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La liberté serait-elle au bout d'un totem ?

Skye Lewis
Milice

On m'appelle Skye Lewis


Infos Personnage
RANG: Chilali, Jens et Jörd
VILLE & APPARTENANCE : Milice - Soldat, Spécialiste en explosif
MON AGE : 26 ans
Féminin
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AGE : 32
INSCRIT LE : 16/11/2011
PSEUDO HABITUEL : Azaëlle haha
Joyaux : 73
Posté dans La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Ven 30 Oct 2015 - 3:17

Une année et quelques jours, ou mois. Skye avait perdu le fil des jours ou même des heures. Parfois, elle avait même du mal à se rappeler sa Matroos natal. Devant ses yeux, c'était toujours des flocons de neige qui apparaissaient ou la sensation d'un vent glacial. Les doux rayons chauds du soleil aux premières lueurs du jour lui manquaient. Elle se rappelait avec nostalgie ces matinées d'entraînement au QG des miliciens. Il faisait généralement doux et bon et elle aimait ces moments-là…

Skye rouvrit les yeux à contrecœur. Autour d'elle, une sorte de cabane en bois faisait office de prison pour elle et ses trois autres compagnons. Certes, on leur avait assuré qu'ils n'étaient pas des prisonniers, mais plus des invités, cependant, Skye n'était pas dupe. Elle savait leur moindre geste surveillé et que s'ils tentaient de s'enfuir, ils seraient très vite rattrapés. De plus, Jörd et Chilali semblaient vraiment haïr ces « déserteurs ». Elles avaient expliqué pourquoi ils vivaient en marge et pourquoi elles étaient toutes deux mal vues. Le peuple des Erfeydes étaient déchirés en deux. D'un coté, ceux qui croyaient en cette entité, le Gardien et de l'autre ceux qui se rebellaient contre cette religion imposée. Pour skye, elle avait tendance à se ranger plus du côté des déserteurs, car après tout, elle avait toujours renié un peu le culte de Vama. En tant que femme, comment pouvait-elle faire autrement ?

Quoiqu'il en soit, après leur capture, le quatuor avait été amené dans la base des déserteurs. C'était un village plutôt paisible avec des femmes et des enfants, quelques bêtes et des cultures. Skye s'était attendu à une armée de soldats, mais à la place, elle était tombée sur des paysans.

Une quinte de toux ramena l'ex milicienne vers la réalité. Alors, avec conviction, elle se leva et se dirigea vers la petite fenêtre de la pièce principale. Elle promena son regard sur les environs et croisa un erfeydien. Il la fixa intensément et Skye mal à l'aise, recula. Ce faisant, elle n'avait pas fait attention à Jens qui était juste derrière elle. La jeune femme manqua de trébucher et se raccrocha à lui avant de se reculer.

Depuis qu'ils s'étaient embrassés, quelques semaines plus tôt, les deux matrosciens n'avaient pas retenté l'expérience et étaient restés assez froid l'un envers l'autre. Ils n'avaient pas vraiment eu d'occasion de se retrouver seuls et d'en parler, jusqu'à aujourd'hui, où Chil et Jörd n'étaient pas dans la petite cabane.

Un petit silence plana dans la salle principale. Jens se tenait devant elle, son manteau de fourrure posé sur le fauteuil près de l'entrée. Des coupures encadraient son visage, mais il avait cependant bien récupéré ses forces.

La rouquine se rendit soudainement compte qu'elle le dévisageait et rougissant, elle détourna son regard en balançant un « Pardon » un peu bourru.


Jens von Schroeder
Milice

On m'appelle Jens von Schroeder


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RANG: Déserteur de la milice, ancien capitaine
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Ven 30 Oct 2015 - 8:47

Le goût amer de la captivité persistait, même s'il se dissimulait devant la curieuse hospitalité de leurs geôliers. Cela faisait plusieurs semaines que le petit groupe s'était fait capturer par ces déserteurs et, si le début de leur séjour leur avait clairement donné la sensation d'être prisonniers, les jours qui suivirent leur rencontre avec ceux qui semblaient mener ces hommes furent d'un tout autre genre.

