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La tête d'Holopherne.

Invité

On m'appelle Invité

Posté dans La tête d'Holopherne.   - Dim 23 Fév 2014 - 8:26

« Vous n’aurez pas justice aujourd’hui Mademoiselle Vallombre. Nous n’avons toujours pas mis la main sur ce…mh, Boisac. Nous doutons d’ailleurs vraiment de le retrouver ne serais ce qu’un jour vous savez… Vous devriez faire attention à vous à partir de maintenant. Rentrez chez vous, prenez un bon thé chaud et faites-vous escortez quand vous sortez, au moins pendant quelques temps… »

« Vous me demandez de vivre ma vie comme une femme chassée, de me lever le matin avec l’idée d’être descendue aussitôt un pied dans la rue. Ce n’est pas la vie dont je rêve, pas la vie que vous devriez me conseiller. Par Vama ! A-t-on déjà vu pareil conseil dans la bouche d’un autre milicien aussi haut fut-il placé ? Vous n’avez honte ? »


Le Milicien posa son regard sur la Vallombre qui secouait les mains d’un air rageur en faisant les cents pas devant son bureau. Il soupira doucement. Elle arrêta bien vite son cirque dans un petit couinement de souffrance. La douleur s’était réveillée le long de son corps, traversant en pics réguliers son bras, son épaule, son omoplate mais surtout sa poitrine. Le Milicien s’approcha et posa une main rassurante sur l’épaule de la jeune fille avec un regard peiné pour elle. Il la voyait bien, tantôt rouge, tantôt livide, vacillant entre la vie et la mort, la colère et la peine. Elle était passée bien proche de la mort, à quelques centimètres selon les médecins.
Comment pouvait-on-lui dire qu’elle passerait le restant de sa vie à avoir peur qu’il ne revienne ?

Elle jeta un regard plein de mépris au milicien et se recula d’un pas fier, levant le menton d’un air qui se voulait terrible. Elle n’avait pas peur de cet homme. Elle avait peur de la traque, de la chasse. La mort n’avait jamais revêtu un caractère particulièrement angoissant pour elle. A l’inverse, il lui semblait qu’être traquée était une source d’angoisse inutile, et elle détestait tout particulièrement ce qui pouvait être inutile.

« Gardez vos mots pour vous rassurer vous-même, Lieutenant. Si jamais on me retrouve morte, il vous en faudra énormément pour rassurer le peuple et leur éviter de penser que la Milice est incapable. Bonne à faire la guerre aux étrangers, bien moins à protéger ses citoyens. »

« Mademoiselle Vallombre, je vous rappelle que… »

« Ne me rappelez rien, Lieutenant, rien que je ne sais déjà. Les redites sont bonnes pour les séniles et la politique intérieure. »


La Lionne lui jeta un dernier regard et finalement prit le dossier qui traînait sur le bureau, d’un air furieux. Elle l’ouvrit, vérifia d’un seul coup d’œil qu’il y avait là le portrait-robot de l’affreux personnage, son nom, les quelques rares témoignages qu’ils avaient pu tirer d’une enquête de voisinage aussi rigoureuse que l’exercice d’arithmétique d’un enfant de quatre ans, et finalement le referma dans son carnet à reliure brune.
Elle salua une dernière fois le Milicien qui, gonflé d’une certaine patience mais surtout d’une certaine galanterie, prit le pas à côté de la demoiselle pour la raccompagner à la porte. La Vallombre ne lui adresse ni un regard, ni un mot, muée dans un silence méprisant.
Elle n’était pas violente au quotidien, mais sa vie lui tenait à cœur sans mauvais jeu de mot, et l’incompétence de la Milice était un problème qui touchait tout le monde au quotidien.

Dans ce monde, elle commençait à se demander s’il ne fallait pas tout faire soi-même… et donner alors raison au vieil adage qui veut qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Cependant, il fallait se rendre à l’évidence : Amaris ne se laisserait pas faire, et elle n’avait ni le physique ni la santé pour représenter pour lui un danger.                                                                                                                                                                                                                                              

Elle quitta le Milicien, dossier sous le bras, et se laissa ramener en silence par son homme de main, Enjolras. Ce dernier lui jeta un regard, semblant chercher à comprendre à quoi elle pensait, mais elle ne semblait pas d’humeur à le lui dire, et elle n’avait jamais été très facile à lire, ce qui était assez paradoxale pour la directrice d’une imprimerie. Enjolras eut un petit sourire joyeux alors, lui prenant le bras afin de la soutenir un peu, malgré qu’elle n’en n’eût pas besoin.

