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A l'aube de la mort

Riska les Deux Voix
Pirate

On m'appelle Riska les Deux Voix


Infos Personnage
RANG: Capitaine de la Nuée Ardente - Admin
VILLE & APPARTENANCE : Vanylle
MON AGE : 20 ans
Féminin
MESSAGES : 193
AGE : 30
INSCRIT LE : 27/07/2013
PSEUDO HABITUEL : Harrods
Joyaux : 390
http://www.ile-joyaux.com/t1796-riska-les-deux-voix#42328
Posté dans A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:19

Les rues de Vanylle étaient animées en cette journée ensoleillée. Le beau temps se faisait de plus en plus fréquent et donnait à la ville pirate une activité ralentie depuis l'hiver. Les équipages semblaient s'être tous donnés rendez-vous pour amarrer ce jour-même, emplissant les quais d'imposants vaisseaux et des cris des pirates. La Nuée aussi venait de rentrer à quai, après un abordage difficile et remporté de peu. L'équipage adversaire avait été décimée, mais plusieurs des femmes d'Aleera avaient été blessé. Riska aussi. Quelques dégâts avaient été noté mais rien de grave et que ne pourraient palier les pirates. La Cannonière avait donc continuer son travail, s'attachant à panser simplement sa blessure. Elle ne toucha les pavés de la rue que lorsqu'elle eut terminé et certaine que l'équipage n'avait plus besoin de rien.

Les mètres parcourus ne furent pas nombreux qu'une violente douleur à l'abdomen lui cisailla le corps. Penchée en deux, le souffle coupée, Riska posa une main sur sa blessure qu'elle retrouva pleine de sang. Emportée par l'Autre, elle n'avait pas fait cas de la gravité de la plaie plus tôt, la laissant telle quelle. Mais sa conscience instable venait vite fait de se défiler quand la douleur de la blessure s'était réveillée. Ses muscles se contractèrent brutalement tandis qu'elle serra les dents, avançant avec peine à travers les rues. Arme empoisonnée. Juste au dessus de l'estomac. Les symptômes ne trompaient pas. Il ne restait plus qu'une chose à faire.

S'accrochant à un visage familier, elle rallia le plus rapidement possible la ruelle vide, l'échoppe abandonnée. Elle avait vu le Pourfendeur des Vents à quai. Il devait être là. Il pourrait l'aider. Et elle s'en sortirait. Elle ne voulait ni le laisser, ni laisser Aleera, ni l'équipage. Trop d'importance. Arrivée devant son refuge, elle s'approcha d'une des planche barrant la fenêtre et saisit la clef dissimulée. Elle déverrouilla la porte. Entra, laissant une trace de main ensanglantée sur le battant en bois. Vide.

« Jaasau ? »

Rien. Personne. La lueur d'espoir disparu d'un coup. Pas là. Elle allait mourir. Disparaître sans avoir pu lui dire au revoir. Elle allait mourir alors qu'il était peut-être en chemin pour venir la voir ? Ou plutôt Aleera... Son cœur se serra, elle avança un peu dans la pièce silencieuse. Si elle n'était pas ce qu'elle était, elle aurait sûrement laissé les larmes qui lui piquaient les yeux couler. Elle avait mal. Plus que jamais. Son souffle était court et sa vue brouillée. Un peu plus à chaque effort pour rester debout. Elle avança encore un pas. Ses jambes se défilèrent sous son poids, elle se rattrapa de justesse au vieux comptoir. Plus assez de force. Elle gémit. Elle tomba. Inerte.
Invité

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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:21

La journée avait été longue sur le vaisseau. Beaucoup trop. Il y avait beaucoup de choses à faire. Entre le nettoyage, le remplissage des cales, le tri des butins, le remplacement du matériel... Jaasau n'était que Gabier, mais il ne pensait pas qu'on lui donnerait autant de travail. Généralement l'essentiel de ses tâches se trouvait dans les cieux, au beau milieu des abordages. Rarement en dehors, et c'était pour ça qu'il avait en règle générale beaucoup de temps libre. Surtout à quai, où les abordages étaient pour ainsi dire peu fréquents. Depuis qu'il était revenu, qu'il avait vu la Nuée Ardente accoster elle aussi, il n'aspirait qu'à la tranquillité de l'échoppe abandonnée. Le voyage avait été mouvementé. Les travaux incessants. S'il ne partait pas rapidement il allait finir par tuer quelqu'un, de nerfs et d'impatience. On ne lui donnait jamais autant de boulot, alors pourquoi cela arrivait-il pile quand il ne fallait pas ?

La loyauté de Jaasau lui faisait défaut pour le coup. Chaque ordre donné, malgré la frustration, était suivi à la lettre, appliqué avec un perfectionnisme déroutant. Pour un tueur sanguinaire, il mettait un coeur à l'ouvrage dont peu étaient capables, même pour les tâches les plus ingrates. Ainsi, il ne sortit que lorsque le ciel prenait des teintes orangées, signifiant le crépuscule, et la fin de la journée. L'activité sur les quais s'en était fortement ralentie d'ailleurs, la vigueur de la pleine journée avait disparu, ne laissant que quelques retardataires se dépêchant de rejoindre tavernes et bordels pour brûler leur solde, et faire passer avec un peu d'alcool cette dure journée.

Quant à Jaasau, il envoya un matelot finir la dernière tâche -d'importance moindre, voire quasi nulle- qui lui restait à accomplir, et descendit d'un pas rapide et décidé le ponton, sachant déjà dans quelle direction aller. Il espérait bien la trouver là bas. Cela faisait plusieurs fois que cela arrivait, en deux ans, il connaissait l'itinéraire par coeur et savait au fond de lui qu'elle serait là. Le retard qu'il avait importait peu tant qu'il respectait ce qu'il lui avait dit deux ans plus tôt.

Seulement, quand enfin il entra dans la pièce... Ses espoirs partirent immédiatement en fumée. Il se sentit gagné par un sentiment qu'il connaissait, et qu'il abhorrait plus que tout : l'inquiétude. S'il s'attendait à voir Riska, il ne s'attendait pas du tout à la voir par terre, pratiquement inconsciente. Il était passé dans une échoppe prendre de quoi manger et boire un bon coup, et tout ce qu'il avait dans les mains finit au sol, dans un bruit mou mais représentatif.

"Riska !"

Il se précipita sur elle, les sourcils froncés, et la tourna face à lui. Il lorgna sa blessure au ventre, qui ne saignait même pas, mais comprit immédiatement en voyant le teint qu'elle avait, la faiblesse de sa respiration. Du poison. Pestant entre ses dents, il la souleva, et l'emmena près du lit. Qu'elle ne lui claque pas entre les doigts. S'il était arrivé plus tôt ça aurait pu complètement changer la donne. Et il savait que si ça tournait mal, c'est tout l'équipage du Pourfendeur qui subirait sa colère.

"Riska, est-ce que tu m'entends ?"

Bon sang, qu'elle réponde.
Riska les Deux Voix
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:26

Partir. Ce n'était pas si effrayant après tout. Quand l'esprit s'enferme dans un cocon, éloignant la douleur. C'en était même reposant. Calme. C'est ce que ressentait Riska. Sa plaie ne la lançait plus, son inconscience l'ayant transporté dans un endroit que seule elle pouvait atteindre. Là, elle était tranquille. Elle pouvait attendre la mort. Seule persistait cette foutue lumière blanche qui l'aveuglait. Qu'elle meure rapidement et que cela cesse. Tout était bien plus facile là. Elle n'avait rien à faire, juste laisser son esprit s'échapper. Sa respiration se faisait de plus en plus faible. Son pouls aussi d'abord trop rapide, avait brutalement ralenti. Mais l'organe vital ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Il persistait. Pendant qu'elle s'enfonçait dans un rêve sans souffrance.

Une voix lointaine, jaillit dans son esprit. Réveilla sa conscience. Un ton familier. Elle sentit son corps bouger, délicatement. A nouveau cette voix. Du fin fond de sa bulle, elle la reconnu. Et débuta alors un combat contre son inconscience qui ne semblait pas vouloir la lâcher. Elle lutta, intérieurement. Elle voulait hurler, lui montrer qu'elle vivait encore. C'était comme se débattre dans un remous tourbillonnant. Emmenant toujours plus au fond celui qui tentait de s'échapper. Elle parvint à bouger. Ses doigts glissèrent par terre, touchèrent ceux de Jaasau. Un premier signe. Pas mal. Elle continua, se fixant sur son visage qu'elle imaginait parfaitement. Elle le connaissait par cœur. En deux ans. Elle avait eu le temps de mémoriser chaque trait, chaque cicatrice, chaque dessin. Elle s'y accrocha, sentant son souffle peiner à suivre son rythme cardiaque qui s'élevait. Ses paupières battirent une première fois. Une seconde fois. Elle les garda à demi-ouverte un instant, la vue brouillée. Comme aveuglée. La lumière blanche s'estompa. Bientôt les contours du visage du pirate penché au-dessus d'elle se formèrent. Il était là.

« Tu es là... Enfin. J'ai cru … que j'allais mourir d'impatience en... t'attendant. »

Ses lèvres avaient perdu leur belle couleur rosée, mais elle parvint à dessiner une ombre de sourire. Pourquoi faire comme si rien n'allait ? Elle préférait rester elle-même, jusqu'au bout. Alors même à l'agonie, elle continuerait ses piques taquines dont ils avaient pris l'habitude depuis qu'ils s'étaient rencontrés. C'était bien mieux ainsi. Plus rassurant. Sa respiration était difficile. Plus d'importance. Il était là. Près d'elle. Il honorait sa promesse. Encore et toujours. Si elle survivait, alors elle une bonne raison de fêter ça avec lui quand elle irait mieux. Si elle mourait, elle partirait avec son visage comme dernier souvenir. Pas si mal après tout. Ses yeux demi-clos cherchèrent à se fixer dans le regard du Baron. Elle y parvint. S'y noya un instant. Tellement agréable.

La douleur lancinante de sa plaie la rappela à l'ordre. Elle n'était plus inconsciente. Plus protégée par cette bulle où elle s'était enfermée pour lutter. Elle chercha en vain à se protéger derrière sa conscience instable. Mais l'Autre avait fui, au plus profond d'elle-même. Pour la première fois depuis le déclenchement de sa folie, Riska se sentit démunie. Totalement. Elle devait faire face à une souffrance bien réelle, sans pouvoir se réfugier derrière la violence et la puissance qui caractérisait son Autre.

« Aide moi... je t'en prie. C'est trop... douloureux. »

Elle voulu ajouter qu'il pouvait abréger ses souffrances si aucune solution viable n'était trouvée. Elle préféra se taire. Elle avait confiance. Il ferait tout ce qu'il faut, que ce soit pour la maintenir en vie ou calmer une telle douleur. Si puissante, si brûlante qu'elle sentit son estomac se tordre, nauséeux. Pitié, que ça s'arrête.
Invité

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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:27

Si seulement c’était une plaie normale. Il avait du des dizaines de fois se soigner lui-même. C’était toujours archaïque, mais efficace. Là par contre, c’était totalement autre chose. Son esprit, malgré un visage fermé, carburait à plein régime. Il passa en revue toutes les solutions possibles, et une seule s’imposait. Il s’y refusait, c’était bien trop dangereux. Il n’avait même pas le droit. Il risquait de les faire tuer tous les deux, ce qui était clairement la pire issue possible. Non il fallait autre chose.

Refusant de perdre son calme, il passa sa main sur le visage de Riska, et se dépêcha d’aller chercher dans le sac qui était tombé par terre la bouteille remplie d’alcool. Ca lui réchaufferait le corps et adoucirait la douleur, pour peu qu’elle boive assez sans vomir. Doucement, il pencha le goulot au dessus de ses lèvres, et fit tomber le liquide presque goutte à goutte, en prenant bien soin qu’elle avale avant de recommencer. Cela prit quelques secondes, mais il réussit à lui faire avaler une quantité suffisante. Il s’assit à côté d’elle, serrant sa main dans la sienne, toujours en pleine réflexion.


