Dead and be damned and the rest gone whist! Yo ho ho and a bottle of rum!

Casse-cou dans l’âme, il fonce et ne s’arrête souvent que lorsqu’il est bien trop tard. Alors le danger, sous n’importe quelle forme, le flibustier s’en contrefiche totalement. Au contraire, il aime ça. L’adrénaline et les sensations fortes font parties de ses nécessités afin de vivre pleinement. Il accueille le danger avec des bras bien trop ouverts au gout de son Capitaine qui s’évertue à diminuer l’ardeur de son second pour son amour de la témérité qui en devient parfois dangereux.

Pas timide pour deux sous, si la nouvelle personne qu’il rencontre s’avère intéressante autant physiquement que mentalement, alors paf-pouf, Jamill déballe son kit de dragueur invétéré afin de séduire sa nouvelle proie.
S’il s’avère que toutes relations physiques est impossible pour le jeune homme, ce dernier se résigne à repousser la rencontre ou à nouer une amitié puissante avec cette dernière.
Avec le jeune flibustier, ça passe, ça casse ou ça baise, car ce dernier possède un caractère bien trop primaire pour qu’il ne s’embarrasse de relations compliquées.

Alerte rouge, je suis totalement paumé. Quand un sentiment incongru vient éprendre notre protagoniste, alors là, c’est la débandade la plus totale. Il ne sait plus ni quoi faire, ni où donner de la tête et c’est un bon system reboot qu’il lui faut.
Il est rare de parvenir à faire naitre des sentiments chez Jamill qui favorise TOUT autre chose que ces odieux sentiments qui lui prennent la tête et l’empêche de penser clairement.
Si cela à le malheur de lui arriver, alors Jamill errera sur le pont de l’Horizon ou dans les rues de la ville, pour finir dans un bar à picoler pour oublier sa perdition.

Comme avec des sentiments nouveaux, le flibustier ne possède pas la meilleure des réactions quand il en vient à la perte de quelqu’un. Il gère très mal la tristesse, refusant de se laisser aller aux larmes, il préfère mettre en bouteille ses sentiments et exploser lorsqu’il se retrouve seul, frappant et injuriant tout objet inanimé qui a le malheur de se trouver sur son passage. Personne n’a jamais vu Jamill craquer sous la tristesse parce qu’il trouve que pleurer est un signe de faiblesse tout comme ployer sous la peine.

- « Hey Gamin. File de là, tu as rien à faire aux docks. Allez va t’en ! »
- « J’suis pas un gamin. Les gamins ça n’essaient pas d’être pirate, le vieux. Et moi j’veux être un vrai de vrai. »

Le pirate plus agé ne put retenir un sourire amusé, comprenait-il cet amour de la piraterie que l’orphelin ressentait pour l’avoir lui même connu.

- « Tu as quel âge gamin ? »
- « Qu’est ce que ça peut t’faire le vieux ? »

Un nouveau sourire, qu’il cacha derrière une mine faussement en colère. Il tira son épée et s’approcha du jeune homme, regardant avec satisfaction ce dernier relever le menton avec provocation.

- « Dis donc le môme, tes parents t’ont jamais appris à être poli ? Respecte tes ainés si tu veux devenir pirate. On n’est pas tous des malotru sans manières. »

Le regard du gamin se fit dur et le corsaire en frissonna.

- « J’ai pas d’parents…Monsieur. »
- « Tu as un nom au moins ? »
- « Jamill, monsieur. »
- « Jamill, je peux t’accueillir sur mon navire si tu me promets de m’obéir et de m’écouter. Je ferais de toi un bon pirate mais tu dois me donner ta parole d’abord. »

Le vieux pirate s’émerveilla de la lueur ravie qui vint emplir le regard lagon de l’enfant. Il s’écarta pour le laisser monter sur la rampe et ricana brièvement en le voyant tituber sur le pont, ne semblant pas en croire ses oreilles.

L’orphelin grandit avec cette hargne suprême de vouloir tout réussir. Il fut contraint à des tâches ardues, surtout pour un enfant mais jamais il ne se plaignit, s’exécutant avec cette détermination létale qui l’aidait à parvenir à la complétion de la moindre des labeurs.