On les installa dans une cahute confortable, bien que surveillée jour et nuit, leur proposant nourriture, eau et vêtements chauds. Si les regards de leurs hôtes n'étaient pas suspicieux lorsqu'ils se posaient sur eux, on aurait pu croire qu'ils étaient simplement invités et libres de s'en aller. Mais cette liberté, ils la sentaient toujours aussi loin et, aussi inoffensifs que pouvaient avoir l'air la majorité de leurs geôliers, ils savaient que toute tentative d'évasion serait peine perdue.

Pour sa part, Jens avait eu droit aux attentions d'individus semblant être les guérisseurs de cette communauté qui, chaque jour, s'inquiétaient du sort de son bras qui ne présentait aucun signe d'évolution. L'ancien officier se rendait lui-même à l'évidence, le peu de sensations qui lui étaient revenues n'allait pas plus loin, ne lui laissant qu'un fourmillement continu auquel il avait fini par s'habituer. Tout comme il apprenait doucement à n'user que d'une seule main, pour se vêtir comme pour manger, l'enfermant davantage dans ce quasi mutisme qui l'habitait depuis sa première capture. Cette frustration de ne plus être maître de son propre corps le hantait bien plus que cette fausse liberté qui avait le mérite de leur offrir un certain confort.

Mais son tourment n'était pas uniquement de l'ordre physique, l'autre partie se déroulant dans son esprit s'incarnant en cette femme qui était parvenue à abaisser ses défenses. Depuis son rapprochement avec l'ex milicienne, Jens agissait comme s'il ne s'était rien passé. S'il ne pouvait plus nier qu'elle avait une importance certaine pour lui, le retour de son pragmatisme l'avait encouragé à ne rien laisser paraître, de crainte que leurs ravisseurs ne se servent de ses états d'âme, et son ignorance des relations humaines finissait de le maintenir à distance de la jeune femme qu'il ne savait aborder autrement que d'une manière militaire.

Les semaines s'étaient donc écoulées ainsi, l'ex officier demeurant froid avec quiconque, n'exerçant que son ouïe et sa vue afin d'en apprendre plus sur cette communauté qui les abritait, ainsi que sur l'entièreté du peuple du froid.

Ce matin là, comme tous les précédents, il s'était réveillé aux aurores, ayant adopté le rythme des visites des guérisseurs qui s'enquerraient encore et encore de l'état de son avant bras. Et, ce matin encore, aucun progrès ne fut constaté. Jens accueillit la nouvelle avec une indifférence la plus totale et laissa partir la soigneuse et son apprenti sans grands espoirs que son bras recouvre un jour sa sensibilité, même s'il paraissait encore sain.
Remettant du mieux qu'il put sa chemise en lin, il sortit de la petite pièce pour déboucher dans celle, principale, où se tenait Skye. Seule. D'un regard, il balaya l'intérieur, constatant bel et bien l'absence des deux boréaliennes qui ne semblait pas inquiéter la matroscienne. Peut-être était-ce normal ?

La chaleur des braises crépitant dans la modeste cheminée suffisait à rendre la température presque supportable, lorsqu'on s'était habitué à celle qu'il faisait à l'extérieur, faisant poser à Jens la fourrure qu'il se ravisa de passer. Son regard, aussi froid par sa couleur que par son expression, se posa sur sa compatriote, s'efforçant de conserver une fausse indifférence qui ne se prêtait pourtant pas à ce qu'elle lui inspirait. Il finit par se diriger vers elle, s'arrêtant dans son dos pour jeter un œil à ce qui attirait son attention au dehors. Un homme, aussi bien bâti que la majorité des autochtones, regardait dans leur direction, comme s'il leur intimait de ne pas faire de vagues.

Le bruit sourd et le contact de l'ex milicienne se cognant contre son torse fit baisser les yeux à Jens qui eut comme premier réflexe de la rattraper pour la remettre d'aplomb. Ceci fait, il plongea son regard dans celui qu'elle rivait sur lui. Il n'avait pas expérimenté cette proximité depuis cette fois où son esprit s'était suffisamment ébréché pour lui témoigner l'importance qu'il lui donnait, et ce fut ce même esprit qui lui rappela cette scène. Il sentait encore ce vent glacial entre eux, la douleur de ses doigts crispés tenant l'arme qu'il avait lâchée, cette chaleur qui l'avait envahi lorsqu'il s'était élancé. Mais il restait impassible, comme d'habitude et, comme d'habitude, refoula ce curieux sentiment.