«J’ai peut-être une idée. Mais… Non, pas de mais. Je vais aller chercher Marcellus, notre médecin de bord. Un type étrange mais compétent. J’vois que lui pour soigner ça. Ne bouge pas, et ne bois pas plus. T’as intérêt de tenir le coup, Riska, sinon je vais me mettre en colère.»

Il la serra encore quelques secondes contre lui, puis se leva et fonça vers le Pourfendeur des Vents. Marcellus était un joyeux luron, mais qui avait tendance à soigner les gens par un mal encore pire, histoire qu’on sente moins la douleur. Si les hommes du Pourfendeur savaient tous guérir leurs propres blessures, c’était en grande partie pour éviter d’avoir affaire à Fine Aiguille. Evidemment… Quand ça concernait le poison, c’était une toute autre affaire. Mais jusqu’à présent, rares étaient les antidotes à avoir échoué, quand Marcellus les avaient préparés. Il priait juste pour qu’il accepte de sortir de son antre pour soigner une femme. D’un équipage rival qui plus est.

Il arriva sur le vaisseau comme un missile, et s’enfonça dans les entrailles de celui-ci, à la recherche de Marcellus, très souvent à l’infirmerie. Et il ne s’était pas trompé.

La discussion fut… animée. Jaasau tentant de convaincre par tous les moyens qu’il fallait absolument bouger, et Marcellus ne voyant pas l’intérêt qu’il avait à soigner quelqu’un qui ne faisait même pas partie de l’équipage. En revanche, il finirent, au bout de quelques minutes que Jaasau savaient très précieuses, par se mettre d’accord. En échange du service de Marcellus, il acceptait de lui servir de test pour ses nouveaux traitements, ou s’il était blessé, de passer obligatoirement par lui, histoire qu’il tente de nouvelles méthodes de guérison, selon lui potentiellement très efficaces malgré la douleur que cela pouvait provoquer. Le Baron s’en fichait, du moment qu’il bougeait son vieux fessier et qu’il venait avec lui dans les entrailles de Vanylle.

Il se passa environ vingt minutes entre le départ de Jaasau et son retour dans la petite échoppe. Si Riska n’avait pas bougé, il n’était pas rassuré sur son état, qui n’avait pu qu’empirer depuis. Invectivant le vieil -enfin vieux…- homme, il lui expliqua les symptômes qu’il avait pu remarquer, et le fait que ça provenait d’une arme, et accessoirement d’un vaisseau et équipage pirates. Pendant que le médecin s’affairait, il se rendit au chevet de la jeune femme.

«C’est bon. On a trouvé un accord, il va te soigner. T’es toujours avec moi ?»
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:31

Le contact de la main de Jaasau sur son visage froid réchauffa un minimum Riska. Ou du moins son espoir et son moral. Accrochant son regard à son visage, comme une naufragée s'accrochant à son épave, elle le suivit des yeux, dans ses moindres faits et gestes. Elle l'observa farfouiller dans un sac et en sortir une bouteille. Quand il revint vers elle et s'appliqua à lui faire boire quelques gouttes d'alcool, elle ferma les yeux. Le liquide lui réchauffait agréablement la gorge au passage, redonnant un peu de vitalité le temps de quelques secondes. C'était déjà ça. Rassurant. Tout comme sa main dans la sienne. Elle était si faible, si sensible, qu'elle sentait le pouls du Baron à travers sa paume. Elle se concentra dessus, essayant de caler sa respiration sur son rythme. Il lui annonça finalement qu'il partait chercher son médecin bord, soit disant compétent pour les blessures empoisonnée. Elle fronça les sourcils, autant par crainte de devoir encore rester seule, que de savoir qu'un homme de l'équipage du Pourfendeur allait la toucher.

« Je te le promets. »

Elle se contenta d'hocher la tête en plus, serrant une dernière fois les doigts de Jaasau entre les siens et le regarda partir en trombe. Une vingtaine de minute s'écoula jusqu'à son retour. Peu de temps. Qui lui sembla pourtant être une éternité. La douleur lancinante était de retour, brûlant les alentours de la plaie et électrisant son corps entier. Elle cru replonger à plusieurs reprises, mais réussit par on ne sait quel moyen à rester consciente. La souffrance avait porté avec elle son lot de chaleur. Et la jeune femme était submergée de variations de température. Une fois chaud, une fois froid. Sa peau blanche se perlait doucement de goutte de sueur, tandis qu'elle restait la bouche entrouverte pour mieux respirer. Sa main était crispée autour du goulot de la bouteille, raccrochant ainsi sa conscience à quelque chose de concret. Elle lutta. Encore. Toujours. Ses yeux se fermaient lentement. Jusqu'à ce que deux silhouettes ne lui cachent temporairement la lumière du jour. On venait d'entrer.

« J'ai pas vraiment le choix... Et puis ça aurait été trop bête... de mourir maintenant... sans avoir pu t'embrasser une dernière fois avant... »

Elle inspira difficilement, sa fierté la poussant à rester digne même dans l'agonie aurait sa peau. Elle esquissa un sourire, une ombre d'amusement et de malice réussirent tout de même à s'y dessiner. Elle grimaça aussitôt après, les lancements de sa blessure reprenant toujours plus fort. Son regard de moins en moins brillant se posa sur l'homme agenouillé non loin d'elle. Elle ne l'avait jamais vu. Mais se doutait bien qu'à son faciès, il faisait parti du Pourfendeur. Elle le laissa approcher, un sentiment de méfiance lui enserrant la gorge. Lorsqu'il posa ses mains près de sa blessure, elle tressaillit visiblement, se crispant entièrement. Elle retint sa langue. Il serait trop bête de mourir par fierté. Alors elle le laissa faire. Sa main retrouva celle de Jaasau, qu'elle serra aussi fort que le peu de force qu'il lui restait le permettait. Ses yeux lâchèrent le visage du Baron pour se fixer entièrement sur le soi-disant Marcellus. Médecin compétent au dire du pirate, elle ne pu s'empêcher de grogner instinctivement quand il sortit un scalpel de ses affaires. Se penchant au-dessus d'elle, il ne lui adressa pas un mot, et s'activa aussitôt à inciser un peu plus sa plaie. Il la nettoya, sous le regard noir de souffrance de la jeune femme. Ses doigts avaient pâli tant elle serrait fort la main de Jaasau. Il manquèrent d'éclater sous la pression quand l'antidote fut versée dans la blessure propre. Elle ne pu retenir un hurlement de douleur, le liquide lui faisant l'effet d'un produit chimique lui décapant le sang. Des larmes de souffrance lui montèrent aux yeux, elle les renvoya d'où elle venait en serrant un peu plus les dents. Tremblante, elle suivit du regard le scalpel du médecin qui se dirigeait vers son autre bras. Elle détourna la tête.

« Parle moi... Sinon je... Je vais repartir. »

Poison contre antidote se battaient dans son corps, qui lui semblait être devenu un véritable champ de bataille. La confrontation des deux liquides provoquait une douleur telle qu'elle sentit sa conscience lui échapper une nouvelle fois. Non. Elle devait rester éveiller. Concentrée. Sur son visage. Si elle replongeait, elle mourrait.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 5:33

Il confia pendant un moment la vie de Riska à Marcellus. Il n’aimait clairement pas cet homme, mais ne pouvait certainement pas dénigrer ses compétences. Beaucoup de matelots avaient la vie sauve grâce à ses capacités médicales. Il n’était plus tout à fait jeune, mais accomplissait son devoir avec brio. Jaasau était très ennuyé cependant. Car s’il était bon, il n’en restait pas moins un excellent d’ami de Sorcor… Pour qui les jours étaient comptés. Son espérance de vie avait radicalement diminué, et celle de Marcellus aussi, par conséquent. Il ne réagirait pas très bien à la mort de son meilleur ami, Jaasau le savait pertinemment. Au moins, avant de rejoindre son ami dans Ses limbes, qu’il fasse une réelle bonne action, dénuée (presque) d’intérêt.

«Ne t’inquiète pas. Juste le temps que l’antidote fasse effet, et tu pourras gambader dans toute la pièce. J’suis là et je partirai pas.»

Il restait près d’elle, sans gêner Marcellus dans son travail. Il était concentré sur ce qu’il faisait. Ceci dit, ce fut rapide. Il avait toujours le matériel qu’il souhaitait, Jaasau s’assurait lui-même qu’il ait ce dont il avait besoin. Il le laissa repartir, puis observa les bandages installés, les quelques traces de sang laissées sur le matelas. Il espérait vraiment que ça s’arrange. Les blessures au poison étaient généralement les plus dures à soigner : le niveau médical Vanyllien était absolument déplorable, et énormément d’habitants mourraient quand ils tombaient malades faute de soins potables et efficaces.

«Attends quelques minutes, ça ira mieux. On peut lui faire confiance quand il s’agit de guérir des maux ou des maladies.»

Il l’observait. Même dans cet état, il était content de la retrouver. Le Pourfendeur avait beaucoup de soucis internes en ce moment, et il devait gérer un paquet d’emmerdes à la fois, tout en réfléchissant à l’avenir du navire et de son équipage, Sorcor n’étant plus vraiment à même de le faire. Fort heureusement Cynydd était un officier hors-pair, et pouvait, avec Jaasau, gérer l’équipage comme si le capitaine était toujours actif.

«On a pas mal de problèmes sur le Pourfendeur. D’où mon retard. Je pense pas que ça arrive à nouveau à l’avenir. Je compte bien régler chaque problème, éliminer la gangrène, et faire un peu de neuf. Comment ta blessure t’a été infligée ? C’est pas courant, les armes empoisonnées. Un autre vaisseau vanyllien ?»

Sa main passa une nouvelle fois sur son visage, pour effacer les perles humides qui étaient apparues à sa surface. La fièvre qui l'avait prise ne devrait pas tarder à se calmer. S'il n'avait pas eu ce sang-froid presque inaltérable (en fonction de ses humeurs, donc à relativiser), il aurait sûrement eu un bon coup de sang. Mais elle était, comme lui, une battante. Du poison ne la tuerait pas. Pas plus qu'un simple coup de poignard.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 8:51

La vive douleur sembla s'alléger en même temps que Marcellus ne quitta le refuge. Allongée sur le matelas, Riska ferma les yeux, laissant les paroles rassurantes de Jaasau voler à ses oreilles. Oui elle irait mieux. Il n'y avait aucune raison. L'antidote faisait déjà effet. Elle le sentait, lui brûlant les veines à mesure qu'il pénétrait un peu plus loin dans le sang, éliminant chaque toxine. Aucun doute sur l'efficacité. La fièvre tomba peu à peu aussi. Lentement, mais surement. La pirate sentit son corps se détendre et se rafraîchir de lui-même. Son rythme cardiaque retrouva une cadence presque normale, se remettant des aventures précédentes où il avait faillit y passer. Et quelle aventure.

Quand elle rouvrit les yeux, ce fut pour croiser ceux du Baron, déjà occupé à l'observer. Elle lui sourit, faiblement, mais sincèrement. Maintenant qu'elle avait retrouvé toute sa conscience, elle pouvait pleinement profiter de sa présence. Elle contente qu'il soit là. Moins qu'il l'ait vu dans un état pareil. Dans tous les cas, il valait mieux que ce soit lui en qui elle avait confiance, qu'un autre. Aleera aussi aurait su quoi faire directement, elle qui était une fervente utilisatrice de poison. Mais Riska ne l'avait jamais emmené ici. Et ne l’emmènerait sûrement jamais. Elle aurait aussi pu tout simplement demander à Jaasau d'aller voir sa Capitaine et de la ramener pour l'aider. Non plus. En fait, elle n'osait même pas prononcer le nom de sa supérieure devant lui. De peur de lire quelque chose dans son regard qui la dérangerait. Sûrement.

« Désolée. De t'ajouter plus de problèmes. »

Elle grimaça, sincèrement désolée. Recouvrant un peu de force, elle se redressa légèrement, juste de quoi être à la même hauteur que le pirate. Là, elle pouvait l'observer plus aisément. Elle posa sa main sur le torse viril, recouvert d'un simple débardeur. Juste un contact. Familier. Rassurant. Bon.

