Histoire
Le vent est toujours là.
Quelquefois il est léger et doux comme après avoir massacré une dizaine de personnes, ou d’autres fois il est lourd et humide comme pendant une négociation qui tourne en votre défaveur.
Le vent est toujours là.
Dans les ruelles de Vanylle le vent est fort et léger à la fois, il ne vous empêchera pas de commettre un larcin toutefois si vous êtes assez attentif vous pourrez surement sentir quand il est temps de fuir.
Oh oui, car le vent de Vanylle sait aussi être lourd et pâteux, c’est précisément ce type de vent qui emplit le salon d’une petite maison des hauteurs de Cap-Vanylle.
Dans ce salon il y a deux hommes, l’un est à l’aise avec le vent, il le côtoie chaque jour, il l’apprécie et l’écoute c’est surement un seigneur des vents, un pirate. L’autre homme ne se rend même pas compte des alertes que lui lance le vent, il n’écoute pas, surement pense-t-il que ce n’est que la chaleur du feu dans sa cheminée qui le fait transpirer, que ce même feu est la raison pour laquelle il respire la bouche ouverte, pauvre fou.
L’homme alaise décide de rompre le silence.
-Vous savez surement qui je suis ?
-Hum évidemment vous êtes sans nul doute le capitaine Sorcor le terrible.
-C’est exact, vous savez donc pourquoi je suis là ?
-Bien sûr, en ma qualité de chroniqueur de Vanylle, je répertorie l’histoire des légendes vivantes telles que vous et je suis très honoré que vous m’aillez choisis pour transcrire sur papier vos récits.
-Vous êtes la plus vieille famille de chroniqueurs de Vanylle, je suis donc certain que mon récit sera bien gardé.
-Oui, oui tout à fait nous gardons des récits plusieurs fois centenaires dans ces lieux et jamais personne n’a violé notre coffre-fort.
-Bien dans ce cas, commençons.

<< Je suis né ici à Vanylle, mon père faisait partie d’un équipage il était donc rarement présent, ma mère se prétendait serveuse, mais je l’ai toujours soupçonné de n’être qu’une putain. J’avais deux sœurs mais j’étais l’ainé. Ma vie n’a véritablement commencé qu’à l’âge de 15 ans, pour faire court avant cela je me démenais comme je pouvais pour ramener de l’argent à la maison, mon père lui dépensait tout son argent en putes et en boissons. Ma mère m’a toujours dit que l’argent qu’elle gagnait était autant le sien que le mien et que pour cette raison je devais y faire très attention, j’étais relativement d’accord avec cette manière de voir les choses, mais il y avait un problème majeur à régler. En effet cela signifiait donc que mon père dépensait MON argent ?

Je ne pouvais évidemment pas accepter cette situation, j’ai donc commencé à espionner mon père à chaque fois qu’il rentrait de ces expéditions. J’ai découvert que ce vieux fumier cachait, tout l’argent qu’il gagnait dans un coffre situé dans une crique à l’extrême ouest de Cap-Vanylle. Le coffre était spécial déjà par sa taille il faisait environ 1m20 de profondeur et possédait deux compartiments, mon père n’utilisait que le premier compartiment, il déposait ce qu’il avait gagné dans la partie du haut et quand il verrouillait le coffre la partie du haut s’ouvrait comme une trappe faisant tomber le contenu dans la partie du bas qui servait à stocker le trésor. Je tiens à préciser qu’il m’a fallu énormément de temps et de recherche pour trouver le fonctionnement de ce coffre, à l’époque je n’avais pas trouvé ça bizarre qu’un simple pirate possède un tel coffre, c’était une grossière erreur.

Pour conclure il me fallait les deux clés pour ouvrir le compartiment du bas. La première clé mon père la portait tout le temps, la seconde je n’avais pas idée où elle pouvait bien se trouver. J’ai donc attendu simplement et c’est le jour de mes 15 ans que mon père est allé à la crique accompagné de sa putain attitrée ouvrir le coffre avec les deux clés. Il pensait surement s’enfuir avec elle, je suis donc intervenu je suis allé à sa rencontre au début il ne m’a même pas reconnu, mais je ne l’ai pas laissé parler, j’ai d’abord planté un couteau dans son ventre puis j’ai tranché sa putain en deux sous ses yeux. C’était assez grisant je dois avouer, je crois qu’il a essayé de me parler, en fait je ne me rappelle pas de ce qu’il a dit, tout ce dont je me rappelle c’est des cries qu’il poussait pendant que je l’éviscérais, rien de très intéressant.
C’est à ce moment que j’ai vu le livre des comptes et que j’ai compris mon erreur, le coffre appartenait au capitaine et mon père était le trésorier. Au final j’ai moi-même caché tout l’or ailleurs, et comme je ne voyais pas d’autre solution je me suis enrôlé sur un vaisseau, qui irait penser qu’un gamin de 15 ans qui aurait volé autant d’or se serait ensuite enrôlé dans un équipage.