- Où sont-elles ? Toujours ce ton neutre, cette voix grave et monocorde qui lui donnait l'air d'un robot. Chilali et Jörd, ils les ont emmenées ?
Skye Lewis
Milice

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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Mar 3 Nov 2015 - 8:53

Lorsque Jens croisa son regard, la rouquine attendit, espérant qu'il briserait la glace. Mais c'était sans compter le caractère réservé du bel homme. Un peu déçu, Skye répondit alors à sa question.

« Elles sont sorties il y a une heure. Elles ont dit vouloir faire le tour du village et tester les limites de notre captivité. »

Alors, avec lenteur et à contrecœur, la jeune femme se recula et contourna l'ex-milicien. Elle se dirigea vers une armoire en bois et en sortit deux gobelets. À quelques mètres sur sa gauche, de l'eau bouillait et le sifflement de la casserole semblait dire « hé ho, venez, le thé est prêt ! ». Ainsi, en deux grandes enjambées, la matroscienne attrapa un linge épais puis prit la casserole et se dirigea vers la table. Elle remplie les deux verres puis ajouta quelques herbes qui se trouvaient dans une boite au milieu de la table.

Enfin, Skye prit place et d'un geste de la main, invita son ancien supérieur à en faire autant.

Etrangement, il était bon de se retrouver avec lui, autour d'un thé. Si elle faisait abstraction du décor blanc qu'elle voyait par la fenêtre, elle aurait presque pu se croire en vacance en montagne à Errande par exemple.

Skye porta le gobelet à sa bouche, et dans un silence paisible, la jeune femme laisse couler un regard vers Jens. Elle avait envie de se rapprocher. Elle avait besoin de le sentir dans ses bras. Elle voulait être rassurée et profiter d'un peu de chaleur humaine, mais elle savait à quel point il était aussi inaccessible. En plus de cela, la jeune femme était d'un naturel très fier, en aucun cas, elle ne ferait le premier pas… et c'était bien ça le problème.

Néanmoins, elle décida qu'il était temps d'entamer la conversation et de faire le point sur ce qu'ils avaient vécu. La rouquine toussota légèrement et prit donc la parole d'une voix douce et posée :

« Et dire qu'il y a un an… Nous étions à Matroos, ignorant tout de ce monde. » Elle eut un petit rire puis continua : « Vous arrive-t-il de vous demander ce qu'il se passe en ce moment là-bas ? Comment se porte le pays ? Je me demande si quelque chose a changé… Tout est tellement d'un ridicule. » Elle se tut quelques secondes, son regard perdu derrière l'épaule de Jens. « Chaque jour, nous avançons dans l'inconnu. Nous faisons un peu de plus vers notre mort. Un peu de moins vers notre liberté. Ou peut-être que justement, c'est tout l'inverse. Ce peuple me semble tellement éloigné du nôtre. Ils ne vivent que du strict minimum et ont l'air de s'en porter mieux. J'ai entendu dire que les colonies matrosciennes s'agrandissent de jour en jour. »

Elle ne continua pas sa phrase, mais sa voix trembla légèrement sur ces derniers mots. Si les colonies avancées, si le pays étaient conquis alors qu'adviendra-t-ils d'eux ? Ils étaient des traites aux yeux de leur nation. Tout d'eux avaient défié des miliciens et sans aucun doute qu'on les tuerait sans vergogne si un jour ils étaient trouvés.

Les deux ex-miliciens avaient tout quitté pour décider de vivre libre. De vivre sans gouvernement ni hypocrisie, mais leur origine les talonnaient une nouvelle fois. Ils avaient à l'aveuglette, ne faisant que changer de groupe sans jamais comprendre pourquoi. Mais ces déserteurs semblaient avoir une idée derrière la tête. Ils étaient organisés et méthodiques pour des paysans et Skye n'était pas dupe : ils avaient prévu quelque chose pour eux, restait à savoir si c'était une bonne chose ou une mauvaise….