« Oui, un abordage juste avant de rentrer. J'ai pourtant l'habitude de côtoyer ce genre d'arme et d'utilisation. Je ne pensais pas en trouver une semblable sur un autre équipage. »

Elle soupira, encore affaiblie du poison, elle se fatiguait en parlant trop. Elle repensa néanmoins à ce qu'il lui avait dit plus tôt. Des problèmes sur le Pourfendeur. Sa curiosité la titillait mais elle garda sa langue. Elle aurait tué le premier pirate d'un autre vaisseau lui posant des questions sur son équipage. Alors elle se retint, reposant son regard sur le pirate. S'appuyant sur ses mains, elle se redressa encore, jusqu'à se retrouver assise. La tête lui tourna un moment, et elle cligna plusieurs fois des yeux, son corps retrouvant une stabilité normale après avoir été confrontée à une mort proche. Se penchant ensuite au-dessus de Jaasau, elle saisit la bouteille restée à terre. Ses mouvements étaient ralentis par sa faiblesse encore notable mais elle s'en retrouva contente de pouvoir à nouveau bouger. Contentement qui méritait bien une rasade d'alcool. Elle tendit le contenant au Baron.

« Merci au fait. Je te dois la vie sur ce coup. »

S'exprimer avec délicatesse n'avait jamais été son fort, mais elle tenait à ce que ce soit dit. Alors elle tenta un nouveau sourire, franc. Et se pencha pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. Remerciement. Sincère. Elle lui devait de pouvoir encore le voir et le toucher. Elle lui devait de pouvoir à nouveau monter sur la Nuée.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:11


Il la laissa faire, surveillant tout de même son état. Malgré l'efficacité manifeste de l'antidote, il ne connaissait ni la nature ni les effets de celui-ci. C'aurait été dommage d'avoir à rappeler Marcellus, qui pour le coup n'aurait pas forcément accepté. Et malgré son grade, cet homme semblait ne suivre que les ordres directs de Sorcor... Voyant qu'elle s'en sortait très bien, mis à part l'état de faiblesse légitime dans lequel cela l'avait plongé, il se détendit sensiblement.

"Tu ne me rajoutes pas de problèmes. Le souci aurait été que tu y restes. Vu que tu vas bien, pas de problèmes. Tu m'as inquiété, par contre."

Il finit par esquisser un sourire mince. Il n'avait pas à lui reprocher son inquiétude, elle n'avait pas non plus cherché à se faire blesser. En revanche, son regard s'assombrit de façon passablement remarquable quand elle évoqua son habitude à côtoyer le poison. Oui, il savait bien qui utilisait ce genre de choses. Sa capitaine. Il l'avait vue s'en servir, après une fourberie sans noms. Sur des matelots qui pour le coup, malgré leur bêtise aberrante, n'avaient rien demandé. Il lâcha un bref soupir, puis se reprit. Cette femme était bien trop étrange. Et même s'ils n'en étaient pas encore venus, par miracle, à s'entretuer, il aimait autant éviter de penser à elle. Chassant donc l'image qu'il avait en tête, il se leva doucement, et alla chercher le reste des provisions tombées à terre. Rien à cuisiner, du tout prêt et du rapide, comme de la viande séchée, en majorité, quelques fruits secs et des biscuits salés à base de céréales Korruliennes. Le marchand à qui il l'avait acheté l'avait clairement escroqué, mais Jaasau n'était pas ce qu'on pouvait appeler un économiste confirmé...

"Hm. Tant que tu vas mieux... J'ai pris quelques provisions. Je pense rester encore quelques temps. Le vaisseau reste à quai un moment cette fois, pour faire des provisions. Du coup, autant ne pas crever de faim. Et toi ça te fera du bien. On dit que le sang se renouvelle plus vite quand on mange bien."


Il prit quelques lanières salées de viande séchées et les posa sur le sac, à portée de main. Il passa ensuite son autre main sur le visage de Riska, sondant ses traits pour voir si les traces de maux disparaissaient bel et bien. Et effectivement, les couleurs de son visage revenaient peu à peu. Son regard avait déjà retrouvé l'éclat envoûtant qu'il avait d'ordinaire. Il remercia silencieusement Marcellus d'avoir accepté de l'aider, malgré le fait que Riska soit une femme, et qu'elle soit complètement inconnue au bataillon sur le Pourfendeur. Il le tuerait plus gentiment que les autres partisans de Sorcor, tiens.

"Ca fait un moment que j'attends ça. Notre dernier voyage a été un peu long... Et le prochain risque d'être bien pire. Il apportera un vent nouveau sur Grand Vent. Tout s'est bien passé pour toi ? Enfin... A part ça."

Il faisait référence à la blessure bien évidemment. Pour le reste, il ne lui demandait pas de détails. Il préférait même ne rien savoir de la gestion de l'équipage d'Aleera. Cette simple idée avait tendance à le faire stresser, et il n'était clairement pas là pour ça. Il ne lui voulait aucun mal attention, mais l'intérêt que la femme avait pour lui... il était sûr que ça cachait quelque chose. Sans savoir quoi. Il avait accepté sa franchise, mais elle restait quelqu'un ayant vécu dans le mensonge. On ne s'en débarrasse pas comme ça. Tout ce qu'il voulait, c'était savoir si Riska avait pu pleinement profiter de son voyage. Au moins, qu'elle l'ait mieux apprécié que lui. Outre la volonté de la revoir, l'absence permanente de Sorcor, les doutes de l'équipage, sa prise de pouvoir temporaire presque forcée... Il ne s'attendait pas du tout à ça le jour où il avait embarqué. Sorcor, icône du Pourfendeur, n'était plus qu'une ombre. Et ça avait de quoi attrister l'homme qui, grâce à lui, était devenu le Baron Noir. Un surnom bien connu, pour des faits d'armes l'étant encore plus.

"Je ne devrais peut-être pas évoquer mes futurs voyages. Me contenter de profiter, comme toujours, de l'instant. Désolé."
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:13

Elle avait baissé les yeux, automatiquement, presque gênée de l'entendre dire qu'elle l'avait inquiété. Elle n'en avait pas l'habitude. Pas d'entendre ce genre de mots. Elle ne s'inquiétait pour personne, ou presque, et personne ne s'inquiétait pour elle. Elle savait se débrouiller, se battre, survivre. C'est ce qu'elle faisait depuis toujours. Alors pourquoi s'inquiéter ? Et puis, pour faire ça, il fallait être attaché à quelqu'un. Au moins un minimum. Elle observa Jaasau en silence, son regard détaillant chaque trait de son visage, chaque tatouage.

Le regard du pirate s'assombrit visiblement quand elle fit allusion aux armes empoisonnées d'Aleera. Fronçant les sourcils, elle le fixa, mi-surprise, mi-curieuse. Si elle savait que les deux se connaissaient depuis peu et que leur première rencontre n'avait pas été une réussite, elle se méfiait tout de même de son Capitaine et amie. La Ténébreuse était une femme cruelle et étrange, qui ne ménageait jamais les hommes, que se soit pour son plaisir ou tuer. Elle ne savait rien de la suite de leur relation. Et ne voulait pas savoir. Sa curiosité restant insatiable, mais sa raison n'étant pas certaine de pouvoir encaisser une nouvelle qui la mettrait en rogne. Partager un homme avec sa supérieure n'avait rien de glorieux. Elle ne dit rien pourtant. Se contentant de le suivre des yeux quand il se leva pour aller chercher la sacoche encore à terre. Il en sortit le contenu. Viandes séchées, biscuits et fruits secs. Un encas réjouissant après avoir échappé à une mort certaine.

Son regard retrouvant peu à peu son éclat sauvage croisa celui topaze de Jaasau, alors qu'il lui passait une main sur le visage. Elle profita de la caresse, brève mais douce, comme un félin en manque de tendresse. Son estomac remit sur le droit chemin par l'antidote qui terminait de faire effet la rappelle à l'autre, l'odeur de la nourriture attisant une petite faim qui la creusait peu à peu. Elle attrapa une lamelle de viande entre les doigts, et haussa les épaules entre deux bouchées, comme simple réponse au Baron.

« Un voyage comme un autre. Nous n'avons pas croisé grand monde, mais ceux qui nous ont vu l'on regretté. J'aime toujours ça. Voguer. C'est la liberté. Même s'il y a parfois quelques entraves. »

Elle baissa les yeux sur sa blessure, passant une main sur le pansement qui recouvrait la plaie. La brûlure s'était allégée, n'étant plus qu'un simple picotement régulier. L'antidote aussi avait terminé son office. Elle ne sentait plus la chaleur qui lui prenait les veines à chaque mouvement. Elle avait eu de la chance. Grâce à lui.

« Tu peux les évoquer. Tant que tu reviens et que tu restes en vie. »

Elle échappa un petit sourire. Une nouvelle bouchée d'un gâteau salé la fit taire, éteignant par la même occasion la faim qui l'avait prise. Elle fit passer le tout au moyen d'une petite gorgée d'alcool. Sa tête retomba lentement contre l'épaule de Jaasau, tandis qu'elle laissait échapper un long soupir. Sa blessure l'avait fatigué, mais c'était tout autre chose qui venait perturber cet instant dont elle aurait du profiter.

« Mon Capitaine m'a parlé de toi. Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais tu l'as marqué. »

Elle n'avait pas pu se retenir plus longtemps. Bien plus que sa curiosité, c'était son cœur lui même qui parlait. Elle rit doucement, bien plus ironiquement que sincèrement. Elle avait tout de même passé sous silence le prénom de sa supérieure, presque gênée de devoir l'employer devant lui. Elle redressa la tête et planta son regard où la lueur sauvage était entièrement de retour, dans celui de Jaasau. Sans savoir pourquoi, son estomac se serra.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:19

Il ne comptait pas revenir en plusieurs morceaux de toute façon. Après, il n’était pas maître de l’avenir, bien au contraire, et tout pouvait arriver. Surtout avec l’orage qui se préparait sur le navire. C’était d’ailleurs assez perturbant de le voir se faire remplir, nettoyer, réapprovisionner, alors qu’en réalité, il se tramait de noirs desseins, que Jaasau présidait qui plus est.

La phrase qu’elle prononça ensuite, en revanche, était proprement assassine. Son effet sur Jaasau fut d’ailleurs immédiat. S’il ne voulait rien savoir de ce qui s’était dit entre Aleera et Riska à son sujet, revinrent en sa mémoire des souvenirs qu’il aurait préféré enterrer. Son corps se raidit légèrement, et ses dents émirent un grincement parfaitement audible. Il ne pouvait pas dire qu’il ne s’y attendait pas, ceci étant. Il avait rencontré les deux femmes, et les deux servaient sur le même bateau. L’une d’elle en était même la Capitaine. Il était certain qu’elle finisse par être au courant, tout comme Jaasau ne faisait rien qui ne finisse pas par revenir, tôt ou tard, aux oreilles de Sorcor.

«Hm. Ouais… »

Pas très pertinent pour le coup, mais Jaasau préférait réfléchir avant de parler, sur ce coup. Il ignorait tout de la relation que Riska pouvait avoir avec sa supérieure, et tant qu’à faire, avait tout intérêt à éviter de la froisser en étant trop dur. Ceci étant, il n’était pas un professionnel de l’enjolivement. Et elle avait parfaitement le droit de savoir ce qu’il s’était passé, ce qu’il pensait, et pourquoi il l’avait marquée à ce point. Lui cacher quelque chose… Pourquoi faire ?

«Je l’ai rencontrée y’a pas très longtemps en fait. Au début, je savais pas que c’était la capitaine de la Nuée. Donc que tu la connaissais… Et ma première impression a été celle d’une femme abominable, dégoûtante et plus vicieuse que tous les êtres que je connaissais. Pourtant… J’en connais un paquet, le Pourfendeur n’est pas en reste de ce côté là. Pour être totalement honnête, j’ai failli la tuer. Sans même demander quel était son prénom. Elle m’a mis dans une rage noire. J’ai finalement accepté de la suivre. Elle a prétexté une méprise, et j’ai décidé de lui laisser une chance. Une chance de me montrer qu’elle n’était pas qu’une pourriture. Evidemment, elle a lamentablement échoué.»