Je suis donc resté 3 ans sur La pute des cieux, j’ai appris bien des choses mais la plus importante fut que s’il faut avoir des amies sur un vaisseau autant qu’ils soient les plus dangereux. Après ces trois années de massacres de viols et d’éviscérations en tout genre j’avais besoin de changer d’air. Je suis donc partie sur le Pourfendeur des vents, j’avais 18 ans. J’ai gravi les échelons petit à petit, certains de mes supérieurs ont accepté de me céder leur place d’autres non, au final je suis arrivé au poste de premier lieutenant et j’y suis resté 6 ans c’est d’ailleurs là que j’ai acquis mon surnom de Sorcor le terrible, je ne pouvais pas devenir capitaine trop vite et prendre le risque de me faire moi-même tuer, je devais apprendre le métier. Le jour de mes 24 ans j’ai décidé qu’il était temps pour moi de passer capitaine évidemment le vieux Jorks n’était pas spécialement d’accord, m’enfin qui lui a demandé son avis ? Pas moi en tout cas.
Les plus dangereux membres de notre équipage me respectaient, j’avais donc la quasi-certitude que mon plan allait fonctionner. Le vieux capitaine Jorks voulait attaquer un gros vaisseau de la milice qui selon ses sources contenait beaucoup d’armes que l’on pourrait revendre à très bon prix. Je trouvais le plan parfait, nous avons donc attaqué ce vaisseau de la milice sur Grand-Vent, ce fut un succès. Nous avons en effet subi quelques pertes malheureuses et qui se sont avéré être des personnes qui ne partageaient pas ma vision de l’avenir. Finalement c’est lors du retour que j’ai décidé de frapper il n’y a pas eu de combat, pas d’effusion spectaculaire de sang, le vieux Jorks était tout chamboulé jusqu’au bout il a cru à une mauvaise blague et bien la blague a pris fin avec sa tête roulant sur le ponton.
Et comme le veut la tradition j’ai dit quelques mots.

-MES AMIES, AUJOURD’HUI L’HEURE EST VENU DE PRENDRE UN NOUVEAU DEPART, UN NOUVEAU DEPART QUE LE VIEUX JORKS NE POUVAIT PAS NOUS DONNER !!!
POURQUOI SE CONTENTER DE VAISSEAUX DE LA MILICE QUAND NOUR POURIONS FRAPPER BIEN PLUS FORT, LES PETITS BOURGEOIS SE PROMENES SUR LEURS VAISSEAUX REMPLIT DE TRESORS, ALORS POURQUOI N’IRIONS NOUS PAS LES EN DELESTER ??
LES VILLES SONT REMPLITES DE TRESORS QUI N’ATTENDENT QUE NOUS POUR ETRE DEROBE, DE L’ITHYLIUM, DU BOIS SORCIER, DU VIN GERNIEN !!!
ET POURTANT NOUS RESTONS CANTONNES A GRAND-VENT ET A QUELQUES ATTAQUES SUR DE PETITES VILLES !! NOS VAISSEAUX NE DOIVENT PAS SE TRANFORMER EN PRISON !!!

Durant ce discours j’avais oublié la présence du second et cet idiot n’a pas trouvé mieux que de m’interrompre.

-Mais si nous descendons de nos vaisseaux et que nous attaquons les villes comme tu le prévois alors nous ne vaudrons pas mieux qu’une guilde de voleurs, ce n’est pas la manière de vivre des pirates ce n’est pas notre métier.

- HAHHAHAHA, PIRATE-VOUS L’ENTENDEZ IL VEUT NOUS PRIVER DE RICHESSE ET DE GLOIRE SOUS PRETEXTE QUE CE NE SERAIT PAS NOTRE METIER MAIS PIRATES J’AI UNE QUESTION :
QUEL EST VOTRE METIER ???
-AAAAAAAAAHOUUUUUUUUUUUUU, AAAAAAAAAAAAHOUUUUUUUUUUUUUU, AAAAAAAAAAAAHOUUUUUUUUUUUUUUUU !!!
-T'entend ça le second ?? Je n’crois pas que ce soit une question de métier mais plutôt de vision, et vous savez quoi pirate je pense que le second aimerait bien VOLER ce soir !!! Qu’est c’que vous en dites ??
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAHOUUUUUUUUUUUUU, AAAAAAAAAAAAAAAAHOUUUUUUUUU, AAAAAAAAAAHOUUUUUUUUUUUUU !!!
Et il en fut ainsi, le second vola en effet d’un vol bruyant et rapide, en direction de sa mort. >>

-Et voilà depuis ce jour je suis à la tête du pourfendeur des vents.
-C’est une histoire incroyable, capitaine mais j’aimerais que vous développiez les 3 années que vous avez passé sur la pute des cieux ainsi que vos 6 années comme premier lieutenant.
-Ahaha ce serait trop long et je me suis lassé de ce petit jeu avec toi.
-Pardon ? Je ne comprends pas.
-Evidemment gros porc comment voudrais-tu comprendre quand tu n’écoutes rien, j’ai 30 ans et tu penses vraiment que je viens ici pour te raconter ma vie comme si c’était la fin ??
-Je… Uhm…Pourquoi êtes-vous là alors ??
-Ahahaha en voilà une bonne question, mais malheureusement pour toi ce ne sont pas tes affaires, c’est la fin pour toi gros porc.
-NON NON ranger ce couteau, s’il vous plait, on peut s’arranger, non !! Pas ça nooooooooooooooooooooon !!!!  

 
Le vent est partout.
Quelquefois, il est léger et doux comme après avoir massacré une personne, d’autres fois il est menaçant et annonciateur de changements.
C’est précisément ce type de vent qui enveloppe Sorcor le terrible alors qu’il descend les ruelles de Vanylle en possession d’un journal contenant les récits de la vie d’un vieux pirate et les plans d’un projet encore plus vieux.