« A quoi penses-tu joli Rossignol ? A ton prochain article ? Ton prochain poème ? Ton prochain… »

« Tu ne veux pas le savoir. Crois-moi. »
Elle retira doucement son bras du sien, faisant même un pas de côté. Pour une rare fois, elle était froide, comme la mort. Sa blessure avait changé quelque chose… et la peur s’était immiscée dans son âme. « Je suis d’humeur noire, Enjolras. Je crois… Je crois que je suis en train de cracher sur tous mes principes. »

« Tu penses encore à lui ? »


Elle eut un sourire maigre et hautain à la fois, comme s’il lui semblait que cette question était absolument ridicule. Cela ne faisait que trois semaines après tout…

« Je veux sa tête Enjolras… Je veux sa tête sur un plateau d’argent. »

Enjolras baissa les yeux en entendant ses mots. Egérie n’était pas aussi sanglante en temps normale, elle était même d’un caractère posé. Pourtant, il y avait une chose qui lui seyait parfaitement, c’était ce caractère vindicatif que l’on connaissait aux Vallombre. Ils avaient déjà essuyé de nombreuses pertes sans jamais faire du mal à autrui. Egérie était et serait la dernière sur la liste. Elle l’avait juré.
Elle jeta un regard à son ami, d’un air sombre :

« Je ne peux pas me permettre de paraître faible ou diminuée. Je ne peux pas me permettre de me cacher, de fuir, d’avoir peur ou de craindre, à chaque seconde de la journée, de mourir assassiner, sur les marches de mon entreprise, à la sortie du bureau, ou en plein repas. Je ne veux pas de cette vie, et si pour le leur montrer, le leur prouver, il faut un signe fort, alors je le demande, oui, je l’exige : je veux cette tête sur un plateau. »

~ * ~

Assise dans son bain, lisant le dernier journal parût dans la presse, les cheveux remontés dans un chignon encore sec, Egérie attendait. Tout du moins, elle passait le temps. Le papier entre ses mains parlait de la dernière bataille aux Erfeydes. Quelques dizaines de mort, mais encore une victoire pour le Gouverneur. Voilà qui devait ravir ce grand Bouffon de Matroos, de quoi s’astiquer un peu mieux. Envahir une terre sans autre but que d’y faire une colonie, d’en puiser les ressources vitales… tout ça dans le sang. N’y avait-elle qu’elle pour trouver ca risible et absolument déplacé ?
Elle soupira fortement alors que l’on toquait à la porte de la salle de bain. Egérie releva les yeux, tira de ses lèvres une cigarette qui s’y tenait mollement, et héla que l’on pouvait entrer. Aussitôt une petite tête brune aux yeux rieurs passa dans le bâillement de la porte, sans être tout entier :

« Il y a quelqu’un pour toi, Egérie. Il dit qu’il a été appelé par Enjolras… pour… enfin, tu sais. C’est le Chasseur. »

La jeune femme lui jeta un regard interloqué. Elle ne pensait pas que son homme de main serait aussi rapide que ça. Elle remit derrière son oreille une mèche de cheveux qui s’était détachée et haussa les épaules, prise de court :

« Fais le entrer. Nous n’allons pas le faire attendre. Je n’en ai pas pour longtemps. »

La baignoire dans laquelle le Rossignol Noir baignait était faite d’un verre épais, et si comme le verre elle était transparente, l’eau était trouble. Fort heureusement pour la jeune femme, encore qu’elle n’était pas particulièrement pudique. Son caractère lui donnait une assurance, aussi bien habillée que nue.
Elle remit entre ses lèvres sa cigarette, ce qui lui donnait ce côté masculin sans rien retirer de son charme. Ses yeux vairons se posèrent une dernière fois sur le journal qu’elle plia, le déposant hors de la baignoire. Sa poitrine était dissimulée par un épais nuage de mousse à la surface.

L’attente fut longue, au moins car son ami devait espérer la voir sortir de l’eau rapidement pour s’habiller avant que le Chasseur n’entre. Egérie  n’était pourtant pas de ce genre de femme. Ni honte, ni gêne sur son visage, seulement ce regard terrible et troublant.

L’homme se présenta finalement. Elle lui jeta un regard, eut un léger mouvement de tête. C’était une rencontre aussi conventionnelle que la vie d’Egérie. Cela ferait parler les journaux si jamais ça s’apprenait. C’était d’autant plus hilarant que c’était elle qui en avait le monopole, et qui déciderait si oui ou non cette rencontre incongrue serait posée sur le papier précieux de Matroos. Elle ne bougea pas d’un pouce, enfoncée dans son cocon d’eau chaude, enfin, tiède.

« Egérie Vallombre. Je ne pensais pas que vous seriez aussi diligent… Je n’ai pas de quoi vous offrir une chaise, mais je vous promets, je serais brève. » Elle rejeta derrière son oreille une mèche rebelle avoir d’attraper de la table posée proche de la baignoire une longue enveloppe brune. « Est-ce que vous avez des références ? Mon associé a dû vous le dire, mais je n’engage pas d’amateurs. Vous êtes, d’ailleurs ? »

Son ton était calme, presque doux. Ce n’était absolument pas un jugement de valeur sur le physique du jeune homme. C’était devenu une habitude pour elle que de vouloir vérifier à tout prix si elle s’entourait des meilleurs, ou des pires.
Pour le coup, c’était sa vengeance qui était en jeu, et elle n’aurait pas supporté le moindre échec.
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