Il reprit son souffle, et prit une longue gorgée d’alcool. Son coeur s’était légèrement accéléré. Il n’avait vraiment pas envie de se remémorer ce qu’il s’était passé ensuite. Pourquoi elle avait été marquée ? Pourquoi elle avait échoué à ce test ? Il lâcha un bref soupir, observant Riska.

«Elle a essayé de me berner. De me faire entrer dans son jeu fantatique, occulte et dégoûtant. Je me suis retrouvé couvert de sang, tout ça pour devenir quoi, fils de Yöeust ? Si je le croise un jour sur Grand-Vent, qu’il cache ses cornes parce qu’il ne sait pas encore c’que je vais en faire… Et tout ça, tout ça pour rien au final. Elle a juste raté sa tentative. Plutôt que de faire ce que je lui avait dit : arrêter de me mentir, et me montrer qui elle était réellement, elle a préféré tenter la carte de la séduction. Encore un mensonge. Je n’avais pas envie de ça du tout. Au final, je lui ai envoyé les quatre vérités en pleine figure. Sans réfléchir. Elle le méritait. Je lui ai démontré noir sur blanc sa félonie, le fiel qui se déversait en permanence de ses lèvres, tout. Et je l’ai plantée là. J’étais furieux contre elle, mais surtout furieux contre moi de m’être laissé avoir à ce jeu là.»

Il serra un peu plus fort Riska contre lui. Il n’avait pas envie de la vexer par rapport à sa capitaine mais les faits étaient là. Elle n’était clairement pas du même monde que Jaasau. Ils étaient même, sur pas mal de points, diamétralement opposés. Jaasau réfutait toute croyance divine, alors qu’elle, préférait se cacher derrière un dieu malsain pour justifier sa cruauté enfantine, et son mépris total des codes. Et, quand il venait à Vanylle, il retrouvait Riska. Il appréciait ces moments. Aleera, et à sa décharge elle ne pouvait pas le savoir en rencontrant le Baron Noir, n’avait pas pu comprendre que sa loyauté était parfaitement indéfectible. Ainsi, même s’ils ne se revoyaient qu’à quelques occasions, aux grés de leurs retours communs, il n’avait pas besoin d’une autre femme pour le satisfaire. Si leur relation était pour le moins étrange et en dehors des conventions (caduques à Vanylle ceci dit), cela lui convenait très bien pour l’instant. Et il n’avait absolument aucune envie de trahir Riska, encore moins avec celle qui était, jusqu’à preuve du contraire, son chef absolu.

«Voilà… Tu sais à peu près tout. Nous nous sommes revus une autre fois, où elle m’a montré sa vraie maison. J’ai pu voir certains changements chez elle, mais il lui reste tellement de travail… Elle n’a pas encore compris que je ne suis pas, et ne serai probablement jamais son ami, son allié. Je la tolère simplement. Et je ne comprends pas son intérêt. Peut-être cela vient-il du fait que je suis un des rares à tout lui balancer en pleine poire, peu importe sa réputation, son histoire, son grade.»
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:50

Sa question avait touché droit au but. Perçante. Gênante. Elle sentit le corps de Jaasau se raidir considérablement sous ses doigts, toujours posés sur son torse. Son attitude ne laissait rien présager de bon, pourtant, à sa grande surprise, ce ne fut pas dans le sens où elle l'aurait imaginé. Bien au contraire en fait. Elle-même se pétrifia de surprise en l'entendant prononcer ces mots à l'encontre de sa Capitaine. Tuer. Elle leva les yeux de nouveau, l'observant dans un mélange d'incompréhension et de curiosité. Elle ne lui en voulait pas. Au contraire. Quiconque ne connaissait pas la Ténébreuse avait envie de la tuer. Tout comme ceux qui connaissaient la « schizophrène » ou Les Deux Voix se méfiaient avant de s'en approcher, et préféraient la voir morte que vivante et déchainée. Elle l'écouta continuer donc, presque fascinée par l'histoire qu'il lui racontait. Les croyances d'Aleera, ses tentatives de reconversions, ses rituels. Toutes ces étrangetés qui lui tournaient autour et que même Riska, depuis son arrivée sur la Nuée Ardente, n'avait jamais réussir à comprendre. Mais au contraire de Jaasau, sa Capitaine n'avait jamais essayé de détourner sa foi pour la diriger vers Yöeust. Ses sourcils se froncèrent. Etait-elle vaine d'avance à tel enseignement, ou était-ce le Baron Noir qui avait tant tapé dans l'oeil de sa supérieure pour mériter un tel honneur ? Et quel honneur.

En en croire les paroles du pirate, tout comme son visage alors qu'il continuait de parler, la rencontre avait avec Aleera été loin d'avoir été une réussite. Un mauvais souvenir en perspective même. Elle répondit à son étreinte lorsqu'il la serra un peu plus contre lui. Recherche de contact ou simplement volonté de rassurer, elle se contenta d'en profiter. L'oreille toujours attentive, elle tiqua. Ils s'étaient revus. Décidément, elle n'était pas au bout de ses surprises. Mais sa chère et tendre supérieure n'avait malheureusement pas réussi à écoper de l'amitié du Baron. Si sa première réaction fut d'être déçue pour Aleera, elle n'en resta pas moins presque... rassurée. La Ténébreuse restait une femme séductrice et séduisante, ne se privant d'aucun plaisir. Et Riska, dans toute sa loyauté et sa fierté, n'aurait jamais voulu se retrouver en compétition contre elle. Pour une fois qu'elle rencontrait un homme qui la satisfaisait entièrement. Elle avait déserté les tavernes aux allures de bordel depuis sa rencontre avec le pirate, laissant de côté la femme qui s'acharnait sur ceux, victimes d'un désir sauvage. Elle aimait leurs moments. Les savourait à chaque retour à Vanylle. Elle avait perdu toutes envies de retourner trainer à la recherche d'un partenaire éphémère pour la nuit. Et si sa relation avec Jaasau ne répondait à aucun nom, elle s'en contentait très bien. Pour le moment.

« Merci. De m'avoir raconté. »

Elle lui sourit, presque tendrement. Elle lui faisait entièrement confiance, mais elle ne s'était pas attendue à une telle sincérité. Il lui rendait bien. Se penchant en avant, elle se glissa face au Baron, entourant son bassin de ses jambes et s'avança légèrement pour goûter ses lèvres. Position qu'elle avait l'habitude de prendre. Décontractante. Et proche à la fois. Elle saisit un fruit sec et du bout des doigts, le tendit au pirate pour le lui faire manger.

« Je suis rassurée en fait. Je ne savais pas trop... à quoi m'en tenir. Quoi penser. Surtout face à elle. C'est bête. Désolée. »

Son regard aux étranges reflets croisa celui de Jaasau. Elle baissa presque aussitôt les yeux. Elle n'aimait pas avouer une faiblesse, même infime. Un doute qu'elle éprouvait. Elle se sentait tout de suite vulnérable. Mais pas avec lui. C'était devenu tellement plus facile en deux ans. Elle lui parlait de tout, hormis les histoires de l'équipage et du vaisseau ; ils restaient concurrents directs après tout ; mais elle ne se cachait jamais de lui avouer ses craintes, ou au contraire de vanter une histoire, une réussite. Une habitude prise peu à peu, et qu'il lui plaisait de faire perdurer. Une personne de confiance, une fois à terre, autre qu'un membre de l'équipage. C'était différent. Détendant. Un instant de vie presque à part.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:51

Le Baron Noir haussa les sourcils, puis les épaules. Elle le connaissait non ? Quand on lui posait une question, il y répondait, ou envoyait bouler la personne si elle ne méritait pas de réponse. C’était plutôt simple avec lui. En l’occurrence, ils se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour que Jaasau lui raconte ce genre de chose. Il trouvait idiot de le remercier, comme le faisait remarquer son regard étonné.

Il la maintint contre lui, sa main la soutenant au bas de son dos, et accepta volontiers le fruit qu’elle lui tendait, entrouvant les lèvres pour le manger. Il ne répondit pas immédiatement, mais comprenait parfaitement ses inquiétudes. Aleera était une femme bizarre, mais qui savait charmer et envoûter tous les hommes qu’elle croisait. Il avait déjà eu l’occasion d’en avoir la preuve, et avait failli se faire avoir également. Seules ses croyances hallucinatoires et ses délires perpétuels l’avaient sauvé. Enfin il n’en serait pas mort mais bon… Qui a dit que la folie n’aidait pas ? Pour le coup, s’il n’avait pas entendu Sa voix le railler et le sermonner au fin fond de son esprit, il n’aurait sûrement opposé aucune résistance.

L’attitude de Riska ensuite le fit tiquer. Il la saisit par le menton, et redressa son visage, plongeant ses yeux dans les siens.

«Dis pas ça. Tu connais sûrement mieux ta capitaine que moi, et je pense que tes craintes peuvent être légitimes. Ensuite, retiens bien quelque chose Riska. Ca fait deux ans qu’on se fréquente. De façon un peu aléatoire, dès qu’on peut sans jamais savoir quand. Deux ans, dans la vie d’un pirate, c’est déjà beaucoup. J’entends bien continuer, peu importe la tournure que ça prend. Jamais j’prendrai le risque de te trahir. Tu ne mérites pas ça, et je méprise les traîtres.»

Il soupira doucement et son regard se radoucit. Il n’avait pas à s’emporter. Ses lèvres se posèrent sur les siennes avec langueur pendant un long moment, passant par les actes pour transmettre ses pensées plus que par les mots, avec lesquels il pouvait être d’une dureté injustifiée.

Son regard se figea un bref instant. Il méprisait les traîtres, mais était sur le point de commettre une traîtrise énorme. Tout ce qu’il fomentait depuis des jours et des jours lui revint en tête. La mort douce de l’équipage, celle programmée de son propre capitaine et mentor, tout. Ses dents se serrèrent légèrement, puis son air calme et fermé habituel prit le relais. Ne pas y penser. C’était déjà assez difficile en soi, compte tenu des morts qu’il allait y avoir, s’il mélangeait ses pensées en plus, ça allait devenir pratiquement impossible. Il esquissa un petit sourire. En fait non. Pas de traîtrise. C’était un grand service qu’il rendait au Pourfendeur. Il allait à nouveau s’imposer sur Grand Vent.

«Je t’ai dit que mon prochain voyage allait être long… Mais tu sais quoi, tu risques d’entendre parler du Pourfendeur, au moins pendant quelques jours. Un petit peu avant que nous ne disparaissions à nouveau dans les brumes de Grand Vent. Si les femmes n’étaient pas interdites à bord… Tu aurais eu le profil parfait pour venir servir dessus, tu sais ?»
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:52

Riska se sentit presque bête, quand le regard étonné de Jaasau se posa sur elle. Raison de plus pour garder le regard bas, et se contenter de grignoter quelques fruits par-ci, par-là. Elle aurait peut-être mieux fait de taire ses doutes. Quoi que. Elle suivit le mouvement que lui imposaient les doigts du pirate, redressant le visage pour plonger son regard dans le sien. Ses paroles étaient rassurantes. Réconfortantes. Une sorte de compliment en quelque sorte aussi. Au fond d'elle, la jeune femme sentit son cœur battre un peu plus vite. Comme un signe de victoire. Ou de profond contentement. Imaginer le Baron Noir avec Aleera lui était parfaitement intolérable. Et si elle ne doutait aucunement de ses compétences en séduction, elle savait aussi que les ordres de sa supérieure étaient prioritaires. Un simple mot de la Ténébreuse pouvait obliger la Cannonière à lui laisser le pirate du Pourfendeur. Cruel et vicieux. Mais rien n'était impossible pour une femme de la Nuée Ardente. Alors pour cette fois, elle avait gagné.