Jens von Schroeder
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Mer 4 Nov 2015 - 11:44

- Ah...

L'ex officier avait répondu simplement, n'étant pas l'homme indiqué pour tenir une conversation animée et rire aux éclats. Avait-il seulement déjà ri une fois dans sa morne existence ? Peut-être avait-il déjà esquissé un sourire dans un passé qui se faisait lointain, alors que son frère était encore vivant, ou même sans s'en rendre compte lorsqu'il observait de loin Skye s'entraîner aux premières lueurs du jour. À présent il était bien trop las et fatigué pour que ses lèvres ne s'élargissent autrement que dans un bâillement.

Il était aussi trop harassé pour trouver la force de se donner une chance avec cette femme qu'il avait suivie, abandonnant pour elle sa patrie et ce qu'il aurait pu appeler liberté. Leur prison était chaude et confortable, selon les critères de ce pays, mais les barreaux s'imaginaient aisément à travers les fenêtres et l'encadrement de la porte surveillée jour et nuit.
Malgré tout, il répondit à l'invitation de la jeune femme en s'approchant de la table où il s'installa silencieusement. À le voir, plus grand chose ne lui donnait l'apparence d'un fier matroscien. Une barbe fournie avait pris place sur son visage qu'il avait toujours parfaitement rasé, ses cheveux allongés étaient maladroitement attachés en un semblant de queue de cheval -c'est qu'il est difficile de se coiffer avec une seule main...-, dégageant son regard qui, avec sa posture toujours aussi droite et ses mouvements réglés au millimètre près, étaient les seuls qui témoignaient de son passé de gradé faisant la fierté de sa patrie.

Ses yeux cependant s'étaient teintés d'une lueur nouvelle depuis qu'il s'était rangé dans ce camp qui le considérait encore comme un ennemi, et il n'y avait qu'en présence de Skye qu'il parvenait à trouver un semblant de paix, même s'il ne le démontrait évidemment pas. L'avoir à ses côtés lui rappelait la raison de sa présence en ces lieux et effaçait tout regret d'être à présent considéré comme un traître. Elle lui offrait une chance de rattraper le chaos qu'il avait amené avec lui en revenant en ces terres et ne le reniait pas malgré ça. Pour cela, il la suivrait où qu'elle aille, même si sa froideur apparente ne le laissait pas entendre.

Sa main s'était saisie de la chope réchauffée par le thé qu'il garda ainsi, savourant cette chaleur qu'elle lui apportait tout en écoutant les mots de la matroscienne qui se rappelait leur ancienne vie, semblant préférer la nouvelle. Jens ne se surprit même pas à être de son avis.

- La vie matroscienne semble futile et éloignée de la réalité, comparée à celle-ci. Constata-t-il. Si les troupes miliciennes prennent le dessus, ces hommes ne seront plus que d'insignifiants rouages dans la mécanique des plus riches.

Jens semblait oublier son origine bourgeoise en prononçant ces mots, et ce n'était pas totalement faux. Sa famille n'était qu'un lointain souvenir qu'avaient effacé ses années passées à la milice, rendant ses intérêts et sa philosophie totalement indépendants du point de vue de ses géniteurs et de son dernier frère. Tentant de se les remémorer, il n'y parvint pas mais ne s'en attrista pas pour autant. Mieux valait que cela demeure ainsi, pour leur bien comme le sien.

Sa main se resserra autour du gobelet qu'il porta à ses lèvres avant de le reposer sur la table. Ses yeux clairs se posèrent sur la jeune femme qu'il observa un instant en silence avant de se décider, pour une fois, à briser ce dernier pour entretenir leur conversation. Cet instant seul avec elle serait peut être le seul qu'ils auraient.