Les autres pirates se riaient de lui, se moquant de lui à chaque fois qu’il trébuchait ou tombait, mais le gamin ne se démonta pas ce qui ne fit qu’agrandir l’admiration du Capitaine qui finit par totalement prendre le jeune mousse sous son aile.

Chaque matin, il entrainait le gamin aux combats, lui apprenant le maniement de l’épée, du coutelas, du poignards et des fusils. Jamill, de part sa détermination et son intelligence s’avéra être un élève doué qui au bout de deux ans, matait de sa pratique de l’arme la plupart des pirates à bord.
Le Capitaine lui enseigna aussi l’art des étoiles, lui apprenant à lire une carte, à se servir du ciel comme point de repère, à s’aider d’un compas, du soleil et des étoiles pour s’orienter de partout.

Il lui inculqua les secrets du vent, lui montrant comment faire gonfler les voiles afin que le navire possède la vitesse maximale. Bientôt les courants de l’Eole et le vent lui même devinrent les meilleurs amis de Jamill qui émerveilla le Capitaine de sa capacité à maitriser les éléments afin d’orienter son navire.
Véritable prodige de la navigation, il devint grâce à son maitre, un fin stratège parvenant à se sortir des situations les plus ardues tout en accomplissant des abordages perfides et époustouflant.

Une dizaine d’année après avoir été accueillit par le Capitaine, Jamill était devenu un vrai pirate et enfin le reste de l’équipage possédait un respect et une confiance absolue en ce jeune homme talentueux et pourtant bien trop téméraire et beau parleur au gout du Capitaine.

De maintes fois, son maitre le sortit de situations laborieuse dans lesquelles le jeune flibustier s’était lui même plongé la tête la première, s’octroyant les foudres du chef des corsaires qui s’exaspérait de son côté trop volatile et frivole.

Et pourtant, volatile et frivole, n’était-ce pas là, la définition même du vent qui gonflait les voiles de leur si précieux navire. Ce vent tant aimé des pirates qui pourtant fit défaut à l’équipage de Jamill lors d’une course poursuite entre la milice et leur vaisseau.

L’Éole leur dénigra ses courants et bien vite, les corsaires furent rattrapés par la Milice. Mais les pirates, vaillants ne se laissèrent pas vaincre tout bonnement, ils se battirent vaillamment contre les Miliciens pourtant bien plus nombreux et tous sombrèrent. Tous sauf Jamill qui avait du écouter les ordres de celui qui avait été un père pour lui pendant plus de douze ans. Il le lui avait promis, il lui avait juré obéissance absolue. Et c’est ce qu’il fit lorsque le Capitaine lui ordonna de fuir, les laissant derrière. Jamill se maudit pour sa couardise, il se détesta d’avoir abandonner son navire, son équipage, son père d’adoption. C’est pour ça qu’une fois de retour à quai après s’être sauvé du navire et avoir été le clandestin d’un autre navire, il se laissa sombrer dans la luxure et l’alcool, incapable de se regarder dans un miroir.

De longues semaines de débauche passèrent pour le jeune flibustier qui n’avait pas remit pied sur le moindre navire. Un jour, encore enseveli sous les effluves de l’alcool, il fut approché par un homme immense et imposant, aux multiples cicatrices. Gilh’or, un pirate renommé de part sa dextérité au combat et son aura imposante qui obligeait au respect absolu. Gilh’or lui proposa de créer un équipage, avec l’aide de Jamill, dont il avait entendu les prouesses. À l’aide de multiples arguments, de coups balancés ci et là et de la logique implacable du pirate, Jamill finit par accepter, s’échappant de ses vices avec l’aide seule de son nouveau capitaine à qui il jura entière fidélité et pour qui il finit par développer un profond respect.

Jamill est maintenant second aux côté de Gilh’or et de Vrix sur le pont du magnifique navire qu’est l’horizon. Il ne sait toujours pas de quoi sera fait demain mais il espère pouvoir continuer à naviguer autant qu’il le peut.