Les lèvres de Jaasau sur les siennes, langoureuses, appuyèrent ses paroles. Une ombre de sourire éclaira subrepticement celles de la Riska. Elle répondit au baiser, profitant de ce contact tant qu'elle le pouvait. Les mots du Baron qui résonnèrent à ses oreilles lui en donnèrent même un peu plus envie. Voyage plus long. Pourfendeur qui allait faire parler de lui. Encore plus qu'habituellement. Elle fronça les sourcils. Sa curiosité était encore piquée au vif. Elle rit néanmoins doucement à la remarque du pirate, essayant de s'imaginer en homme sur le vaisseau de Sorcor. Après tout, elle était assez folle pour se fondre facilement dans la masse de cet équipage tout aussi légendaire que la Nuée. Elle se retint de dire que la réciproque aussi était vraie, mais après les paroles qu'avait eu Jaasau envers Aleera, elle préféra se taire. Il y avait fort à parier que s'imaginer sur le bateau de la Ténébreuse, après tout ce qu'il avait vécu près d'elle, n'était pas la chose la plus plaisante. Et c'était compréhensible.

Les paroles du Baron Noir à propos du Pourfendeur des Vents avaient été concises. Il ne s'était attardé sur aucun détails. Pourtant, sa sérénité semblait tourmentée par quelque chose. Quelque chose d'important, et dont il taisait les faits pour l'instant. Rapides mais juste assez pour attirer la curiosité de Riska. L'air détaché du pirate termina de la convaincre que quelque chose clochait dans cet équipage. Accrochant son regard au visage de Jaasau, elle l'observa un moment en silence, se contentant de laisser ses doigts caresser instinctivement l'avant-bras du pirate qui se trouvait à portée de main.

« Tu sembles... perdu dans tes pensées dès que tu fais référence au Pourfendeur. »

Elle fronça légèrement les sourcils, et pencha doucement la tête sur le côté, captant toujours le regard brûlant et sauvage du Second. Si l'inquiétude lui déliait la langue, elle prit garde à ne pas le froisser en posant des questions qui s'avéraient trop privées. Et qui ne regardaient que l'équipage.

« Quelque chose ne va pas à bord ? Enfin je veux dire, rien de grave ? »

Elle ne cherchait pas à connaître les histoires internes du vaisseau, ni même savoir précisément si des soucis venaient perturber le bon fonctionnement du bateau. Elle s'inquiétait simplement de Jaasau dans tout ça. L'inquiétude. Un sentiment dont elle n'avait pas l'habitude et qui lui réchauffa le corps, en même temps qu'il le contractait légèrement.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 9:55

Là dessus elle avait plutôt raison. Le Pourfendeur et son avenir occupaient toutes ses pensées. Jaasau était un homme du présent, qui évitait autant que possible de repenser au passé, et qui se foutait totale ment de ce dont demain était fait. Désormais il était obligé de se projeter dans l'avenir. Lui qui était individualiste au possible pensait plus souvent à l'équipage qu'à lui. Tout ceci bouleversait royalement ses habitudes, pourtant ancrées solidement depuis des années. Et le Baron Noir se perdait vite dans les méandres d'un esprit qu'il n'avait jamais sollicité à ce point. Il ne pouvait pas trop parler. Riska était une personne importante pour lui, elle était la seule pirate de Vanylle aussi similaire à lui. Mais son équipage... Son vaisseau, pour lui, avait valeur d'éternité. Avec Riska il ne savait pas combien de temps ça allait durer. Il espérait le plus longtemps possible mais mal heureusement on ne pouvait être sûr de rien.

"Eh bien... Sans rentrer dans les détails, oui il se passe des choses assez graves sur le vaisseau. Suffisamment pour m'occuper l'esprit avec ça en permanence. Enfin. Je vais régler les choses, ça a assez duré. "

Il ferma les yeux quelques secondes. Ça pour être réglé... Les têtes allaient tomber. Et en nombre. Les partisans de l'actuel capitaine n'étaient pas à négliger, et pas mal d'entre eux étaient des éléments importants sur le vaisseau. Les bouleversements allaient être brutaux. Et malgré ce qu'il avait dît dit, rien ne lui assurait la victoire. Sorcor était un renard fourbe et terriblement rusé, plus que ne l'était Jaasau.

"Tout ça pour dire que notre voyage va être long et mouvementé, ne t'etonne pas de ne pas me voir quand tu reviendras. Par contre tu peux être sûre que je finirai par revenir."

C'était une situation bizarre. Son coeur lui disait deux choses différentes. Pouvoir discuter librement avec Riska malgré leurs différences d'équipage et en même temps, de par sa loyauté au Pourfendeur, de ne rien dire et de laisser les problèmes qu'il avait sur les quais, et dans le vaisseau. Par réflexe son étreinte se renforça autour des hanches de la schizophrène. Après tout, peut-être qu'un jour il pourrait effectivement parler librement. Pour l'instant autant faite avec cette barrière, du moment qu'ils pouvaient continuer à se voir.

"Décidément la vie à Vanylle est de plus en plus agitée. "

Ce qui était particulièrement vrai. Entre le regain de vigueur de la Nuée Ardente et les sombres nuages qui se profilaient sur l'avenir du Pourfendeur... Grand Vent risquait d'être secouée par une intense bourrasque, d'une force rare. Ses seuls points d'ancrage étaient Cynydd, sur qui il avait toujours pu compter. Elle, invariable, constante et présente à chaque seconde. Et depuis quelques temps, Riska, son esprit jumeau. Une situation vraiment unique pour le Baron.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:08

De nouveau elle écouta, attentive et sans poser plus de questions. Il lui répondit, vaguement, certes, et c'était tout à fait normal mais il le fit tout de même. Elle en fut presque surprise en fait. Lui avouer que les problèmes qui rôdaient sur le Pourfendeur n'étaient pas de simples broutilles entre pirates mal lunés. Régler ça. S'en occuper lui-même. A cette phrase, la jeune femme fronça les sourcils. Son air déterminé et distant donnait un peu plus d'importance à ses paroles. Il ferma les yeux un instant. Elle passa un doigt léger et caressant sur son visage, comme si elle essayait de le rassurer par un simple contact. Elle ne savait rien de plus. Elle ne voulait rien savoir d'autre. Elle se contenterait de le soutenir s'il avait besoin, de le distraire s'il en avait envie. Tout ce qu'elle faisait depuis qu'ils se fréquentaient. Sans jamais perdre sa loyauté pour la Nuée. Sans mêler sa vie privée à son équipage, malgré ce que lui avait reproché Aleera en apprenant sa relation.

L'évocation d'un voyage plus long que d'habitude termina d'inquiéter Riska. Ne pas le revoir d'un moment, elle s'y était faite. Leur relation n'étant basée que sur le hasard de leurs retours respectifs. Il pouvait aussi bien s'écouler deux semaines qu'un mois entier. Mais ne pas le revoir en sachant que quelque chose d'important se tramait ne la mettait pas en confiance.

« Tu as plutôt intérêt à revenir oui. »

Elle avait presque murmuré. Elle sourit finement, un regard entendu échangé avec Jaasau. Son étreinte s'était resserrée encore un peu autour d'elle. Passant ses bras autour de son cou, elle l'embrassa, laissant ses lèvres trainer sur celles de Jaasau, avant de poser sa tête contre son épaule. Elle soupira, longuement. L'agitation de Vanylle était visible pour tout le monde. Et venait de toutes parts. Palpable. Les équipages qui faisaient de plus en plus parler d'eux. Les citoyens n'ayant plus peur d'assumer leur véritable nature de renégats. Et les pirates, continuant d'asseoir leur autorité et leur violence sur la ville. Cette dernière pensée la mena directement à Aleera. Encore. Elle repensa à sa colère, à sa déception quand elle avait apprit la relation de Riska avec Jaasau. S'il n'était que l'homme qu'elle avait tenté de séduire, il était aussi et surtout, le Second de Sorcor, ce qui avait éveillé des doutes légitimes dans l'esprit déjà étrange de la Ténébreuse. Elle se remémora l’embryon de dispute, bien vite étouffé par l’amitié. Deux membres d'équipage différent entretenant une relation. Rare mais pas impossible. Et si la concurrence restait la principale barrière entre eux, elle n'avait jamais rien empêché.

« Tu me tuerais toi-même si nos équipages venaient à se croiser ? »

Elle n'avait pas réfléchi à sa question. Elle s'était contentée de la lâcher, à l'instant même où l'idée lui avait effleuré l'esprit. Elle n'avait jamais pensé à cette option, qui était tout à fait possible. Deux des plus importants vaisseaux de Vanylle se croisant. De nombreux dégâts en perspective. Une longue bataille aussi. Et s'il advenait qu'elle se retrouve face à Jaasau, Riska n'aurait pas le choix. Son affection pour le pirate était bien réelle, ancrée au fond d'elle-même. Mais elle devait sa vie à Aleera. Elle mourrait pour la Nuée. Elle savait que la réciproque était toute aussi vraie. Mais elle voulait l'entendre. Même si elle préférerait ne jamais avoir à subir cela. Mourir de la main d'un être cher, ce n'était pas pour elle.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:10

Sa main passa dans son dos, sur sa nuque, puis dans ses cheveux, qu’il serra entre ses doigts. Il comptait pas mourir, mais on lui avait rarement demandé de revenir en un seul morceau. La loi de la piraterie était claire là dessus : les morts étaient ceux qui étaient trop faibles pour survivre. De fait, s’il devait revenir en vie, à la base, c’était essentiellement pour prouver sa force, à chaque abordage, chaque bataille. Il n’y avait aucun enjeu de ce genre ici, c’était simplement… une injonction basée sur de l’inquiétude, de l’affection. Quelque chose qu’il ne connaissait pas, qu’il trouvait à la fois étrange, incongrue et… agréable.

«Je ne compte pas échouer… Certains risqueraient de m’en vouloir.»

Il esquissa un fin sourire en pensant à Cynydd. S’il le suivait, s’il partageait ses convictions et décisions, il ne s’était en revanche pas gêné pour lui faire remarquer que si son projet échouait, il le balancerait lui même par dessus bord. Et il savait très bien qu’il était capable de le faire, et qu’il le ferait si une défaite venait à se profiler.

La question qui suivit, cependant, le laissa coi. Sur le coup aucune réponse ne vint à l’esprit, elle engageait une intense réflexion. Et des mots soigneusement choisis. Alors oui, figé, il réfléchit. Ce n’était pas une question à laquelle on répondait à la légère. La tuerait-il ? Il n’en avait pas la moindre envie. Honnêtement, il espérait ne pas croiser la Nuée Ardente dans Grand Vent. Les deux équipages étaient rivaux, et même si c’étaient probablement les seuls à pouvoir leur apporter un défi à la hauteur de leur réputation et de la compétence des matelots présents sur le vaisseau, Jaasau ne voulait pas faire face à un choix pareil. S’ils se recroisaient… Jaasau serait sûrement capitaine. Il ne pourrait pas se permettre d’épargner qui que ce soit. Pas après avoir supprimé un capitaine décevant l’équipage. Sa conduite devrait exemplaire et la plus représentative possible de l’esprit du Pourfendeur. C’était une sacrée question bon sang…

«… Cette question… J’aimerais autant que nos vaisseaux ne se croisent pas. Je suis pas sûr de pouvoir ne serait-ce que lever la main sur toi, après tout ce temps. Mais… je vais être honnête avec toi. Si jamais par malheur le choix s’imposait. Et en priant pour que ça n’arrive pas. Si je n’avais d’autre choix, je préférerais être celui te donnant le coup de grâce, plutôt qu’un de mes hommes. Que ta dernière danse soit face à moi, plutôt qu’un autre. Ca me rendrait fou, mais j’aimerais autant ça. Tu serais à n’en pas douter la meilleure danseuse dont je puisse rêver.»