- N'avez-vous jamais songé à rentrer ? Peut-être avez-vous quelqu'un qui vous y attend... Des parents, un frère, une sœur... Un mari ? Même s'il avait cru entrevoir un certain intérêt de la jeune femme envers lui, ce bref instant où leurs lèvres s'étaient rejointes, Jens avait du mal à concevoir qu'elle l'ait eu avant et qu'elle l'entretienne encore. Ce rapprochement avait été la conséquence d'une cascade d'émotions violentes, de peur comme d'une volonté irrépressible de fuir et, s'il avait laissé des séquelles dans l'esprit de l'ancien officier qui tentait de réprimer ce qu'elle lui inspirait, il doutait que Skye ait été dans cette même position...
Skye Lewis
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Jeu 12 Nov 2015 - 1:18

La rouquine reporta son attention sur l'ex-milicien lorsqu'il prit la parole. Il n'était pas l'homme le plus bavard du monde et de ce fait, lorsqu'il parlait, les gens avaient tendance à bien l'écouter. La jeune femme eu un hochement de la tête en signe d'approbation. Elle avait toujours trouvé la vie matroscienne futile et hypocrite, mais son année passée dans ces terres froides l'avait définitivement convaincu de cela.

Elle porta la petite choppe à ses lèvres et arqua un sourcil interrogateur face aux questions de Jens. Elle ne s'attendait pas à cela venant de lui et pendant quelques secondes, elle fut déstabilisée. Ainsi, il n'avait pas encore compris ce qu'elle pensait de lui… ou alors, ce n'était tout simplement pas réciproque. Le doute assailli l'ex matroscienne et elle sentit la panique l'envahir. Elle avait cru qu'il l'appréciait bien au-delà de leur relation professionnelle… Cependant, avec du recul, elle repensa à ce qu'il s'était passé dans la forêt avec moins d'enthousiasme. Ils étaient condamnés, ne sachant pas s'ils allaient vivre ou non et ils avaient eu besoin de chaleur tous les deux, c'était tout. Du moins, surement du point de vu de Jens.

Faisant un peu la moue, elle répondit enfin à sa question :

« Je repense souvent à ma sœur et mon frère. C'est plus de l'inquiétude qui me possède. Je me demande s'ils me croient morte ou bien si pour eux, je ne suis qu'une traitre. » Elle marqua une pause, but une dernière gorgée de son thé puis continua : « Je n'ai pas de mari… La vie matroscienne laisse difficilement l'occasion aux femmes de faire carrière et d'être mère voyez-vous. Et l'aventure m'a toujours plus tenté que rester à la maison pour devenir une hôtesse parfaite. »

Son ton était un peu acerbe et Skye le regretta immédiatement. Elle ne connaissait rien de Jens, si ce n'est qu'il était un milicien hors pair. Elle n'avait jamais su s'il était lui-même marié ou s'il avait des enfants, mais elle avait du mal à l'imaginer dans une chaumière avec une ribambelle de gosses, formant tous un bonheur parfait.

Néanmoins, elle se risqua de lui retourner sa question.

« Et vous Jens ? Un milicien comme vous doit bien avoir un foyer avec qui partager toute sa gloire ? »

Quelque part, au fond d'elle, la rouquine redoutait un peu la réponse du jeune homme. Et s'il lui annonçait vivre une idylle parfaite à Matroos ? Non… Cela n'avait pas de sens, car après tout, ne lui avait-il pas annoncé avoir mis tout en œuvre pour la retrouver ? À moins qu'il ne s'agît là que d'une conscience professionnelle…

Sous la table, l'ex-milicienne tripota nerveusement ses mains dans l'attente d'une réponse.
Jens von Schroeder
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Jeu 12 Nov 2015 - 11:54

La chaleur du breuvage réchauffait progressivement l'ex milicien, qui restait pourtant emmitouflé sous son épaisse chemise en laine et sa cape en fourrure. Cette inactivité qui rythmait leurs journées depuis si longtemps ne contribuait pas à l'habituer au froid ambiant, pas plus que sa fatigue liée à l'état de son bras.

Il écouta la réponse de la jeune femme avec une attention certaine et un regard calme ayant légèrement perdu de sa froideur alors que la conversation se voulait posée et prêtant aux confidences. Si ce genre de cadre, presque intimiste, aurait bloqué Jens d'ordinaire, le faisant se renfermer sur lui-même pour paraître plus de marbre qu'il ne l'avait jamais été, il laissait cette fois son esprit suivre une autre voie qui s'apparentait presque à... de l'empathie ?

