puis, voyant que Charlie ne ferait rien pour relancer la conversation, Ulrich s'approcha de lui en s'étirant. Il désigna ses nombreux feuillets épars et demanda, peu concerné :

« C'est quoi tout ça ?
– Des schémas.
– C'est ton fauteuil ?
Charlie hocha la tête, Ulrich se pencha et observa les esquisses de plus près.
– Tu comptes vraiment faire tout ça ?
– Sûrement, fit-il en haussant une épaule. Si j'ai les matériaux.
– Ça, j'peux m'en charger. Fais-moi une liste. »

Il faisait nuit depuis plusieurs heures déjà lorsqu'Ulrich refit son apparition, les bras chargés d'une couverture râpeuse, dans laquelle étaient enroulés plusieurs matériaux. Bouche bée, Charlie le regarda déballer pièces de cuir, tiges métalliques, vis, clous et autres planches de bois. Comme il craignait que son frère les ai volés, il le lui demanda directement.

« Mais non crétin, je les ai achetés au marché noir.
– Avec quel argent ? »

Mais Ulrich évita délibérément la question.
Resté seul, Charlie étudia consciencieusement le moindre détail des matériaux. Il finit cependant par se mettre au travail et, en quelques jours, avec l'aide de Siam en tant qu'assistante, son fauteuil eut bientôt changé du tout au tout. Il s'équipait désormais d'un siège et un dossier en cuir molletonné -dossier réglable, d'ailleurs-, de repose-pieds et d'un frein à main. Charlie redoutait de perdre le contrôle de son engin, c'est pourquoi trouver un moyen de le stopper s'était placé en tête des améliorations à effectuer.

La vie fut plus facile après ça : de temps en temps, l'adolescent ajoutait quelques modifications à son fauteuil, élaborait d'autres inventions. S'il sortait, ce n'était jamais seul. Siam poussait son fauteuil et défiait du regard les passants de dire quoique ce soit. Tous se taisaient, bien sûr, mais leurs regards restaient les mêmes. Charlie se rappelait de temps à autres les paroles de son frère. Il voyait en effet la pitié et, parfois, la répulsion dans les yeux de ceux qu'ils croisaient.
Ulrich disparut à nouveau, ne revenant que très tard le soir, alors que tous les habitants de la maison étaient couchés. Charlie et Siam réfléchissaient de plus en plus à leur avenir : le jeune fille désirait quitter la maison le plus vite possible. Les autres femmes l'y incitaient également : viendrait le jour où un homme passerait le pas de la porte, l’apercevrait et demanderait à monter dans une chambre avec elle. Et nul ne savait si elle serait capable de refuser. En effet, les formes de la principale intéressée devenaient drôlement affriolantes avec le temps, Charlie se surprenait parfois à la voir sous un nouveau jour. Sa bouche prenait une rondeur agréable qui invitait aux baisers -il faisait parfois exprès de « malencontreusement rater sa joue » pour lui faire la bise- et sa poitrine se développait elle aussi. Ce dernier point était d'ailleurs assez intéressant. Siam lui reprochait de temps en temps de laisser son regard s'égarer, mais il fallait reconnaître qu'elle même ne faisait pas beaucoup d'efforts : les robes qu'elle empruntait aux autres femmes de la maison mettaient son corps en valeur, certes, mais incitaient aussi à pécher. Aux regards noirs qu'il lui lançaient, elle se contentait de répondre en papillonnant des cils, qu'elle avait longs et très noirs.

Le premier baiser qu'ils s'échangèrent fut probablement l'un des grands moment de sa vie. Le vent soufflait fort ce jour là, entremêlant les longs cheveux noirs de son amie. Alors qu'il se promenait sur un chemin de garde avec elle, celle-ci lui demanda brusquement :

« Dis-moi... tu aimes les jolies choses ?
– Et bien, j'imagine que oui.
Elle s'arrêta, se plaça face à lui et lui jeta une œillade on ne peut plus directe.
– Et... tu me trouves jolie, Charlie ?
– Je... heu... au moins ça, oui », bafouilla-t-il. « Mais tu n'es pas une chose, alors je ne comprends pas très bien pourquoi tu poses la question. »