Il soupira légèrement, caressant sa nuque doucement. Il se doutait fortement que la réponse ne lui plairait pas tellement, mais d’un autre côté, équipage pour équipage… Certaines forces étaient bien plus fortes qu’eux. Il n’avait aucune envie de se battre contre elle, et avait pourtant conscience qu’elle serait un adversaire magistral. Malgré ça, il ne pouvait imaginer un autre que lui en venir à cette extrémité. Elle méritait de mourir après une bataille intense, en pirate, combattant, pas après les sévices physiques d’un autre, et l’humiliation allant avec. Ca par contre, c’était parfaitement inconcevable.

L’autre choix qui se portait, était plus vicieux, mais bien plus tentant. Le Pourfendeur ne laissait jamais qu’un seul survivant, qu’il gravait au fer, sur les navires abordés. Et à choisir, ça serait elle, cette survivante. Même s’il devait la blesser, pour apposer cet énigmatique signe sur sa peau, c’était largement préférable à la mort. Le seul souci étant que sa capitaine devrait sûrement mourir. UN SEUL survivant. Et là par contre, Riska voudrait sa mort. Mais il préféra taire ces pensées-là, c’était… Un sujet un peu trop délicat, pour lui comme pour elle.

«Pareillement si nous combattions et que je devais mourir, j’aimerais autant que ça soit toi qui me donne le coup de grâce. Mourir de la main d’un être qui me tient à coeur… Autant te dire que ça me réjouit pas. Mais si c’était le seul choix possible, mieux vaut ça que celle d’un inconnu.»
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:11

A en croire les quelques minutes de lourd silence qui s'installèrent sur la pièce, Riska n'avait pas posé la question rêvée à Jaasau. Interdit, il semblait réfléchir profondément à une réponse qui ne froisserait pas la jeune femme. Elle, le regardait avec un regard brillant et un visage impassible. Elle n'appréhendait pas sa réponse, se doutant déjà de ce qu'il dirait. Il était, après tout, dans le même cas qu'elle. L'équipage avant tout. Le devoir. C'est sans surprise qu'elle l'entendit prononcer des mots qu'elle-même pensait. Pourtant, il attira son attention quand il avoua préférer l'achever lui-même que laisser le sadisme d'un autre faire. Une moue surprise traversa le visage fin de la pirate dont les yeux s'agrandirent légèrement, en même temps que ses sourcils se haussaient un peu plus. La caresse dans sa nuque la détendit un peu. Elle baissa les yeux. Réfléchit. Après tout, il n'avait pas tord.

La danse ultime avec lui. Un combat élevé, si ce ne pouvait être le meilleur qu'elle pourrait faire de sa vie. Mieux valait mourir ainsi, après un affrontement magistral contre une personne chère à son cœur. Il avait raison quelque part. Palier à la douleur physique, au sadisme et à la cruauté de certains autres pirates. Elle en faisait pourtant preuve elle aussi, dans ses combats. Mais contre lui, elle en serait incapable. Elle était plongée dans ses pensées quand la voix de Jaasau résonna à nouveau près de son oreille. Coup de grâce. Être cher. Préférence. Elle releva bien vite la tête et l'observa presque tristement. Le tuer. Pour lui éviter les sévices d'une de ses compagnes d'équipage. La torture était l'une des activités favorites de Svarzia, la Seconde de la Nuée. Sans parler d'Aleera et de sa cruauté. Oui. Il avait raison. Il valait mieux ça. Pour elle comme pour lui. Mais si le Pourfendeur des Vents et la Nuée Ardente ne pouvaient pas se croiser du tout, tout irait pour le mieux.

« Ta réponse me rassure. Et me conforte dans cette idée. »

Elle sourit faiblement, laissant ses doigts courir dans la demi crinière de Jaasau. Elle l'embrassa à nouveau, et tourna la tête en direction de la fenêtre. Les planches de bois laissaient filtrer les derniers rayons du soleil. Dehors, le soleil commençait à décliner. Riska aimait assister à ce moment. Le coucher de soleil au-dessus de la mer de nuage qui bordait Vanylle était sublime. Les teintes rosées et orangées se reflétaient ainsi dans les volutes nuageuses, et donnaient un air presque irréel et doux à cet endroit terrifiant. Ce soir, elle avait envie de le voir. Ses yeux se reposèrent sur le visage du Baron. Lui arrachant un baiser rapide, elle sourit, dévoilant légèrement ses dents blanches.

« Maintenant que j'ai plombé l'ambiance avec ma question, ça te dit qu'on sorte boire un verre tout les deux ? J'ai envie de bouger pour me dégourdir le corps un peu. »

Sans attendre, elle se glissa hors de l'étreinte de Jaasau, non sans avoir argumenté sa proposition d'un baiser langoureux, et se redressa hors du lit. La brûlure de sa blessure la surprit une fois debout, et elle se plia en deux le souffle coupé, le temps de s'y habituer. Grognant, elle se releva entièrement mais lentement, une main sur le pansement. La douleur s'allégea. Satisfaite, elle se dirigea vers une commode bancale et tira l'un des tiroirs. Elle en sortit une chemise en lin ample. Délaçant son corset qu'elle laissa tomber à terre, elle enfila le haut qu'elle venait de sortir et qui lui couvrait entièrement le torse, de façon à cacher et surtout protéger sa blessure. Seule l'ouverture du décolleté laissait entrevoir le renflement d'une poitrine généreuse. Revenant vers Jaasau qui s'était levé, elle détacha ses cheveux qui tombèrent en une cascade rousse jusqu'à la naissance du bassin. Crinière de feu agrémentée de quelques petites tresses. Elle avait pris l'habitude de les libérer quand aucun combat ne se profilait à l'horizon. D'autant qu'elle avait compris qu'une femme avec des cheveux libres étaient toujours plus désirable. Une ombre de sourire éclaira ses lèvres quand elle porta son regard sur le Baron pour l'inviter à le suivre. Elle avait échappé à la mort. Ca méritait bien de trinquer.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:12

Pour le coup effectivement, il dut avouer que l’ambiance avait chuté d’un cran. Entre le coup d’inquiétude qu’elle lui avait collé et cette question à laquelle il avait eu du mal à trouver une véritable réponse, la chaleur de la pièce avait surtout laissé place à un silence gênant, à peine troublé par leurs respirations. Sa proposition fut la bienvenue, pour le coup, et même si l’argument employé était fort convaincant, il aurait accepté quoi qu’il arrive. Ca leur ferait du bien à tous les deux d’ailleurs, de retrouver un peu l’agitation Vanyllienne et les ivrognes méprisables qui peuplaient les tavernes à cette heure-ci. Il fronça cependant le sourcils quand elle se leva d’un coup, ravivant nécessairement la douleur de sa blessure.

«Vas-y mollo, ça ne date que de quelques heures, et si le poison est neutralisé, mieux vaut pas chercher d’embrouilles non plus.»

Ca avait été dit d’un ton calme, mais qui ne souffrait aucune réplique. Il n’avait pas envie de la ramener d’urgence ici à cause d’un malaise ou autre mal provoqué par les restes de la bataille qu’elle avait encaissé, et encore moins envie de retourner voir Marcellus. Qui sait ce qu’il exigerait de lui, cette fois.

Il mata sans la moindre gêne Riska changer de haut, et resta un moment immobile quand elle laissa ses cheveux détachés. Quand ils étaient noués, cela lui donnait un air féroce, sauvage, qu’il adorait. L’air de quelqu’un qu’il ne faut chercher sous aucun prétexte sous peine de sévères représailles. Détachés, cela lui donnait un air… Plus élégant, sans ôter à son animalité naturelle. C’était plus qu’agréable à voir, comme vint le lui prouver le baiser plantureux qu’il lui laissa, avant de prendre la direction de la sortie.

«Tu devrais les laisser comme ça plus souvent. C’est plus que pas mal.»

Ce qui chez Jaasau était un compliment plutôt énorme, compte tenu du peu de paroles flatteuses qu’il prononçait. Il sortit donc avec la pirate, se dirigeant vers la seule taverne qu’il fréquentait assez régulièrement. Celle où l’esclandre avec les ivrognes avait éclaté il y a deux ans. Rien que pour ce sanglant souvenir, elle était passée taverne préférée, certifiée source de violence par le Baron Noir. On le reconnaissait sitôt qu’il entrait. Maintenant, il se demandait comment les gens allaient réagir quand ils allaient le voir arriver avec celle qui l’avait assité dans ce massacre innommable, et avait manqué de mettre la taverne à feu et à sang… Avait mis. Clairement, le bâtiment avait vu son lot d’horreurs ce jour là, au point que le tenancier avait littéralement perdu du poids et gagné en cheveux blancs depuis cette histoire.

«Tu te souviens de cet endroit, n’est-ce pas ?» demanda-t-il avec un petit sourire, une lueur amusée dans le regard.

Il savait très bien qu’elle s’en souvenait, elle n’aurait jamais oublié l’endroit qui avait marqué et scellé leur rencontre, puis de nombreux d’autres ensuite, par le fruit d’un hasard décidément de bien bonne humeur.

«Commande ce que tu veux… C’est moi qui régale.»
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:19

La porte grinçante de l'échoppe abandonnée se referma derrière Riska, qui prit soin de la verrouiller. La clef retrouva sa cachette, derrière les planches en bois, après s'être assurée que personne ne rôdait dans la ruelle déserte. En quelques pas, elle rejoint Jaasau qui l'attendait non loin. Un sourire de contentement et peut-être aussi de fierté trônait sur le visage blanc de la pirate, encore agréablement surprise du compliment auquel elle avait eu droit. Elle n'était pas à plaindre, la relation qu'elle entretenait avec le Baron était une constante éloge à ce qu'elle était. Mais les mots étaient plus rares. Plus précieux.

Leurs pas les menèrent instinctivement à l'auberge qui avait accueilli leur première rencontre. Autour d'un massacre. Si certains se rencontraient dans des circonstances plus calmes et moins dangereuses, les deux pirates avaient préféré sceller leur début de relation dans un bain de sang et de violence. Et après de deux ans de fréquentation, aucun ne se lassait. Il fallait croire que ce genre d'approche était plus efficace.

« Comment ne pas s'en souvenir. »

Une lueur d'amusement semblable à celle visible dans le regard de Jaasau, brilla dans celui de Riska. Dans un dernier coup d'oeil vers le soleil couchant, elle poussa la porte de la taverne pour y entrer. La tenancier posa machinalement un regard sur les nouveaux venus. Il se figea aussitôt en reconnaissant les deux bourreaux. Réaction compréhensible, après tout, la plupart des matelots ivres présents ce soir là y étaient passés comme de vulgaire insectes. Et les dégâts dans la salle avaient été considérables. Le temps que tout soit remis en ordre et que les clients daignent revenir après une telle tuerie, les bénéfices de la taverne avaient du en prendre en coup. Et l'inquiétude du propriétaire augmenter d'un cran. Passant devant lui pour rejoindre une table excentrée, la jeune femme lui adressa un large sourire, dévoilant ses dents blanches. Elle le vit reculer légèrement, méfiant et visiblement angoissé. Et c'est avec une moue amusée que la pirate s'installa près du Baron.

« Tu as pris ma place. »

Son regard brilla de malice, son sourire miroitant un amusement encore bien visible. Elle se souvenait parfaitement de cette phrase qu'elle avait adressé à Jaasau la première fois qu'elle l'avait vu. Dédaigneuse et très sûre d'elle ce jour là. Si l'aura du Baron ne l'avait pas attiré au point qu'elle fasse l'effort de simplement discuter, il y avait fort à parier que cette première rencontre aurait tourné en massacre aussi. Quel gâchis ça aurait été. Son attitude avec lui avait bien changé. Radicalement même. De méfiance, elle était passée à une totale confiance. Cette pensée lui tira une ombre de sourire. Elle se tourna vers le comptoir et fit signe au tavernier d'approcher pour commander. Elle l'observa arriver, presque à reculons et garder une distance de sécurité avec les deux clients avant de s'enquérir de leur choix.