À l'évocation de la famille de la jeune matroscienne, Jens sentit s'abattre sur lui le poids d'une culpabilité qui frappa son crâne de plein fouet, alors qu'il était autant responsable d'avoir mené Skye en terres boréales que d'avoir laissé l'espoir à ses proches de la revoir un jour. Elle semblait conserver une affection certaine pour eux et, malgré ces reproches qu'elle faisait à Matroos, devait certainement souhaiter les revoir un jour.

Mais si un nouveau poids s'installait sur les épaules de l'ancien officier, un autre disparaissait lorsque la jeune femme annonça n'être liée à aucun homme. La gorge légèrement nouée, Jens sentit renaître en lui un infime espoir que l'intérêt qu'il n'osait lui témoigner ait été réciproque. Mais il n'était pas aisé de saisir le ressenti de la matroscienne dont le ton distant ne laissait rien entrevoir. Et, même si elle lui avait retourné la question qu'il lui avait posée avec une certaine arrière pensée, tout laissait à penser qu'elle se contentait d'entretenir leur conversation.

Cependant, Jens ne s'était pas attendu à devoir répondre à pareille interrogation et, pris au dépourvu, ne put réprimer un semblant de rictus tandis qu'il baissait les yeux dans un soupir. Sans qu'il s'en rende compte, c'était l'esquisse d'un sourire qui se dessinait sur ses lèvres par la grâce de Skye.

- Peut-être aurais-je dû songer à en fonder un. Répondit-il, le regard fixé sur la chope qu'il tenait toujours. Ou peut-être est-ce mieux ainsi. Quelle épouse et quels enfants vivraient la honte d'un mari et d'un père officier qui a trahi ? Malgré la gravité de ses mots concernant pourtant une famille qu'il n'avait pas, la voix de Jens n'avait rien de grave ni de dramatique, se contentant simplement de poser cette constatation sans évoquer les parents et le frère qu'il laissait pourtant dans cette situation. Eux sauraient s'en remettre, il en était persuadé.

Brusquement, le regard du matroscien se releva pour se fixer sur la jeune femme, se rendant compte que ses paroles pouvaient tout aussi bien concerner la famille qu'elle-même avait laissée à Matroos, et ce fut avec un brin de remords dans le fond des yeux qu'il s'empressa de reprendre.

- Je suis désolé... J'aurais aimé promettre aux vôtres que je vous ramènerais à eux.
Skye Lewis
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Ven 13 Nov 2015 - 5:46

Jens portait le poids du monde sur son dos. Et ce, depuis toujours. C'était son caractère, de prendre sur lui les responsabilités de chacun. Cette facette, Skye l'avait toujours apprécié. C'était le seul moyen de percer la carapace de l'ex-milicien, mais à présent, elle voulait surtout qu'il se libère de son fardeau à elle. C'était elle qui avait choisi de trahir Matroos. C'était elle qui avait pris cette décision. Si désormais, elle était heureuse qu'il partage sa trahison, elle supportait mal qu'il s'en veuille constamment pour ne pas l'avoir ramené à la maison.

Alors, avec douceur, Skye se leva et fit le tour de la table pour se retrouver à la hauteur de l'homme.

Alors, elle posa une main contre sa joue et lentement lui leva le visage pour qu'il la regarde dans les yeux. La tête inclinée vers lui, elle caressa sa joue délicatement puis elle prit la parole :

« Jens, ne portez pas la responsabilité de mes actes. Ce qui est fait est à accepter tel qu'il est. Nous ne sommes pas des traitres, nous sommes-ce que la grande nation matroscienne a fait de nous. Nous n'en somme que le résultat et je suis certaine que dans un futur pas si éloigné, tous ces peuples seront unis. Nous sommes juste en avance sur notre temps, mais grâce à nous, d'autres choisirons peut-être notre voie. »

Elle marqua un arrêt, le regard toujours plongé dans celui de l'ancien officier. Sa main restant sur son visage, caressant toujours du bout des doigts la barbe du matroscien. Il ne s'était pas retrouvé aussi proche depuis la dernière – et unique fois d'ailleurs, où tout avait dérapé. La proximité de l'homme arrachait des bonds au cœur de la rouquine et malgré elle, Skye retenait sa respiration. Leur relation était beaucoup trop ambiguë pour pouvoir être nommée, mais une chose était sûre, l'ancienne milicienne ne voulait plus d'une vie où Jens serait absent.