Elle le regarda un instant, eut un rire cristallin, puis l'embrassa en plein sur la bouche. Ce qui le laissa on ne peut plus perplexe et rougissant.
Une des nuits qui suivirent Ulrich fit irruption dans sa chambre et rejeta ses couvertures : « Allez, debout ! J'ai une surprise pour toi. » Charlie eut beau se plaindre et l'interroger, son aîné refusa obstinément de dire quoique ce soit. Il le conduisit dans un dédale de rues sordides, jusqu'à une maison en apparence semblable aux autres. Ulrich frappa trois coups distincts à la porte, et celle-ci bascula sur ses gonds. Un homme sensiblement plus âgé qu'eux salua l'aîné et les mena dans un sous-sol miteux, qui sentait la moisissure et l'urine. Avec effroi, Charlie distingua une silhouette attachée au mur. Les chaînes attachées à ses chevilles cliquetaient dans l'obscurité. Quand l'homme alluma une torche, l'adolescent pu distinctement voir les traits du prisonnier. Manifestement, il était là depuis un moment, à en voir sa barbe négligée et son air fatigué.

« Mais tu es fou ? » persifla Charlie. « Qu'est-ce que tu fiches ? Sortons d'ici tout de suite ! »
Ulrich ne lui prêta aucune attention, échangea quelques mots avec le geôlier, et celui-ci quitta la cave.
« Quoi, tu n'aimes pas ma surprise ?
– Je ne veux pas être mêlé à tes sales histoires.
– C'est un sculpteur de bois sorcier. Et il se trouve que je connais des gens qui ont réussi à en obtenir. Je me suis dit qu'un peu de ce bois magique rendrait bien sur ton fauteuil.
Charlie secoua la tête et frissonna :
– Qu'est-ce que tu essaies de racheter avec tout ça ? Mon affection ?
Aussitôt, le visage de son frère se durcit.
– Je n'ai pas besoin de racheter quoique ce soit. J'essaie juste de t'aider.
– Je n'ai pas besoin d'aide. »

Les deux jeunes hommes se défièrent du regard, mais Ulrich fut le premier à se détourner avec un ricanement médisant. Charlie quitta la pièce peu après, et regagna la maison seul. À son arrivée, Siam courut vers lui en l'enjoignant de se hâter : sa mère était au plus mal. Ulrich se trouvait déjà dans la pièce, adossé au mur le plus éloigné du lit. Charlie trouva ça très déplacé, mais n'eut guère le temps d'y prêter attention. Il s'agenouilla au chevet de sa mère malgré la douleur dans sa jambe. C'était encore une très belle femme, aux épais cheveux noirs et à la peau mate. En revanche, ses yeux dorés disparaissaient sous un voile blanc semi-opaque. Il se rappela comme le vent avait soufflé fort quelques jours auparavant. Son cœur se serra. La Maladie Voilée faisait déjà son œuvre. Il ne restait probablement que quelques jours à vivre à sa mère.
Le cœur gros, il pressa sa main dans les siennes et lui sourit. Mieux valait ne pas penser à ce qu'il se passerait ensuite.
La mère de Charlie et Ulrich poussa son dernier soupir trois jours après cette horrible nuit. Il n'y eut guère de cérémonie funéraire : qui se préoccupe du décès d'une prostituée Vanyllienne, de toute manière ? Le jeune homme ne pleura pas. Il y a mille et une façons de souffrir, mais la douleur silencieuse est de loin la pire. Alors que Siam lui tendait son fauteuil, Charlie le refusa. Il ne souhaitait pas dégager l'image d'une fils affaibli en plus de celle d'un films rongé par le chagrin. Il ne s'autorisa qu'une canne.
Le corps de sa mère fut brûlé, et il jeta ses cendres dans le Grand Courant, accompagné seulement de Siam, et d'une ou deux amies proches de la défunte. Ulrich n'était pas venu. Il ne réapparut pas avant plusieurs jours, et lorsque les deux frères se croisèrent, il était ivre. Cette vision mit le feu au poudre : bouillonnant de rage, le jeune homme attrapa son frère par le col et le plaqua contre le mur :