« Deux bière je vous prie. »

Un regard interrogateur en direction du Baron, même si elle se doutait qu'elle ne prenait pas de grands risques en lui commandant la même chose qu'elle. Elle commençait à le connaître. Lui et ses goûts. Après tout, ils se ressemblaient énormément tout les deux. Et ce que l'un aimait, le deuxième avait de fortes chances de l'apprécier aussi.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:20

C’était très amusant de voir la taverne… comme neuve. Ils avaient mis un boxon magistral cette nuit là, et visiblement, le tenancier ne les avait clairement pas oubliés. Vu la tête de six pieds de long qu’il tira en voyant Riska lui sourire, le souvenir, bien que vieux de deux longues années (d’un point de vue Vanyllien, deux années c’est très long), était sacrément ancré dans sa mémoire. Certains des habitués, fidèles à l’extrême, les avaient reconnus eux aussi. Et le rouge, pourpre aviné de leur faciès répugnant vira au blanc cadavérique quand ils les aperçurent (difficile de passer incognito, autant l’un que l’autre). Jaasau prit place en ignorant royalement toutes les personnes présentes. Il n’était de toute façon pas là pour leur faire peur, juste pour prendre l’air, pour que Riska se dégourdisse un peu les jambes, et accessoirement passer une bonne soirée. En revanche, le premier qui essaierait de mettre ces plans à l’eau risquait de passer le pire quart d’heure de sa vie, qui prendrait certainement fin juste après.

«Essaie donc de me la prendre.»

Le ton faussement provocateur (encore que), et la lueur malicieuse dans son regard, sa réponse différait, mais il avait parfaitement reconnu la réplique de Riska. Et cela l’amusait. Cette soirée avait commencé en dispute, continué en discussion, bien que méfiante des deux côtés, puis dégénéré en carnage de chair et de sang avant de se terminer dans une échoppe abandonnée, à l’abri de l’orage, des regards et des marauds, dans une nuit que ni l’un ni l’autre n’avaient oublié. La preuve, ils étaient là, au même endroit, après deux ans de fréquentation aléatoire, mais sans cesse plus agréable. Du moins l’était-ce pour le Baron Noir.

Il approuva le choix de la pirate. La bière lui convenait parfaitement. C’était généralement assez frais, ça désaltérait, et c’était pas tellement alcoolisé. Le Baron ne supportait pas l’ivresse. De la part d’un pirate c’était étrange, mais il ne supportait pas avoir l’esprit altéré par quoi que ce soit. Surtout, surtout pas. Cela lui faisait horreur, à un point que peu soupçonnaient. Être un tueur sanguinaire ne l’empêchait pas de vouloir que son esprit reste intact quoi qu’il arrive. Dans la réalité des choses, son esprit était juste un maelström ou la soif de sang se mêlait à la folie furieuse hallucinatoire, mais lui se considérait comme étant parfaitement normal. Alors que pas du tout, nombreux sont ceux qui peuvent en témoigner. Quelques fois dans sa vie, sur le coup d’une pulsion aussi brutale que stupide, il avait touché au Vanylla Skaï, spécialité des taverniers de Vanylle les plus hardis, qui n’avaient pas peur de voir s’amasser les cadavres à la sortie. Ce qui en avait résulté était tellement étrange qu’il préférait en prendre seul, et en de rares occasion. Ne sachant pas ce que cela pouvait donner avec quelqu’un, il attendrait. Le choix de Riska était donc le plus pertinent.

«Merci.»

Il vérifia les breuvages quand ils arrivèrent, au cas où le tavernier, dans un élan vengeur surpassant sa peur manifeste, tenterait de faire payer aux pirates leur folie d’il y a deux ans, il laissa une choppe à Riska et prit la sienne. Ca faisait du bien.

«Dis moi… tu restes encore combien de temps ici ?»

Si Jaasau ne resterait pas longtemps, il avait cependant envie de profiter autant qu’il le pouvait de la pirate, et si possible en bonne santé, cette fois. Tournant son regard vers le comptoir, il remarqua également quelques regards lubriques, dirigés, évidemment, sur Riska. Elle attirait plutôt pas mal le regard, et avait les arguments pour, en même temps. Ceci dit, le regard de Jaasau se fit froid, mauvais et assassin. Ils détournèrent aussitôt les yeux. Quant à ce petit passage, il n’eut pas le loisir de passer inaperçu. Fermé et impassible, dès que le visage de Jaasau était traversé par une émotion violente, ou une expression du genre, chaque trait faisait mouvoir ses tatouages en fonction, donnant un résultat qu’on pouvait difficilement rater. Surtout pour quelqu’un comme Riska, qui le connaissait bien.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:25

L'alcool frais et peu fort lui fit du bien, tandis qu'elle buvait une longue gorgée. Ses yeux s'étaient fermés d'aise, et s'ouvrirent quand elle reposa la choppe sur la table. C'était bon. Ca faisait du bien, cette fraîcheur qui coulait le long de sa gorge. Dire qu'elle avait manqué ne plus pouvoir boire de bière. Non pas qu'elle adorait l'ivresse ou quoi que ce soit, mais profiter d'un tel moment était tout à fait agréable dans une vie de pirate. Détente et calme. Après avoir échappé à la mort de peu. Il n'y avait rien de mieux pour se rassurer que l'on était bel et bien vivant. Surtout en bonne compagnie.

La question de Jaasau la plongea dans ses pensées. Elle savait très bien combien de temps elle restait à Vanylle. Mais elle ne savait pas dans combien de temps elle y reviendrait. Comme lui après tout. Tout deux semblaient partir pour des missions importantes pour leur équipage. Dangereuses et sûrement mortelles, mais nécessaires. Elle espérait pouvoir remettre les pieds dans cette ville terrifiante mais qui l'avait vu naître. Puis grandir, manquer de mourir, perdre son honneur, devenir folle, et finalement revivre à bord de la Nuée. Mais là n'était pas la question.

« Au moins une semaine. Le temps de refaire les provisions pour un bon moment et de réparer les quelques dégâts causés par le dernier abordage. »

Elle lui sourit doucement, avant de reprendre une gorgée d'alcool. Sa main libre se dirigea vers celle de Jaasau, posée sur la table. Instinctivement. Mais elle s'arrêta avant. Montrer au grand jour qu'elle pouvait être attaché à quelqu'un n'était pas forcement le plus malin. Surtout pas ici, dans cette auberge où les plus fidèles clients souhaitaient très certainement leur faire la peau.

« On va pouvoir profiter de notre temps libre. Ensemble. »

Manière de détournée pour s'enquérir du nombre de jours qu'il restait lui aussi. Elle avait envie de profiter de lui, autant que possible. Surtout après avoir manqué de mourir. Surtout avec la mission pour laquelle la Nuée Ardente se préparait à partir. Elle n'était même pas sûre d'en revenir vivante. Et si elle survivait, son retour ne se ferait que dans plusieurs semaines, si ce n'est plusieurs mois. Alors elle voulait profiter. Elle n'avait pas d'ami hors du vaisseau. Elle voyait assez les filles de l'équipage comme ça. A quai, elle n'avait que lui. Bien plus suffisant et satisfaisant que n'importe quoi d'autre.

Ses lèvres s'entrouvrirent pour reprendre la parole, mais ses yeux se posèrent sur le visage fermé de Jaasau. Elle haussa les sourcils. Les tatouages sur le visage du Baron évoluaient en fonction des expressions qui le traversait, et s'il conservait une part de mystère importante, Riska le connaissait assez pour savoir que quelque chose l'agaçait.

« Quelque chose ne va pas ? »

Une moue surprise collée au visage, elle suivit son regard glacial du pirate et finit par se retourner presque complètement sur sa chaise pour apercevoir l'objet de son mécontentement. Quelques hommes assis au comptoir venaient de détourner les yeux de la jeune femme, qui haussa les sourcils. Une grimace agacée et dégoutée lui étira les lèvres tandis qu'elle se remettait face à Jaasau.

« Laisse tomber, c'est toujours comme ça. Ils ne sont bons qu'à faire ce genre de choses. Ils ne méritent même pas ton regard. »

Elle sourit de nouveau, un peu plus franchement et lui caressa la main du bout des doigts, discrètement. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé de son passé de pauvre gamine vendue à des hommes pour leur plaisir. Et au vu du regard qu'il lançait à ceux qui osaient la regarder, elle ne préférait même pas lui raconter pour l'instant. Un massacre dans cette auberge était suffisant.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:30

Ils méritaient peut-être pas son regard, mais en tout cas, quelques coups de couteau bien placés leur conviendraient parfaitement. Il reconnaissait dans leurs yeux ce même regard, celui qu’il avait. Le même qu’il avait quand il lui ôta la vie, et faillit ôter la sienne. Ca lui inspirait un dégoût profond et une colère plutôt palpable. Il lâcha un bref soupir, et se tourna à nouveau vers Riska, préférant les ignorer avant d’offrir un nouveau ballet macabre aux occupants de la taverne. Et se battre avec la récente blessure de la pirate n’était pas nécessairement la meilleure idée du monde.

«Hm...»

Il préféra ne pas répondre à sa remarque. Pendant ce temps son esprit effectuait un rapide calcul. Le temps qu’il allait passer ici dépendait totalement de l’activité des matelots du Pourfendeur, et donc de la fermeté de leurs supérieurs. Cela pouvait prendre deux semaines comme quelques jours. Le Pourfendeur étant certainement le vaisseau pirate le plus massif à ce jour, il y avait pas mal de chances pour que cela prenne du temps. Certains nouveaux matelots arrivaient à se paumer dans le vaisseau. Deux ou trois fois, Jaasau en avait retrouvé un ou deux près des cales, perdus et à moitié morts de faim et de soif. Situation en soi assez comique et ridicule, mais qui représentait bien la longueur nécessaire pour préparer un vaisseau de ce gabarit. Et une fois partis, personne ne savait quand ils rentreraient. S’ils rentraient un jour.

«Je serai là quelques jours. Peut-être moins, peut-être plus. Je peux pas dire avec précision. Beaucoup de choses à faire. On profitera autant que possible, Riska.»

C’était une affirmation, et une promesse en même temps. Même s’il devrait retourner régulièrement sur le vaisseau pour superviser, suivre le déroulement de tous les ordres donnés et leur application, il reviendrait autant que possible. Elle aurait sûrement à faire sur la Nuée, remarque.

Il baissa les yeux pour observer sa main, et caressa l’un de ses doigt avec le sien, avec la même discrétion. Il ne niait certainement pas l’attachement, nouveau et perturbant malgré tout, qu’il éprouvait pour la pirate, alors même que sur le papier, ils étaient rivaux voire ennemis. Mais ils mettaient chacun un point d’honneur à respecter l’équipage de l’autre et ses secrets. Cependant, il préférait que personne d’autre qu’eux n’aient connaissance de cette relation bizarre et des sentiments qui pouvaient ou non en découler. C’était dire ouvertement à tout le monde qu’ils avaient, potentiellement, une faiblesse à exploiter. Il était le Baron Noir. La faiblesse lui était inconnue.

Pris d’une idée amusante, il apostropha la première serveuse qui passa près d’eux, et commanda deux Vanylla Skaï. Il n’aimait pas trop les effets fulgurants de cette boisson du diable, mais d’un autre côté, avait toujours été seul les fois où il en avait pris. Ce qui avait du coup fortement influé sur les effets de la boisson.

«Je sais pas si t’as déjà goûté. Mais ça pourrait… pimenter la soirée. Les effets sont toujours différents, et c’est la boisson des fous. J’ai bien envie de voir ce que ça fait d’en boire avec quelqu’un. Pas toi ? »

L’ombre d’un sourire amusé passa sur son visage, et le regard froid et morne qu’il avait toute à l’heure se teinta d’une lueur malicieuse. Après tout, ils ne risquaient rien (à part la mort en cas de mauvais dosage de la boisson, mais ça c’était de notoriété publique), et avaient toute la soirée devant eux. En espérant juste que le breuvage ne stimulent pas leurs pulsions meurtrières, auquel cas certains risquaient de regretter la commercialisation de cette boisson.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:36

Un hochement de tête de la part de Riska avait signifié sa compréhension. Quelques jours pour profiter un maximum de Jaasau avant de repartir sur la Nuée. Elle devrait certes faire des allers-retours sur le vaisseau pour aider aux préparatifs et finaliser le plan de conduite de leur future mission. Mais son temps libre serait assez conséquent pour qu'elle puisse passer du temps avec le pirate. En bonne forme cette fois-ci.