« C'est ici désormais que notre vie se déroulera. Il ne tient qu'à nous de prendre les bonnes décisions. »

Dès lors, ils devaient baser leur existence parmi les erfeydiens. Ils devaient apprendre au mieux la langue, les coutumes et traditions... Ils seraient tous les deux pour se soutenir et pour se rappeler chaque jour ce qu'ils avaient vécu, ce qu'ils avaient sacrifié, mais surtout pourquoi ils l'avaient fait.
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Posté dans Re: La liberté serait-elle au bout d'un totem ?   - Dim 15 Nov 2015 - 8:01

L'esprit de l'ex milicien s'était assombri devant cette nouvelle pensée noire qui ne contribua qu'à remuer le couteau de la culpabilité qui lui transperçait déjà la poitrine. Mais il n'était et n'avais jamais été homme à se morfondre et, s'il ne pouvait se défaire de tous ces remords, il choisissait d'en faire un atout, de quoi lui donner la force et le courage de réparer ses fautes. Et cela commençait par l'acceptation de leur captivité, le temps de gagner la confiance de ces "Murmures". Et, pour cela, il n’attendait nul pardon de la part de la jeune femme qui, il le savait, assumait pleinement ses actes.

Lorsqu’elle se leva, le matroscien la suivit du regard non sans ressentir une certaine appréhension à mesure qu’elle l’approchait. Son corps raidi, sa mâchoire crispée, Jens leva la tête vers elle lorsqu’elle s’arrêta devant lui et, lorsqu’il sentit de nouveau cette main sur sa joue, se trouva percuté par une vague de sentiments qu’il avait toujours refoulé et qu’il se prenait à présent de plein fouet. Aucune adrénaline n’altérait son esprit, aucun instinct de survie ne prenait possession de son être et, pourtant, cette soudaine proximité et ce simple contact avaient suffi à abattre une grande partie de la muraille dont il s’était toujours entouré. Et elle-seule semblait en être capable.

La main de l'ancien officier se leva doucement, jusqu'à se poser sur celle de Skye tandis qu’elle évoquait leur futur dans cette nouvelle vie qui s’offrait à eux. Jens pouvait se creuser l’esprit autant qu’il le voulait, à imaginer mille et une probabilités concernant son avenir, il ne le concevait jamais autrement qu’à ses côtés. Cette révélation n’en était pas vraiment une tant elle paraissait évidente au matroscien qui se leva doucement, jusqu’à devoir baisser la tête pour continuer de la regarder dans les yeux. Il aurait pu lui donner raison, lui répondre que la meilleure décision qu’il avait prise avait été de la suivre, mais il n’avait pas encore pris le temps de s’exercer aux démonstrations verbales. Il avait toujours été un homme d’action, un soldat que l’on envoie sur le terrain sans craindre de l’entendre philosopher sur les ordres qu’il recevait ou qu’il donnait ensuite. C’étaient ses actes qui l’avaient élevé au rang de capitaine, et ces mêmes actes l’avaient entraîné jusqu’à cet instant où, à son tour, il faisait glisser ses doigts sur la joue de Skye. Le silence pesait autour d’eux, et pourtant, le vacarme assourdissant du sang battant contre ses tempes empêchait ce qui restait de raison en lui de réfléchir aux conséquences qu'aurait un nouveau rapprochement.

Il ne cherchait plus à cerner les intentions de Skye, les doutes et les questions qui l’avaient habités depuis cette dernière fois s’étant envolés dès lors qu’elle était de nouveau venue vers lui. Tout ce temps, il n’aurait alors fallu qu’une simple approche pour qu’il éprouve de nouveau l’irrésistible envie de sentir sa peau sous sa main et de…

Les doigts de l’ancien officier glissèrent à l’arrière du crâne de la jeune femme qu’il entraîna contre lui pour plaquer ses lèvres sur les siennes. Les yeux clos, l’ex milicien expérimentait pour la seconde fois l’abandon de soi, le laisser aller pour ne sentir rien d’autre que cette chaleur qu’il redécouvrait.

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