« Tu n'as vraiment aucun respect pour elle ? Tu n'es pas venu lui dire au-revoir, tout ça pour pouvoir te saouler la gueule !
Poussant un soupir, Ulrich ouvrit une bouche pâteuse mais rien n'en sortit.
– Tu es irrespectueux, égoïste, et c'est ta faute si maman est morte ! Tu ne voyais pas comme elle s'inquiétait de te voir sortir si souvent ? Elle est morte de chagrin et de peur de te voir devenir une mauvaise personne !
– On vit à Vanylle, répliqua Ulrich sur l'air de l'évidence. À quoi tu t'attendais ?
– Maman n'arrêtait pas de nous dire que ce ne sont pas les lieux qui font ce que nous sommes, mais nos choix. Et apparemment, tu n'as pas arrêté de faire les mauvais.
– Oh misère, serais-tu devenu profondément débile en plus d'être handicapé ? Tu croyais tout de même pas ce que cette vieille pute déblatérait, si ? »

Sans réfléchir, Charlie lança son poing. Une marque bleue apparut bientôt sur la pommette d'Ulrich, et celui-ci poussa un mugissement de rage avant de repousser son petit frère. Ce n'était pas un combat très équitable : l'aîné avait l'expérience de la rue, le plus jeune passait son temps enfermé dans sa chambre. Bientôt, les jambes de Charlie se dérobèrent sous son poids et, meurtri, aveuglé par le sang qui coulait de son arcade sourcilière, il ne vit pas son frère cracher à ses pieds avant de s'éloigner. Toutes ses certitudes s'ébranlaient : ce n'était pas pour ne pas froisser l'opinion public -inexistant ici, de toute manière- que Ulrich dissimulait ses trafics obscurs. C'était pour qu'on ne lui vole pas ses idées, et donc son butin. Il avait probablement acheté tous ces matériaux avec de l'argent gagné de la plus vile des façons, mais ce n'était pas le pire. Avait-il seulement vraiment aimé son petit frère ?
Le lendemain matin, il trouva devant la porte de sa chambre un paquet contenant deux morceaux de bois finement sculptés. Du Bois Sorcier, assurément. Le visage du prisonnier dans la cave passa furtivement devant ses yeux, et il jeta le paquet sur son lit sans y toucher. Pourtant, le soir venu, il ne put résister et étudia la forme du bois. Il pourrait certainement l'intégrer aux accoudoirs de son fauteuil, mais une part de lui se refusait à utiliser ce trésor pourtant inestimable. Cela reviendrait à accepter les excuses de son frère. Après un long moment de réflexion, il finit néanmoins par fixer les sculptures à leur place, presque contre son gré.
Le décès de sa mère l'affligea terriblement, mais le rythme de la maison -ou plutôt du « bordel » comme il préférait l'appeler désormais- revint peu à peu à la normale. Les regards des hommes qui traversaient les couloirs n'étaient plus affectueux mais dédaigneux : sans doute le prenaient-ils pour l'un d'eux, un infirme impuissant parti à la recherche d'un peu de chaleur féminine. Il ne pouvait plus rester ici.
Sans prévenir personne, Charlie fourra ses maigres affaires dans un vieux sac élimé, et posa celui-ci à l'arrière de son fauteuil. Depuis plusieurs jours, il préparait son départ et avait perfectionné son engin : les roues s'équipaient désormais de poignées, lui permettant d'avancer seul avec plus de facilité. Il s'attendait à ce que, une fois le perron descendu, plus rien ne le retienne, mais il se trompait. Surpris, il reconnut la silhouette familière de Siam, qui l'attendait un peu plus bas.
Sans un mot, la jeune fille le serra dans ses bras. Il fut soulagé de constater qu'elle ne tenterait pas de le retenir : sans doute comprenait-elle les raisons qui le poussaient à partir. Il aurait voulu lui dire de ne pas l'attendre, de faire sa vie, car il ignorait quand il pourrait revenir, ou même s'il reviendrait un jour. Mais ils n'étaient pas réellement « ensemble », et cela aurait pu paraître déplacé. Charlie abandonna donc son intention première. Ils ne dirent rien tous les deux, se quittèrent en silence. Et c'était comme si la nuit refermait une vieille plaie suintante au fur et à mesure qu'il s'éloignait de l'endroit où il avait grandi.