Son regard sauvage vogua du visage aux traits durs et aux tatouages impressionnants du Baron, à sa main, discrètement tendue vers la sienne et répondant aux subtiles caresses. Leur relation était bien la chose la plus étrange que Riska vivait depuis deux ans. Libre et sans-tabou, mais si complexe à la fois. Rien ne les empêchait de s'amuser ailleurs. Mais la jeune femme ne trouvait plus aucun intérêt à changer de partenaire. Et les mots de Jaasau plus tôt dans l'échoppe abandonnée lui avait fait comprendre qu'il en était de même pour lui. Loyaux et fidèles. Pour un attachement singulier et officieux. Simple affection ou peut-être plus, la jeune femme ne s'était jamais posé la question. D'un parce que sa vie de pirate était trop risquée pour qu'elle puisse se projeter dans l'avenir ; de deux parce que malgré sa maturité, elle n'en restait pas moins une jeune minette d'une vingtaine d'année qui n'avait rien connu d'autre que l'abandon, le déshonneur, la violence et la mort. L'amour et toutes ces autres choses qui s'en rapprochaient, elle ne les connaissait que de nom. Elle savait seulement qu'elle tenait au Baron. Beaucoup. Du moins assez pour regretter amèrement sa perte. Assez pour tenir tête à Aleera. De là à savoir ce que ces sentiments signifiaient, elle ne savait pas.

La voix de Jaasau résonna une nouvelle fois pour appeler une serveuse. Un regard mêlant surprise et curiosité éclaira le visage de Riska qui l'observa et écouta sa commande. Du Vanylla Skaï. Elle haussa les sourcils, peu sûre de la pertinence de ce choix en sachant l'instabilité de sa conscience. Elle n'en avait jamais gouté, se retenant toujours d'en boire seule par peur de faire un massacre ou de tomber raide comme un insecte en cas de mauvais dosage. Elle sourit pourtant au pirate et approuva son idée. Après tout, il serait là pour la retenir si jamais elle devenait trop violente, ou au contraire pour l'aider si elle en venait à ne pas supporter l'alcool des fous. A condition qu'il ne soit pas dans le même état qu'elle.

« Tu veux vraiment m'achever et me voir rentrer à genoux ce soir ? Je n'en ai jamais pris. »

Elle rit doucement avant de tourner la tête vers la serveuse qui apportait les boissons. Dans deux petits verres de la taille d'un pouce, le liquide aux volutes pourpres était en pleine combustion. Riska posa un regard presque incertain sur Jaasau et dans un sourire, pris son verre, le leva pour trinquer et le but cul-sec en même temps que lui. Le liquide lui brûla la gorge en passant, si bien qu'elle toussota un instant. La chaleur de la boisson apaisa presque aussitôt l'inflammation et elle regarda de nouveau le pirate.

« C'est plutôt pas mal. »

Mais bien vite le goût agréable de la yellow fut remplacé par les premiers effets. Presque instantanés. La jeune femme ne s'y attendait pas aussi rapidement, quand la tête se mit à tourner. Se laissant aller contre le dossier de sa chaise, elle ferma les yeux un instant, un fin sourire aux coins des lèvres.

« Elle porte un peu trop bien son nom cette boisson... »

Son regard brûlant se posa à nouveau sur Jaasau, dont il lui semblait que ses tatouages bougeaient un peu trop pour un homme immobile. En fait, c'était presque terrifiant de les voir se mouvoir comme ça. Et de se savoir perdu dans les tourments d'une boisson. Un soupir échappa de ses lèvres. Il ne valait mieux pas qu'elle se lève, n'étant même pas certaine de pouvoir tenir debout. Mais la sensation étrange qui lui prenait le corps était agréable, différente. Comme si ses sens et ses émotions étaient décuplés. Ses pupilles elle-même s'étaient rétractées légèrement, l'Autre attiré par cette vague d'ivresse anormale.
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Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:37

Lui-même n’était pas sûr de l’effet qu’aurait la boisson sur lui, mais une curiosité morbide l’avait pris, et poussé à boire le breuvage psychotrope d’une traite. Il se demandait également ce que cela ferait sur Riska, sachant qu’en plus, elle, n’était pas vraiment seule dans sa tête. Pas seule du tout en fait. Il ne doutait pas de pouvoir la contrôler si jamais elle pétait une durite et se mettait à vouloir défoncer toute la taverne et leurs occupants, encore une fois, mais voulait au moins voir.

Chez lui l’effet fut à peu près aussi immédiat que chez la pirate. Ses yeux d’or virent leurs pupilles se dilater brusquement sous l’effet et de l’alcool et de la drogue, ne laissant qu’un mince anneau mordoré, cernant deux gouffres noirs, à l’image de ses tatouages. La tête se mit à lui tourner, en même temps que d’étranges palpitations prenaient son crâne et ses membres. Son sang dansait dans ses veines, il n’avait pas meilleure image. Un sentiment de force l’envahit, le même que celui qui vous saisit lorsque vous êtes ivres, vous faisant croire que votre puissance est décuplée, alors qu’en fait c’est juste que vous ne la contrôlez plus.

«Pour rentrer à quatre pattes… encore y faudrait pouvoir se l’ver.»

Un mince sourire étira ses lèvres, pendant que son regard courait partout dans la pièce exigüe et bondée. Tout se mouvait d’une étrange façon, oscillant comme s’il les voyait à travers un masque d’eau. C’était assez perturbant. Un sentiment assez étrange le prenait également : l’euphorie. Celle due aux hallucination, celle qui arrivait lorsque vous commenciez à être défoncé raide. La seule capable de provoquer ces rires idiots à n’importe quel mot, la seule qui vous donnait l’illusion d’être le plus heureux sur terre, alors qu’en fait pas du tout. Son regard revint sur Riska, fixant ses pupilles rétractées, ses iris si semblables aux siens.

«Comme je dis à chaque fois que j’bois ça… Je vole, mais la terre me suit. Te mets juste pas dans l’idée d’en boire un autre, ces verres sont un passe-droit vicelard pour Ses limbes...»

Ce qui était peu dire. Trois verres suffisaient à terrasser le plus résistant des hommes, quoi qu’il fasse. La yellow était déjà une drogue puissante, mais mêlée à l’alcool et aux divers fruits sucrés mis par le tavernier qui la préparait, cela devenait presque un poison mortel, qui jouait avec nos sens jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent totalement, emportant avec eux notre âme très, très loin d’ici, sans retour possible.

Il tenta de se lever une première fois, et la gravité ainsi que le tournis le rappelèrent brutalement à l’ordre. Il soupira longuement, ferma les yeux quelques secondes, puis il retenta le coup, avec succès cette fois-ci. Il tendit la main à Riska et lui indiqua la sortie d’un bref geste de tête.

«Viens, on sort, l’air est frais, ça nous aidera. Et les pulsions étant monnaie courante dans c’t’état, mieux vaut pas rester dans un endroit où on risquerait tous les deux de commettre un massacre.»

Un sourire amusé accompagna sa remarque. Ca ne serait jamais que le deuxième, mais en l’occurrence, ils étaient dans un état pire que ceux qu’ils avaient affrontés l’autre fois, et risquaient surtout de rentrer chez eux les pieds devant. Et il n’était pas sûr de défendre Riska si sa blessure se réveillait, ou si elle se retrouvait prise en tenailles. Et avec elle, le risque, il avait du mal. Assez étrange pour un Second, surtout celui du Pourfendeur, mais depuis quelques temps, les choses étranges étaient légion. Et encore plus du point de vue relationnel.
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VILLE & APPARTENANCE : Vanylle
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Féminin
MESSAGES : 193
AGE : 30
INSCRIT LE : 27/07/2013
PSEUDO HABITUEL : Harrods
Joyaux : 390
http://www.ile-joyaux.com/t1796-riska-les-deux-voix#42328
Posté dans Re: A l'aube de la mort    - Jeu 3 Juil 2014 - 10:38

Le monde tournait dangereusement autour de Riska. L'idée de boire un autre verre ne lui était même pas venu à l'esprit, toute déstabilisée déjà du premier. Si cette sensation de se perdre soi-même était presque déplaisante au début, elle tourna rapidement à l'agréable une fois qu'elle comprit qu'il fallait s'y laisser porter. La peur que l'Autre prenne entièrement possession de sa conscience instable et n'en fasse qu'à sa tête disparu peu à peu, tout ivre qu'il était aussi. Il était calme pour le moment, mais il était préférable que rien ne vienne le déranger sous peine de déclencher une furieuse envie de tuer. Et dans l'état où était la jeune femme, elle risquait fort d'y laisser sa peau.

Le regard flou mais les yeux brillant, elle observa Jaasau qui tentait de se lever. Au bout du second essai, il y parvint, pas tout à fait stable sur ses jambes. L'euphorie provoquée par la boisson lui donna envie de rire en le voyant ainsi, et elle n'y résista pas longtemps, une main devant la bouche et s'excusant de son hilarité. Qui s'arrêta aussitôt quand il lui tendit la main pour l'aider à se redresser à son tour. Hésitante, elle inspira à fond. Elle voulait bien se lever. Mais ses jambes n'avaient pas l'air de vouloir lui obéir clairement. Elle se concentra dessus, se retenant de rire tant elle se sentait ridicule et finit par accepter l'aide du pirate. S'aidant de la table pour pousser et se lever, elle chancela dangereusement une fois debout et se rattrapa à l'épaule du Baron.

« Je vais finir par ramper j'crois... Ce sera plus pratique. »

La main toujours cramponnée à l'épaule du pirate, elle finit par le suivre, tentant vainement de paraître crédible dans sa démarche jusqu'à la sortie. Mission presque réussie, et surtout grâce à Jaasau. L'air frais de la soirée lui fouetta le visage mais n'enleva en rien les effets du Vanylla Skaï. Se détachant du Baron, elle avança seule en chancelant et ouvrit grand les bras pour profiter de la fraîcheur. Les rues étaient calmes pour l'heure, seuls quelques badauds se promenaient et ralliaient les tavernes alentours. Se retournant, un peu trop vite pour son état si bien qu'elle faillit tomber à la renverse, Riska revint vers le pirate en souriant et l'embrassa sans ménagement.

« C'est... mortel ton truc. Je vais y laisser le reste de ma conscience encore intacte. »

Elle se concentra sur le visage de Jaasau, tentant de faire fi des tatouages qui semblaient onduler inlassablement le long de ses traits. Elle se passa une main sur le front, chassant les mèches de cheveux qui s'étaient aventurées un peu trop loin. Tournant la tête, elle aperçu au loin les silhouettes massives des vaisseaux à quai. Elle reconnu celle de la Nuée Ardente et se tourna complètement pour l'observer. La main sur la hanche indemne, l'autre bras pendant le long du corps, elle observa un moment cette ombre spectrale jaillissant de la presque pénombre. C'était beau. Surtout quand ça bougeait étrangement de cette manière. Elle pencha la tête sur le côté, subjuguée par cette vision différente que lui conférait l'alcool des fous. Pour sûr, elle avait vraiment l'impression d'être folle.

Si les hallucinations étaient devenues habituelles au fur et à mesure qu'ils avançaient dans la rue, la chaleur elle, se faisait de plus en plus intense. Une main tirant sur sa chemise, elle souffla longuement et s'éventa le visage. Décidément, la Vanylla Skaï surprenait toujours autant par ses effets arrivant au compte goutte.

« Je vais finir par m'déshabiller si ça continue... »

Relevant sa chemise pour y faire passer l'air frais de la nuit, elle pencha la tête en arrière et se mit à rire franchement. La boisson la rendait joyeuse. Et même si elle se sentait perdue dans ses tourments instables, rire lui fit autant de bien que tuer.

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Posté dans Re: A l'aube de la mort    -

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