***

« On dirait que le mauvais temps s'en va » , fit remarquer Podd. Charlie jeta un coup d'oeil par la fenêtre : en effet, la pluie avait cessé de tomber, même si le ciel restait très gris. L'adolescent avala le reste de sa boisson, et signifia son désir de prendre congé en s'étirant. Sa mère avait probablement fini son « travail » maintenant. Charlie hocha la tête, et dégagea son fauteuil pour rejoindre la porte. Podd lui serra la main, lui souhaita une bonne continuation, et lorsque le jeune homme lui demanda ce qu'il comptait faire maintenant, il répondit d'un ton évasif :

« Oh, je sais pas bien encore. Peut-être flâner un peu au statioport pour voir les pirates. Il paraît qu'un capitaine recrute un équipage en ce moment, j'aime bien voir la tête des gens qui se présentent. Et puis je rentrerai à la maison.
– Prends soin de toi. »

Ils se quittèrent après une dernière poignée de main. Comme le temps semblait plus clément, Charlie décida de faire le tour des quartiers de son enfance, et constata sans grande surprise que rien n'avait vraiment changé. Puis, comme il commençait à s'ennuyer et qu'il était encore un peu tôt pour se rendre à l'auberge, il se rappela ce qu'avait dit Podd avant de partir. Un équipage de pirates. Sans trop savoir pourquoi, Charlie se retrouva donc au spatioport, écumant les quais à la recherche du bateau concerné. Le Pourfendeur des Vents était un imposant navire de forme étrangement ronde, comme dodue, mais dont le travail du bois laissait penser qu'il n'était pas aussi pataud qu'il en avait l'air. Il y avait manifestement du monde à l'intérieur, des ombres se mouvaient derrière les hublots. Charlie resta quelques minutes à hésiter devant la passerelle. Au loin, il discerna Podd, qui lui fit un geste de la main, auquel il répondit. Étrangement, cela le décida. Son fauteuil gravit la passerelle, et il s'engouffra à l'intérieur du bateau. Après tout, pirate... pourquoi pas ?






Où as-tu trouvé le forum ? Dans la culotte de Mowiel.
Première impression : C'est pas très propre ici C'est bôôôô.
Robin Hobb ça te parle ? BANANE CHEVRE UN-DEUX-TROIS-SOLEIL PWOUETPWOUET TUTUT
Tes autres pseudos habituels : Khasakham / Salëm / Gaspard / Tyrion. Je pense que je vais m'arrêter là, j'ai fait tous les pays, je peux mourir tranquille 8D /BRIQUE/

Heu au fait, si une gentille admin passe par là, est-ce qu'elle pourra modifier mon pseudo en "Charlie" tout court ? x) A l'inscription, mon ordi me disait que c'était déjà pris, mais j'ai vérifié et en fait non T_T Merciii ♥

Azaëlle
Chamane

On m'appelle Azaëlle


Infos Personnage
RANG: FONDATRICE - Celle qui Dépossède
VILLE & APPARTENANCE : Arish / Chamane
MON AGE : 17 ans
Féminin
MESSAGES : 6356
AGE : 32
INSCRIT LE : 27/01/2011
PSEUDO HABITUEL : Saya
Joyaux : 1271
http://www.ile-joyaux.com/t539-azaelle-celle-qui-depossede http://www.ile-joyaux.com/t33-azaelle-celle-qui-depossede
Posté dans Re: Charlie   - Mar 30 Avr 2013 - 3:38

Re bienviendu *w*
Et bien, il promet ce petit ! Je l'aime beaucoup **
Citation :
ou faire exploser la taverne en pétant devant la cheminée...
WTF XD

Citation :
– Faire grincer le lit je crois. »
C'est trop mignon xD

Et Podd comme dans GoT ? haha

Bon sinon, j'ai adoré ton histoire, surement l'une de mes favorites ! J'aime énormément ce personnage que je trouve très particulier **
Bref, rien à redire, je te valideuh. Et par contre, tu es sur le Pourfendeur depuis combien de temps ?
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Posté dans Re: Charlie   - Mar 30 Avr 2013 - 4:09

Merciiii ^^
Oui, Podd comme dans GOT, j'aime trop ce personnage xD
Du coup, Charlie viendrait juste d'être engagé sur le Pourfendeur, depuis genre quelques mois ! Je vais demander si on peut faire la rencontre Sorcor/Charlie en FB ^^
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Posté dans Re: Charlie   - Mar 30 Avr 2013 - 11:39

C'est du bon pâté tout ça Cool
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Posté dans Re: Charlie   - Mar 30 Avr 2013 - 13:50

Oh, merci patron ^____^

On m'appelle Contenu sponsorisé

Posté dans Re: Charlie   -

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